Pour Thierry Steimetz et Ludovic Guerriero, c’est une nouvelle désillusion. Relégable après son revers face à Monaco (0-2), le FC Metz est plus que jamais en danger. Photo Pascal BROCARD
Le fait qu’ils aient produit du jeu, bousculé Monaco et frappé à deux reprises sur les montants n’efface pas la froide réalité : à six journées de la fin du championnat, les Messins sont relégables et l’édifice reste précaire.
Il est un peu plus de 22h, vendredi soir. Les projecteurs du stade Saint-Symphorien se sont éteints sur la treizième défaite du FC Metz, la septième à domicile. Le moment choisi par un chat noir pour traverser tranquillement les travées d’une tribune Sud quasi déserte. Un chat noir, un vendredi 13, la poisse quoi !
Car la chance a bel et bien fui les Messins face à Monaco. Par deux fois, ces derniers ont trouvé les montants de Danijel Subasic, le gardien monégasque. Et sans doute, M. Moreira a-t-il fait preuve d’une certaine mansuétude à l’égard des hommes de Marco Simone à l’heure de jeu lorsque Mamadou Wagué puis Sadio Mané se sont retrouvés le nez dans le gazon en pleine surface de réparation… « Metz aurait mérité d’égaliser, a d’ailleurs reconnu l’entraîneur italien. On a eu de la chance… » Ou de la réussite teintée d’une certaine efficacité. De celle qui sourit aux équipes en pleine confiance.
De son côté, le FC Metz, pour la deuxième fois relégable cette saison, n’en finit plus de douter. Mais, au moins cette fois, les hommes de Dominique Bijotat ont-ils réalisé un match cohérent avec un dispositif ambitieux. « Ce sont de nouvelles bases sur lesquelles il nous fautnous appuyer », a d’ailleurs expliqué Pierre Bouby, auteur, vendredi, de l’une de ses prestations les plus abouties depuis son arrivée en Lorraine.
C’est un fait. Et dans une sortie médiatique particulièrement mal contrôlée, Ludovic Guerriero, a au moins eu le mérite de promettre que son équipe allait « montrer de quoi [elle] est capable ». Que le capitaine messin soit entendu ! Et le plus vite sera le mieux. Car le temps presse. Il ne reste désormais plus que six rencontres pour sauver le soldat grenat. Psychologiquement difficile à vivre, la position actuelle de ce dernier n’en est pour autant pas rédhibitoire. Les chiffres, chers au président Serin, montrent, en effet, que seuls quatre points séparent les Messins, premiers relégables, de leur prochain adversaire, le RC Lens, onzième.
Maîtrise des nerfs
Les cartons pour le National ne sont pas encore faits. Mais la mention "Attention fragile !" y a déjà été fixée. Une fragilité, pour ne pas dire une vulnérabilité, matérialisée, vendredi, par deux nouveaux "cadeaux" offerts aux attaquants monégasques. Une fâcheuse habitude, tout comme cette tenace fébrilité à l’approche du but adverse. Même si elle doit y contribuer (et de ce point de vue Metz doit poursuivre dans cette voie), la maîtrise d’un match ne fait donc pas tout.
La maîtrise des nerfs, – une autre forme de fragilité – est, par contre, un élément indispensable dans une telle période. Et il s’agit surtout de ne pas se tromper de cible. Car si la pièce proposée n’est pas à la hauteur, et ce, malgré de multiples répétitions, ce n’est certainement pas du fait du public ou de la critique. Non. Ce ne sont pas ces derniers qui sont sur les planches. Mais bien les acteurs sous la houlette de leur metteur en scène.
Il reste donc six représentations à Ludovic Guerriero et à ses partenaires pour trouver le bon ton. Pour assurer un happy end que tout le monde – vraiment tout le monde, même la critique – souhaite vivre au soir du 18 mai.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Bijotat : « Nous avons été punis »
S’il trouve des motifs de satisfactions dans la prestation de ses joueurs, face à Monaco, l’entraîneur messin en veut « encore plus ».
Si le succès tant espéré n’a pas été pas au bout, votre équipe a toutefois globalement maîtrisé la rencontre… « Oui, mais le résultat n’est pas au rendez-vous. Et dans notre situation, c’est ce qui compte avant tout. Nous avons été malheureusement punis sur des erreurs d’appréciations dans les surfaces de vérité. Et face à une équipe monégasque expérimentée et au sang-froid énorme, cela ne pardonne pas. Et même s’il n’est pas question de se retrancher derrière ça, je pense tout de même que nous avons été particulièrement malchanceux sur ce match. »
• Vendredi, vous avez inauguré un système promettant plus de jeu. En êtes-vous satisfait ? « Nous avons prouvé que par moments nous étions capables de bousculer Monaco. Et depuis janvier, peu d’équipes y sont parvenues. Nous étions mieux disposés sur le terrain et la fluidité du jeu était bien meilleure. Honnêtement, je crois que si nous étions parvenus à être plus efficaces, la victoire aurait été au rendez-vous. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. »
• Comment était l’ambiance lors du décrassage ? « L’ensemble du groupe était très déçu. D’autant que les résultats des autres équipes en lutte pour le maintien ne nous arrangent pas. Ce matin ( hier), il y a eu beaucoup de discussions par petits groupes. C’était plutôt intéressant. Mais ces paroles, il est nécessaire de les matérialiser. Il en faut encore plus ! »
« La motivation est toute trouvée »
• Pas de nervosité particulière, comme ce fut le cas vendredi soir à l’issue de la rencontre ? « Non. Il y avait beaucoup de frustration, pas de colère. À chaud, après une défaite et au regard de notre situation sportive, certains garçons ont du mal à intérioriser leur colère. D’autres étaient clairement abattus. C’est une question de personnalité. »
• Beaucoup de déception donc. Est-il facile de remobiliser les troupes après cette nouvelle désillusion ? « Le simple fait d’être tombé dans la zone rouge doit nous inciter à relever la tête, à nous remobiliser. La motivation est évidemment toute trouvée : sortir de cette zone. Même si on sait que notre prochain déplacement va être compliqué face à des Lensois solides, même s’ils ont encore tendance à faire le yo-yo. Mais la victoire à Tours prouve la qualité de cette équipe. On jouera à Bollaert, un symbole du football français. Et y réaliser une performance peut, et doit, être une source de mobilisation et de motivation ! »
Dominique Bijotat. Photo Pascal BROCARD
J.-S. G.
Venus saisir « The Chance »
Vitesse, agilité, technique, les entraîneurs messins ont passé au crible le potentiel d’une centaine de jeunes. Photo Pascal BROCARD
Le FC Metz a accueilli le programme international de détection « The Chance » mis en place par NikeFootball. Avec au bout du rêve un contrat pro…
Quand Nike sort son impressionnant matériel de détection dans cinquante pays différents, dont quatre sites en France (FC Metz, PSG, Montpellier et Ligue de Bretagne), cela ne peut être que pour proposer une aventure extraordinaire à ces footballeurs âgés de dix-huit à vingt-deux ans. « Ils sont plus d’une centaine venus de toute la France à s’être inscrits gratuitement sur facebook », explique Arthur, l’un des organisateurs estampillé de marque à la virgule. « Nous avons sollicité Metz, car c’est une référence en terme de formation. Ils sont d’ailleurs venus remporter la Nike’s Cup avec les U15 l’an passé à Paris », ajoute-t-il.
Dix partiront à Clairefontaine pour représenter l’étape messine lors de la sélection nationale. Trois Français se rendront ensuite au FC Barcelone pour se frotter aux élites brésiliennes, argentines, espagnoles,italiennes ou Japonaises. Les seize plus grands talents retenus auront ensuite la chance de partir pour une tournée de sept semaines au sein des plus grands clubs européens (Manchester United, Juventus Turin, FC Barcelone, Inter Milan) et Fédérations internationales (Brésil et États-Unis) pour tenter de décrocher un contrat pro ! Le rêve en ligne de mire.
Comme les pros
Avant d’entrer sur le terrain, certains ont assuré être là pour « s’amuser » ou « voir ce qu’ils valent », comme Nicolas et Maxime, du FC Thionville, dix-huit et vingt ans. Mais très vite, la pression monte d’un cran, lorsque l’un des entraîneurs du centre de formation du FC Metz prend la parole, avant les matches cinq contre cinq, destinés « à dégrossir et à dégager un groupe de quatre-vingt joueurs pour l’après-midi. »
« Vous avez une heure pour nous prouver que le football professionnel s’est trompé. Si vous êtes là, c’est que vous êtes des "rageux", et que vous comptez bien saisir votre chance », s’exclame Denis Schaffer, le directeur du centre de formation messin. On pourrait se croire en pleine émission de téléréalité : « L’aventure The Chance s’arrête ici pour certains », annonce un des organisateurs à l’issue des cinquante minutes de matches devant les caméras NikeFootball.
S’en suit une batterie de tests physiques et techniques dans l’après-midi pour les heureux qualifiés. Vitesse sur vingt mètres, détente, agilité balle au pied, précision, contrôle et toucher... Toute la panoplie du parfait footballeur est passée minutieusement au crible par l’ensemble du staff messin.
Les cinquante meilleurs, logés et nourris par Nike au terme de la première journée, sont retournés le lendemain sur les terrains de la plaine de Jeux Saint-Symphorien pour suivre une journée d’entraînement à « la façon des pros » sous la houlette des entraîneurs, allant de la CFA aux U15, à savoir Perrin, Muet, Pinot et Bertrand. « Une heure et demie d’exercices de coordination, de motricité, de situations de jeu en infériorité, supériorité numérique le matin. Puis des matches onze contre onze l’après-midi ont permis d’évaluer et de repérer dix talents », explique Bertrand Antoine, entraîneur des U15.
Prochaine étape : La sélection nationale à Clairefontaine, de l’eau bénite pour ces passionnés de football passés à côté du système professionnel.
Metz n’était pas loin (CFA)
« Au moins, on ne pourra pas dire qu’on a faussé le championnat ». Les propos tenus par José Pinot indiquent clairement que le match entre Duchérois et Messins a été serré, équilibré et indécis face à des Lyonnais plus que jamais sont concernés par l’accession en Nationale. D’entrée de jeu, sur une pelouse de plus en plus glissante, on a eu droit à un bras de fer consistant.
Les Messins inquiétant Legalle sur deux perforations de Sarr (2 e) et Nsor (9 e), maladroit sur un corner de Fawzi. De leur côté, les Duchérois adoptaient le contre avec quatre à cinq joueurs à vocation offensive. Mais souvent en idéale position, l’attaquant Barreto gâchait plus que de raison. D’abord sur une déviation de Di Tommaso, puis sur un service de Atik, puis deux fois consécutivement sur des combinaisons avec Bouderbal puis Atik. Le tout entre la 12 e et la 26 e minute.
Loin de subir, les Messins faisaient des misères au sein d’une charnière centrale trop statique, Kehli puis Sarr n’étaient vraiment pas loin du but. C’est finalement un défenseur à vocation offensive, Bernardelli, qui profitait d’un cafouillage énorme suite à un corner de Fawzi pour ouvrir la marque.
La douche froide
L’hésitation coupable de Legalle lui permettait de marquer de près (33 e). Euphorie ou baisse d’attention ? Toujours est-il qu’en moins de dix minutes, Metz allait être victime d’une sacrée douche glacée. Priet égalisait d’une tête plongeante en pleine surface. Juste avant la pause, une relance hasardeuse donnait des idées au buteur Di Tommaso. Dans une position d’ailier de débordement, il adressait un centre, mal repoussé par l’arrière-garde lorraine. Tout en puissance, Barbosa reprenait le ballon pour surprendre Aissi Kede (42 e). La Duchère avait renversé les rôles, elle était plus sereine pour gérer seconde période et fin de match. Étonnamment, les Messins avaient du mal à venir inquiéter Legalle. Si Barreto échouait devant le portier (53 e), si Sbaï obligeait ce dernier à dévier sa frappe surpuissante (59 e), si Barreto se montait maladroit pour la énième fois, une certitude : c’est bien Lyon-Duchère qui s’assurait le contrôle des débats.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : décrassage pour les joueurs ayant participé à la rencontre face à Monaco. Aujourd’hui : repos. Demain : deux séances d’entraînement.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Monaco (32 e journée de Ligue 2), vendredi 13 avril : 0-2. Prochain match : Lens - Metz (33 e journée), vendredi 20 avril à 20h. À suivre : Metz - Angers (34 e journée), vendredi 27 avril (horaire à déterminer) ; Bastia - Metz (35 e journée), mardi 1 er mai à 20h.
À l’infirmerie. Préservés pour la venue de Monaco, Oumar Pouye (adducteurs) et Kévin Diaz (ischio-jambiers) ressentent encore une petite gêne. De son côté, Mahamane Traoré (mollet) poursuit son programme de reprise à Saint-Raphaël. Le milieu de terrain malien est espéré du côté de Saint-Symphorien pour la fin de semaine. Enfin, Kalidou Koulibaly, victime d’une fracture du cinquième métatarse de la cheville droite, est forfait pour les six derniers matches de son équipe.
Suspendu. Sadio Mané a écopé d’un match ferme de suspension pour avoir été averti à trois reprises dans une période incluant dix rencontres de compétition officielle. Le jeune milieu de terrain sénégalais manquera donc le déplacement de son équipe sur la pelouse de Lens, vendredi prochain.
