
La saison passée, les Messins avaient sauvé leur peau lors de l’avant-dernière journée. Les voilà engagés dans une fin de championnat tout aussi crispante. Photo Pascal BROCARD
Comme la saison passée, au terme de laquelle il s’était maintenu in extremis, le FC Metz, premier relégable depuis sa défaite vendredi contre Monaco, aborde le sprint final dans une position éminemment fragile. État des lieux.
Le classement
Avec 37 points en poche après trente-deux journées de championnat, le FC Metz version 2011-2012 fait mieux que son devancier. L’année dernière à la même époque, Ludovic Guerriero et ses acolytes ne possédaient en effet que 33 points. Le rideau de l’amélioration est trompeur : Metz a beau avoir les poches légèrement plus garnies aujourd’hui qu’hier, sa situation actuelle est moins envieuse puisqu’à six journées de la fin de saison, c’est à lui que revient la place du premier relégable. En avril 2011, il était dix-septième, devançant Nîmes grâce à une meilleure différence de buts.
Tableau anecdotique ? Peut-être. Mais pas l’an passé : aucune des trois équipes qui occupaient la zone rouge au terme de la 32 e journée n’a échappé au couperet de la relégation. L’enseignement ne condamne pas l’espoir messin, mais il doit sonner comme une véritable mise en garde, une de plus.
La dynamique
Avec une seule victoire au compteur depuis le mois de janvier – arrachée le 30 mars face à Boulogne (1-0) – Metz présente, et c’est peu de le dire, très peu de certitudes. Surtout, il semble encore porter les stigmates de son début d’année catastrophique. Un point sur neuf possibles récolté en janvier, un sur six le mois suivant, sept sur vingt et un en mars… Coupée dans son élan – elle occupait encore la neuvième place de Ligue 2 au soir de la trêve hivernale – par sa défaite contre Bastia (19 e journée), l’équipe de Dominique Bijotat avance depuis à un rythme de relégable. Le classement établi de la 19 e journée à la 32 e est là pour le prouver : Metz y apparaît au 18 e rang, ne devançant… qu’Amiens et Boulogne. Le bénéfice de ses quatorze derniers matches se limite à 10 points. L’an passé, sur la même période, il avait accumulé 17 points.
À quelques jours d’un déplacement toujours délicat à Lens, les Messins ne peuvent même pas s’appuyer sur le contenu de leurs dernières sorties pour nourrir leur capital confiance : après un nul peu glorieux à Amiens, la lanterne rouge, ils ont une nouvelle fois péché sur la pelouse de Saint-Symphorien, vendredi, contre Monaco (défaite 2-0), affichant encore une maladresse désolante à l’approche du but adverse.
Le contexte
Les conséquences de cet échec face à l’équipe de la Principauté ne sont pas seulement d’ordre comptable. Redevenu relégable, Metz a affiché de nouveaux signes tangibles de fébrilité. Un peu plus de deux semaines après l’ultimatum adressé par le président Bernard Serin à son entraîneur, la tension est encore montée d’un cran du côté de Saint-Symphorien. En attestent les événements survenus après le coup de sifflet final de la rencontre, vendredi : Oumar Sissoko, le gardien messin, pris à partie par des spectateurs, intervention nerveuse de Jean-Pascal Singla, l’entraîneur des gardiens, au pied de la tribune Ouest, sortie médiatique remarquée de Ludovic Guerriero, le capitaine… Tout cela, ajouté à la déception du public matérialisée, entre autres, par de nouveaux appels à la démission adressés à Dominique Bijotat, n’est évidemment pas fait pour ramener la sérénité dans le camp grenat.
La saison passée, déjà, Metz avait dû faire face à un contexte dominé par la tension et des relations tendues entre le club et une partie de son public. La crise avait atteint son sommet après la défaite concédée à domicile face à Grenoble, alors lanterne rouge, le 1 er avril 2012. La perspective d’une relégation en National s’agitait à l’horizon. « C’est une éventualité qui sera délicate à gérer, mais il ne faut pas s’engager dans ce discours maintenant. L’objectif ultra-prioritaire, c’est le maintien. Alors permettez que je me concentre sur le sujet. » Un peu plus d’un an plus tard, les mots du président Bernard Serin sont toujours d’actualité. Espérons, pour les Messins, que le copier-coller fonctionnera aussi concernant l’issue de la saison.
Cédric BROUT.
Le Havre dans le viseur
L’an dernier, les malheurs de Nîmes avaient fait le bonheur des Messins. Battus à Saint-Symphorien lors de l’avant-dernière journée de championnat, les Gardois, avant-derniers au coup d’envoi de la rencontre, avaient en effet permis à leurs homologues mosellans d’assurer leur maintien en Ligue 2. Une semaine plus tard, Nîmes faisait ses bagages pour le National en compagnie de Grenoble et de Vannes, tandis que Metz clôturait sa troisième saison de suite dans l’antichambre de l’élite à la 17 e place.
Même Boulogne peut y croire…
Qu’en est-il, aujourd’hui, de la concurrence à laquelle les Messins doivent faire face ? Si Amiens est quasiment assuré d’être le premier à rejoindre l’étage inférieur, le doute est encore grand quant à l’identité de ceux qui l’accompagneront. Boulogne, avant-dernier, peut en effet encore espérer s’en sortir, mais pour les Nordistes comme pour d’autres, la lutte s’annonce compliquée : cinq points séparent les Boulonnais des Messins, premiers relégables à égalité avec les Havrais, dix-septièmes avec 37 points. Ces mêmes Messins et Havrais n’accusent, eux, que deux petites longueurs de retard sur Le Mans, 16 e avec 39 points, et trois sur Angers et Laval, respectivement 15 e et 14 e.
Au regard de la deuxième partie de saison, les Normands peuvent faire figure de victimes potentielles à l’heure des comptes. Les joueurs de Cédric Daury ne doivent leur place de premiers non-relégables qu’à une meilleure différence de but par rapport aux Messins. Comme ces derniers, ils n’ont remporté qu’un match depuis le début de l’année et restent sur une série de huit matches sans victoire. Vendredi, Le Havre ira défier Monaco. Metz, lui, a rendez-vous à Lens. La guerre des nerfs continue.
C. B.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : deux séances d’entraînement. Aujourd’hui : une séance à 9h30. Demain : une séance à 9h30. Jeudi : une séance à 9h30. Les Messins prendront ensuite la direction de Lens dans l’après-midi.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz – Monaco (32 e journée de Ligue 2), vendredi 13 avril : 0-2. Prochain match : Lens – Metz (33 e journée), vendredi 20 avril à 20h. A suivre : Metz – Angers (34 e journée), vendredi 27 avril (horaire à déterminer).
A l’infirmerie. Indisponibles pour la venue de Monaco, Oumar Pouye (adducteurs) et Kévin Diaz (ischio-jambiers) ont repris l’entraînement hier avec leurs coéquipiers. L’entraîneur messin dispose de tout son monde pour préparer le déplacement à Félix-Bollaert, vendredi, exception faite de Mahamane Traoré : le milieu de terrain malien, blessé au mollet début mars, suit toujours son programme de rééducation à Saint-Raphaël. A noter par ailleurs qu’Alexander Odegaard a rejoint l’infirmerie la semaine passée en raison d’une entorse à une cheville. Mais le joueur ne fait, de toute façon, plus partie des plans messins depuis longtemps.
Suspendu. Stéphane Besle, suspendu pour la réception de l’AS Monaco, pourra postuler à une place dans le groupe qui sera désigné ce jeudi par Dominique Bijotat. Ce dernier devra en revanche se passer des services de Sadio Mané. Le milieu de terrain messin avait écopé d’un avertissement à Amiens, le troisième dans une période incluant dix matches. Il est donc suspendu pour le déplacement à Lens. Hier, le joueur a été autorisé à rejoindre la séléction olympique sénégalaise en vue d’un match qualificatif pour les Jeux olympiques de Londres, programmé lundi prochain.
L’info. Koulibaly, c’est fait. Le défenseur messin s’est fait opérer, mardi dernier, d’une fracture du cinquième métatarse du pied droit. Kalidou Koulibaly s’était occasionné cette blessure quelques heures plus tôt à l’entraînement, dans un choc avec Alhassane Keita. Pour lui, la saison est terminée.
René Guthmuller n’est plus
Il a porté les couleurs du FC Metz entre 1946 et 1951 avant de poursuivre sa carrière de footballeur professionnel à Toulouse. Né le 21 août 1926 à Metz, René Guthmuller est décédé le 7 avril dernier à l’âge de 85 ans. Défenseur, Schnouki, comme le surnommaient affectueusement les supporters grenat, avait également été sélectionné à deux reprises en l’équipe de France B. Il a terminé sa carrière de joueur au FC Lorry puis à Devant-les-Ponts. À sa famille, à ses proches, la rédaction sportive du Républicain Lorrain présente ses sincères condoléances.