
Pierre Bouby avait réussi à remettre les Messins dans le bon sens après l’ouverture du score angevine. Photo Pascal BROCARD
Incapable d’imposer sa loi sur la pelouse détrempée de Saint-Symphorien, hier, Metz a dû se contenter du partage des points face à Angers. Un moindre mal.
Un petit match, un petit point et un petit pas. Ou comment résumer le bilan de cette dernière soirée d’avril à Saint-Symphorien. Il n’a pas fallu attendre la venue d’Angers pour s’en rendre compte : ça ne va pas fort à la maison pour les Messins. Cinq victoires, sept défaites et un cinquième résultat nul donc, hier, venu conclure une prestation encore trop moyenne de l’équipe entraînée par Dominique Bijotat.
Ce matin, pourtant, le FC Metz apparaît mieux loti qu’il ne l’était avant le coup d’envoi de la rencontre. Le but de Pierre Bouby – une merveille de frappe d’une trentaine de mètres – n’a pas seulement régalé les yeux du public grenat. L’œuvre égalisatrice du milieu de terrain a aussi permis à sa formation de grimper d’un rang au classement, où elle figure désormais en seizième position. A quelques jours de s’en aller défier le leader bastiais sur ses terres, mais surtout à quatre marches de la fin du championnat, le gain n’est pas négligeable. Mais cette seule lecture est trompeuse puisqu’elle ne mentionne pas l’essentiel, contenu dans cet écart inchangé entre les Messins et leurs homologues havrais, premiers relégables. Trois points séparent les deux clubs. Et sachant que les Normands possèdent une meilleure différence de buts…
Sissoko, encore lui
Il faudra donc encore attendre un peu, et espérer beaucoup, pour regarder la situation messine sans se poser de questions et regarder l’horizon autrement que d’un œil inquiet. Il faut dire qu’hier, les Grenats n’ont pas fait grand-chose pour (se) rassurer. La confiance exprimée par Dominique Bijotat aux hommes revenus de Lens avec la deuxième victoire de l’année, la semaine passée, a en effet eu du mal à trouver sa justification. Dominé dans de nombreux compartiments de jeu, le onze messin aurait pu boire la tasse très vite si Oumar Sissoko ne s’était pas employé à renvoyer plusieurs tentatives angevines (8 e, 24 e, 25 e).
Le gardien messin a longtemps retardé l’échéance, mais a fini par céder sous le poids des attaques. A la 41 e minute, juste après avoir renvoyé une frappe de Frikeche, il était impuissant sur celle de Diers, placée en pleine lucarne (Metz - Angers : 0-1). Deux minutes plus tard, Pierre Bouby ramenait l’espoir d’une frappe somptueuse, sur un service de N’Sor (Metz - Angers : 1-1).
L’occasion était belle…
La suite se passerait presque de commentaires. Plutôt copieux en occasions (angevines) en première période, le match a basculé dans l’attentisme de part et d’autre. Les changements opérés par l’entraîneur messin n’ont pas eu l’effet escompté. Mathieu Duhamel, entré en jeu en lieu et place d’Andy Delort, n’a pas eu l’opportunité d’inscrire son onzième but et son équipe, elle, n’a pas su trouvé la cohérence et l’allant nécessaire pour bousculer une formation adverse bien en place.
Angers s’est accroché à son point, conscient de l’utilité qu’il pourrait avoir d’ici à quelques semaines. Ce matin, il possède toujours une unité d’avance sur Metz, qui a donc laissé passer une belle occasion de prendre une bonne bouffée d’oxygène.
La reconquête de Saint-Symphorien, objectif mis en avant par le président Bernard Serin en début de saison, est encore loin d’être en marche. Un constat qui se répète et auquel s’ajoute cette vérité : à quatre journées de la clôture des débats, Metz n’est toujours pas assuré d’évoluer en Ligue 2 la saison prochaine.
Cédric BROUT.
Un pied, deux mains

N’Sor (arrière plan), l’un des hommes en vue de la soirée. Photo Pascal BROCARD
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EN VUE
Oumar Sissoko. Si le FC Metz a récolté un point hier soir, il le doit évidemment à Pierre Bouby mais également à son gardien. L’international malien, l’autre homme du match donc, s’est illustré dès le début de la rencontre face à Fall (8 e), au plus fort de la domination angevine en gagnant son duel avec Charbonnier (25 e) et à l’heure de jeu sur une superbe frappe enroulée signée De Freitas (60 e). Sissoko ? Indispensable.
Kwamé N’Sor. Pour sa deuxième titularisation, le jeune attaquant ghanéen n’a, cette fois, pas trouvé le chemin des filets. Il a toutefois apporté sa jeunesse, sa fougue et son jeu aérien. Ses nombreuses déviations sont malheureusement restées sans suite et sa complicité avec Andy Delort demande encore à être peaufinée.
DANS L’OMBRE
Stéphane Besle. Il a montré quelques signes de fébrilité dans ses duels et dans ses relances. Son sens du placement lui a néanmoins permis de combler ces carences.
Sadio Mané. Il s’est dépensé sans compter. Mais il s’est trop régulièrement empêtré dans la défense angevine, manquant de lucidité dans le dernier geste.
Adama Tamboura. Il a souffert face à la vitesse et la spontanéité de Doré et Diers, notamment. Coupable de nombreux déchets techniques, il a, par ailleurs, été transparent dans un rôle qui lui va pourtant comme un gant : les montées offensives. Un match sans…
PAROLES, PAROLES...
Pierre Bouby (milieu de Metz). « Le but ? Je tente ma chance. A cette distance, je n’ai rien à perdre. Ma frappe rentre, tant mieux ! Autrement, nous avons souffert face à une équipe angevine très bien organisée. C’est dommage, mais c’est tout de même un point de pris. »
Dominique Bijotat (entraîneur de Metz). « Vu ce qu’on a démontré ce soir, c’est un soulagement de prendre un point. Une fois de plus, nous ne sommes pas parvenus à développer notre jeu à domicile. Heureusement, certains joueurs ont réalisé un très gros match qui nous permet d’arracher le nul dans une période hyper importante. »
TEMPS ADDITIONNEL
Sans voix. Il fallait tendre l’oreille, hier soir, pour entendre les confessions d’après-match de Dominique Bijotat, presque aphone d’avoir autant crié durant la rencontre. L’analyse de l’entraîneur messin fut néanmoins sans concession, ce dernier pointant notamment du doigt « la pauvreté offensive » de son équipe. Avant de rendre hommage à Pierre Bouby mais surtout à Oumar Sissoko, auteur « d’un match énorme ».

Kwané N’Sor s’est démené pour créer des espaces. Belle sortie pour sa deuxième titularisation.
Photo Pascal BROCARD
L’ HOMME DU MATCH
Pierre Bouby. Une énorme envie. Enorme aussi la frappe décochée par le milieu de terrain messin peu avant la pause. Un missile qui permet ce matin au FC Metz de respirer un tout petit mieux. Enorme également fut sa dépense d’énergie tout au long de la rencontre.

Pierre Bouby. Photo Pascal BROCARD
Un état d’esprit exemplaire, un ratissage incessant et une volonté de jouer vers l’avant jamais démentie.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Metz, des sourires et des hommes (CFA)
Le match. Villefranche : 13 e avec 55 pts (6 victoires, 10 nuls, 11 défaites). Dernier match : nul à Sochaux (0-0). FC Metz : 4 e avec 68 pts (12 victoires, 6 nuls, 8 défaites). Dernier match : victoire face à Valence (2-0).
L’enjeu. La victoire face à Jura Sud semblait logique, au vu des difficultés rencontrées par l’adversaire. Ce qui a été plus surprenant dans cette rencontre, c’est le score fleuve réussi par les Messins (9-0). Profitant de cette belle dynamique, les joueurs de José Pinot ont enchaîné avec une seconde victoire lors du match en retard contre Valence mercredi (2-0). Ce succès a permis aux Mosellans de gravir une marche et de dépasser ainsi les Valentinois au classement puisque ces derniers ne comptaient qu’un petit point de plus qu’eux. Son calendrier remis à jour, Metz va poursuivre son mois d’avril chargé par un déplacement aujourd’hui à Villefranche. Vainqueurs 6-1 à l’aller, les Messins vont dans le Rhône avec l’intention de réaliser leur deuxième passe de trois de la saison.
Le groupe messin. Quinze joueurs prendront part au déplacement à Villefranche. Mayoro N’Doye et Réda Fawzi, qui ont tous deux purgé leur match de suspension, réintègrent le groupe tandis que Vedran Vinko, blessé contre Valence, est contraint de déclarer forfait pour cette rencontre. Wang Chu et Siegfried Aissi Kede, insuffisamment rétablis, ne peuvent, quant à eux, pas encore postuler à une place dans le groupe messin.
Le groupe. Delle, Cappa – Kayombo, Croizet, Bernardelli, Martin, Deher, Coignard – Fawzi, N’Doye, Le, Sarr, Tastan – Keita, Moukam.