Auteur d’un doublé vendredi à Saint-Symphorien face à Laval (2-2), Mathieu Duhamel conforte sa réputation de "serial buteur" sous la tunique grenat. L’attaquant se met même à rêver d’un retour parmi l’élite. Rafraîchissant.

Mathieu Duhamel n’a pas tremblé face au gardien lavallois vendredi : « Je me sens en confiance ». Photo Pascal BROCARD
L’ambition, la hargne, la volonté de repousser ses propres limites pour mener à bien un objectif commun. Sans doute que certains trouveront un brin déplacés les propos à venir de Mathieu Duhamel alors que le souvenir d’un maintien acquis sur le fil hante encore Saint-Symphorien. D’autres reconnaîtront plus simplement le tempérament de cet attaquant attachant élevé au rang de sauveur de la cause messine la saison dernière. Au sortir d’un doublé vital face à Laval vendredi soir, le buteur messin dit tout haut ce que le peuple grenat rêve tout bas : « Je veux finir sur le podium de la Ligue 2 avec Metz ». Et pourquoi pas ?
• On a vu des sourires, presque du contentement au terme de la rencontre vendredi soir. Pourtant, il ne s’agissait que d’un point pris face à Laval… « Personnellement, j’éprouve des sentiments partagés après ce nul. D’abord le dépit de ne pas avoir conservé le score (2-1) lorsqu’il était à notre avantage. Ensuite la satisfaction d’avoir su nous remobiliser à dix contre onze. »
• D’autant que la rencontre semblait plus que fermée. « Oui, je l’avoue, ce ne devait pas être très beau à voir des tribunes. J’ai revisionné le match et j’ai vu que ce n’était pas plaisant (rires). Mais c’est parfois la réalité de la Ligue 2. Et nous avons su faire preuve de force morale pour revenir dans les débats après un très mauvais départ. »
• Vous avez remis votre équipe dans le sens de la marche en réalisant un penalty. Cet exercice périlleux s’accommoderait-il bien avec votre tempérament ? « Non, ça dépend. A Metz, je les exécute car je me sens en confiance. J’ai tiré au milieu car je connais bien les habitudes du gardien adverse… »
• Un mot sur votre deuxième but ? « Il vient conclure un travail d’orfèvre de Kévin Diaz. Je cherche simplement à reprendre son centre et le ballon rentre. »
« Plus serein »
• Quatre buts en six matches, vous avez repris votre marche en avant… « Oui c’est bien et même si ça fait cliché de dire ça, je dois une grande partie de ma réussite à mes partenaires. Que ce soit Mahamane (Traoré) ou les autres milieux de terrain, ils me mettent tous dans de très bonnes dispositions. Le travail spécifique mené devant le but avec les entraîneurs me fait progresser dans la finition. Sortie après sortie, je me sens plus serein. Maintenant, je suis pleinement heureux quand mes buts s’inscrivent dans un contexte de victoire. »
• Que vous inspire le début de saison du club ? « C’est plus respirable que la saison dernière… Il faut préserver cette invincibilité de cinq matches sans défaite. Nous en avons les moyens. Peut-être que la saison dernière, nous n’aurions pas su réagir dans ce genre de match viril. Là, nous sommes sur une bonne dynamique. »
• Jusqu’où cette dynamique peut-elle vous mener ? « Moi, mon objectif est de finir parmi les trois premiers. C’est peut-être prématuré mais je suis ambitieux avec Metz. Je suis un compétiteur et j’ai toujours dit que je souhaitais connaître l’élite avec ce club. Ajaccio, Dijon, Evian : la saison dernière, ce ne sont pas forcément les équipes les plus talentueuses qui ont accédé à la Ligue 1. Mais celles qui avaient le meilleur état d’esprit. Et je trouve que celui que l’on cultive à Metz s’en approche. »
• Pour finir, un mot sur la situation de Diafra Sakho, réintégré dans le groupe pro après ses déclarations dans la presse ?Un mot et pas un jugement… « Disons que je peux me mettre à sa place. D’ailleurs, il n’y a pas si longtemps, j’y étais (lorsque l’attaquant était à Troyes). Pour le connaître, je sais que c’est plus de la maladresse que de la méchanceté. Maintenant, on a la chance d’avoir un entraîneur intelligent, capable de faire la part des choses. Avec d’autres, comme Jean-Marc Furlan (l’entraîneur de Troyes), il n’aurait jamais quitté l’équipe réserve. Mais tout va rentrer dans l’ordre maintenant… »
dimanche 11 septembre 2011, 07:43
Le Républicain Lorrain
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Tableau de bord. Hier: décrassage en matinée. Aujourd’hui : repos. Demain : une séance d’entraînement à 16h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Laval (6 e journée de Ligue 2), vendredi 9 septembre : 2-2. Prochain match : Le Mans - Metz (7 e journée de L2), samedi 17 septembre à 14h30. A suivre : Metz - Nantes (8 e journée de L2), mardi 20 septembre à 20h ; Metz - Istres (9 e journée de L2), vendredi 23 septembre à 20h.
A l’infirmerie. Aperçu vendredi soir dans les travées de Saint-Symphorien avec des béquilles, Oumar Sissoko (pied) prend son mal en patience. Olivier Cassan (genou) est, lui, toujours en phase de reprise.
Suspendu. Ludovic Guerriero, exclu après deux avertissements vendredi face à Laval, purgera son match de suspension automatique samedi lors du déplacement au Mans.
Metz s’adjuge le derby (CFA)
Pour cette rencontre face aux voisins nancéiens, l’équipe messine se présentait avec une très forte proportion de joueurs issus du groupe professionnel. À l’exception du gardien de but, Aissi Kédé, tous les protagonistes mosellans venaient en effet de l’étage au dessus.
Les Grenats entraient très rapidement dans le vif du sujet puisqu’ils marquaient l’un des buts les plus rapides de leur équipe et pour cause, il ne leur fallait pas plus de cinquante-deux secondes pour ouvrir le score. Kehli centrait de la gauche sur la tête de Sakho qui envoyait le ballon au fond des filets de Pillot (1-0 ; 1 re). La suite de la première période ne proposait pas de réelles occasions franches. Seul un coup franc de Sarr au point de corner était repris de la tête par Sakho mais terminait à côté des cages de Pillot (33 e).
Dans l’autre camp, Aissi Kédé veillait au grain et réalisait quelques belles interventions devant les attaquants nancéiens. Au retour des vestiaires, Sakho obligeait Pillot à une claquette pour mettre son tir en corner (50 e). Les Messins éprouvaient des difficultés à revenir dans le match et Nancy en profitait pour égaliser. Joachim surprenait la défense mosellane et trompait Aissi Kédé (1-1 ; 54 e). Quelques minutes plus tard, le portier messin se couchait bien pour s’emparer de la frappe de loin de Makota (56 e). Les protégés de José Pinot se remobilisaient et trouvaient les ressources nécessaires pour reprendre l’avantage grâce à une réalisation de Sakho qui glissait la balle au ras du poteau de Pillot (2-1 ; 63 e). Entré en jeu à la mi-temps, Mané, après avoir contraint un défenseur nancéien à concéder le corner (76 e), offrait une passe décisive à N’Doye, qui, seul devant le but, ajustait Pillot pour le 3-1 (78 e). Les Messins s’imposent donc dans le premier round du derby et l’entraîneur mosellan, José Pinot, trouvait cette « belle victoire logique et méritée. Sous cette chaleur, c’est bien d’avoir le score favorable. J’ai vu plein de bonnes choses et notamment l’investissement de tout le monde qui nous a permis de rester dans la partie ».
Samy Kehli : « J’ai cru que c’était un film »
Samy Kehli(footballeur au FC Metz) : Le 11 septembre 2001, Samy Kehli a posé son regard d’enfant naïf sur une tragique histoire d’hommes et de haine : « J’avais à peine dix ans et je rentrais de l’école. A l’heure du goûter, j’ai allumé la télé et j’ai vu ces images surréalistes. Au départ, j’ai cru que c’était un film ». La réalité a toutefois dépassé la fiction. Et c’est à Faulquemont, dans un domicile familial rongé par un silence pesant, que le déroulé de ce double attentat s’est imposé au futur milieu de terrain du FC Metz : « Après la stupéfaction, j’ai un peu compris l’histoire. J’ai surtout pris conscience des morts, de l’horreur de la situation. Sans être morbide, j’aimerais me rendre à New York à l’avenir. Pour visiter la ville et apercevoir l’emplacement des anciennes tours ». Pour y poser, aussi, son regard d’homme.

Jean-Michel CAVALLI.