Touché en plein cœur par la relégation du FC Metz en National, Joël Muller rencontrera prochainement son président, Bernard Serin, pour évoquer les questions d’avenir. Et en particulier son propre cas.

L’avenir de Joël Muller au FC Metz ne s’est pas encore éclairci. Mais la relégation du club marque « un tournant » pour celui qui occupe aujourd’hui le poste de conseiller du président. Photo Julio PELAEZ
Il a porté le club au point le plus haut de son palmarès en l’amenant au titre honorifique de vice-champion de France en 1998. Il l’a vu descendre au plus bas, la semaine passée, avec l’officialisation de la relégation du FC Metz en National. Affecté ? Le mot est faible.
A Avignon, le 11 mai dernier, lorsque l’espoir de maintien s’était définitivement envolé, emporté par une défaite de trop, des larmes avaient fissuré sa carapace. Et si elles ont eu le temps de sécher, les traces de leur passage, elles, sont encore marquées.
« Pas du dégoût mais presque »
« J’ai ressenti la même chose, la même peine que les milliers de supporters, les anciens joueurs ou tous ceux qui, de près ou de loin, ont suivi et suivent l’histoire du club. Cette descente fait très mal, résume l’ancien entraîneur du FC Metz. Six mois en arrière, nous regardions vers le podium, et là… Ce n’est pas du dégoût, mais presque. Là, on plonge dans l’inconnu. »
L’inconnu pour le club, l’inconnu pour lui. Sur sa tête, comme sur celle d’autres dirigeants et personnels administratifs, pèse aujourd’hui une grosse incertitude. Joël Muller ne feint pas de l’ignorer : l’avenir du poste de conseiller du président, qu’il occupe depuis décembre dernier – depuis que Dominique D’Onofrio lui a succédé dans le bureau du directeur sportif – est menacé. « Les deux fonctions peuvent être perçues comme ayant une importance très relative en National.Aujourd’hui plus que jamais, je pense qu’il faut aller à l’essentiel. Les responsabilités doivent être précisées et le nombre des décisionnaires limité. »
« Union sacrée indispensable »
Une revendication dans la bouche du président du syndicat des entraîneurs ( Unecatef) ? La suite des propos ferme cette piste.
Du haut de ses soixante ans, Joël Muller ne semble plus rien s’interdire. Continuer à se « défoncer pour le club comme (il) le fait depuis quarante ans, sous quelle forme, ça je ne sais pas » ou stopper l’aventure, les deux horizons ont, à ses yeux, encore leur raison d’être. Et ils la garderont jusqu’à ce que le président Bernard Serin tranche. « C’est une discussion que l’on doit avoir dans les jours à venir.Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, je suis à un tournant. »
En attendant que les choses s’éclairent, Joël Muller entonne lui aussi le refrain de « l’union sacrée. Elle est indispensable si on veut se donner les moyens de remonter tout de suite en Ligue 2. Il faut s’inspirer de ce qu’ont réussi Bastia, ou encore Reims, Guingamp…La pire des choses, dans ces moments difficiles, c’est l’indifférence. »
Le pire, c’est surtout ce qui attend le FC Metz ces prochains mois, sur les routes du National. « On se demande aujourd’hui encore comment on aurait pu faire, chacun à son niveau, pour aider l’équipe à avoir de meilleurs résultats. Chacun a sa part de responsabilités. »
Cédric BROUT.
D’Onofrio : « Entraîner ? Je n’y ai jamais pensé »
Arrivé en décembre 2011, Dominique D’Onofrio planche déjà sur la saison prochaine. Sous sa casquette de directeur sportif du FC Metz…

Dominique D’Onofrio. Photo MAXPPP
D ominique D’Onofrio, comment le "nouveau" que vous êtes a-t-il vécu la relégation du club en National ? « Je l’ai très mal vécue, je ne m’y attendais pas. Rien ne laissait présager pareille issue. Mais maintenant, il faut oublier. Il ne faut pas se prendre la tête. On ne pourra plus revenir en arrière. Les regrets sont éternels. Il faut recréer une nouvelle dynamique pour remonter directement en Ligue 2. »
• Depuis votre arrivée, à quoi avez-vous passé votre temps ? « J’ai rejoint le FC Metz pour préparer la saison suivante. J’ai été en Argentine, en Italie, il y avait une équipe qui était en train de se mettre en place, mais dans la perspective de la Ligue 2. Aujourd’hui, avec le National qui nous attends, les choses ne sont plus pareilles… »
• Vous parlez d’avenir. Où se situe le vôtre ? Votre contrat se termine fin juin, non ? « Oui, c’est ça. Mon avenir, on va l’évoquer. En attendant, je me donne à 100 % pour le club, pour composer une équipe compétitive avec mon entourage. »
• Pour recomposer une équipe, il faut aussi un entraîneur. Des noms circulent-ils ? « Nous avons beaucoup de CV, mais nous n’en avons pas encore débattu. La priorité, c’est de traiter les dossiers des joueurs, ceux qui vont partir, ceux qui vont rester ou arriver. La relégation nous amène à reconsidérer de nombreuses choses, forcément. Nous avons des jeunes de qualité, ils l’ont montré, notamment sur le dernier match. Mais il faudra les encadrer. »
« Jamais d’actualité »
• Et Dominique D’Onofrio entraîneur de Metz, c’est plausible ? « Ça n’a jamais été d’actualité. Lorsque je suis arrivé à Saint-Symphorien en fin d’année passée, je le répète, c’était pour gagner quelques mois dans la perspective de bâtir une équipe capable de faire le saut en Ligue 1. »
• Et si on vous proposait le poste ? « Je n’y ai jamais pensé. Je me focalise sur l’essentiel, préparer la saison prochaine. »
• Quels joueurs avez-vous fait venir au FC Metz depuis votre nomination au poste de directeur sportif ? « Il n’y en a qu’un qui a signé par mon intermédiaire. C’est Mamadou Wagué. Simplement il a vite été écarté. Mais il a montré en fin de saison qu’il avait des qualités pour s’imposer en défense. J’étais aussi à l’origine de l’essai de Foxi Kethevoama, mais le joueur n’était pas dans nos moyens ( le FC Metz et le club hongrois du Kecskeméti TE auquel appartenait Foxi n’étaient pas parvenus à un terrain d’entente financier). Pour les autres recrues, Andy Delort et Stéphane Besle, ça ne s’est pas fait par mon réseau. »
C. B.
Reprise officielle le 27 juillet
Les Messins feront leur retour à la compétition le vendredi 27 juillet prochain à l’occasion du tour préliminaire de la Coupe de la Ligue réservé aux clubs professionnels évoluant en National.
La reprise du championnat 2012-2013, elle, aura lieu une semaine plus tard, le vendredi 4 ou le samedi 5 août. À noter qu’une seule journée est, pour l’heure, programmé en milieu de semaine, le mardi 18 septembre et que les clubs de National, contrairement à ceux de Ligue 1 et Ligue 2, ne feront pas relâche lors des rencontres internationales (8 septembre et 23 mars 2013).
Enfin, le FC Metz et ses homologues observeront une trêve hivernale qui s’étalera du dimanche 23 décembre au samedi 5 janvier 2013. Le calendrier complet du championnat de National devrait être communiqué par la Fédération française de football à la fin du mois de juin.
Repères
Vendredi 27 juillet : tour préliminaire de la Coupe de la Ligue.
Vendredi 3 août ou samedi 4 août : première journée de National.
Samedi 13 octobre : entrée en lice en Coupe de France (le FC Metz disputera deux tours supplémentaires par rapport aux équipes de Ligue 2).
Vendredi 24 mai 2013 : trente-huitième et dernière journée de National.