
Comment appréhendez-vous la saison en National qui s’ouvre face à Boulogne-sur-Mer ? « Plutôt bien. On s’est fixé l’objectif de remonter dès l’an prochain. C’est un objectif commun. On va tirer ensemble dans le même sens pour le réaliser. C’est pourquoi j’aborde bien ce championnat tant sur le plan collectif qu’individuel. »
• A-t-il été facile de tirer un trait sur la saison passée qui a été triste ? « Non. On connaît le FC Metz, c’est un club qui a évolué pendant longtemps parmi l’élite. Le fait de le retrouver pour la première fois de son histoire en National nous a tous affectés. Mais, maintenant, il faut passer à autre chose. Cet épisode est derrière nous. Le mieux pour l’oublier, c’est de bien commencer la saison contre Boulogne. »
• Comment se sont déroulées les premières semaines avec Albert Cartier, votre nouvel entraîneur ? « Bien. Il est différent de Dominique Bijotat. Monsieur Cartier, c’est un coach qui a du caractère. Il aime ses joueurs. Il nous pousse à être à cent pour cent, nous place dans de bonnes conditions pour y arriver. Pour l’instant, ça se passe donc bien. »
• Quel bilan dressez-vous de la préparation ? « Sur l’ensemble des matches amicaux qu’on a pu faire, il est positif. Même si, forcément, il y a des choses à corriger. Tout ne pouvait pas être parfait. On espère être prêt pour ce premier match. En tout cas, tout le monde a tout fait pour l’être afin de bien commencer ce championnat. »
• Qu’attendez-vous de cette première rencontre à domicile contre Boulogne-sur-Mer ? « On est impatient d’y être. On est là, avant tout, pour le gagner. L’enjeu, c’est aussi de renouer certains liens avec nos supporters, notre public, tous ceux qui nous encouragent. Il ne faut donc pas louper ce premier rendez-vous. »
« Un championnat qu’on va découvrir »
• De par son passé, le FC Metz risque d’être attendu au tournant sur tous les stades de National… « C’est tout à fait normal parce que le club n’a jamais évolué à ce niveau. Je pense que ça fait plaisir à certains clubs de pouvoir se mesurer à lui. Quoi qu’il arrive, que l’on soit attendu ou pas, à nous de faire le nécessaire pour gagner nos matches pour réussir à remonter immédiatement en Ligue 2. »
• Que vous inspire ce championnat dans lequel évoluent des équipes totalement méconnues, même pour vous ? « Pour être honnête avec vous, je ne sais pas puisque je n’ai jamais joué en National. C’est un championnat qu’on va découvrir. On a eu l’occasion, pendant la préparation, de jouer contre Epinal, une équipe de National, et on a pu prendre un peu la température. Les premiers matches vont nous mettre rapidement dans le bain. »
• A titre personnel, quelles sont vos attentes ? « Etre un titulaire à part entière. Vraiment amener ma pierre à l’édifice dans l’équipe et faire en sorte de jouer un grand rôle au sein de l’effectif. En étant décisif, par exemple, dès vendredi soir. »
M. R.
Un saut dans l’inconnu
Le FC Metz lance sa saison, ce soir à Saint-Symphorien, face à Boulogne-sur-Mer. Premiers pas au troisième échelon du football français qu’il n’a jamais fréquenté en 80 ans d’histoire.

La belle époque est bel et bien révolue. Celle du temps où le FC Metz était une place forte du football français, indéboulonnable de l’élite. La dernière décennie est venue rappeler au stade Saint-Symphorien que jamais rien n’était acquis dans le domaine du football. Une première descente en Ligue 2 en 2002, suivie d’une autre quatre ans plus tard, puis d’un retour en L2 en 2008. Le sommet s’est encore plus éloigné quand les Grenats ont chuté, au printemps, en National. Le grand saut dans l’inconnu. Jamais, en quatre-vingts ans d’histoire, l’institution messine n’avait plongé dans ce gouffre que représente ce championnat obscur, mi-amateur, mi-professionnel.
Charge à Albert Cartier et à une bande de jeunes, entourée de quelques joueurs d’expérience, de remettre le club lorrain sur le droit chemin. L’objectif de la remontée immédiate en Ligue 2 a clairement été affiché. Aucun autre scénario ne peut être envisagé pour le budget le plus important de la troisième division (8,5 millions d’euros) qui, de par son histoire, va être attendu au tournant sur tous les terrains. « Pour nos adversaires, les trois matches avant de nous affronter ne compteront pas, pas plus que les trois suivants », se doute le successeur de Dominique Bijotat sur le banc mosellan.
Le premier des trente-huit épisodes, diffusé en direct sur Mirabelle TV, offre un rival qui a connu la même trajectoire que le FC Metz : l’US Boulogne-sur-Mer. Après avoir connu son heure de gloire en 2009, en se hissant en Ligue 1, le club nordiste s’est également fourvoyé. Il lui a suffi de deux ans pour passer des projecteurs de la L1 à l’ombre du National. « On rencontre, potentiellement, l’équipe la plus forte et la plus expérimentée du championnat », se méfie Albert Cartier, même en l’absence d’Aurélien Capoue, Kévin Rimane et Cédric Fabien, trois titulaires en puissance actuellement blessés.
« Il n’y aura pas de voie royale »
Mais le nouveau technicien lorrain est avant tout concentré sur son groupe, dont il attend qu’il « mette en application ce qu’il a travaillé pendant les sept semaines de préparation dans l’attitude, les consignes et l’animation ». L’opération remontée n’autorise aucun répit. « Pour nous, estime Albert Cartier, il n’y aura pas de voie royale pour atteindre l’objectif. Chaque match sera âpre. Il va falloir qu’on se batte, qu’on lutte. Il ne faudra pas mettre le costume avant le bleu de chauffe. »
Pour cette première rencontre à domicile, « tout ne sera pas parfait », devine Albert Cartier, néanmoins confiant en ses garçons pour aller décrocher un résultat positif. « Ils ont les armes pour gagner. » Pour marquer les esprits d’entrée ? « Ce n’est pas au terme d’une rencontre qu’on marque les esprits mais à la fin d’un championnat », répond le nouvel entraîneur, de retour sur le banc messin dix ans après une première expérience qui s’était mal terminée.
Maxime RODHAIN.