La grosse débauche d’énergie de Romain Rocchi, n’a pas été suffisante, hier à la Beaujoire. Photo Pascal BROCARD
En un quart d’heure, hier soir, face à une formation nantaise jusque-là invaincue à domicile, l’équipe d’Yvon Pouliquen a inscrit autant de buts qu’au cours de ses quatre précédentes apparitions à l’extérieur. Aujourd’hui, pourtant, l’anecdote ne retiendra pas toute l’attention qu’elle mérite. A l’issue de la soirée, les deux buts signés Jérémy Pied et Stéphane Borbiconi avaient, en effet, perdu de leur saveur. Et il n’a tenu qu’aux interventions miraculeuses d’Oumar Sissoko, doublure providentielle en fin de partie, pour qu’elle ne laisse pas la place à une énorme frustration.
De notre envoyé spécial à Nantes
Au cours des deux semaines et demie qui avaient suivi sa dernière apparition, face à Laval, apparition dont il avait au passage oublié de négocier la première période, Metz avait trimballé derrière lui une ribambelle de questions. Une, en particulier, entourait sa capacité à répondre au défi de Nantes, à l’occasion de son cinquième déplacement de la saison. Le dauphin du championnat a aidé son adversaire à répondre. Etonnamment fébrile, dépourvue d’inspiration, l’équipe de Gernot Rohr s’est laissée déborder par un adversaire messin réaliste et bien en place. On jouait depuis sept minutes lorsque Romain Rocchi profitait de l’immobilisme nantais : sa passe, plein axe, trouvait Jérémy Pied, épaulé par Vincent Bessat et Thibaut Bourgeois. Le remuant milieu messin, parti à la limite du hors jeu, s’emparait du ballon et s’en allait défier Alonzo, trouvant la cible après l’avoir éliminé. Peu habitué à la rébellion sur ses terres, Nantes sombrait dans le chaos à la suite d’un corner frappé par Pascal Johansen : dévié par une tête nantaise puis par le pied de Shereni, le ballon revenait dans les pieds de Stéphane Borbiconi. Son tir, à bout portant, ne laissait aucune chance au gardien nantais. Douze minutes après le coup d’envoi, Metz, douzième au classement, ébranlait toutes les certitudes de Nantes, invaincu depuis début août.
Erreur fatale
A ce moment de la partie, Metz figurait à nouveau dans la première partie du tableau, à trois petites longueurs derrière Nantes. Mais l’idéal n’a pas tenu face à la réalité. Auteur d’une entame quasi parfaite, Metz a relancé une victime qui « ne savait plus où elle était », dixit Yvon Pouliquen. Derrière les mots de l’entraîneur messin, l’erreur de son défenseur Romain Brégerie. Trop attentiste, ce dernier se faisait subtiliser un ballon dont allait profiter Moncef Zerka. L’ancien Nancéien arrivé à Nantes débordait et centrait pour Darcheville qui trompait Marichez (25 e).
Metz, qui avait jusque-là plutôt l’habitude de courir après le score, se lançait, contraint et forcé, dans l’exercice de la résistance. Où il a fini par céder une nouvelle fois, permettant à Sambou de remettre les compteurs à zéro de la tête (63 e). La présence de Stéphane Borbiconi dans le dos du Nantais n’a rien changé à l’affaire, pas plus que la sortie, mal négociée, de Christophe Marichez. Le gardien messin se blessait d’ailleurs sur cette action, cédant sa place à Oumar Sissoko. La doublure allait être le grand bonhomme de cette fin de match. A deux reprises, l’international malien sauvait en effet son camp, atténuant la frustration générale perceptible dans les rangs messins après le coup de sifflet final.
« C’est dur, parce que j’ai l’impression que nous avons perdu deux points, expliquait l’entraîneur messin. On leur donne le premier but, ça laisse beaucoup de regret. Il va falloir qu’on arrive à gommer ces erreurs qui nous coûtent cher. C’est dommage. (Hier) soir, dans le jeu, nous avons, je pense, été meilleurs que les Nantais. » Difficile de le contester. Les regrets n’en sont que plus grands.
Cédric BROUT.