Le FC Metz a dompté son voisin d’Épinal sans briller (2-0), hier, et signé sa septième victoire de la saison. Il reste en tête du championnat.

L’attaquant messin Diafra Sakho a souvent été en première ligne face à la cage spinalienne. Il a pesé sur la défense, notamment en première mi-temps, mais a manqué d’efficacité. Photo Anthony PICORÉ
L’anecdotique d’abord. L’histoire retiendra, ce matin, que le FC Metz a remporté sa première rencontre officielle contre Epinal (1-0). Un curieux derby au demeurant, sans banderoles vachardes ni de foule déchaînée en tribunes, mais un derby tout de même, avec une sympathique affluence pour du National (9213 spectateurs), une profusion de cartons (huit) et quelques empoignades viriles sur la pelouse. Les hommes d’Albert Cartier sont sortis indemnes de cette opposition de voisinage et cette performance leur permet de paver leur parcours d’une septième victoire dans ce championnat. Ils n’ont pas perdu l’art de gagner mais ont simplement négligé la manière hier.
Epinal ne gardera pas non plus un souvenir impérissable de son passage à Saint-Symphorien. Les amateurs vosgiens risquent même de grincer légèrement devant le visionnage d’une première mi-temps qui a viré au calvaire. Bilan des opérations : un but encaissé, deux blessés et une exclusion. Ou le récit d’une galère nourrie par le claquage de Focki (31 e), la sortie boiteuse de Do (45 e+6) et le deuxième jaune de Lebbihi (45+4), qui avait déjà été averti pour une friction avec Sakho. Sans ces faits de jeu, le SAS Epinal s’est très peu signalé hier, sinon par une occasion apéritive et hors cadre de Do, en tout début de partie (8 e). Le reste fut essentiellement affaire de résistance dans une longue mi-temps d’infériorité numérique.
Le missile de Proment
Metz a pris les commandes de cette rencontre après un premier quart d’heure brouillon et ne les a plus lâchées. Cette emprise méritera toutefois d’être relativisée. Le jeu mosellan n’a pas atteint des canons d’inspiration hier. Son efficacité n’a guère été plus impressionnante, à l’image de ce festival stérile de Sakho qui a échoué quatre fois face au but en l’espace de neuf minutes (16 e, 19 e, 19 e, 25 e). Le salut est finalement venu d’un missile de Proment, frappé des vingt-cinq mètres et dévié par la défense vosgienne (38 e, 1-0). Curieusement, les coéquipiers de Romain Inez se sont ensuite montrés moins fringants face à une équipe réduite à dix. Car le SAS a trouvé des ressources pour contrarier son hôte à défaut de l’inquiéter franchement. Carrasso pourra en témoigner : il a passé une soirée d’une tranquillité absolue. Ce ne fut pas le cas de Robin, son homologue spinalien, qui se laissera cueillir sur un contre de Kehli, froid buteur d’une minute très vosgienne (88 e).
En résumé, ce derby n’aura jamais été un sommet technique, mais son résultat viendra conforter les foyers mosellans. Le FC Metz, hier, a repris sa route en avant après son nul à Uzès (1-1) et préservé sa position en tête du classement. Cette équipe ne gagne pas à tous les coups et ne brille pas toujours mais elle continue de ne pas perdre. C’est l’essentiel de sa mission reconquête. Et c’est une affaire à suivre à Fréjus, samedi.
Christian JOUGLEUX.
Samy Kehli, le libérateur

Samy Kehli a surgi du banc au bon moment pour doubler la mise en faveur du FC Metz. Photo Anthony PICORE
L’HOMME DU MATCH
Face au Poiré-sur-Vie, Samy Kehli était entré sur la pelouse de Saint-Symphorien peu après l’heure de jeu et avait inscrit le second but de son équipe à la 81 e minute. Un but qui libérait alors une équipe du FC Metz qui menait certes au score, mais qui avait traversé la rencontre sans grande sérénité. Hier, le milieu de terrain lorrain a remplacé Diafra Sakho à la 74 e minute. Les hommes d’Albert Cartier avaient aussi un but d’avance. Mais le match était tout aussi crispant que le 17 août dernier.
Et une fois encore, au terme d’une chevauchée de Yéni N’Gbakoto, promu capitaine après la sortie de Grégory Proment, Samy Kehli a soulagé son équipe deux minutes avant le coup de sifflet final. Un but plein de sang-froid. Un but libérateur.
LA SANCTION
Si, hier soir, Albert Cartier avait décidé de faire confiance à Ali Bamba – une première pour le défenseur ivoirien – aux côtés de Guido Milan au sein de la charnière centrale, l’entraîneur messin avait, par contre, choisit de se passer des services d’Alhassane Keita. Auteur de quatre buts depuis l’ouverture du championnat, l’attaquant d’origine guinéenne a, en effet, été invité à suivre la rencontre depuis les tribunes pour des raisons disciplinaires. « Une mise au point sera faite demain (aujourd’hui) avec le joueur, a expliqué, sans plus de précisions, Albert Cartier. J’espère juste que cela ira dans le bon sens. » Hier soir, c’est Thibaut Bourgeois qui a remplacé numériquement l’indiscipliné.
LE CHIFFRE
Sept comme le nombre d’avertissements distribués par Hakim El Hadj, hier soir. Huit même, si l’on comptabilise le second carton jaune, synonyme d’exclusion, récolté par le Spinalien Badis Lebbihi dans le temps additionnel de la première période. Un derby parfois tendu et un arbitre "généreux" expliquent, notamment, ce chiffre. Un chiffre qui n’a rien d’anecdotique côté messin puisque quatre joueurs ont été avertis (Sakho, Inez, Proment, Gueye). Attention… la saison est encore longue.
L’HOMMAGE
Une minute de silence a été respectée, hier, avant le coup d’envoi de la rencontre. Un hommage à Jean-Michel Heinrich, l’ancien gardien du FC Metz (1959-1966 et 1966-1969), décédé des suites d’un cancer foudroyant vendredi dernier à Cavaillon, où il s’était retiré.
L’ANECDOTE
De retour à Metz après une saison du côté d’Epinal, Gaëtan Bussmann retrouvait, hier soir, quelques-uns de ses ex-coéquipiers. Mais pas seulement. Pour le défenseur messin, ce derby était aussi une histoire de famille. Ainsi, après à peine cinq minutes de jeu, un deuxième Bussmann a pénétré sur la pelouse de Saint-Symphorien à l’appel de l’arbitre, invité à venir au chevet de Romain Chouleur. Thierry Bussmann, le père de Gaëtan, occupe, en effet, les fonctions de kiné au sein du staff spinalien.
Jean-Sébastien GALLOIS
Cartier : « Globalement satisfait »

Yéni N’Gbakoto peut souffler, les Messins ont encore empoché les trois points. Photo Anthony PICORE
Albert Cartier (entraîneur de Metz) : « Je suis satisfait du résultat. Parvenir à inscrire deux buts et ne pas en encaisser face à cette équipe d’Epinal, ce n’est pas évident. Cela dit, je pense que nous aurions dû concrétiser notre supériorité en première période. Nous n’y sommes pas parvenus grâce au talent de Robin mais également par maladresse et précipitation. En seconde période, face à des joueurs très mobilisés, nous avons été un peu plus en difficulté, mais, globalement, je suis satisfait de la prestation des garçons. »
Fabien Tissot (entraîneur d’Epinal) : « On a fait une bonne entame, mais on loupe la première situation. Ensuite, on s’est mis en difficulté tous seuls parce qu’on prend un carton rouge inadmissible. C’est une soirée compliquée pour nous. Il y a eu quelques accrochages un peu houleux sur le terrain et des cartons qu’on ne doit pas prendre aussi, mais je vois aussi qu’on a été meilleur à dix contre onze. Peut-être que je commencerai à dix pour la prochaine fois contre Luzenac. »
Yéni N’Gbakoto (milieu de Metz) : « Nous sommes tombés sur une bonne équipe d’Epinal, bien en place et joueuse. Mais on a su gratter beaucoup de ballons, domaine dans lequel nous n’avions pas été bons à Uzès. D’ailleurs, le premier but intervient sur un deuxième ballon. Il y a eu un peu de déchets, c’est vrai, mais on a su gérer le match, garder le ballon quand il le fallait. A défaut d’être brillants, nous avons été solides ce soir. »
Gaëtan Bussmann (défenseur de Metz) : « Quand l’arbitre a sifflé le coup d’envoi, j’ai directement été dans le match. Sans aucune émotion particulière. En première période, nous sommes parvenus à exercer un gros pressing, un travail récompensé par le but de Greg (Proment). Après la pause, on a, paradoxalement, un peu reculé, mais sans concéder d’occasions à notre adversaire. Contrairement à Uzès, cette fois, on a agi et non pas subi les événements. On s’est donc rassuré. »
Johann Carrasso (gardien de Metz) : « On a fait le match qu’il fallait. On a su les bousculer en milieu de terrain, on a su rester en place, mais on aurait dû tuer le match plus tôt […] On a vu qu’on prenait de l’avance sur le quatrième (du classement). C’est aussi un challenge personnel. On aimerait bien rester leader toute la saison. »
Romain Inez (défenseur de Metz) : « On sait très bien qu’une équipe réduite à dix est plus difficile à jouer. On l’avait bien fait contre Créteil et là, un peu moins… Il y a eu des gestes maladroits aussi. Le tacle (de Chouleur) sur Bouna (Sarr) n’a rien à faire sur un terrain. »