Peu épargné par les pépins physiques en tout genre, Thibaut Bourgeois espère, à l’instar de son club formateur, prendre « un nouveau départ » dans les prochaines semaines. Le point avec l’attaquant messin.
Thibaut Bourgeois, ici le jour de la reprise en juin dernier, a dû s’armer de patience pour être à nouveau un candidat crédible sur le front de l’attaque messine. Photo Karim SIARI
On croit en ce garçon. On compte sur lui et il a plutôt intérêt à répondre à nos attentes. »
Ce tir de sommation, signé Albert Cartier, remonte à fin août. Dans le viseur de l’entraîneur messin, Thibaut Bourgeois. Un tireur d’élite sacré champion de France avec les moins de seize ans du FC Metz en 2007 et qui, depuis, a bien du mal à régler la mire. D’où cette étiquette d’éternel espoir qui lui colle inexorablement à la peau. « J’ai été lancé très jeune chez les pros (à dix-huit ans, le 19 décembre 2008 face à Troyes), se défend l’intéressé. Si mes débuts ont été assez convaincants, c’est vrai qu’ensuite ce fut moins bon. Cela dit, cette étiquette, à la longue, est difficile à porter. Il faut passer au dessus pour espérer avancer. »
Après six apparitions en Ligue 2 lors de sa première saison (2 buts), l’attaquant messin pure souche s’affirme un peu plus sous la coupe d’Yvon Pouliquen en 2009-2010 : il dispute vingt-cinq rencontres en championnat (6 titularisations) et inscrit quatre buts. Et puis les choses se compliquent… Titulaire lors de la première journée face à Évian le 6 août 2010, il disparaît progressivement des tablettes de Dominique Bijotat. Un prêt est envisagé, mais il se blesse « bêtement » au cinquième métatarse du pied gauche en glissant sur une plaque de verglas le jour du Réveillon de Noël. Bref, « une saison totalement loupée ».
Quelques mois plus tard, après avoir préalablement prolongé son contrat avec son club formateur jusqu’en 2014 – « une belle preuve de confiance » –, Thibaut Bourgeois prend la direction de Martigues (National) sous la forme d’un prêt. Son séjour en Provence débute plutôt bien mais il est à nouveau contraint de poser un genou à terre, ligaments croisés en vrac. Revenu se soigner en Lorraine, il retrouve une équipe provençale au bord du précipice. « Mais, précise-t-il, avec le recul ce fut une bonne expérience. J’ai débarqué à Metz en 2000, et il fallait que je découvre un autre environnement, que je m’affirme loin de chez moi. »
« Assumer mes responsabilités »
Pour se débarrasser de l’image un brin envahissant d’un Bourgeois (trop) gentilhomme. « C’est vrai que sur le terrain, j’avais tendance à être un peu trop gentil, reconnaît-il. Mais dans le Sud, si tu te laisses marcher dessus, t’es mort ! » Du coup, de retour sur les planches de ses premières représentations, le jeune homme assure désormais « prendre la parole régulièrement » dans les vestiaires et « assumer [ses] responsabilités ».
Malgré une préparation à nouveau tronquée par une blessure et une rechute fin septembre sur la pelouse de Bastia, Thibaut Bourgeois affirme aujourd’hui « retrouver ses sensations grâce à trois matches avec l’équipe réserve, dont deux en tant que titulaire. » Albert Cartier confirme : « Ses récentes prestations avec la CFA étaient très intéressantes. Je le répète, je compte énormément sur lui. »
Dès vendredi à Rouen ? « Il devrait nous être plus utile à domicile, tranche l’entraîneur messin. Thibaut est plus un finisseur qu’un joueur prenant les espaces comme c’est le cas à l’extérieur. »
« C’est vrai que je demande le ballon dans les pieds », souligne l’intéressé avant de lâcher dans un large sourire : « Mais je suis aussi capable de prendre la profondeur », tout en reconnaissant qu’il doit encore « travailler [sa] vivacité dans les premiers appuis », ainsi que son « jeu de tête ». Une nouvelle quête pour « un nouveau départ ». « Je veux montrer au coach que je suis prêt. » À occuper le devant de la scène. Mais surtout plus dans le rôle de M. Jourdain…
Jean-Sébastien GALLOIS.
« Je n’ai jamais renoncé »
« Depuis le début de ma carrière, j’ai connu des moments difficiles. Physiquement et psychologiquement. Mais je n’ai jamais renoncé ! »
Réservé de nature, Thibaut Bourgeois tranche un peu dans un univers où beaucoup ont tendance à s’extérioriser plus que de raison. Mais malgré les nombreuses blessures qui ont jalonné son (jeune) parcours – il n’a que 22 ans – l’attaquant messin s’est, à chaque fois, remis au travail. « J’ai également la chance de pouvoir compter sur le soutien de ma famille, de mes partenaires et des dirigeants. » A commencer par Jacques Muller, le kiné du FC Metz, devenu confident et qui « sait comment me gérer, moi et mon corps. C’est important. Je sais ce que je peux et ne pas faire ». Désormais à l’écoute d’un corps l’ayant si souvent trahi, le jeune homme semble également bien plus sûr de lui dans sa tête.
Certes, la voix est encore timide. Mais le discours a changé. « Je veux gagner ma place dans ce groupe. Je vais me battre pour y parvenir. Le coach est un guerrier et on doit tous être à son image, moi le premier ! » Lié au FC Metz jusqu’en 2014, Thibaut Bourgeois veut donc démontrer à ses dirigeants qu’ils ont eu « raison de [lui] faire confiance ». La balle est dans son camp...
J.-S. G.
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement le matin (la séance prévue l’après-midi a été annulée). Aujourd’hui : une séance à 10h. Jeudi : une séance à 10h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Biesheim (DH) - Metz (7 e tour de la Coupe de France), samedi 17 novembre : 2-6. Prochain match : Rouen - Metz (15 e journée de National), vendredi 23 novembre à 20h. À suivre : Metz - Paris FC (16 e journée de National), vendredi 30 novembre à 20h30 ; 8 e tour de la Coupe de France, samedi 8 ou dimanche 9 décembre (tirage au sort aujourd’hui à 11h30) ; Bastia - Metz (17 e journée de National), samedi 15 décembre à 18h.
À l’infirmerie. Bouna Sarr (mollet) et Albert Baning (ischo-jambiers) sont restés aux soins hier. Légèrement touché au genou à Biesheim samedi dernier, Kévin Lejeune a repris l’entraînement collectif normalement. De son côté, Alhassane Keita a reçu un coup et quitté prématurément la séance de ce mardi, sans que son état n’inspire d’inquiétudes particulières. Samy Kehli (pubis) et Moussa Gueye (adducteurs) sont en phase de reprise. Enfin, Michel Lê et Erwan Martin poursuivent la rééducation de leurs genoux.
Suspendus. Guido Milan (3 avertissements) et Diafra Sakho (exclu à Biesheim) sont suspendus pour le déplacement à Rouen vendredi.
