Présents depuis 1932, les supporters messins se sont peu à peu structurés autour d’un seul but : encourager le FC Metz. Photo Archives RL
Le FC Metz célèbre son quatre-vingtième anniversaire. L’occasion de retracer, tout au long de cette saison, les grandes heures du club lorrain. Cinquième volet : naissance et développement des associations de supporters.
Bien implanté en France dès les années 1920, le football devient rapidement un spectacle auquel le public répond de plus en plus présent et de simples spectateurs certains deviennent supporters (de l’anglais "to support" : prêter son appui, soutenir). Ces derniers se réunissent et donnent naissance aux premiers clubs de supporters à l’instar de celui du Cercle Athlétique Messin (CAM), équipe de la bourgeoisie messine, fondé dès 1929. Regroupés dans un espace précis du stade, ses adhérents entendent donner l’exemple du comportement sportif et faire honneur à la notion de fair-play.
Très vite, à l’image de l’évolution constatée en Angleterre à la fin du XIXe siècle, le football devient une affaire de quartier et, dès lors, chaque supporter cherche à défendre son identité sociale et locale. C’est le cas à Metz où une rivalité s’instaure entre l’Association Sportive Messine (ASM), club populaire regroupant des employés et des ouvriers du Ban Saint-Martin, et le CAM installé sur l’Île Saint-Symphorien. Chaque clan possède son propre café, décoré aux armes du club.
Les rencontres CAM - ASM provoquent la formation de deux bandes rivales et attirent de très nombreux spectateurs dans une ambiance électrique. C’est ainsi que le 17 avril 1932, le dernier match entre ces deux formations entraîne, selon le journal Le Messin , « un véritable passage à tabac entre spectateurs ».
Une nouvelle étape est franchie avec l’instauration du professionnalisme en 1932. L’une des conséquences de cette évolution est la prolétarisation et la masculinisation du public. Les messieurs en haut-de-forme et les dames en ombrelles du début du siècle font désormais place à des spectateurs volontiers plus chahuteurs. Le FC Metz ne fait pas figure d’exception : de petits groupes se forment et investissent une partie du stade Saint-Symphorien.
En 1933, la première section de supporters, Allez Metz, voit le jour sous la forme d’une association. Fruit de quelques passionnés, celle-ci correspond également au désir des dirigeants du FC Metz de collaborer plus étroitement avec "son" public. Pour ce faire, une campagne d’abonnement est lancée dès 1933-1934. Il est, en effet, important de fidéliser le public et d’encourager l’organisation de groupes qui, de leur côté, comprennent rapidement le rôle qu’ils peuvent jouer au sein de la vie du club messin. L’association de supporters devient dès lors un groupe de pression que les dirigeants doivent prendre en considération.
« Meilleur public de France »
Après la Seconde Guerre mondiale, il faut attendre 1953 pour qu’une demande officielle de création d’association soit déposée en préfecture. Cette dernière reprend son nom de jadis, Allez Metz mais disparaît rapidement. En 1967, le FC Metz remonte en D1 et les nouvelles ambitions des dirigeants messins, emmenés par le président Molinari, relancent la volonté de quelques passionnés : le 3 juillet, à l’initiative de Bernard Pisoni (beau-frère de l’ex-joueur Thadée Cisowski) et de Roger Willems, notamment, En Avant Metz voit le jour. Dès sa première année, l’association compte plus de 2 000 adhérents originaires de toute la Lorraine. La défense d’une identité locale tend ainsi à disparaître au profit d’une identité régionale.
En Avant Metz prend rapidement de l’ampleur et, en 1977, le public messin, de plus en plus fidèle, est sacré « meilleur public de France ». Pour autant, malgré de nombreuses activités (publication d’un journal officiel, déplacements, tombola, vente de gadgets, billetterie…), le Supporters-Club ne s’investit pas dans une quelconque animation durant les matches. Un espace que d’autres vont investir à partir des années 1980, donnant naissance à une nouvelle ère du supportérisme sur le modèle des Ultras anglais et italiens.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Une "famille" élargie
L’animation dans le stade est la raison d’être du mouvement de supporters dit Ultra. À Metz, au début des années 1980, quelques passionnés décident de créer, parallément au Supporters-Club, un regroupement de fait : le Kop . Pour les membres de ce dernier il s’agit de créer une structure non conformiste, allant totalement à l’inverse de la tendance de supporters jusque-là présents dans les tribunes de Saint-Symphorien.
Petit à petit, le Kop s’organise, effectue ses propres déplacements, édite un fanzine et met en place des animations (les "tifo") avec drapeaux et banderoles. En 1988, le groupe compte environ 400 membres et se fait, à l’occasion, remarquer par quelques dérapages. En 1990, le mouvement prend le nom de Kop of Metz avec une tendance ultra de plus en plus affirmée. Certains quittent alors le groupe pour former une section dissidente, les Graoully , qui s’installent dans la tribune opposée et changent de nom en 1997 pour devenir l’actuelle Horda Frenetik . En 1995, le Kop disparaît et fait place à une association déclarée officiellement en Préfecture : Génération Grenat , toujours présente en tribune Ouest aujourd’hui.
Longtemps, les tentatives de fédérer les "familles" de supporters du FC Metz sont restées vaines. Actuellement encore, les aspirations de chacun demeurent un frein. Pour autant, « afin de renforcer le dialogue et des échanges nourris par un lien historique fort », l’association Cœur Grenat , chapeautant les dix groupes de supporters officiels du club à la Croix de Lorraine, a récemment vu le jour. Elle rassemble les groupes de Longwy, Thionville ( GrenaThions ), Fameck ( Fensch Grenat ), Gandrange ( Orne Grenat ), Génération Grenat , Horda Frenetik , Ham-sous-Varsberg, Holving, Forbach ( Les Grenat et Blanc ), En Avant Metz (Ars-sur-Moselle, Metz, Saint-Mihiel, Dieuze, Sarrebourg).
J.-S. G.
Fc Metz express
Tableau de bord . Hier : repos. Aujourd’hui : deux séances d’entraînement à 9h30 et 14h30. Demain : deux séances à 9h30 et 14h30. Mercredi : une séance à 10h30.
D’un match à l’autre . Dernier match : Metz - Vannes (20e journée de National), vendredi 18 janvier : 1-1. Prochain match : Le Poiré-sur-Vie - Metz (21e journée de National), samedi 26 janvier à 18h. À suivre : Luzenac - Metz (22e journée de National), samedi 2 février à 19h ; Metz - Quevilly (23e journée de National), vendredi 8 février à 20h30.
À l’infirmerie . Légèrement touché au dos vendredi face à Vannes, Ali Bamba devrait reprendre normalement l’entraînement dès ce matin. Michel Lê poursuit sa rééducation du genou à Cap Breton. Il y sera bientôt suivi par Erwan Martin (genou).
Buteurs . En National : Sakho, N’Gbakoto ( 8 buts ) ; Keita ( 4 ) ; Bussmann ( 3 ) ; Gueye, Kehli, Proment, Sarr ( 2 ) ; Bourgeois, Cornet, Mané (transféré à Salzbourg), N’Doye ( 1 ).
