Ben c'était sympa avec de belles prises de vues, sans nuit artificielle notamment.Palinodie a écrit :DCD a écrit :Y'a Appaloosa ce soir sur France 2. Je vais tâcher de le regarder.
Très bon western récent, avec 2 grands acteurs qui sont taillés pour çà, tiens, mais c'est un peu aussi l'histoire de Wyatt Earp, quand il était nettoyeur de ville...
Il y a aussi un vrai méchant et puis une figure féminine (très) ambigüe, et aussi des indiens (très surprenante/bonne séquence du début à la fin), je crois que c'est filmé au Nouveau Mexique, ya pas grand chose à jeter !
Le monde du Western
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Re: Le monde du Western
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Re: Le monde du Western
Ah oui, où j'en étais de "la Rivière sans retour " (1954) (viewtopic.php?p=292661#p292661)?
Un bon western dont le principal de l'action sur un radeau sur une rivière des Montagnes Rocheuses (c'est filmé au Canada), parait qu'après avoir vu ce film, des mecs ont eu l'idée de faire la même chose, comme ils bossaient dans une usine de pneus, ils ont protégé leur radeau avec des chutes de caoutchouc, l'ancêtre du rafting était né !
Euh, là c'est vraiment une c*nnerie, le rafting existait déjà en 1951 sur le Colorado, par contre, ce qui est vrai, c'est que le tournage n'a pas été une partie de plaisir !
Surtout pour le director Otto Preminger, obligé contractuellement de faire ce film, à qui, dès le départ, le producteur, Stanley Rubin, faisait moyennement confiance, because c'était son premier western, lui plutôt spécialisé dans le film noir (please, ne me dites pas que vous n'avez jamais vu "Laura", avec Gene Tierney, moi je ne m'en suis jamais vraiment remis depuis le jour où on nous l'a projeté en colonie de vacances..).
Déjà que c'était pas facile de tourner en film en extérieur (et en format Cinémascope), il lui a fallu gérer Robert Mitchum (alcoolisme chronique et arrestation pour possession de marijuana) et surtout, surtout gérer Marilyn Monroë (elle aussi sous contrat et donc pas vraiment volontaire).
La Marilyn, fallait se la faire, si je peux me permettre, elle avait un tel manque de confiance en elle qu’elle ne se déplaçait, à l’époque, qu’avec son coach perso, une certaine Natasha Lytess et prétendait ne dépendre que d’elle, et pas du metteur en scène, par exemple, si Preminger donnait une indication, Marilyn ne la suivait que si Natasha était d’accord, un peu comme si le père Bartoli, pendant un match de Coupe Davis demandait à sa fille de rester au fond du court alors que le capitaine de l’EdF exigeait qu’elle monte au filet.
C’était évidemment ingérable et quasiment sans issue pour Preminger qui rappelez vous n’était pas en odeur de sainteé avec la production, quand la Natasha a commis l’erreur fatale :
Il y avait Tommy Rettig, un môme de 13 ans comme acteur (il jouait le fils de Mitchum) et la Natasha a voulu le diriger aussi, ce qui a commencé de miner la confiance du gosse, du coup Preminger a obtenu qu’elle soit virée du plateau.
Entre nous soit dit, le Tommy, s’il n’a pas fait long feu dans le cinoche, il est devenu un spécialiste très côté en informatique plus tard, ce qui ne l’a pas empêché de mourir assez jeune, comme Marylin et Natasha !
Une malédiction, vous croyez ?
Pas plus que ça, l’Otto et le Robert, ils ont atteint sans problème les 80 ans…
Dès le début je vous ai dit…
Une c*nnerie ?
Oui, aussi, mais que l’essentiel du film se passait sur une rivière avec des rapides.
Il était évidemment hors de question de faire prendre des risques aux acteurs, du coup, si Marilyn, Robert et le boy sont effectivement montés sur le radeau, ils ont été filmés près du bord ou dans des zones plus calmes, pour les passages rapides, ils sont doublés par 3 cascadeurs, 1 homme, 1 femme et … 1 nain !
Ensuite, en studio ont été montées les séquences, il y en a quand même au moins une où si on est attentif, on voit bien que ce n’est pas Mitchum.
Dans tout çà, je ne vous ai pas raconté l’intrigue :
Un type cherche son fils, c’est Mitchum, il le retrouve dans un camp de mineurs où chante Marilyn (en fait elle est doublée pour les 3 chansons du film), ensuite ils partent pour la cabane de Mitchum située au bord de la rivière cultiver la terre.
Meanwhile, le gigolo de Marilyn vient de gagner (honnêtement ???) une concession aux cartes, mais veut la faire très vite (donc probablement pas !) enregistrer dans la ville la plus proche, problème aucun cheval n’est dispo, donc il achète un radeau avec les économies de Marilyn et les 2 tourtereaux embarquent ensemble … et ont une avarie pile poil en face de la cabane de Robert and son.
Là, le gambler, comprenant que la rivière est « sans retour » (because les rapides) pique le bourrin et le fusil de Robert après l’avoir au préalable assommé. Marilyn refuse de suivre son homme et reste pour soigner le cultivateur.
Manque de bol, les Indiens (lesquels, mystère, c’est les Indiens) attaquent, seule solution la fuite dans le radeau, les sauvages incendient la maison et sont incapables malgré plusieurs volées de flèches d’exterminer les fugitifs.
Ensuite, pas mal de péripéties sur la rivière avec pas mal d’écume, quelques rencontres inopportunes, révélation du secret du père, un massage limite érotique, une tentative de viol, un puma, un cerf et l’arrivée à la ville voisine où on retrouve le futur ex de Marilyn.
Très belle séquence finale, très très romantique donc quasiment improbable dans la vie réelle.
A signaler que si un mec, lors de cette scène, a récupéré les escarpins rouges de Marilyn qu’elle a laissé tomber dans la boue, il n’a pas perdu son temps vu que les 3 jeans ultra-moulants qu’elle a utilisés pour le tournage ont été vendus plus de 40 000 $.
Tu m’as l’air bien ironique pour quelqu’un qui prétend que ce film est un bon western !
C’est un bon western, ça n’empêche pas d’être critique, perso, Mitchum et sa constante impassibilité (même quand il saute sur Marilyn), ce n’est pas ma tasse de thé et puis les Indiens, plutôt la vision qu’on en donne est ridicule, surtout que c’est censé faire peur, genre ils les attendent à chaque méandre, on aurait mieux fait de moins les voir, le suspense n’en aurait été que plus grand.
Mais il y a les Rocheuses, majestueuses, la rivière et, et Marilyn : elle est plus que raccord dans son rôle de fille de saloon amoureuse, entière, au grand coeur et avec une jolie présence scénique et pas qu'au balcon (Noël aux tisons ?), en fait on a du mal à croire que c'était manifestement une plaie à faire travailler !
Inutile de vous dire que même si le film a été un succès, plus jamais Preminger ne fera de western, ni même ne se mettra en position d’être obligé d’être employé d’un studio !
Un bon western dont le principal de l'action sur un radeau sur une rivière des Montagnes Rocheuses (c'est filmé au Canada), parait qu'après avoir vu ce film, des mecs ont eu l'idée de faire la même chose, comme ils bossaient dans une usine de pneus, ils ont protégé leur radeau avec des chutes de caoutchouc, l'ancêtre du rafting était né !
Euh, là c'est vraiment une c*nnerie, le rafting existait déjà en 1951 sur le Colorado, par contre, ce qui est vrai, c'est que le tournage n'a pas été une partie de plaisir !
Surtout pour le director Otto Preminger, obligé contractuellement de faire ce film, à qui, dès le départ, le producteur, Stanley Rubin, faisait moyennement confiance, because c'était son premier western, lui plutôt spécialisé dans le film noir (please, ne me dites pas que vous n'avez jamais vu "Laura", avec Gene Tierney, moi je ne m'en suis jamais vraiment remis depuis le jour où on nous l'a projeté en colonie de vacances..).
Déjà que c'était pas facile de tourner en film en extérieur (et en format Cinémascope), il lui a fallu gérer Robert Mitchum (alcoolisme chronique et arrestation pour possession de marijuana) et surtout, surtout gérer Marilyn Monroë (elle aussi sous contrat et donc pas vraiment volontaire).
La Marilyn, fallait se la faire, si je peux me permettre, elle avait un tel manque de confiance en elle qu’elle ne se déplaçait, à l’époque, qu’avec son coach perso, une certaine Natasha Lytess et prétendait ne dépendre que d’elle, et pas du metteur en scène, par exemple, si Preminger donnait une indication, Marilyn ne la suivait que si Natasha était d’accord, un peu comme si le père Bartoli, pendant un match de Coupe Davis demandait à sa fille de rester au fond du court alors que le capitaine de l’EdF exigeait qu’elle monte au filet.
C’était évidemment ingérable et quasiment sans issue pour Preminger qui rappelez vous n’était pas en odeur de sainteé avec la production, quand la Natasha a commis l’erreur fatale :
Il y avait Tommy Rettig, un môme de 13 ans comme acteur (il jouait le fils de Mitchum) et la Natasha a voulu le diriger aussi, ce qui a commencé de miner la confiance du gosse, du coup Preminger a obtenu qu’elle soit virée du plateau.
Entre nous soit dit, le Tommy, s’il n’a pas fait long feu dans le cinoche, il est devenu un spécialiste très côté en informatique plus tard, ce qui ne l’a pas empêché de mourir assez jeune, comme Marylin et Natasha !
Une malédiction, vous croyez ?
Pas plus que ça, l’Otto et le Robert, ils ont atteint sans problème les 80 ans…
Dès le début je vous ai dit…
Une c*nnerie ?
Oui, aussi, mais que l’essentiel du film se passait sur une rivière avec des rapides.
Il était évidemment hors de question de faire prendre des risques aux acteurs, du coup, si Marilyn, Robert et le boy sont effectivement montés sur le radeau, ils ont été filmés près du bord ou dans des zones plus calmes, pour les passages rapides, ils sont doublés par 3 cascadeurs, 1 homme, 1 femme et … 1 nain !
Ensuite, en studio ont été montées les séquences, il y en a quand même au moins une où si on est attentif, on voit bien que ce n’est pas Mitchum.
Dans tout çà, je ne vous ai pas raconté l’intrigue :
Un type cherche son fils, c’est Mitchum, il le retrouve dans un camp de mineurs où chante Marilyn (en fait elle est doublée pour les 3 chansons du film), ensuite ils partent pour la cabane de Mitchum située au bord de la rivière cultiver la terre.
Meanwhile, le gigolo de Marilyn vient de gagner (honnêtement ???) une concession aux cartes, mais veut la faire très vite (donc probablement pas !) enregistrer dans la ville la plus proche, problème aucun cheval n’est dispo, donc il achète un radeau avec les économies de Marilyn et les 2 tourtereaux embarquent ensemble … et ont une avarie pile poil en face de la cabane de Robert and son.
Là, le gambler, comprenant que la rivière est « sans retour » (because les rapides) pique le bourrin et le fusil de Robert après l’avoir au préalable assommé. Marilyn refuse de suivre son homme et reste pour soigner le cultivateur.
Manque de bol, les Indiens (lesquels, mystère, c’est les Indiens) attaquent, seule solution la fuite dans le radeau, les sauvages incendient la maison et sont incapables malgré plusieurs volées de flèches d’exterminer les fugitifs.
Ensuite, pas mal de péripéties sur la rivière avec pas mal d’écume, quelques rencontres inopportunes, révélation du secret du père, un massage limite érotique, une tentative de viol, un puma, un cerf et l’arrivée à la ville voisine où on retrouve le futur ex de Marilyn.
Très belle séquence finale, très très romantique donc quasiment improbable dans la vie réelle.
A signaler que si un mec, lors de cette scène, a récupéré les escarpins rouges de Marilyn qu’elle a laissé tomber dans la boue, il n’a pas perdu son temps vu que les 3 jeans ultra-moulants qu’elle a utilisés pour le tournage ont été vendus plus de 40 000 $.
Tu m’as l’air bien ironique pour quelqu’un qui prétend que ce film est un bon western !
C’est un bon western, ça n’empêche pas d’être critique, perso, Mitchum et sa constante impassibilité (même quand il saute sur Marilyn), ce n’est pas ma tasse de thé et puis les Indiens, plutôt la vision qu’on en donne est ridicule, surtout que c’est censé faire peur, genre ils les attendent à chaque méandre, on aurait mieux fait de moins les voir, le suspense n’en aurait été que plus grand.
Mais il y a les Rocheuses, majestueuses, la rivière et, et Marilyn : elle est plus que raccord dans son rôle de fille de saloon amoureuse, entière, au grand coeur et avec une jolie présence scénique et pas qu'au balcon (Noël aux tisons ?), en fait on a du mal à croire que c'était manifestement une plaie à faire travailler !
Inutile de vous dire que même si le film a été un succès, plus jamais Preminger ne fera de western, ni même ne se mettra en position d’être obligé d’être employé d’un studio !
- Palinodie
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Re: Le monde du Western
Quelquefois, je regarde un western et au moment de le chroniquer, je me dis "à quoi bon", quasiment tout le monde l'a vu, quasiment tout a déjà été écrit à son propos, donc pas la peine de fatiguer le lecteur du 21ème siècle, qui plus est sur le Net, et encore mieux sur un forum dédié au foot, lecteur donc qui décroche au bout de 3 lignes à partir du moment où ne figurent pas des smileys, lol et autres iwh qui concluent des argumentations le plus souvent fallacieuses sur le niveau actuel du championnat national.
Du coup, quand cette semaine, j'ai chopé "Il était une fois... la Révolution" de Sergio Leone (1971), c'était couru d'avance, pas la peine de se fatiguer, mais bon, l'habitude étant une seconde nature, j'ai quand même été voir sur la Toile et là surprise le titre original n'est pas "Once upon a time the Revolution", mais "Duck, you sucker", ce qui signifie, "baisse toi, c*nnard ou crétin" (et non "canard toi suceur") ce qui est une des lines récurrentes du character (l'autre étant « for Christ sake ») joué par James Coburn, Sean, quand il balance sa nitro un peu partout, quelle nitro, non, désolé, je ne vais pas en plus détailler le scénario, ni évoquer la musique, les ralentis « irlandais » (tournés à Dublin, le reste c’est en Andalousie) là c'est clair.
Par ailleurs, je vais vous donner un tuyau pour frimer, imaginez (if you can) que quelqu'un qui glande dans le même bureau vous dit par dessus son clavier "hey, je viens de lire la dernière chronique de l'autre naze, ouais le pote de Nestor la Foudre, c'est à propos d'un western spaghetti que je connais, dis donc, Il était une fois la Révolution, figure-toi que le vrai titr..", là, vous l'interrompez immédiatement en lui assénant "déjà t'as pas lu jusqu'au bout sinon tu saurais que c'est un Zapata western et puis fais gaffe, le/la boss est pas loin, tu ferais mieux de te contenter des posts de Nestor, ça va plus vite à lire".
Vous connaissez les Ricains, il faut qu'ils classent tout, du coup, western spaghetti, ça devenait trop vague, donc on crée des sous genres comme Zapata western, dès qu'il s'agit d'un western qui se déroule au Mexique pendant la période de la Révolution en gros vers 1910.
Apparemment Leone n’a dirigé ce film que contraint et forcé, si ça n’avait tenu qu’à lui, il serait contenté de le produire, tellement « once upon a tim in the West » (viewtopic.php?p=273481#p273481) l’avait crevé, mais bon les acteurs vedettes choisis (après moult tergiversations) voulaient Leone et pas un mec moins prestigieux.
C’est d’ailleurs franchement étonnant après coup, ces hésitations, parce que Coburn EST Sean/John, l’ex activiste de l’IRA et Rod Steiger incarne tellement parfaitement (O-kay, O-kay) ce bouseux de truand mex que t’imagines pas une seconde que c’aurait pu être dans le premier cas Jason Robards (écarté par manque de notoriété) ou Clint Eastwood (voulait plus être catalogué comme acteur de western spaghetti) et dans l’autre, Eli Wallach (premier choix de Leone, mais pas assez connu aussi et par ailleurs engagé dans un autre projet).
Autre chose, le film a été interdit au Mexique jusqu’en 1979, sous prétexte qu’il était insultant pour le peuple et la révolution mexicaine.
Ouais, mais dans ce cas, fallait interdire tous les westerns où les mexs mâles sont exclusivement, soit des paysans probablement d’ascendance indienne habillés en blanc et très gentils, malgré leur machette impressionnante, ou des mecs mal rasés,d’une propreté et d’une hygiène douteuse, prêts à t’égorger pour 3 francs 6 sous, menteurs comme des arracheurs de dents qu’ils ont en mauvaise état et qui parsèment leurs discours de caramba, hombre et autres sale gringo. Quant aux dames, si elles ne sont pas des mamas avec une nombreuse progéniture, en général, la vertu n’est pas leur première qualité, on a même l‘impression que le pourcentage de péripatéticiennes est impressionnant.
Ce qui réunit les 2 sexes et toutes les classes d’âge, c’est un réel sens de la fête, voire de la nouba dans lesquelles la tequila coule à flot jusqu’à l’aube, ce qui favorise des tas de rapprochements plus ou moins furtifs, mais bruyants de toute façon.
Peut-être qu’aujourd’hui le gouvernement mexicain se contenteraient de ces clichés…
Sinon le film garde les défauts du précédent opus de Leone, des séquences terriblement étirées en longueur, il me semble quand même qu’il y a moins de gros plans sur les personnages, faut dire « Once upon a time in the west » avait du établir un record dans le genre, mais bon, c’est bien ficelé, Leone n’a pas cherché à reconstituer un épisode quelconque historique, on reste dans une certaine fantaisie, le thème principal, c’est plus l’amitié que la Révolution qui est par ailleurs loin d’être sacralisée (The people who read the books go to the people who can't read the books, the poor people, and say, "We have to have a change."), Leone se serait inspiré des tableaux de Goya pour les scènes où des émeutiers sont fusillés à la lueur des phares (séquence très réussie).
A signaler que le méchant militaire avec un nom à consonance germanique est joué par un frenchie, un mec inconnu ici, Antoine St John, apparemment dans tous ses rôles un peu connus, il a incarné un militaire allemand.
Voilà, that all, folks, tiens non, un dernier truc, c’est un des rares westerns sans un rôle féminin même de seconde importance, on aperçoit au hasard des séquences quelques senoritas figurantes, ah si, il y a l’américaine de la séquence de l’attaque du fourgon, ou la copine des 2 irlandais, mais ce ne sont pas des mexicaines …
Du coup, quand cette semaine, j'ai chopé "Il était une fois... la Révolution" de Sergio Leone (1971), c'était couru d'avance, pas la peine de se fatiguer, mais bon, l'habitude étant une seconde nature, j'ai quand même été voir sur la Toile et là surprise le titre original n'est pas "Once upon a time the Revolution", mais "Duck, you sucker", ce qui signifie, "baisse toi, c*nnard ou crétin" (et non "canard toi suceur") ce qui est une des lines récurrentes du character (l'autre étant « for Christ sake ») joué par James Coburn, Sean, quand il balance sa nitro un peu partout, quelle nitro, non, désolé, je ne vais pas en plus détailler le scénario, ni évoquer la musique, les ralentis « irlandais » (tournés à Dublin, le reste c’est en Andalousie) là c'est clair.
Par ailleurs, je vais vous donner un tuyau pour frimer, imaginez (if you can) que quelqu'un qui glande dans le même bureau vous dit par dessus son clavier "hey, je viens de lire la dernière chronique de l'autre naze, ouais le pote de Nestor la Foudre, c'est à propos d'un western spaghetti que je connais, dis donc, Il était une fois la Révolution, figure-toi que le vrai titr..", là, vous l'interrompez immédiatement en lui assénant "déjà t'as pas lu jusqu'au bout sinon tu saurais que c'est un Zapata western et puis fais gaffe, le/la boss est pas loin, tu ferais mieux de te contenter des posts de Nestor, ça va plus vite à lire".
Vous connaissez les Ricains, il faut qu'ils classent tout, du coup, western spaghetti, ça devenait trop vague, donc on crée des sous genres comme Zapata western, dès qu'il s'agit d'un western qui se déroule au Mexique pendant la période de la Révolution en gros vers 1910.
Apparemment Leone n’a dirigé ce film que contraint et forcé, si ça n’avait tenu qu’à lui, il serait contenté de le produire, tellement « once upon a tim in the West » (viewtopic.php?p=273481#p273481) l’avait crevé, mais bon les acteurs vedettes choisis (après moult tergiversations) voulaient Leone et pas un mec moins prestigieux.
C’est d’ailleurs franchement étonnant après coup, ces hésitations, parce que Coburn EST Sean/John, l’ex activiste de l’IRA et Rod Steiger incarne tellement parfaitement (O-kay, O-kay) ce bouseux de truand mex que t’imagines pas une seconde que c’aurait pu être dans le premier cas Jason Robards (écarté par manque de notoriété) ou Clint Eastwood (voulait plus être catalogué comme acteur de western spaghetti) et dans l’autre, Eli Wallach (premier choix de Leone, mais pas assez connu aussi et par ailleurs engagé dans un autre projet).
Autre chose, le film a été interdit au Mexique jusqu’en 1979, sous prétexte qu’il était insultant pour le peuple et la révolution mexicaine.
Ouais, mais dans ce cas, fallait interdire tous les westerns où les mexs mâles sont exclusivement, soit des paysans probablement d’ascendance indienne habillés en blanc et très gentils, malgré leur machette impressionnante, ou des mecs mal rasés,d’une propreté et d’une hygiène douteuse, prêts à t’égorger pour 3 francs 6 sous, menteurs comme des arracheurs de dents qu’ils ont en mauvaise état et qui parsèment leurs discours de caramba, hombre et autres sale gringo. Quant aux dames, si elles ne sont pas des mamas avec une nombreuse progéniture, en général, la vertu n’est pas leur première qualité, on a même l‘impression que le pourcentage de péripatéticiennes est impressionnant.
Ce qui réunit les 2 sexes et toutes les classes d’âge, c’est un réel sens de la fête, voire de la nouba dans lesquelles la tequila coule à flot jusqu’à l’aube, ce qui favorise des tas de rapprochements plus ou moins furtifs, mais bruyants de toute façon.
Peut-être qu’aujourd’hui le gouvernement mexicain se contenteraient de ces clichés…
Sinon le film garde les défauts du précédent opus de Leone, des séquences terriblement étirées en longueur, il me semble quand même qu’il y a moins de gros plans sur les personnages, faut dire « Once upon a time in the west » avait du établir un record dans le genre, mais bon, c’est bien ficelé, Leone n’a pas cherché à reconstituer un épisode quelconque historique, on reste dans une certaine fantaisie, le thème principal, c’est plus l’amitié que la Révolution qui est par ailleurs loin d’être sacralisée (The people who read the books go to the people who can't read the books, the poor people, and say, "We have to have a change."), Leone se serait inspiré des tableaux de Goya pour les scènes où des émeutiers sont fusillés à la lueur des phares (séquence très réussie).
A signaler que le méchant militaire avec un nom à consonance germanique est joué par un frenchie, un mec inconnu ici, Antoine St John, apparemment dans tous ses rôles un peu connus, il a incarné un militaire allemand.
Voilà, that all, folks, tiens non, un dernier truc, c’est un des rares westerns sans un rôle féminin même de seconde importance, on aperçoit au hasard des séquences quelques senoritas figurantes, ah si, il y a l’américaine de la séquence de l’attaque du fourgon, ou la copine des 2 irlandais, mais ce ne sont pas des mexicaines …
Dernière modification par Palinodie le 08 févr. 2013, 12:35, modifié 1 fois.
- DCD
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Re: Le monde du Western
Ah ben si ! Il faut continuer. Car en plus du plaisir de te lire, on apprend beaucoup de choses sur les Westerns, vus ou pas.Palinodie a écrit :Quelquefois, je regarde un western et au moment de le chroniquer, je me dis "à quoi bon", quasiment tout le monde l'a vu, quasiment tout a déjà été écrit à son propos, donc pas la peine de fatiguer le lecteur du 21ème siècle
Pour ma part, la plupart des films que tu commentes, je les ai vu petit avec mon père, qui en regardait un chaque semaine, mais mes souvenirs sont un peu flous.
- Hooper
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Re: Le monde du Western
Bien sur que si faut continuer, la preuve tu as réussis à me faire sortir de ma grotte. Bon j'avoue ça doit être frustrant d’avoir l’impression d’écrire dans le vide alors que très peu de tes lecteurs ne prennent la peine de participer. J’imagine qu’il en y a quand même quelques un comme moi tapis dans l’ombre…
Bon maintenant que je suis là autant continuer, faut dire que je m’y connais peu en Western classique ou moderne (d’où ma discrétion), par contre je voue une affection particulière au Western italien qui se décline en 3 genres : spaghetti, zapata et fayot. Ici nous avons donc affaire à un Western zapata comme tu l’as précisé.
« Il était une fois…la révolution » n’est pas le film le plus connu de Leone (qui mériterait de l’être plus) et comme tu l‘évoques on lui a un peu forcé la main, du coup clairement on sent que la réalisation n’est pas totalement maitrisé. Mais au final ça n’enlève rien à la beauté du film, drôle et émouvant. Pas le meilleur de ces films mais certainement le plus attachant. Et Rod Steiger et James Cobum sont parfaits dans leurs rôles, on imagine en effet mal d’autres à leurs places.
Concernant les longueurs du film, c’est vrai il y en a, beaucoup moins que dans « il était une fois dans…l’ouest ( moins de séquences de gros plans notamment) chez moi ça ma jamais dérangé à l’image des longues scènes de dialogues dans les films de Tarantino c‘est un peu la marque de fabrique du réalisateur, Leone aime en abusé c‘est vrai. Et puis il y a les BO de Morricone dans mon cas ca aide à faire passer les longueurs (mouai mais dans « Once upon in time in the West » les premiers sons d’harmonica n’arrive qu’au bout de 11 minutes…- c’est vrai c’est long faut aimer le genre-).
Voilà, voilà, donc…
A dans dix pages !
Bon maintenant que je suis là autant continuer, faut dire que je m’y connais peu en Western classique ou moderne (d’où ma discrétion), par contre je voue une affection particulière au Western italien qui se décline en 3 genres : spaghetti, zapata et fayot. Ici nous avons donc affaire à un Western zapata comme tu l’as précisé.
« Il était une fois…la révolution » n’est pas le film le plus connu de Leone (qui mériterait de l’être plus) et comme tu l‘évoques on lui a un peu forcé la main, du coup clairement on sent que la réalisation n’est pas totalement maitrisé. Mais au final ça n’enlève rien à la beauté du film, drôle et émouvant. Pas le meilleur de ces films mais certainement le plus attachant. Et Rod Steiger et James Cobum sont parfaits dans leurs rôles, on imagine en effet mal d’autres à leurs places.
Concernant les longueurs du film, c’est vrai il y en a, beaucoup moins que dans « il était une fois dans…l’ouest ( moins de séquences de gros plans notamment) chez moi ça ma jamais dérangé à l’image des longues scènes de dialogues dans les films de Tarantino c‘est un peu la marque de fabrique du réalisateur, Leone aime en abusé c‘est vrai. Et puis il y a les BO de Morricone dans mon cas ca aide à faire passer les longueurs (mouai mais dans « Once upon in time in the West » les premiers sons d’harmonica n’arrive qu’au bout de 11 minutes…- c’est vrai c’est long faut aimer le genre-).
Voilà, voilà, donc…
A dans dix pages !
- Palinodie
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Re: Le monde du Western
Comme vous le savez sans doute, les States n'ayant pour tout passé que moins de 3 siècles d'histoire, citent et recitent dans les westerns un peu toujours les mêmes anecdotes ou grands faits qui mettent en scène toujours les mêmes personnages.
Dans le cas qui nous occupe cette semaine, on peut même parler de bafouillage à propos du film dont le titre frenchie devrait vous donner un indice de quoi t'est ce dont il s'agit : "La charge des tuniques bleues"
Non...., rien ne vient...., bon j'ajoute un indice : ya des indiens en face, des Sioux sans doute puisque leur chef, c'est Red Cloud.
Toujours rien..., pfff, restons calme, qu'est ce que je peux ajouter, ah si, branlée totale pour les tuniques bleues, mais là c'est trop facile !
Oui, au fond la-bas, vous nous dites... hein mais parlez plus fort mon vieux... Custer... la bataille de Little Big Horn, bien, rappelez moi votre nom déjà...
Oh bien sûr, aucun de ces noms ne figurent dans "The last Frontier", mais c'est clairement çà : Un officier (un colonel), traumatisé par son rôle dans la bataille de Shiloh (la première boucherie de la Guerre de Secession) et donc ayant été sanctionné par sa nomination dans un fort paumé de l'Oregon va absolument à briller militairement pour se "rattraper", ce qui va entrainer l'anéantissement par les Indiens de sa cavalerie.
Dans la réalité, Custer, sorti bon dernier de West Point, a, lui, fait une brillante guerre de Secession, mais à la fin de la Civil War, n'a eu d'autre choix pour faire évoluer sa carrière que d'aller guerroyer ailleurs, il a d'abord voulu envahir le Mexique, mais n'ayant pas eu le feu vert, il est parti vers l'Ouest combattre entre autres les Sioux et suite à une certaine imprudence, a provoqué l'anéantissement du 7ème de cavalerie, une histoire que tous les amerloques connaissent par coeur, c'est un peu leur bataille de Roncevaux.
Donc quand tu vois l'histoire se développer, on ne peut pas dire que tu es surpris par le dénouement, mais par contre par le lieu où çà a été tourné, au Mexique OK, mais au centre et près du volcan Popocatepl qui en 1955 n'était pas en éruption.
Tu peux pas le louper, il culmine à plus de 5000 m !
Autre surprise, le casting, c'est Victor Mature (un remarqué Doc Holliday dans "My darling Clemetine"), le héros, il joue un jeune trappeur, quasiment le bon sauvage naïf de Rousseau, mis à part qu'il a la picole facile, qui va tomber amoureux de la femme du colonel.
Of course, tu ne vois pas le problème, mais Victor, il a 42 ans au moment du tournage, l'acteur censé jouer son mentor, celui qui l'a élevé et lui a tout appris, a 10 ans de moins et son aimée, Anne Bancroft, celle qui sera l'inoubliable Mrs Robinson (tchip, tchip, tchip) en 1968, a quasiment 20 ans de moins.
Bon tu me diras, on a déjà vu pire, surtout depuis Berlusconi,un peu de maquillage, et tout passe, oui, mais pas là , et effectivement VM en porte une certaine responsabilité, il n'est tout simplement pas crédible, mais pas que, le scénar' ne tient pas debout, personne ne peut croire qu'une créature délicate comme le character de AB ne peut durablement envisager une relation sérieuse (je dis pas, un petit coup ou deux en passant, pendant que le colonel est absent...) avec un quasi homme de Néanderthal.
Oui, parce que le colonel occis et le reste des fantassins sauvés par VM, quand "The End" apparait, non seulement le fier trappeur épris de liberté du début s'engage dans l'armée, mais que lui et AB, c'est du sérieux, même un jour de St Valentin, on a du mal à l'avaler !
Le film suivant, « The white Buffalo » (1976) on passe à 2 autres légendes de l'Ouest, Wild Bill Hickock et Crazy Horse, soit grosso modo la même décennie.
Bon, Wild Bill, sa vie, c’est une bénédiction pour tous les scénaristes de western, ce mec, il a tout fait, il a été homme de main, bon tireur, s’est battu contre un ours, c’est lui le premier qui a » popularisé » le duel dans la rue, il a combattu les Indiens qu’il détestait cordialement, il a fait la Civil War, il a été gambler, marshall, participé à une ruée vers l’or, il a bossé pour les Pinkerton, il a cotoyé régulièrement Buffalo Bill et Calamity Jane et occasionnellement John Wesley Harding qui n’est pas seulement un excellent album de Bob Dylan mais une des plus famous canailles de l’Ouest, tenté de jouer l’acteur dans un cirque (là, il était très mauvais…), tout çà pour terminer abattu dans le dos le seul jour où il ne s’est pas adossé à un mur pour jouer au poker.
Humainement, parait que c’était une grande gueule, un vantard, un ivrogne, une brute, qui était ravi d’effrayer les mecs paisibles et les femmes timides, on a les héros qu’on peut, on fait pas les malins pour autant, nous, on a Ribery, Johnny H ou Strauss-Kahn…
Crazy Horse, c’est autre chose, c’est un Lakota (un Sioux quoi), un grand chef de guerre, le mec qui avait la classe selon quasiment tout le monde, pratiquement aucun point commun avec Wild Bill donc, mais un peu avec Frankie R, il arborait une belle cicatrice en travers du visage, due à un mari furieux à qui il avait piqué sa squaw, on a pas été au tribunal, on a échangé 3 chevaux pour régler l’affaire…
Dans ce film, Wild Bill, c’est le bon vieux Charles Bronson, atteint par la syphillis (euh Wild Bill, pas Charlie…), a un rêve récurrent, un bison blanc, le même animal qui va saccager le camp de Crazy Horse (joué par Will Sampson, le grand Indien de « Vol au dessus d’un nid de coucou tourné l’année précédente) et tuer son fils.
Les 2 se retrouvent fortuitement et s’allient pour chasser l’animal.
Un navet de première que je dois avouer que j’ai eu du mal à regarder en entier, vous savez ce que c’est, je crois qu’il y avait du snooker sur une autre chaine et par mégarde sans doute, j’ai du appuyer plusieurs fois sur la touche Retour, mais rassurez vous, j’ai vu l’essentiel.
Et il parait, non c’est certain, que ce film qui a fait un flop retentissant à sa sortie est devenu culte aujourd’hui !
Ce n’est pas à cause du bison, ou alors c’est du 12ème degré, parce que là effectivement les trucages du bison sont collectors : imaginez un truc blanc qui fonce dans la neige avec un bruit étrange, qui se déplace à la façon d’un kangourou, c’est limite si on ne voit pas les mécanismes et ça dure et ça dure.
Non plus à cause du jeu de Bronson, qui a l’air de s’en taper un peu, mais peut-être à cause des dialogues qui peuvent être étonnamment percutants et iconoclastes…
Exemple, Crazy Horse produit le couplet habituel, les Blancs nous virent de nos terres ancestrales et là Bronson/Wild Bill rétorque : « c’est ta version, ton peuple a piqué ces terres à d’autres tribus », vous voyez la tonalité, y en a quelques unes de ce tonneau.
A part çà, au début du film quand j’étais encore attentif, il y a une très belle scène dans une tente/saloon qui annonce ce que sera la formidable série « Deadwood « de ces dernières années.
Si on additionne, il doit y avoir 12 mn intéressantes, ça fait peu.
J’ai fouillé pour savoir qui était responsable du désastre, hé ben, c’est le producteur, figurez vous que Dino de Laurentiis avait connu le succès( dans un genre à la mode in the early seventies, le film catastrophe) avec » King Kong », un singe géant, du coup, il a embrayé sur « Orca » une baleine tueuse (authentique nanar) et a clos en beauté son cycle avec son bison albinos (dont Moby Dick aurait-jamais l’emploi du conditionnel n’aura été autant justifié- inspiré le scénario).
Une bien belle démonstration de comment passer rapidement du film catastrophe au film catastrophique
Dans le cas qui nous occupe cette semaine, on peut même parler de bafouillage à propos du film dont le titre frenchie devrait vous donner un indice de quoi t'est ce dont il s'agit : "La charge des tuniques bleues"
Non...., rien ne vient...., bon j'ajoute un indice : ya des indiens en face, des Sioux sans doute puisque leur chef, c'est Red Cloud.
Toujours rien..., pfff, restons calme, qu'est ce que je peux ajouter, ah si, branlée totale pour les tuniques bleues, mais là c'est trop facile !
Oui, au fond la-bas, vous nous dites... hein mais parlez plus fort mon vieux... Custer... la bataille de Little Big Horn, bien, rappelez moi votre nom déjà...
Oh bien sûr, aucun de ces noms ne figurent dans "The last Frontier", mais c'est clairement çà : Un officier (un colonel), traumatisé par son rôle dans la bataille de Shiloh (la première boucherie de la Guerre de Secession) et donc ayant été sanctionné par sa nomination dans un fort paumé de l'Oregon va absolument à briller militairement pour se "rattraper", ce qui va entrainer l'anéantissement par les Indiens de sa cavalerie.
Dans la réalité, Custer, sorti bon dernier de West Point, a, lui, fait une brillante guerre de Secession, mais à la fin de la Civil War, n'a eu d'autre choix pour faire évoluer sa carrière que d'aller guerroyer ailleurs, il a d'abord voulu envahir le Mexique, mais n'ayant pas eu le feu vert, il est parti vers l'Ouest combattre entre autres les Sioux et suite à une certaine imprudence, a provoqué l'anéantissement du 7ème de cavalerie, une histoire que tous les amerloques connaissent par coeur, c'est un peu leur bataille de Roncevaux.
Donc quand tu vois l'histoire se développer, on ne peut pas dire que tu es surpris par le dénouement, mais par contre par le lieu où çà a été tourné, au Mexique OK, mais au centre et près du volcan Popocatepl qui en 1955 n'était pas en éruption.
Tu peux pas le louper, il culmine à plus de 5000 m !
Autre surprise, le casting, c'est Victor Mature (un remarqué Doc Holliday dans "My darling Clemetine"), le héros, il joue un jeune trappeur, quasiment le bon sauvage naïf de Rousseau, mis à part qu'il a la picole facile, qui va tomber amoureux de la femme du colonel.
Of course, tu ne vois pas le problème, mais Victor, il a 42 ans au moment du tournage, l'acteur censé jouer son mentor, celui qui l'a élevé et lui a tout appris, a 10 ans de moins et son aimée, Anne Bancroft, celle qui sera l'inoubliable Mrs Robinson (tchip, tchip, tchip) en 1968, a quasiment 20 ans de moins.
Bon tu me diras, on a déjà vu pire, surtout depuis Berlusconi,un peu de maquillage, et tout passe, oui, mais pas là , et effectivement VM en porte une certaine responsabilité, il n'est tout simplement pas crédible, mais pas que, le scénar' ne tient pas debout, personne ne peut croire qu'une créature délicate comme le character de AB ne peut durablement envisager une relation sérieuse (je dis pas, un petit coup ou deux en passant, pendant que le colonel est absent...) avec un quasi homme de Néanderthal.
Oui, parce que le colonel occis et le reste des fantassins sauvés par VM, quand "The End" apparait, non seulement le fier trappeur épris de liberté du début s'engage dans l'armée, mais que lui et AB, c'est du sérieux, même un jour de St Valentin, on a du mal à l'avaler !
Le film suivant, « The white Buffalo » (1976) on passe à 2 autres légendes de l'Ouest, Wild Bill Hickock et Crazy Horse, soit grosso modo la même décennie.
Bon, Wild Bill, sa vie, c’est une bénédiction pour tous les scénaristes de western, ce mec, il a tout fait, il a été homme de main, bon tireur, s’est battu contre un ours, c’est lui le premier qui a » popularisé » le duel dans la rue, il a combattu les Indiens qu’il détestait cordialement, il a fait la Civil War, il a été gambler, marshall, participé à une ruée vers l’or, il a bossé pour les Pinkerton, il a cotoyé régulièrement Buffalo Bill et Calamity Jane et occasionnellement John Wesley Harding qui n’est pas seulement un excellent album de Bob Dylan mais une des plus famous canailles de l’Ouest, tenté de jouer l’acteur dans un cirque (là, il était très mauvais…), tout çà pour terminer abattu dans le dos le seul jour où il ne s’est pas adossé à un mur pour jouer au poker.
Humainement, parait que c’était une grande gueule, un vantard, un ivrogne, une brute, qui était ravi d’effrayer les mecs paisibles et les femmes timides, on a les héros qu’on peut, on fait pas les malins pour autant, nous, on a Ribery, Johnny H ou Strauss-Kahn…
Crazy Horse, c’est autre chose, c’est un Lakota (un Sioux quoi), un grand chef de guerre, le mec qui avait la classe selon quasiment tout le monde, pratiquement aucun point commun avec Wild Bill donc, mais un peu avec Frankie R, il arborait une belle cicatrice en travers du visage, due à un mari furieux à qui il avait piqué sa squaw, on a pas été au tribunal, on a échangé 3 chevaux pour régler l’affaire…
Dans ce film, Wild Bill, c’est le bon vieux Charles Bronson, atteint par la syphillis (euh Wild Bill, pas Charlie…), a un rêve récurrent, un bison blanc, le même animal qui va saccager le camp de Crazy Horse (joué par Will Sampson, le grand Indien de « Vol au dessus d’un nid de coucou tourné l’année précédente) et tuer son fils.
Les 2 se retrouvent fortuitement et s’allient pour chasser l’animal.
Un navet de première que je dois avouer que j’ai eu du mal à regarder en entier, vous savez ce que c’est, je crois qu’il y avait du snooker sur une autre chaine et par mégarde sans doute, j’ai du appuyer plusieurs fois sur la touche Retour, mais rassurez vous, j’ai vu l’essentiel.
Et il parait, non c’est certain, que ce film qui a fait un flop retentissant à sa sortie est devenu culte aujourd’hui !
Ce n’est pas à cause du bison, ou alors c’est du 12ème degré, parce que là effectivement les trucages du bison sont collectors : imaginez un truc blanc qui fonce dans la neige avec un bruit étrange, qui se déplace à la façon d’un kangourou, c’est limite si on ne voit pas les mécanismes et ça dure et ça dure.
Non plus à cause du jeu de Bronson, qui a l’air de s’en taper un peu, mais peut-être à cause des dialogues qui peuvent être étonnamment percutants et iconoclastes…
Exemple, Crazy Horse produit le couplet habituel, les Blancs nous virent de nos terres ancestrales et là Bronson/Wild Bill rétorque : « c’est ta version, ton peuple a piqué ces terres à d’autres tribus », vous voyez la tonalité, y en a quelques unes de ce tonneau.
A part çà, au début du film quand j’étais encore attentif, il y a une très belle scène dans une tente/saloon qui annonce ce que sera la formidable série « Deadwood « de ces dernières années.
Si on additionne, il doit y avoir 12 mn intéressantes, ça fait peu.
J’ai fouillé pour savoir qui était responsable du désastre, hé ben, c’est le producteur, figurez vous que Dino de Laurentiis avait connu le succès( dans un genre à la mode in the early seventies, le film catastrophe) avec » King Kong », un singe géant, du coup, il a embrayé sur « Orca » une baleine tueuse (authentique nanar) et a clos en beauté son cycle avec son bison albinos (dont Moby Dick aurait-jamais l’emploi du conditionnel n’aura été autant justifié- inspiré le scénario).
Une bien belle démonstration de comment passer rapidement du film catastrophe au film catastrophique
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Re: Le monde du Western
Pourrais-tu expliquer la scène et la série ?Palinodie a écrit :A part çà, au début du film quand j’étais encore attentif, il y a une très belle scène dans une tente/saloon qui annonce ce que sera la formidable série « Deadwood « de ces dernières années.
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Re: Le monde du Western
La série "Deadwood" se passe à Deadwood (Dakota du Sud) en 1876, soit l'année de la mort de Wild Bill qui va donc y trépasser dans les premiers épisodes.
Deadwood est très célèbre aux States, c'est le prototype de la ville qui se développe "toute seule", puisque surgie du néant après la découverte d'or dans les Blacks Hills toute proche (le territoire sacré des Sioux) entendez sans institution officielle, du coup, comme c'est vraiment trop le b*rdel (le mec qui abat Hickok dans le dos est relaché...), c'est justement un tenancier de ce genre d'établissement qui va essayer de faire en sorte qu'il y ait un conseil municipal, un maire, un marshall etc, bien sûr tout en préservant ses propres intérêts.
Peu de héros au sens hollywoodien dans cette série, Al Swearengem (le mac, Ian McShane est incroyable dans ce rôle) éructe "fucking" ou "son of a bitch" tous les 3 mots, c'est un véritable criminel (dans la série et dans la réalité), Calamity Jane, une ex de Wild Bill y apparait comme trouillarde, Wyatt Earp comme un magouilleur et profiteur de première, seul émerge (un peu) Seth Bullock un ex-sherif installé à Deadwood comme commerçant et qui va quasiment être contraint à faire régner l'ordre.
Tous ces personnages ont reellement existé, et apparemment les auteurs de la série (3 saisons) sont partis de la réalité pour écrire le script.
Ce n'est pas une série "positive", les ressorts du capitalisme, sa collusion avec le pouvoir, sont vraiment bien démontrés, c'est pas tellement une vision optimiste de la nature humaine, de plus toutes les misères de l'époque sont présentes, la prostitution, l'exploitation (ya un quartier chinois "tenu" par un vieux chinetoque au demeurant aussi impitoyable que Swearengem), mais aussi la maladie (épidémie de variole).
La scène décrite plus haut dans "le bison blanc" aurait pu être tournée dans "Deadwood".
Par ailleurs Bronson/Hickok à la fin du film annonce qu'il va se rendre à Deadwood.
Deadwood est très célèbre aux States, c'est le prototype de la ville qui se développe "toute seule", puisque surgie du néant après la découverte d'or dans les Blacks Hills toute proche (le territoire sacré des Sioux) entendez sans institution officielle, du coup, comme c'est vraiment trop le b*rdel (le mec qui abat Hickok dans le dos est relaché...), c'est justement un tenancier de ce genre d'établissement qui va essayer de faire en sorte qu'il y ait un conseil municipal, un maire, un marshall etc, bien sûr tout en préservant ses propres intérêts.
Peu de héros au sens hollywoodien dans cette série, Al Swearengem (le mac, Ian McShane est incroyable dans ce rôle) éructe "fucking" ou "son of a bitch" tous les 3 mots, c'est un véritable criminel (dans la série et dans la réalité), Calamity Jane, une ex de Wild Bill y apparait comme trouillarde, Wyatt Earp comme un magouilleur et profiteur de première, seul émerge (un peu) Seth Bullock un ex-sherif installé à Deadwood comme commerçant et qui va quasiment être contraint à faire régner l'ordre.
Tous ces personnages ont reellement existé, et apparemment les auteurs de la série (3 saisons) sont partis de la réalité pour écrire le script.
Ce n'est pas une série "positive", les ressorts du capitalisme, sa collusion avec le pouvoir, sont vraiment bien démontrés, c'est pas tellement une vision optimiste de la nature humaine, de plus toutes les misères de l'époque sont présentes, la prostitution, l'exploitation (ya un quartier chinois "tenu" par un vieux chinetoque au demeurant aussi impitoyable que Swearengem), mais aussi la maladie (épidémie de variole).
La scène décrite plus haut dans "le bison blanc" aurait pu être tournée dans "Deadwood".
Par ailleurs Bronson/Hickok à la fin du film annonce qu'il va se rendre à Deadwood.
Dernière modification par Palinodie le 19 févr. 2013, 18:26, modifié 1 fois.
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Re: Le monde du Western
Et cette série date des années 60 aussi ? Elle est diffusée en France ?
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Re: Le monde du Western
Série réalisée entre 2004 et 2006, diffusée sur Canal en 2006, ce qui explique la désacralisation de figures légendaires de l'Ouest qui est un phénomène en gros postérieur à 1968.DCD a écrit :Et cette série date des années 60 aussi ? Elle est diffusée en France ?
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