
Pour défier le leader cristolien, le FC Metz pourra compter sur l’expérience de Bruno Cirillo. Photo Pascal BROCARD
Les Messins, qui défient le leader cristolien ce soir, doivent confirmer leur léger regain de forme affiché face à Quevilly la semaine dernière. L’occasion également de marquer les esprits, surtout loin de Saint-Symphorien.
Les Messins ont quitté la Moselle, hier en fin d’après-midi, sous la neige. En espérant trouver un peu de chaleur au bout du chemin. En visite chez le leader cristolien, ce soir, les hommes d’Albert Cartier devront, au pire, éviter une nouvelle sortie de route loin de Saint-Symphorien et, au mieux, donner un nouveau coup d’accélérateur sur la longue ligne droite menant à la Ligue 2. Reste à savoir dans quel état d’esprit les Lorrains vont aborder ce périlleux virage.
Pour répondre à cette interrogation, leur entraîneur ose la métaphore automobile : « Je compare souvent le corps humain à une voiture , explique-t-il. Le cœur c’est le moteur, l’oxygène c’est l’essence, la tête correspond au frein ou à l’accélérateur et le pouls peut être comparé au compte-tours. » Voilà résumé ce qui peut faire, selon le technicien, la réussite d’une équipe ou, au contraire, illustrer les difficultés qu’elle peut rencontrer à l’occasion.
Si Metz n’a pas encore fait le coup de la panne cette saison, il faut bien avouer que la belle mécanique de l’été dernier s’est tout de même grippée à l’entrée de l’hiver. Grégory Proment – qui débutera à nouveau sur le banc ce soir – et ses partenaires ont laissé un grand nombre de points sur le bord du chemin avant de retrouver une carburation un brin plus conforme à leur standing face à Quevilly (2-0). Sauf qu’il n’y a aucune gloire à tirer d’une victoire face au dernier de la classe. Le décor, aujourd’hui, est bien différent. Créteil caracole en tête du National et compte onze points d’avance (avec un match en moins) sur son dauphin messin.
Pas de « sentiment d’infériorité »
Pour autant, les raisons de croire à une issue heureuse sur la pelouse du stade Duvauchelle existent. Le FC Metz reste sur une série de cinq matches sans défaite (2 victoires, 3 nuls). Soit un bilan presque identique à celui de son adversaire qui n’a plus perdu depuis six rencontres (4 victoires, 2 nuls). Ensuite, après avoir jonglé avec les absences des uns et des autres, Albert Cartier dispose d’un effectif quasi complet avec des joueurs à nouveau en réussite (Sakho, Keita) et d’autres ayant un besoin impérieux de retrouver le niveau de l’été dernier (Sarr, Métanire). Enfin, cette équipe du FC Metz n’est jamais plus à l’aise et inspirée que face à un adversaire ne refusant pas le jeu. C’est clairement le cas de Créteil.
Le mécanicien en chef de l’atelier messin en convient : « Pour ne pas caler, il va nous falloir effectuer le bon dosage entre le frein, l’accélérateur et l’embrayage ». Autrement dit, freiner l’enthousiasme du leader tout en sachant dynamiser le jeu pour atteindre son but. « Créteil n’est pas seulement une formation composée de grands gabarits et efficace sur coups de pied arrêtés. C’est également une équipe joueuse , analyse Albert Cartier. On aura sans doute des espaces. À nous d’en profiter. »
Et donc d’imiter les Colmariens, les seuls étant parvenus à s’imposer sur le terrain du leader cette saison (0-3, le 30 novembre 2012). « En aucun cas, nous ne devons être impressionnés ou ressentir un quelconque sentiment d’infériorité , prévient l’entraîneur lorrain. Il s’agira sans doute d’un match très ouvert et je ne vois vraiment pas pourquoi nous serions moins déterminés que Créteil. »
Toutefois, cet adversaire n’a pas encore digéré le menu proposé au match aller (victoire messine 3-1). Il sera, Albert Cartier le sait, « revanchard ». Mais en remportant cette seconde manche en Île-de-France, Metz marquerait les esprits, garderait ses poursuivants à distance raisonnable et pourrait se lancer dans un nouveau championnat. Alors, messieurs, en voiture !
Jean-Sébastien GALLOIS.
« Une faute professionnelle de ne pas monter »
Pierre angulaire du système de Jean-Luc Vasseur, le défenseur et vice-capitaine de Créteil, Vincent Di Bartoloméo, se confie avant le choc face au dauphin messin.
Vincent Bartoloméo, ce choc au sommet en est-il vraiment un pour une équipe qui compte onze points d’avance sur son dauphin? « Oui, parce que Metz est l’une des formations solides de cette saison, avec nous. Une équipe qui vise également la Ligue 2. En l’emportant, nous pourrions compter quatorze points d’avance et la montée serait plus que jamais d’actualité. Un succès messin et il reviendrait dans la course au titre. Ce match est donc un vrai sommet malgré l’écart de points. Et puis on veut se venger de l’aller. On perd 3-1, mais, même à dix contre onze, on fait longtemps jeu égal avant d’être pris en contre. »
• Quels sont les pièges à éviter lorsque l’on est dans la confortable situation de Créteil ? « Nous avons un entraîneur qui ne laisse pas de place au relâchement. Et puis, on ne peut pas se cacher. Le groupe est homogène. Si on veut jouer le vendredi, il faut se montrer en semaine. Nous sommes un groupe de compétiteurs. Nous ne pouvons pas nous contenter d’être dans l’approximatif. »
• A la maison, seul Colmar vous a battus (0-3). Comment expliquez-vous cette solidité à Duvauchelle ? « Il y a une forme de sérénité lorsque l’on entre sur la pelouse. Plus encore qu’à l’extérieur. La confiance est là, même si nous ne jouons pas dans un stade plein. Et puis, nous avons un mental de guerrier. C’est notre plus grande force. Dès qu’on oublie ça, la sanction est immédiate. C’est exactement ce qu’il s’est produit contre Colmar, chez nous. Ce jour-là, il n’y avait rien à dire. »
• Comment expliquez-vous la transformation des Béliers depuis la saison 2011-2012 ? « Jean-Luc Vasseur était arrivé en cours de saison. Le temps de découvrir le groupe, de digérer sa nomination à la tête de l’équipe et de mettre sa vision du jeu en place, il était trop tard pour espérer rivaliser avec les tout meilleurs. Aujourd’hui, la donne est différente. Jean-Luc a choisi ses joueurs avec la cellule de recrutements. Et il faut avouer qu’il n’y a pas eu d’erreur de casting. Du coup, nous réalisons, pour l’instant, un exercice presque parfait. »
• A quatorze journées de la fin, quinze pour vous avec le match en retard à Orléans, arrivez-vous à faire abstraction de la Ligue 2 ? « Dans le vestiaire on ne l’évoque jamais. Il nous faut encore cinq ou six victoires pour que la montée soit actée. Après, nous viserons le titre. Lorsque, mathématiquement, nous n’aurons plus de doutes, alors nous pourrons fêter ça. Après, inconsciemment, ça trotte forcément dans les têtes. Depuis les premiers matchs amicaux, nous sentons que le groupe vit bien, qu’il peut faire quelque chose de grand. Nous progressons à chaque sortie. Notre jeu est de plus en plus fluide. Ne pas monter serait une faute professionnelle tout simplement. A nous de nous rapprocher de l’objectif. Cela passe par une victoire ( aujourd’hui ). »

Vincent Di Bartoloméo face à Moussa lors du match aller. Photo Pascal BROCARD
Julien LEDUC.
Cartier reconduit M’Fa
Comme la semaine dernière face à Quevilly, l’entraîneur messin a décidé de faire confiance à Anthony M’Fa dans les buts et de laisser Grégory Proment sur le banc.
On reprend les mêmes et (si possible) on recommence. Pour affronter Créteil, Albert Cartier a reconduit le groupe qui avait été convié, vendredi dernier, à défier Quevilly (2-0). Sauf surprise de dernière minute, l’entraîneur messin devrait aussi aligner, au coup d’envoi, les mêmes onze joueurs ayant battu le dernier de la classe.
En effet, Johann Carrasso débutera à nouveau sur le banc, laissant Anthony M’Fa honorer sa deuxième titularisation de la saison en championnat. Albert Cartier s’en explique : « Comme je l’ai déjà évoqué la semaine dernière, c’est un choix mûri de longue date. Ce n’est absolument pas un caprice d’entraîneur. Je sais le poids d’une telle décision mais j’estime que Johann est actuellement un peu moins bien. Il fait partie intégrante du projet, je lui ai dit et je l’ai répété devant le groupe. Je n’oublie surtout pas que si, aujourd’hui, le FC Metz compte quarante-trois points, Johann n’y est pas étranger, bien au contraire ! Mais je suis payé pour faire des choix… »
Proment sur le banc
Autre absence de taille, ce soir, celle de Grégory Proment. Tout comme face à Quevilly, le capitaine messin sera aux côtés de Johann Carrasso au coup d’envoi. « Il a besoin de souffler et je n’ai surtout pas envie de l’amener vers la blessure en lui en demandant de trop , estime le technicien lorrain. Greg est trop précieux pour qu’on prenne le moindre risque. »
Du coup, Albert Baning sera à nouveau associé à l’infatigable Ahmed Kashi devant une défense composée de Romain Métanire, Bruno Cirillo, Guido Milan et Gaëtan Bussmann. Promu capitaine, Yéni N’Gbakoto occupera le couloir gauche, alors qu’à droite, Bouna Sarr devra confirmer son retour au premier plan en haussant encore un peu son niveau. Devant, la doublette gagnante Diafra Sakho-Alhassane Keita est reconduite.
Du côté de Créteil, Jean-Luc Vasseur est privé des services de son défenseur Jérémy Cordoval, touché à la cheville face à Vannes, et de Lamine Diedhiou, le meilleur buteur de la réserve cristolienne souffrant également de la cheville. Pas de quoi, cependant, contrarier les plans de l’ancien joueur du Paris SG et de Saint-Étienne : « Même si nous avons de l’avance, je continue à vouloir nous améliorer parce que c’est de cette manière qu’on pourra continuer à être performant , assure-t-il. En début de saison, on était une surprise. Ensuite, on a fait peur et on a su en tirer avantage mais, aujourd’hui, nos adversaires n’ont plus aucune crainte. Ils savent qu’ils n’ont rien à perdre contre nous. Ils peuvent jouer libérés et prendre tous les risques. »

Anthony M’Fa. Photo Pascal BROCARD
J.-S. G.