
Albert Baning redoute la blessure. Alors il adapte son jeu pour limiter les risques. Photo P.l BROCARD.
Longtemps gêné par un physique fragile et une préparation tronquée, Albert Baning est devenu un titulaire régulier du FC Metz. Le milieu de terrain explique sa façon de gérer l’effort.
Il n’a que 27 ans mais n’avait disputé que onze matches sur les trois dernières saisons. Remis de ses blessures et régulièrement titulaire à Metz aujourd’hui, Albert Baning dévoile ses atouts (placement, vision du jeu) pour compenser ses faiblesses (vitesse, endurance). Ou l’art d’utiliser sa tête quand on promène un corps capricieux…
Son style
« Mon jeu habituel consiste à bouger beaucoup, en attaque comme en défense. J’étais habitué à me dépenser mais j’ai d’autres repères physiques aujourd’hui, mon corps a pris du retard et je ne peux plus taper dedans. Alors j’essaie de jouer le plus simplement possible, de bien me replacer et de trouver la passe juste. Il faut que je compense par un jeu en une ou deux touches de balle. »
Les contacts
« Ça ne me fait pas peur. Le jeu est fait de ça. S’il faut mettre le corps ou le pied, j’y vais. »
La course
« Maintenant, je ne peux plus me permettre de faire des courses de 70 mètres. Je le fais beaucoup à l’entraînement mais seulement une ou deux fois par match. Ça ne sert à rien de me mettre dans le rouge au bout de quinze minutes. »
Le dialogue
« Déjà, j’ai le sentiment d’écouter mon corps. D’ailleurs, on y travaille avec les kinés. Il m’arrive aussi d’en parler avec Albert (Cartier, son entraîneur), même en match. Si, au bout de 70 minutes, je sens que je peux encore faire les efforts ou, au contraire, que je n’en peux plus, je le signale. »
L’entraînement
« Quand j’ai enchaîné les matches ou les entraînements, le staff m’accorde des petites coupures pour que je puisse récupérer. Je ne m’entraîne pas un matin ou un après-midi par exemple. Mais je pars du principe que tout se prépare et je ne suis pas du tout gestionnaire à l’entraînement. Au contraire. j’essaie de pousser mon corps. Et je finis souvent la séance bien rincé. »
Le voisin
« Jouer à côté de Greg (Proment), Mayoro (N’Doye) ou Ahmed (Kashi) ne modifie pas ma façon de jouer. Si mon coéquipier court partout, je dois le suivre au cas où il se loupe. S’il sort d’un combat, je dois être près de lui pour récupérer le ballon. Ce n’est pas une question d’homme, c’est surtout une question de communication. »
La victoire
« J’ai remarqué qu’on récupérait mieux quand on avait gagné. C’est peut-être grâce au sentiment du devoir accompli, grâce à la joie. »
Sa crainte
« La peur de la blessure est un sentiment qui m’habite en permanence. Je ne veux pas retomber là-dedans et repartir encore à zéro. J’y pense, oui. C’est difficile… »
Christian JOUGLEUX.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance l’après-midi. Aujourd’hui : une séance à 15h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Créteil - Metz (24e journée de National), vendredi 15 février : 2-0. Prochain match : Metz - Uzès/Pont-du-Gard (25e journée), samedi 23 février à 19h. À suivre : Épinal - Metz (26e journée), dimanche 3 mars à 16h30 ; Metz - Fréjus/Saint-Raphaël (27e journée), vendredi 8 mars à 20h30.
À l’infirmerie. Peu d’évolutions sur le bilan de santé des Messins. Erwan Martin (genou), Michel Lê (genou), Moussa Gueye (tendinite rotulienne) travaillent toujours à l’écart du groupe, en compagnie de Jacques Muller, le kiné du FC Metz. Olivier Cassan (ischio-jambiers) a été laissé au repos hier.
L’info. Le FC Metz invite tous ses supporters à éviter le déplacement à Epinal, le dimanche 3 mars. Ce principe de précaution est appliqué en raison d’un « contexte sportif et disciplinaire sensible », fait valoir le club à la Croix de Lorraine car les autorités redoutent la présence de supporters nancéiens dans les Vosges et, donc, d’éventuels débordements. Pour compenser cette petite frustration, le FC Metz mettra à la disposition « de ses groupes de supporters officiels et de leurs adhérents » un espace et un écran géant pour visionner une rencontre qui sera par ailleurs diffusée par Mirabelle TV. La grande majorité des groupes de supporters a d’ailleurs accepté de ne pas faire le déplacement à l’exception de la Horda Frénétik qui entend bien se rendre à Epinal pour soutenir les Grenats.
Briquet jeté au stade : 105 h de TIG
Un Messin de 36 ans avait été jugé, devant le tribunal correctionnel, pour avoir jeté un briquet sur le terrain pendant les prolongations d’un match de foot du FC Metz, le 10 novembre dernier (lire RL du 11/01). Il devait également répondre de violences sur une personne chargée de mission de service public, à savoir l’arbitre. L’affaire avait été mise en délibéré à hier.
Finalement, les juges messins ont condamné le prévenu à 105 h de TIG, à effectuer dans un délai de 18 mois assorti de l’interdiction de pénétrer dans une enceinte sportive où joue le FC Metz et de l’obligation de pointer au commissariat pendant les matchs de ce club. Chaque partie civile recevra 150 € de dommages et intérêts. Le geste n’avait occasionné aucune ITT mais l’homme en noir avait été touché au niveau de la pommette. « J’ai jeté ce briquet sur le terrain mais sans volonté de toucher quelqu’un, avait assuré le prévenu, déjà interdit de stade par le passé. J’étais en colère. » Me Béatrice Pierotti (Thionville) avait réclamé 1 500 € de dommages et intérêts pour l’arbitre et la même somme pour l’Union nationale des arbitres de France. De son côté, le parquet avait requis 180 heures de TIG (Travaux d’intérêt général) pendant 18 mois ainsi qu’une interdiction de stade pendant trois ans avec obligation de pointer au commissariat de police de Metz pendant les matchs. En défense, Me Charlotte Cordebar plaidait la relaxe en se demandant : « En quoi un briquet en plastique peut-il être considéré comme un projectile dangereux ? »
D.-A. D.