
Le capitaine messin Grégory Proment et ses coéquipiers ont fait preuve de sérieux, se rapprochant ainsi encore un peu plus de la Ligue 2. Photo Anthony PICORÉ
Le FC Metz a lavé l’affront de Carquefou en s’imposant avec maîtrise (2-0). Grâce aux résultats favorables du jour, il se rapproche encore de la Ligue 2.
D’un retourné acrobatique, Bouna Sarr a failli conclure d’un but somptueux une soirée parfaite en tous points (90e +3). Alban Joinel a gâché son plaisir au jeune attaquant messin mais il n’a pu empêcher Metz de consommer sa revanche contre son premier tombeur de la saison (2-0). Les proportions sont certes un peu différentes du match aller (4-1) mais le bénéfice est identique. Il est même énorme au regard des autres résultats du jour, majoritairement favorables à Metz. Ce matin, la deuxième place est consolidée et les Grenats ont pris une nouvelle option dans leur opération remontée.
Sous une pluie incessante, une demi-heure aura été nécessaire pour trouver la faille dans la défense carquefolienne. La méthode : un coup franc de Yéni N’Gbakoto, Bussmann qui s’élève plus haut que les autres et Joinel de déplorer la fin de sa tranquillité (1-0, 30e ). Car la suite fut plus enlevée. Sur un autre coup franc, Lejeune a frôlé le montant (33e ) tandis que Bourgeois ratait le break (47e ) après une nouvelle incursion de Bussmann, très percutant pour son retour de suspension. N’Gbakoto, encore, se distinguera par un coup franc vicieux (59e ) alors qu’il venait d’annihiler, du postérieur, une occasion en or de Sakho (55e ). Pour résumer : Metz a fait le métier et copieusement dominé son affaire par moments mais il a tardé à se libérer.
Un seul bémol
Dans ce contexte, un frisson a justement parcouru Saint-Symphorien après une heure d’empoignade et un but de Bekamenga refusé pour un hors-jeu (59e ). Carquefou s’est enhardi au moment où le bloc mosellan est redescendu mais Anthony M’Fa n’a jamais été franchement inquiété. C’est l’autre réussite de Metz hier soir. Les seules occasions de cet adversaire plus joueur que dangereux sont venues dans les arrêts de jeu. Or, Gueye avait mis tout son monde d’accord en profitant d’une percée de l’inévitable Bussmann pour glisser son pied dans le trafic et inscrire le deuxième but (2-0, 76e ). Pour un peu, l’addition était plus corsée mais Sarr a manqué de réussite sur ses deux tentatives (90e , 90e +3). « Le seul bémol », selon Albert Cartier. « On n’a pas réussi à marquer le troisième but pour récupérer le goal-average à Carquefou. »
L’entraîneur a malgré tout apprécié la manière et « la maturité » de ses jeunes protégés. À force de grandir, Metz pourrait donc se retrouver en Ligue 2 rapidement. À la bonne heure, c’est son intention. Et c’est un vœu qui gagnera encore en consistance si les Grenats l’emportent, la semaine prochaine, à Bourg-Péronnas. Ce qui ajouterait à la saveur de cette quatrième victoire consécutive à domicile.
Christian JOUGLEUX.
Bussmann, tête haute
Buteur et passeur décisif, Gaëtan Bussmann a largement contribué à la quinzième victoire de la saison en championnat des Grenats.
L’homme-clé. Au sein d’une équipe messine où personne n’a flanché pour aller chercher trois points précieux, Gaëtan Bussmann s’est avéré doublement décisif. Le défenseur latéral gauche lorrain s’est d’abord élevé dans les airs, sur un coup franc de Yéni N’Gbakoto, pour ouvrir le score de la tête. Son quatrième but en vingt-sept titularisations en championnat cette saison. Le natif d’Épinal s’est quasiment mué en passeur décisif après la pause, délivrant un centre en retrait pour Diafra Sakho prolongé au fond des filets par Moussa Gueye. Présent offensivement, Gaëtan Bussmann n’en a pas pour autant oublié ses tâches défensives, récupérant un nombre incalculable de ballons. Ce qui ne gâche rien.
La tuile. Auteur d’une prestation sobre avant de sortir peu après l’heure de jeu, Grégory Proment, relayé par Mayoro N’Doye, s’est notamment fait remarquer en recevant un avertissement à la 26e minute. Déjà sanctionné d’un carton jaune à Épinal (26e journée) puis à Amiens (28e journée), le capitaine lorrain est, par conséquent, sous le coup d’une suspension pour la réception de Colmar, le 5 avril. Sa protestation, hier soir, paraissait légitime. L’arbitre, Stéphanie Frappart, ayant omis de siffler un penalty sur Yéni N’Gabkoto, crocheté par un défenseur carquefolien dans la surface de réparation.
Le geste. Il s’en est fallu de peu pour que Bouna Sarr n’inscrive le but de l’année dans le temps additionnel. Entré à la 79e minute en lieu et place de Kévin Lejeune, le milieu de terrain lorrain a réalisé un retourné acrobatique sur un centre de Mayoro N’Doye qui aurait mérité meilleur sort. Malheureusement pour le public de Saint-Symphorien, Alban Joinel s’est trouvé sur la trajectoire pour repousser le tir et éviter un troisième but.
Paroles, paroles. Albert Cartier (entraîneur de Metz) : « C’était un très bon match de National face à un adversaire ayant énormément de bons joueurs. On l’a bien maîtrisé. On a été sobre, solide, concentré. Le seul bémol, c’est de ne pas avoir réussi à marquer le troisième but. »
Denis Renaud (entraîneur de Carquefou) : « J’ai le sentiment que le match s’est joué sur l’expérience parce que, dans l’ensemble, on a fait une bonne rencontre, il y a eu de la consistance. Il n’a pas manqué grand-chose, si ce n’est l’habitude de jouer dans des grandes enceintes comme ici […] C’était un match plaisant, avec deux équipes qui ont voulu jouer. J’en redemande des matches de ce genre avec cette intensité. »
Gaëtan Bussmann (défenseur de Metz) : « On était un brin revanchard par rapport au match aller : on avait concédé notre première défaite de la saison et ils nous avaient mis la tête sous l’eau […]. Les coups de pieds arrêtés sont importants à ce niveau, on les travaille à l’entraînement. Peu importe mes statistiques, en fin de saison, c’est le classement qu’on regarde. »
Maxime RODHAIN.
Albin Cavada n’est plus

Albin Cavada en 1988 avec la Coupe de France. Photo Archives RL
L’ancien vice-président du FC Metz est décédé le 15 mars dernier.
Né au lendemain de la Grande Guerre, le 25 novembre 1919 dans les Dolomites italiennes, Albin Cavada est décédé le 15 mars dernier, presque un siècle plus tard. Il fut une figure marquante de la région lorraine, mais son nom est surtout étroitement lié à celui du FC Metz.
Bâtisseur, entrepreneur, il fonda sa propre entreprise – qui employa jusqu’à 300 personnes – grâce à laquelle il a laissé une trace indélébile que chaque citoyen messin pratique au quotidien sans le savoir : centres socioculturels, groupes scolaires, bâtiments publics, mais aussi la Rotonde de la base aérienne de Frescaty, les ponts de Fer et Éblé.
Parallèlement, en 1967, alors que Carlo Molinari, l’ami de toujours, prend la direction du FC Metz, Albin Cavada rejoint le navire grenat. Vice-président, il y restera jusqu’en 2008 l’un des principaux actionnaires. Toujours dans l’ombre, flanqué d’une modestie qu’il lui semblait toute naturelle, il a toujours aidé et soutenu le club avec ténacité et acharnement.
Fidèle en amitié, il attachait évidemment à sa famille une importance sans faille. Généreux, toujours à l’écoute, Albin Cavada s’en est allé en emportant avec lui toute une époque où l’amitié, la fidélité, l’engagement et le courage n’étaient pas que des mots.
À sa famille, à ses proches, la rédaction sportive du Républicain Lorrain présente ses sincères condoléances.