Guido Milan (à gauche) n’était plus titulaire depuis le déplacement à Créteil. Il signe son retour ce soir. Photo Pascal BROCARD.
Metz retrouve un concurrent à la montée, ce soir, sur le terrain de Bourg-Péronnas. Il s’agit d’avancer encore vers la Ligue 2 et de renouer avec la victoire à l’extérieur. La dernière remonte au 12 janvier 2013.
Pourquoi Metz gagne-t-il si peu à l’extérieur ? La question a été posée, hier, à Albert Cartier. Sa réponse fut foisonnante. Elle est passée par les travées de Saint-Symphorien « où l’équipe sait se sublimer », s’est arrêtée à Carquefou (4-1) où s’est insinuée « une espèce de doute », avant de s’étendre sur les terrains extérieurs où « il faut savoir gérer et canaliser le manque d’expérience ». L’entraîneur a aussi pointé de « mauvaises décisions » à Luzenac (2-2) et Bastia notamment (2-1), mais il n’en tire que des enseignements vertueux : « La confiance vient en gagnant et l’expérience en perdant », affirme-t-il.
Si cette logique est avérée, Metz a engrangé son lot d’expérience sur la route, cette saison. C’est bien simple, le club n’a remporté que trois victoires en quatorze déplacements, contre six nuls et cinq défaites. Les Mosellans sont donc l’antithèse de leur prochain adversaire, Bourg-Péronnas, bon voyageur mais piètre vainqueur à domicile. L’explication est propre à l’ADN du promu : cette formation est profilée pour le contre et donc taillée pour voyager.
Un promu probant
L’opposition de styles sera totale, ce soir, entre la meilleure défense du National (19 buts encaissés pour Bourg-Péronnas) et la deuxième référence offensive du championnat (50 buts inscrits pour Metz). « L’équipe qui gagnera sera celle qui aura le mieux utilisé ses points forts , explique Albert Cartier. Eux devront maîtriser la puissance de feu du FC Metz et nous, on devra avoir cette capacité à attaquer intelligemment, sans se déséquilibrer. »
Coïncidence cocasse : voici un an, presque jour pour jour (le 3 avril 2012), Bourg-Péronnas battait la réserve messine au stade municipal (1-0) et effectuait un grand pas vers sa montée en National. L’enjeu n’est pas moindre aujourd’hui. Car ce promu est un prétendant légitime à la Ligue 2. Au détail près qu’il n’y était pas préparé. Cette perspective inquiéterait même les élus bressans, qui redoute le poids financier d’une entrée dans le monde professionnel.
A Metz, la question se pose différemment. Il faut monter pour rester en vie et cette trentième journée doit permettre d’y voir plus clair. Les Grenats ont tout intérêt à s’imposer tout à l’heure pour écarter un concurrent menaçant et préserver leur dynamique du moment. Albert Cartier devrait d’ailleurs présenter un onze proche des équipes qui ont débuté à Amiens (1-1) et contre Carquefou (2-0). Seul Milan fera son retour aux affaires pour pallier la suspension d’Inez.
Comme souvent, l’entraîneur se prépare enfin à jouer sur « un terrain très petit, avec un grillage et un ballon qui revient très vite ». Le tout sur « une pelouse difficile » mais c’est le tarif en National. Comme cette habitude de croiser des équipes « qui laissent le jeu à l’adversaire ». « A Bourg-Péronnas , synthétise Albert Cartier, tu y vas pour jouer et tu ramasses. » « Mais , conclut-il, bravache, on viendra quand même pour jouer. D’où l’importance d’être vigilant. » Deux précautions valent mieux qu’une, en effet : cet adversaire n’a plus perdu depuis cinq rencontres. Et son entraîneur, Hervé Della Maggiore, veut « aborder ce match comme un match de Coupe. »
Christian JOUGLEUX.
Chris Philipps : la tête et les jambes
Garçon réfléchi, Chris Philipps fait l’unanimité dans les rangs du FC Metz. Photo Pascal BROCARD
Le jeune défenseur luxembourgeois, dix-neuf ans depuis quelques jours, a paraphé son premier contrat professionnel en faveur du FC Metz. Il est désormais lié à son club formateur pour les cinq prochaines saisons.
dans quelques semaines, il sera un élève de Terminale comme les autres. Attablé devant ses copies d’examen avec l’ambition de décrocher son Bac ES. Sauf que Chris Philipps vient, déjà, de décrocher son premier job. « Il a signé son premier contrat, c’est vrai. Mais il doit maintenant devenir un joueur pro ». La formule, tout en nuances, est signée Denis Schaeffer, qui a accueilli, à l’été 2007, le jeune Luxembourgeois. Avant de le voir grandir. « Chris est la référence de ce que doit être un joueur en formation , poursuit le directeur du centre de formation du FC Metz. C’est un garçon fiable, conscient que sa marge de progression est encore grande. Il doit maintenant franchir un nouveau palier. Mais ses capacités de réflexion et sa maturité sont telles, que je ne me fais aucun souci pour lui. »
D’ailleurs, le garçon semble faire l’unanimité : « Du cuisinier du centre de formation jusqu’à l’entraîneur de l’équipe pro en passant par les secrétaires, tout le monde espère voir Chris réussir », certifie Denis Schaeffer. « La signature de Chris Philipps correspond à la philosophie du FC Metz , précise, de son côté, Dominique D’Onofrio, le directeur sportif messin. Donner une chance aux jeunes formés au club est une obligation. Nous l’avons fait avec Maxwel Cornet voici quelques semaines. Il était logique que nous poursuivions notre logique avec un joueur qui a connu sa première sélection nationale à dix-sept ans. Ce n’est pas rien… »
« Pas envisagé mon avenir ailleurs »
D’ailleurs, du haut de ses huit sélections sous la bannière luxembourgeoise, le joueur n’a pas laissé insensibles d’autres clubs, notamment du côté de l’Allemagne. Du coup, Dominique D’Onofrio n’a pas caché que les « négociations n’ont pas été simples », mais menées « en grande intelligence » par les deux parties, avec l’aide d’un ancien de la maison grenat, Robby Langers. « Le désir de Chris était, de toute façon, de poursuivre l’aventure avec le FC Metz », assure l’ancien attaquant luxembourgeois.
« Cela fait cinq ans que je suis là et je n’ai jamais sérieusement envisagé mon avenir ailleurs , confirme l’intéressé. Depuis cette saison, je m’entraîne régulièrement avec le groupe professionnel et je peux ainsi évaluer le chemin qu’il me reste à parcourir. » Capable d’évoluer en défense centrale ou au poste de milieu récupérateur (son rôle en équipe nationale), Chris Philipps avoue qu’il doit « encore progresser dans les duels et dans l’impact physique ».
Admirateur de Sergio Ramos – « pas forcément un exemple de comportement mais un vrai modèle sportif » – le Luxembourgeois s’apprête à aborder un nouveau virage bordé de ballon, de manuels scolaires et de « leçons de conduite ». Un élève de Terminale comme les autres donc, mais flanqué d’un contrat de footballeur professionnel. Et surtout qui refuse de céder à l’euphorie : « L’école reste, pour l’heure, ma priorité. » À tel point qu’il marque une (très) légère hésitation lorsqu’on demande s’il préférerait, d’ici à la fin de saison, connaître une première titularisation en équipe première ou une mention au Bac. « La mention », lâche-t-il dans un large sourire. De son côté, Albert Cartier n’a fermé aucune porte, tout en précisant « qu’il lui faut mériter sa place ». Pas de quoi effrayer ce garçon plein d’avenir, aussi à l’aise dans sa tête que dans ses crampons…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Sa fiche
Né le 8 mars 1994 à Wiltz (Luxembourg).
Poste : défenseur ou milieu défensif.
Parcours : au FC Metz depuis 2007.
Palmarès : vainqueur du Tournoi international de Livourne et du Tournoi du PSG (2008) ; finaliste du championnat de France UNSS (2009) ; demi-finaliste du championnat de France U17 (2010) ; finaliste du Tournoi international de Quevilly (2011).
Sélections : U17 Luxembourg (2 sél.) ; U19 (3) ; U21 (3) ; A (8).
Le17e à passer la frontière
En s’attachant les services de Chris Philipps, le FC Metz renoue avec son historique filière luxembourgeoise. Il s’agit, en effet, du dix-septième joueur grand-ducal à pousser les portes de Saint-Symphorien depuis 1940 et la venue d’un certain Othon Hemmen. « C’est un vrai plaisir que le Luxembourg soit à nouveau représenté sous les couleurs du FC Metz », se réjouit ainsi Robby Langers. De son côté, l’emblématique Nico Braun assure qu’il « était temps qu’un Luxembourgeois revienne dans l’effectif » du club de son cœur, « En plus économiquement, si la présence de Chris peut servir de vitrine et ainsi attirer de nouveaux partenaires, ce serait une double victoire. »
Les 17 Luxembourgeois du FC Metz : Othon Hemmen (défenseur, 1940-1948), Kruger (milieu de terrain, 1940- ?), Claude Mastrangelo (milieu de terrain, 1945-1950), Gustave Kemp (attaquant, 1945-1948), Camille Libar (attaquant, 1950-1951), Fernand Jeitz (défenseur, 1967-1977), Johnny Leonard (attaquant, 1967-1969), Marcel Di Domenico (attaquant, 1973-1975), Nico Braun (attaquant, 1973-1978), Patrick Moretto (attaquant, 1977-1984), Carlo Weis (milieu de terrain, 1979-1980), Guy Hellers (milieu de terrain, 1980-1982), Robby Langers (attaquant, 1983-1984), Jeff Strasser (défenseur, 1993-1999 et 2007-2009), Miralem Pjanic (milieu de terrain, 2007-2008), Mario Mutsch (défenseur, 2009-2011) et Chris Philipps (2013…).
