Diafra Sakho était attendu au tournant par la défense de Colmar, hier soir. Malgré trois grosses occasions, l’attaquant messin n’a pas trouvé le chemin des filets. Photo Pascal BROCARD
Les Messins ont laissé échapper, hier face à Colmar (1-1), une cinquième victoire de rang à Saint-Symphorien qui leur tendait les bras. La faute à un manque d’efficacité et une absence défensive coupable.
Sans doute est-ce la volonté de maintenir un soupçon de suspense… Un art que le FC Metz a longuement entretenu, hier soir, face à Colmar. Comment les hommes d’Albert Cartier ont-ils bien pu atteindre la mi-temps sans avoir fait trembler les filets alsaciens ?
Certes, ce ne fut pas les quarante-cinq premières minutes les plus palpitantes de l’histoire du club à la Croix de Lorraine. Ni même de cette saison 2012-2013 estampillée National. Mais à l’image de leurs récentes prestations, les Messins ont fait preuve de sérieux. Suffisamment en tout cas pour annihiler (presque) toutes les velléités offensives adverses.
Au regard du scénario de la rencontre, les Lorrains auraient dû achever le film d’hier soir sur un happy end. Finalement, le clap de fin a violemment renvoyé les acteurs messins face à leurs propres limites. Car si l’application et la hargne, à l’image d’un Kévin Lejeune omniprésent, ont souvent été fixées sur la pellicule, restent ces zests de déchets, ces relances mal assurées et surtout un manque cruel d’efficacité dans le dernier geste. Ce fut vrai jusqu’à cette inspiration de Lejeune, qui offrait, en retrait et sur un plateau, l’ouverture du score tant espérée à Yéni Ngbakoto (1-0, 59e ). Plus c’est long, plus c’est bon… Metz allait donc cueillir sa dix-septième victoire, franchissant ainsi un nouvel obstacle sur la route menant à la Ligue 2.
Il lui suffisait alors de gérer tranquillement la fin de la rencontre face à des Colmariens peu inspirés. Mais non. Diafra Sakho et ses partenaires ont doucement mais sûrement levé le pied. Et le coup de semonce signé du Lorrain Frédéric Marques n’y changeait rien (70e ).
Ainsi, après une première tentative de Varsovie détournée par Anthony M’Fa, Decker plaçait sa tête pour offrir une égalisation inespérée à son équipe au milieu d’une défense attentiste (1-1, 85e ). Le tout sur un corner. Un coup de pied arrêté donc. L’arme préférée de Colmar. Le cauchemar des Messins cette saison… Et pourtant, Albert Cartier avait prévenu.
Ce scénario n’aurait, de toutes façons, pas dû être écrit ainsi. Non, le script invitait à une simplification des dialogues. Plus directs.
Des occasions, en vain…
Le tout grâce à un jeu d’acteur plus percutant devant les buts. La tâche aurait sans doute été plus simple si Fedrigo ne s’était pas trouvé sur la trajectoire du coup de tête signé Moussa Gueye dès la septième minute. La seule occasion de l’attaquant sénégalais, touché à la cuisse et contraint de céder sa place à Thibaut Bourgeois quelques instants plus tard (10e ). Kévin Lejeune a, lui aussi, cru débloquer la situation d’un maître-coup franc. Mais la frappe travaillée du milieu de terrain messin n’échappait pas à la vigilance de Fedrigo (24e ). Quant à Diafra Sakho, s’il s’est une nouvelle fois démené, il est, cette fois, resté muet malgré trois grosses occasions de prendre ses distances en tête du classement des buteurs (25e , 50e , 80e ).
Vraiment, ce scénario est nul : une première partie maîtrisée mais dépourvue de scènes d’action dignes de ce nom. Suivie d’une seconde mi-temps mollassonne après l’ouverture du score où les Messins ont inexplicablement reculé.
Metz a donc laissé échapper deux points dans la course à la montée. En soi, ce n’est pas dramatique. Mais cela retarde sans doute le jour de fête que tout le peuple messin, frustré hier soir, attend désespérément de voir.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Lejeune monte en régime
L’homme-clef. Sa passe décisive, en conclusion d’un une-deux, pour Yéni N’Gbakoto (59e ) restera, ce matin, la trace la plus nette de l’influence de Kevin Lejeune hier. Le milieu offensif a sans doute rendu son meilleur match de la saison, témoignant d’une activité monstre des deux côtés du terrain. Il aurait pu offrir un but à Gueye (4e ), a alerté Fedrigo à deux reprises (24e , 43e ) et notamment repris Marques qui filait au but (28e ). Avec un Métanire encore en jambes, le couloir droit avait de la tenue hier.
Le chiffre. 5. Ce match nul porte à cinq le nombre de sorties consécutives, sans défaite, du FC Metz (trois succès, deux nuls). Une série honorable mais les Grenats ont déjà fait mieux en National. Ils avaient en effet débuté leur exercice par dix journées sans revers (huit victoires, deux nuls).
La tuile. Moussa Gueye n’avait plus été titulaire depuis le 26 janvier et le déplacement au Poiré-sur-Vie. Son retour aux affaires, hier, aura été de courte durée. L’attaquant s’est blessé après dix minutes de jeu (un claquage vraisemblablement) et il a dû laisser sa place à Bourgeois (14e ). S’il n’est pas rétabli, Metz manquera de solutions en attaque pour son prochain match contre le Red Star...
La banderole. Les supporters messins étaient en mode guerrier et... latin hier. Pour accueillir Colmar, Génération Grenat a formé un quinconce, avec lances et écusson. Le tout auréolé d’une banderole signifiant « Vae victis » (malheur aux vaincus). Finalement, aucune équipe n’a été concernée.
La sanction. Combien "coûte" la première exclusion d’Albert Cartier dans sa carrière ? Réponse : deux matches fermes. La commission de discipline a tranché ce jeudi et décidé d’infliger cette sanction à l’entraîneur messin. Pour rappel, l’intéressé avait confisqué un ballon à Bourg-Péronnas, empêchant son adversaire de jouer une touche rapidement. Cette mesure prendra effet à partir du 8 avril et s’appliquera donc pour les matches sur la pelouse du Red Star et contre Rouen. Cartier, pourtant, n’exclut pas de faire appel. Deux joueurs, Sakho et Cornet, manqueront également la prochaine journée pour une accumulation d’avertissements.
Paroles, paroles. Kevin Lejeune, milieu de terrain à Metz : « Clairement, on a perdu deux points. On est forcément déçu même si ce n’est pas la fin du championnat. (...) Dans le dernier quart d’heure, on sent que c’est la fin, on a moins de jambes pour attaquer. On restait pourtant sur des matches plus aboutis mais je pense que si l’on rejoue celui-ci dix fois, on le gagnera neuf fois. »
Damien Ott, entraîneur de Colmar : « Je pense que Metz doît être déçu parce qu’ils nous ont mis une telle pression pendant une heure et quart. On a souffert d’une force ! Ce soir, on s’était dit qu’il fallait tout donner mais est-ce que c’est nous qui avons bien poussé ou Metz qui s’est relâché ? »
Ch. J.
joli jeu de mots 
et concernant ce match,il prend tout son sens!!
