Yéni Ngbakoto et les Messins filent vers la Ligue 2 mais, prévient le milieu de terrain du FC Metz, « rien n’est encore acquis. Le plus important c’est de rester concentrer sur nous-mêmes. » Photo Pascal BROCARD
En déplacement sur la pelouse du Paris FC, ce soir, le FC Metz peut faire un nouveau pas de géant vers la Ligue 2, voire officialiser son retour dans l’antichambre de l’élite.
Le billet est réservé. Ne manque plus qu’une petite signature au bas du formulaire de confirmation. Pour enfin laisser derrière eux la tortueuse route National. Pour retrouver des sentiers plus accueillants. Le FC Metz en Ligue 2 dès ce soir ? C’est possible. À condition que les hommes d’Albert Cartier s’imposent face au Paris FC sur la pelouse de Charléty et que, dans le même temps, Fréjus et le CA Bastia ne gagnent pas. Sur le papier, l’équation est simple.
Il ne se trouvait aucun Messin, hier, à la montée du bus, pour s’aventurer sur ce terrain mathématique complexe. Tous ont fait les calculs, évidemment, mais personne ne le dit. Par superstition sans doute. Parce que le scénario idéal ne dépend pas uniquement d’eux aussi. « Ce que je sais, c’est qu’on se rend à Paris pour gagner , certifie Yéni Ngbakoto. Rien n’est encore acquis. Le plus important c’est de rester concentré sur nous-mêmes. »
« En finir le plus vite possible »
Tout juste son entraîneur admet-il, du bout des lèvres, qu’il « jettera un coup d’œil » sur les performances des Varois et des Bastiais. « Mais pas avant que nous ayons rempli notre propre mission , précise-t-il. Quoi qu’il arrive sur les autres pelouses, un résultat positif (comprenez une victoire) contre les Parisiens nous amènera un peu plus vers notre objectif. » Le vent de l’euphorie n’a donc pas encore emporté la sérénité qui flotte à nouveau dans le ciel grenat.
À cinq journées de la fin du voyage, l’impatience grandit pourtant. Yéni Ngbakoto le reconnaît. Timidement lui aussi… « C’est vrai qu’on a hâte d’y être , murmure le milieu de terrain. Car nous avons connu des moments de joie et d’autres un peu plus compliqués. Il faut en finir le plus vite possible. Pour nous, pour les supporters et l’ensemble du club. »
Fidèle à ses principes, Albert Cartier garde, quant à lui, les pieds sur terre et, avant d’évoquer une possible montée dès ce soir, l’entraîneur lorrain préfère prévenir : « On va affronter une équipe difficile à battre. Ce match n’est pas encore gagné ! » D’autant qu’il s’agit d’un rendez-vous en terre extérieure. Un programme qui n’a pas toujours fait exploser l’audimat côté messin. « C’est vrai, mais on est bien mieux en ce moment loin de chez nous », coupe Yéni Ngbakoto.
En effet, Grégory Proment et ses partenaires restent sur une série de trois matches sans défaite dont deux succès à Bourg-Péronnas (1-2) et sur le terrain du Red Star (0-2). Deux victoires que les Lorrains ont élaborées grâce à un onctueux mélange de caractère, de maîtrise, d’audace et de patience. « Cette patience sera une nouvelle fois nécessaire car on s’attend à une grosse pression dès les premiers instants , poursuit Yéni Ngbakoto, buteur, la semaine dernière, face à Rouen. Comme ce fut d’ailleurs souvent le cas cette saison. Mais on a grandi… »
Pour devenir encore un peu plus grand, Metz doit imposer sa loi, justifier son statut, face à une équipe parisienne qui lutte encore pour sauver sa place en troisième division. Et même si Fréjus et Bastia contrarient finalement leurs plans, ce soir, il restera une bonne semaine aux Messins pour organiser un long vendredi de retrouvailles, la semaine prochaine, devant leur public face à… Bastia.
Jean-Sébastien GALLOIS.
L’importance d’être constant
Grégory Proment. Photo P. BROCARD
Sauf surprise de dernière minute, le FC Metz devrait débuter la rencontre, ce soir à Charléty, dans la même configuration que la semaine dernière. D’ailleurs, Albert Cartier a reconduit l’intégralité du groupe vainqueur de Rouen (1-0). Seule exception : Johann Carrasso est remis de sa blessure à l’épaule et fera son retour parmi les seize élus.
Côté absences, outre Ahmed Kashi (cheville) et Moussa Gueye (cuisse), l’entraîneur messin a choisi de se passer, une fois encore, des services de Bouna Sarr. Bien qu’ayant réintégré le groupe hier après-midi, le jeune milieu de terrain, qui s’était entraîné à part mardi et mercredi, paie, cette fois, son refus de jouer en réserve dimanche dernier.
Paris FC : une autre équipe
S’il est donc question de constance concernant l’effectif, il devra en être de même sur le plan du jeu et de l’état d’esprit. Car si le FC Metz reste sur une série de sept matches sans défaite (5 victoires, 2 nuls), les Parisiens, eux, n’ont plus connu l’odeur de la défaite depuis le 1er mars chez le voisin du Red Star, soit huit rencontres d’affilée (4 victoires, 4 nuls). « Ils sont dans une bonne passe , souligne Albert Cartier. Cette équipe n’a plus rien à voir avec celle que nous avions rencontrée à Saint-Symphorien (victoire 3-0 des Messins). Elle a été modifiée dans les grandes largeurs (seuls Veldeman, Abdoulaye Diawara, Mahsas et Goaziou étaient déjà présent à l’aller) et possède désormais une structure de jeu et d’équipe plus élaborée et cohérente. »
Une cohérence qui avait permis à Grégory Proment (totalement remis de son lumbago) et ses partenaires de venir à bout du Red Star – une autre équipe luttant pour son maintien – le 12 avril dernier. « À domicile, le Paris FC se doit de faire le jeu , conclut l’entraîneur lorrain. Il nous faut rester dans l’exigence. » Dans la constance donc…
J.-S. G.
Metz en Ligue 2 si…
Les savants calculs auxquels les uns et les autres ne manquent jamais de procéder, à l’heure de la dernière ligne droite, ont abouti à une conclusion somme toute assez simple : Metz montera donc ce soir, à la seule condition de l’emporter, si Fréjus ne gagne pas à Amiens ET que, dans le même temps, Bastia ne gagne pas face à Vannes , chez lui. Ces deux équipes présentent la particularité d’avoir un match en retard à disputer (Fréjus face à Rouen le 30 avril ; Bastia, à Rouen, le 7 mai) et il faut donc tenir compte pour ces deux équipes d’une potentialité de trois points supplémentaires. Dernière précision : Metz devant recevoir encore Bastia (vendredi prochain), il faut tenir compte du fait qu’en cas d’égalité de points entre ces deux équipes, ce sont les résultats des matches les ayant opposés qui deviennent prépondérants. Et non la différence de buts générale.
