perso je me suis arrête a "Si vous lisez..."Palinodie a écrit :Si vous lisez cette chronique depuis un moment, vous savez que j’ai quelques lubies, par exemple j’ai du mal avec ces acteurs qui jouent les séducteurs auprès de jeunes tendrons alors qu’eux même ont allégrement attaqué la cinquantaine et également que je suis volontiers caustique envers les clichés en tout genre dont le western, genre assez, voire très codifié, n’est pas avare, le médecin alcoolique, le duel final dans la main street avec comme conséquence la mort du méchant, le héros blessé, mais pas trop etc.
Et bien le film d’aujourd’hui réunit toutes ces caractéristiques et pourtant c’est un chef d’œuvre, pas uniquement donc un très bon western, mais un excellent film, un de ceux qui vous marquent au fer rouge, et que même, même les personnes réfractaires au genre sont susceptibles d’apprécier.
Dis donc, tu ne nous as pas habitués à être aussi dithyrambique, quoi t’est ce dont il s’agit ?
De « The man who shot Liberty Valance » (l’homme qui tua Liberty Valance) de John Ford (1962), avec John Wayne, James Stewart, Lee Marvin et Vera Miles.
Alors les quinqua, ce sont évidemment John Wayne (55 ans)et James Stewart (54 ans) qui sont « concurrents » par rapport à Vera Miles (32 ans).
Paradoxalement c’est JS qui est le plus en décalage, puisqu’il est censé joué un jeune avocat qui vient juste de terminer ses études alors que JW joue un rancher qui doit avoir plutôt 35/40 ans.
Sans doute pour s’éviter bien des problèmes, John Ford a choisi de tourner en noir et blanc, du coup, ça atténue nettement plus les marques du temps que la couleur, alors, ça passe plutôt bien, d’autant mieux que la séquence d’ouverture se situe vers 1910, soit 30 ans après, et évidemment quand il y a le flash back qui constitue les ¾ du film, JS apparaît bien plus jeune qu’il n’est réellement.
Autre particularité (et ça n’a pas du souvent arrivé à JW, une des big stars de l’époque, qui plus est dans un western), il ne fait sa première apparition que 15 mn après le début du film, puisque dans les premières séquences de 1910, il est entre 4 planches, dans un cercueil, mort et là c’est quasi une première, car s‘il est arrivé aux characters joués par JW de trépasser, c’était vraiment peu de temps avant l’apparition du panneau « the end », par exemple dans « Alamo » où il jouait Davy Crockett.
Pour ceuss qui s’emmèleraient les pinceaux, reprenons les choses dans l’ordre :
Au début du film, un train arrive « right in time » (1ère réplique du film) en gare de Shinbone, petite ville de l’Ouest située dans un état indéterminé, peut-être le Colorado, selon des spécialistes des fleurs de cactus (explication à venir plus tard), en descendent JS, le sénateur Ransom Stoddard et sa femme, VM, Hollie. Emoi de la presse locale, pas au courant, et très perplexe quand elle apprend que le sénateur est venu à l’enterrement de Tom Doniphon (JW), un inconnu.
Du coup le directeur du journal, le Shinbone Star, exige quasiment des explications du sénateur, qui va raconter ce qu’il s’est passé 30 ans plus tôt, lorsque lui-même jeune avocat est venu dans l’Ouest.
Sa diligence a été attaquée et lui-même sévèrement battu par le bandit local, Liberty Valance, extraordinaire Lee Marvin dont vous n’êtes pas prêt d’oublier la sauvagerie et le petit fouet attaché à son poignet.
C’est JW qui ramène le jeune avocat (qu’il va appeler « Pilgrim » soit pèlerin pendant tout le film) en ville et le confie à Véra Miles, Hollie, la serveuse du restau local tenu par 2 immigrants suédois, Hollie qu’il considère comme sa petite amie, elle-même étant incontestablement sous le charme de ce type qui se considère comme « the toughest man south of the Picketwire », le dit Picketwire étant une adaptation fantaisiste de la Purgatoire River située en Arkansas.
A partir de là, comme on dit à la mi-temps, le drame va se nouer, l’avocat voulant que soit respectée la loi, JW lui répliquant qu’ici, c’est le Colt qui fait office de Code Civil, lui et Liberty Valance, même si dans 2 camps opposés, en étant la preuve vivante.
Je ne vais pas dévoiler plus avant l’intrigue, l’âge moyen des forumistes faisant qu’un grand nombre d’entre eux n’ont jamais vu ce film et je m’en voudrais de leur fournir une raison de ne pas le regarder.
Je peux quand même révèler que c’est un film profond, avec une véritable réflexion sur un monde en transition (là, je viens de perdre la moitié des lecteurs de ce topic..), le moment où l’Ouest va passer d’un monde sauvage, livré à lui-même et analphabète à celui de la civilisation, mais sachez que lorsque j’ai vu ce film quand j’étais teenager, tout cet aspect m’est passé largement au dessus de la tête et probablement tout en percevant la singularité de ce western, j’ai été tenu en haleine par l’intrigue jusqu’au flash back dans le flash back.
Autre raison de ne pas le louper, la distribution, outre les 3 stars masculines citées plus avant, il y a Vera Miles, déjà aperçue dans « The Searchers » (1956) autre western et œuvre majeure de Ford et qui venait d’éclater littéralement dans « Psychose » d’Hitchcock (1960), à chaque fois, elle excelle dans ces rôles de jeune femme à la fois énergique et fragile.
Et comme Ford aime travailler avec les mêmes, on retrouve pas mal d’habitués, ainsi il reprend plusieurs acteurs avec lesquels il venait juste de tourner « Two rode together » (les 2 cavaliers, 1961, dont JS était également la co-star), dans l’ordre, Jeannette Nolan et John Qualen, impeccables dans ce rôle d’immigrants suédois, travailleurs acharnés et très fiers d’accéder à la nationalité américaine, Andy Devine, le gros shériff couard, d’habitude cantonné aux rôles de sergent de l’US Cavalry .
Signalons que Jeanette enchainera avec un rôle récurrent dans une série western ultra-célèbre à l’époque aux States « Le Virginien », série qui a également fait les beaux jours de la télé française des sixties.
Autre acteur très connu de JF, John Carradine, un des acteurs de « The grape of wrath (les raisins de la colère, 1940) et de « The stagecoach » (La Chevauchée fantastique,1939), sans qui les film de kung-fu n’auraient pas été ce qu’ils furent (parmi sa très nombreuse progéniture, produit de 4 mariages, il y a eu David Carradine…), dont faut entendre le discours déclamé par l’honorable major Cassius Starbuckle, le porte-parole des grands propriétaires.
A ceux-ci, viennent se greffer les « 2 myrmidons « de Liberty Valance, Stother Martin, et qui là rode son rôle de dégénéré qui sera inoubliable dans « The wild bunch » et Lee Van Cleef dans un de ses premiers rôles importants, plus 2 acteurs étonnants, Ken Murray, le doc alcoolique, et surtout, surtout Edmund O’Brien, qui joue Dutton Peabody founder, owner, publisher and editor of the Shinbone Star, but also who sweeps out the place, qui apporte une dimension comique bienvenue avec ses discours dont l’alcool démultiplie le caractère emphatique :
Dutton Peabody : Good people of Shinbone; I, I'm your conscience, I'm the small voice that thunders in the night, I'm your watchdog who howls against the wolves, I, I'm your father confessor! I - I'm... what else am I ?
Tom Doniphon: Town drunk?
Encore une particularité, JF a abandonné son cher Monument Valley pour tourner en studio, c’est comme le NB, ce n’est pas forcément une raison budgétaire comme évoqué officiellement, mais sans doute un parti-pris, tout est recentré sur l’action et les sentiments des personnages.
Eh oui, les sentiments et il y a gros à parier, qu’à moins d’être un monstre d’insensibilté et à partir du moment où vous avez acquis la conscience du temps qui passe (et qui ne se rattrape guère…), certaines scènes vous feront venir les larmes aux yeux, ainsi la vision de ce cactus en fleurs (ce type de cactus ne pousseraient qu’en Arizona…) sur un cercueil et le dialogue ainsi que le silence final qui s’en suit dans le train.
Ah je m’aperçois que je n’ai pas encore parlé du duel dans la rue principale, eh bien, encore une fois, JF se démarque totalement, foin de ces gunmans qui s’avancent l’un vers l’autre, en attendant que l’un dégaine, le mec qui meurt ne reste pas étendu sur le sol, mais est ramassé sans tralala superflu par une charrette, bref le film fourmille de scènes originales, inattendues ou totalement « détournées » de leur usage habituel.
C’est d’ailleurs dans un de ses scènes devenues quasi mythiques que j’ai appris un de mes premiers phrasals verbs :
Tom Doniphon/JW: [Valance/LM fait trébucher Ransom/JS qui servait à table] That's *my* steak, Valance.
Liberty Valance/LM: [lsouriant] You heard him, Dude. Pick it up.
Ransom Stoddard/JS: No!
Tom Doniphon: Pilgrim, hold it. I said you, Valance; *you* pick it up.
Non, j’arrête là, je pourrais en rajouter encore et encore…
Le monde du Western
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Re: Le monde du Western
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Moi j'ai tout lu et c'était bien 

- Palinodie
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Re: Le monde du Western
Donc la condition introduite par "si" n'étant pas effective...D0menech a écrit :
perso je me suis arrête a "Si vous lisez..."
En tout cas, bel effort qui eût été quasi-parfait si tu avais évité de quoter l'équivalent de 3/4 pages A4, tu aurais de cette façon encore mieux mis en valeur ta contribution à forte valeur ajoutée.
- messinmarseille
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Re: Le monde du Western
Boulet étant le terme lui convenant le mieux, mais j'aime bien ta formulation PaliPalinodie a écrit :Donc la condition introduite par "si" n'étant pas effective...D0menech a écrit :
perso je me suis arrête a "Si vous lisez..."
En tout cas, bel effort qui eût été quasi-parfait si tu avais évité de quoter l'équivalent de 3/4 pages A4, tu aurais de cette façon encore mieux mis en valeur ta contribution à forte valeur ajoutée.

- Palinodie
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Re: Le monde du Western
Le triomphe de Buffalo Bill (1953) ou Pony Express en VO.
Je l'ai regardé en VO, mais la vf doit valoir le coup, si j'en crois les sous-titres, stage-coach devient patache (un mot qu'on n'emploie plus depuis, allez, 150 ans...) et la phrase suivante " It's not the get-up, Shorty. It;s just that you can't make a racehorse out of a jackass." est traduite par " ce n'est pas la tenue que tu portes, mais la façon dont tu la portes".
Voilà un film qui me renvoie directement à l’univers des « petits bouquins », ces BD à petits formats que tous les gosses lisaient dans les sixties,( essentiellement les garçons, mais il y avait également quelques séries « spéciales filles »), j’en ai déjà parlé ici, mais bon, je vais développer un peu.
Quelques titres d’abord, Buck John, Kit Carson, Hopalong Cassidy, tous situées au bon endroit, à la bonne époque, soit le 19ème siècle dans l’Ouest américain, mais aussi Blek le Roc, qui avait l’avantage pour nous, frenchies, de nous identifier plus facilement, puisque le grand Blek combattait farouchement, en plus des traditionnels indiens, les Tuniques Rouges angliches qui sont les méchants de l’histoire, puisqu’ils sont anti-français, anti-républicains et fourbes.
Par contre, dans Battler Britton, une série dont le héros était un aviateur britton qui luttait contre les nazis (ou schleus ou boches ou frisés etc) pendant la 2de guerre mondiale, on repassait instantanément du côté angliche…
Sinon, y avait aussi des séries d’avatars de Tarzan, dont la plus célèbre est Akim, l’autre roi de la jungle où les ennemis sont plutôt des trafiquants en tout genre ou alors des tribus primitives qui ne connaissent pas l’étendue des pouvoirs de Akim, secondé par sa compagne Rita (hmm, Rita et son 2 pièces….) et par son fils adoptif Jim.
Dans mon souvenir, même le plus rétif des mauvais lecteurs succombait au charme de ces historiettes, d’autant plus facilement que chaque numéro contenait le plus souvent un épisode complet et qu’il n’y avait pas besoin d’attendre la semaine suivante pour lire la suite, ça permettait des échanges continus, file moi ton Blek, je te refile Buck John etc., après on pouvait entamer une partie de foot ou de patins à roulette dans la rue.
Cette intro pour expliquer que « Pony Express » contient les mêmes ingrédients que les « petits bouquins », un héros principal pur et dur, c’est Buffalo Bill, son pote, un autre héros, mais moins prestigieux, Wild Bill Hickock, des indiens qui sont hostiles forcément, mais néanmoins de fiers guerriers, et puis des méchants plus calculateurs, ici des types qui refusent l’Union et veulent que la Californie fasse Sécession dès 1860.
Toute réalité ou vraisemblance historique est écartée d’entrée, ces aventures sont de pures fictions indépendantes de la vie réelle des personnages, par exemple, BB appelé Cody (son vrai nom) a, en 1860, 14 ans quand le Pony Express est créé, idem pour ces comics de mon enfance, j’ai été très surpris quelques années plus tard d’apprendre que Kit Carson n’a sans doute pas été le gentil héros que l’on m’avait décrit à longueur d’épisodes.
Un petit mot sur l’intrigue, Cody qui se ballade tranquillement est attaqué par des Indiens, il s’enfuit, non sans avoir descendu 2/3 impudents, fait du stop/diligence, rencontre un frère et sa sœur, des Californiens, comprend de suite (Cody est très très intelligent…) qu’il a affaire à des comploteurs venus torpiller son projet de Pony Express qu’il est en train de monter avec Wild Bill, puisque si le Pony passe, la Californie ne sera plus isolée.
Pour les ramollis du bulbe qui se demandent ce qu’est le Pony Express, il s’agit de relier St Louis au Pacifique en 10 jours (au lieu de 3 semaines en diligence) en installant des relais tous les 20/30 km avec un cavalier et des montures fraiches, tout ça pour faire passer le courrier.
Cody en plus de son cerveau exceptionnel a un tel sex appeal que la sister mentionnée plus avant tombe instantanément en pamoison devant lui, entrant du coup en concurrence avec la fille d’un associée de Cody, une jeune dinde d’une vingtaine d’année, raide dingue de notre héros.
On reste toujours dans les conventions de mes lectures d’enfance, le grand Blek lui-même avec son physique de Viking est un sérial tombeur, mais attention sans jamais conclure, en général il part seul à la fin de l’épisode, seul avec ses potes s’entend, à l’époque ça ne nous serait pas venu à l’esprit de penser à mal, et la loi de 1949 sur la protection de la jeunesse veillait.
Là dans ce western, on joue avec les limites de la loi sur la jeunesse, les 2 rivales se battent avec de la boue et ensuite vont se laver dans des baignoires séparées par un paravent, ce qui permet d’admirer les 2 actrices dans une espèce de parodie de pub sur les bains moussants, on peut quasiment parler d’érotisme, voire un peu plus quand les 2 filles commencent à se toucher les cheveux pour comparer leur coiffure...
Il n’a pas fallu attendre cette séquence qui devait être bien aguichante dans les early fifties pour se rendre compte de la beauté de Rhonda Fleming (la californienne), une rousse aux yeux vert/bleus, encore une actrice qui a fait une carrière honorable (et 6 mariages…) sans jamais atteindre le statut de super star auquel elle aurait pu prétendre.
A signaler que son pseudo a été calqué sur le modèle de ceux qui faisait fureur dans les forties, un nom courant associé à un prénom court qui finit en a, comme Lana Turner, Ava Gardner ou Rita Hayworth, alors qu’en réalité elle se prénommait Marylin…
Dans le rôle de la gamine, Jan Sterling qui a la trentaine, soit le même âge que Rhonda et de l’acteur masculin vedette, Charlton Heston. Ce n’est pas trop gênant, sauf dans les gros plans…
Charlton, qui n’a pas encore été Ben Hur, le rôle qui le fera passer à la postérité, est assez crédible dans le rôle titre. En fouillant un peu, on apprend que le Charlton était bien différent de celui qu’il est devenu sur la fin de sa vie, à l’époque, figurez vous qu’il était un acteur qui était plutôt à gauche, alors qu’il a fini comme quasi-égérie et symbole des vendeurs d’armes aux States.
En résumé, un bon moment, sans doute quand on a été « conditionné » comme je l’ai été par mes lectures d’enfance, sinon on peut aussi trouver que ça manque parfois de rythmes, qu’il y a certaines invraisemblances, mais en fait tout ce qu’on trouvait aussi dans les « petits bouquins ».
Sauf l’avant dernière séquence, quand une des 2 filles meurent en se sacrifiant pour sauver Cody, je suis persuadé que dans les comics précédemment cités, c’eût été la californienne, donc une ex-méchante, qui eût succombé et non le jeune tendron comme dans le film.
Mais à la fin, Cody repart comme un fou cette fois-ci vers l’Est, laissant un cadavre et une éplorée derrière lui, pour porter le courrier dans l’autre sens, le Pony Express ne s’arrête jamais, sauf quelques années plus tard quand le télégraphe le supplantera, mais ceci est une autre histoire !
Je l'ai regardé en VO, mais la vf doit valoir le coup, si j'en crois les sous-titres, stage-coach devient patache (un mot qu'on n'emploie plus depuis, allez, 150 ans...) et la phrase suivante " It's not the get-up, Shorty. It;s just that you can't make a racehorse out of a jackass." est traduite par " ce n'est pas la tenue que tu portes, mais la façon dont tu la portes".
Voilà un film qui me renvoie directement à l’univers des « petits bouquins », ces BD à petits formats que tous les gosses lisaient dans les sixties,( essentiellement les garçons, mais il y avait également quelques séries « spéciales filles »), j’en ai déjà parlé ici, mais bon, je vais développer un peu.
Quelques titres d’abord, Buck John, Kit Carson, Hopalong Cassidy, tous situées au bon endroit, à la bonne époque, soit le 19ème siècle dans l’Ouest américain, mais aussi Blek le Roc, qui avait l’avantage pour nous, frenchies, de nous identifier plus facilement, puisque le grand Blek combattait farouchement, en plus des traditionnels indiens, les Tuniques Rouges angliches qui sont les méchants de l’histoire, puisqu’ils sont anti-français, anti-républicains et fourbes.
Par contre, dans Battler Britton, une série dont le héros était un aviateur britton qui luttait contre les nazis (ou schleus ou boches ou frisés etc) pendant la 2de guerre mondiale, on repassait instantanément du côté angliche…
Sinon, y avait aussi des séries d’avatars de Tarzan, dont la plus célèbre est Akim, l’autre roi de la jungle où les ennemis sont plutôt des trafiquants en tout genre ou alors des tribus primitives qui ne connaissent pas l’étendue des pouvoirs de Akim, secondé par sa compagne Rita (hmm, Rita et son 2 pièces….) et par son fils adoptif Jim.
Dans mon souvenir, même le plus rétif des mauvais lecteurs succombait au charme de ces historiettes, d’autant plus facilement que chaque numéro contenait le plus souvent un épisode complet et qu’il n’y avait pas besoin d’attendre la semaine suivante pour lire la suite, ça permettait des échanges continus, file moi ton Blek, je te refile Buck John etc., après on pouvait entamer une partie de foot ou de patins à roulette dans la rue.
Cette intro pour expliquer que « Pony Express » contient les mêmes ingrédients que les « petits bouquins », un héros principal pur et dur, c’est Buffalo Bill, son pote, un autre héros, mais moins prestigieux, Wild Bill Hickock, des indiens qui sont hostiles forcément, mais néanmoins de fiers guerriers, et puis des méchants plus calculateurs, ici des types qui refusent l’Union et veulent que la Californie fasse Sécession dès 1860.
Toute réalité ou vraisemblance historique est écartée d’entrée, ces aventures sont de pures fictions indépendantes de la vie réelle des personnages, par exemple, BB appelé Cody (son vrai nom) a, en 1860, 14 ans quand le Pony Express est créé, idem pour ces comics de mon enfance, j’ai été très surpris quelques années plus tard d’apprendre que Kit Carson n’a sans doute pas été le gentil héros que l’on m’avait décrit à longueur d’épisodes.
Un petit mot sur l’intrigue, Cody qui se ballade tranquillement est attaqué par des Indiens, il s’enfuit, non sans avoir descendu 2/3 impudents, fait du stop/diligence, rencontre un frère et sa sœur, des Californiens, comprend de suite (Cody est très très intelligent…) qu’il a affaire à des comploteurs venus torpiller son projet de Pony Express qu’il est en train de monter avec Wild Bill, puisque si le Pony passe, la Californie ne sera plus isolée.
Pour les ramollis du bulbe qui se demandent ce qu’est le Pony Express, il s’agit de relier St Louis au Pacifique en 10 jours (au lieu de 3 semaines en diligence) en installant des relais tous les 20/30 km avec un cavalier et des montures fraiches, tout ça pour faire passer le courrier.
Cody en plus de son cerveau exceptionnel a un tel sex appeal que la sister mentionnée plus avant tombe instantanément en pamoison devant lui, entrant du coup en concurrence avec la fille d’un associée de Cody, une jeune dinde d’une vingtaine d’année, raide dingue de notre héros.
On reste toujours dans les conventions de mes lectures d’enfance, le grand Blek lui-même avec son physique de Viking est un sérial tombeur, mais attention sans jamais conclure, en général il part seul à la fin de l’épisode, seul avec ses potes s’entend, à l’époque ça ne nous serait pas venu à l’esprit de penser à mal, et la loi de 1949 sur la protection de la jeunesse veillait.
Là dans ce western, on joue avec les limites de la loi sur la jeunesse, les 2 rivales se battent avec de la boue et ensuite vont se laver dans des baignoires séparées par un paravent, ce qui permet d’admirer les 2 actrices dans une espèce de parodie de pub sur les bains moussants, on peut quasiment parler d’érotisme, voire un peu plus quand les 2 filles commencent à se toucher les cheveux pour comparer leur coiffure...
Il n’a pas fallu attendre cette séquence qui devait être bien aguichante dans les early fifties pour se rendre compte de la beauté de Rhonda Fleming (la californienne), une rousse aux yeux vert/bleus, encore une actrice qui a fait une carrière honorable (et 6 mariages…) sans jamais atteindre le statut de super star auquel elle aurait pu prétendre.
A signaler que son pseudo a été calqué sur le modèle de ceux qui faisait fureur dans les forties, un nom courant associé à un prénom court qui finit en a, comme Lana Turner, Ava Gardner ou Rita Hayworth, alors qu’en réalité elle se prénommait Marylin…
Dans le rôle de la gamine, Jan Sterling qui a la trentaine, soit le même âge que Rhonda et de l’acteur masculin vedette, Charlton Heston. Ce n’est pas trop gênant, sauf dans les gros plans…
Charlton, qui n’a pas encore été Ben Hur, le rôle qui le fera passer à la postérité, est assez crédible dans le rôle titre. En fouillant un peu, on apprend que le Charlton était bien différent de celui qu’il est devenu sur la fin de sa vie, à l’époque, figurez vous qu’il était un acteur qui était plutôt à gauche, alors qu’il a fini comme quasi-égérie et symbole des vendeurs d’armes aux States.
En résumé, un bon moment, sans doute quand on a été « conditionné » comme je l’ai été par mes lectures d’enfance, sinon on peut aussi trouver que ça manque parfois de rythmes, qu’il y a certaines invraisemblances, mais en fait tout ce qu’on trouvait aussi dans les « petits bouquins ».
Sauf l’avant dernière séquence, quand une des 2 filles meurent en se sacrifiant pour sauver Cody, je suis persuadé que dans les comics précédemment cités, c’eût été la californienne, donc une ex-méchante, qui eût succombé et non le jeune tendron comme dans le film.
Mais à la fin, Cody repart comme un fou cette fois-ci vers l’Est, laissant un cadavre et une éplorée derrière lui, pour porter le courrier dans l’autre sens, le Pony Express ne s’arrête jamais, sauf quelques années plus tard quand le télégraphe le supplantera, mais ceci est une autre histoire !
- drac
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Re: Le monde du Western
Buffalo Bill était à Metz en tournée en 1906, mon grand-père m'en avait parlé.
- DCD
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Re: Le monde du Western
Il aurait pu t'y emmenerdrac a écrit :Buffalo Bill était à Metz en tournée en 1906, mon grand-père m'en avait parlé.

- drac
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Re: Le monde du Western
presque !DCD a écrit :Il aurait pu t'y emmenerdrac a écrit :Buffalo Bill était à Metz en tournée en 1906, mon grand-père m'en avait parlé.

- Palinodie
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Re: Le monde du Western
...Et notamment la plus fameuse line du film : This is the West, sir. When the legend becomes fact, print the legend, celle que tout le monde (ou presque...) connait, sans pour autant avoir vu le film.Palinodie a écrit :Non, j’arrête là, je pourrais en rajouter encore et encore…
Je ne voudrais pas que vous vous fassiez enfumer par quelqu'un qui justement ne connaitrait que cette ligne sans avoir vu le film...
- Palinodie
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Re: Le monde du Western
Je pensais en avoir terminé avec cette rubrique, mais là, hier soir, sur Paris Première, il y avait du lourd : 2 westerns allemands de 1964 et 1965, "les chercheurs d'or de l'Arkansas" (1964) et "les aigles noirs de Santa-Fé" (1965).
Un lecteur assidu de ce topic pourrait alors m'objecter qu'un western/nanar shleuh a déjà été chroniqué en page 2 (viewtopic.php?p=198321#p198321), oui, mais il s'agissait d'un western/nanar est-allemand, alors que là nous avons affaire à 2 productions de la RFA, enfin plus exactement dans les 2 cas, il s'agit de coproductions européennes, (ce qui explique la présence d'acteurs "étrangers", des français entre autres) mais dans lesquelles les allemands restent majoritaires.
Pour expliquer l’existence de ces westerns choucroute, il faut remonter 2 ans en arrière, en 1962, et la sortie du premier film, « le trésor du lac d’argent » ce qui deviendra quasiment une série, 11 films avec comme héros Old Shatterhand (joué par des pointures internationales, Lex Barker –un ancien Tarzan- ou Stewart Granger) et surtout Winnetou.
Ce fut un énorme carton en Germanie, l’acteur français qui jouait Winnetou est devenu une immense star, encore aujourd’hui et un sondage récent l’a montré, plus de 80% des allemands connaissent Pierre Brice (ses 80 ans ont été incroyablement fêtés) , alors que dans sa patrie, ce nom est strictement inconnu…
Bref, d’autres ont voulu profiter de l’opportunité et ont donc sorti plusieurs westerns, dont les 2 susnommés, pour tenter également de rafler la mise, en utilisant par ailleurs quasiment les mêmes ingrédients, mais en les cuisinant légèrement différemment…
Ainsi, il y a toujours 2 héros, mais dont les rôles changent à chaque film, un acteur « étranger », ici Brad Harris, un amerloque, ancien running back (donc une belle plante qui peut fréquemment exhiber son torse nu) qui avait joué dans plusieurs péplums et un local, Horst Frank qui va s’amuser dans » les aigles noirs de Santa-Fé" à imiter en permanence le jeu de Steve Mc Queen.
Plus étonnant, sans doute par souci d’économie, on retrouve d’un film à l’autre, les mêmes seconds rôles, mais John Ford ne procédait pas autrement avec le John Wayne pack, et puis Brad Harris va y trouver son compte, puisqu’à force de rouler des pelles(c’est super chaste, en général, le chapeau du héros s’interpose devant la caméra, aucun décolleté audacieux, on n’est pas dans le spaghetti…) à la même actrice, la blonde de service, une tchèque Olga Schoberová (un physique à la Mylène Demongeot), il va finir par l’épouser en 1967…
Au niveau intrigue, on est dans la norme du cinéma allemand d’après guerre, ça reste très infantile, manichéen, voire naïf (remember Sissi, l’autre méga hit du cinéma allemand avec Winnetou), il y a un méchant très méchant qui sera puni à la fin, on ne peut pas se tromper pour l’héroïne, elle est blonde, par contre les brunes, faut s’en méfier, les indiens sont identiques d’un film à l’autre, qu’on les appelle Mescaleros ou Comanches, les guerriers sont affublés d’une perruque noire moche avec une plume plantée dessus, le chef est habillé comme Winnetou, cad avec la panoplie qu’on vous offrait pour Noël à cette époque, il parle noblement le plus souvent avec les bras croisés sur la poitrine et il est indéfectiblement pote avec le héros, ce qui fait que si même la situation a dépassé le point de non-retour avec des massacres de part et d’autre, lors de la bataille finale, les rouges viennent à l’aide du héros pour châtier le méchant, évidement, il n’ya aucune réalité historique, ni même géographique de respectées, par exemple les Mescaleros vivaient bien loin de l’Arkansas….
Par ailleurs, ces films ont été tournés dans l’ex-Yougoslavie, en général en Croatie, c’est pas vilain et puis ça a a permis d’avoir des paquets de figurants sans doute pas trop chers et dont certains montent très bien à cheval, mais bon, dès que tu as dépassé 10 ans (l’âge où j’ai vu le premier Winnetou dans le cinoche de mon bled), ça n’a strictement aucun intérêt, ces films ont pourtant plu aux allemands (sans faire le carton de Winnetou), fallait quand même que ces gens soient encore traumatisés par la tragédie de 1945 pour apprécier ces intrigues qui évitent d’aborder quelque problème que ce soit !
Non, si vous voulez regarder un western puissant, essayez de choper « Fureur apache » de Robert Aldrich, en voilà un film qui pose des questions sans d’ailleurs donner de solutions toutes faites, mais m*rde, c’est l’heure de fermer, j’essayerai d’en parler une autre fois !
Un lecteur assidu de ce topic pourrait alors m'objecter qu'un western/nanar shleuh a déjà été chroniqué en page 2 (viewtopic.php?p=198321#p198321), oui, mais il s'agissait d'un western/nanar est-allemand, alors que là nous avons affaire à 2 productions de la RFA, enfin plus exactement dans les 2 cas, il s'agit de coproductions européennes, (ce qui explique la présence d'acteurs "étrangers", des français entre autres) mais dans lesquelles les allemands restent majoritaires.
Pour expliquer l’existence de ces westerns choucroute, il faut remonter 2 ans en arrière, en 1962, et la sortie du premier film, « le trésor du lac d’argent » ce qui deviendra quasiment une série, 11 films avec comme héros Old Shatterhand (joué par des pointures internationales, Lex Barker –un ancien Tarzan- ou Stewart Granger) et surtout Winnetou.
Ce fut un énorme carton en Germanie, l’acteur français qui jouait Winnetou est devenu une immense star, encore aujourd’hui et un sondage récent l’a montré, plus de 80% des allemands connaissent Pierre Brice (ses 80 ans ont été incroyablement fêtés) , alors que dans sa patrie, ce nom est strictement inconnu…
Bref, d’autres ont voulu profiter de l’opportunité et ont donc sorti plusieurs westerns, dont les 2 susnommés, pour tenter également de rafler la mise, en utilisant par ailleurs quasiment les mêmes ingrédients, mais en les cuisinant légèrement différemment…
Ainsi, il y a toujours 2 héros, mais dont les rôles changent à chaque film, un acteur « étranger », ici Brad Harris, un amerloque, ancien running back (donc une belle plante qui peut fréquemment exhiber son torse nu) qui avait joué dans plusieurs péplums et un local, Horst Frank qui va s’amuser dans » les aigles noirs de Santa-Fé" à imiter en permanence le jeu de Steve Mc Queen.
Plus étonnant, sans doute par souci d’économie, on retrouve d’un film à l’autre, les mêmes seconds rôles, mais John Ford ne procédait pas autrement avec le John Wayne pack, et puis Brad Harris va y trouver son compte, puisqu’à force de rouler des pelles(c’est super chaste, en général, le chapeau du héros s’interpose devant la caméra, aucun décolleté audacieux, on n’est pas dans le spaghetti…) à la même actrice, la blonde de service, une tchèque Olga Schoberová (un physique à la Mylène Demongeot), il va finir par l’épouser en 1967…
Au niveau intrigue, on est dans la norme du cinéma allemand d’après guerre, ça reste très infantile, manichéen, voire naïf (remember Sissi, l’autre méga hit du cinéma allemand avec Winnetou), il y a un méchant très méchant qui sera puni à la fin, on ne peut pas se tromper pour l’héroïne, elle est blonde, par contre les brunes, faut s’en méfier, les indiens sont identiques d’un film à l’autre, qu’on les appelle Mescaleros ou Comanches, les guerriers sont affublés d’une perruque noire moche avec une plume plantée dessus, le chef est habillé comme Winnetou, cad avec la panoplie qu’on vous offrait pour Noël à cette époque, il parle noblement le plus souvent avec les bras croisés sur la poitrine et il est indéfectiblement pote avec le héros, ce qui fait que si même la situation a dépassé le point de non-retour avec des massacres de part et d’autre, lors de la bataille finale, les rouges viennent à l’aide du héros pour châtier le méchant, évidement, il n’ya aucune réalité historique, ni même géographique de respectées, par exemple les Mescaleros vivaient bien loin de l’Arkansas….
Par ailleurs, ces films ont été tournés dans l’ex-Yougoslavie, en général en Croatie, c’est pas vilain et puis ça a a permis d’avoir des paquets de figurants sans doute pas trop chers et dont certains montent très bien à cheval, mais bon, dès que tu as dépassé 10 ans (l’âge où j’ai vu le premier Winnetou dans le cinoche de mon bled), ça n’a strictement aucun intérêt, ces films ont pourtant plu aux allemands (sans faire le carton de Winnetou), fallait quand même que ces gens soient encore traumatisés par la tragédie de 1945 pour apprécier ces intrigues qui évitent d’aborder quelque problème que ce soit !
Non, si vous voulez regarder un western puissant, essayez de choper « Fureur apache » de Robert Aldrich, en voilà un film qui pose des questions sans d’ailleurs donner de solutions toutes faites, mais m*rde, c’est l’heure de fermer, j’essayerai d’en parler une autre fois !
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