
Diafra Sakho a déjà dégainé trois fois cette saison. Ça s’appelle un départ canon. Photo Pascal BROCARD
Toujours invaincu à domicile, Metz a battu Arles-Avignon pour la première fois de son histoire, hier (1-0). Un succès plus utile que convaincant en l’occurrence.
Les esthètes ont dû souffrir, hier, à Saint-Symphorien. Le FC Metz et Arles-Avignon n’ont pas proposé un spectacle d’une qualité monstre mais les Mosellans ont remporté cette rencontre (1-0) et c’est peut-être un signe de croissance dans un championnat qui, justement, réclame davantage d’engagement et d’efficacité que de finesse et de beauté. La note artistique sera donc pauvre mais le contrat est rempli. Les hommes d’Albert Cartier ont su mettre à profit leur retour à domicile pour renouer avec la victoire, après deux défaites consécutives en Coupe et en Ligue 2. Dans le fond, ce succès est bien plus essentiel que la forme d’un match disputé sous une chaleur écrasante.
Metz a d’ailleurs eu la bonne idée de s’économiser les suées de sa première sortie domestique. Point de but à la 93e minute cette fois mais un bon vieux corner de Lejeune, converti par la tête de Sakho, heureux de trouver la main peu ferme de Ludovic Butelle sur la trajectoire du ballon (1-0, 30e ). Cette ouverture du score n’a pourtant pas ôté tout suspense. Car les Lorrains ont aussi joué à se faire peur et d’abord au gré d’une entame inquiétante et de transmissions hasardeuses. Très vite, les Mosellans se sont mis en danger avec deux pertes de balle de Bussmann et Kashi. Dans les deux cas, Caceres a tenté d’en profiter et, dans les deux cas, l’attaquant provençal a échoué puisqu’il a buté sur M’Fa (2e ) avant de se heurter au drapeau de l’arbitre assistant qui a refusé son but pour une position de hors-jeu (12e ).
Metz apparut également très soucieux de préserver son acquis après la mi-temps. Trop soucieux sans doute. A force d’abandonner la possession, les Grenats ont fini par concéder quelques situations dangereuses à leur adversaire mais Arles n’avait pas la puissance offensive, hier, pour inverser le cours des événements. C’est l’autre bon point de cette soirée. La défense, prise à défaut à cinq reprises sur les deux derniers matches, n’a pas encaissé de but cette fois. L’excellent Choplin n’y est pas étranger. Cet Avignon bâillonné, c’est aussi de son fait. Le défenseur, à l’aise au côté de Marchal, a souvent glissé le pied au moment idoine sur les rares offensives adverses. D’où la soirée tranquille vécue par Anthony M’Fa, pour son retour aux affaires en championnat.
Maigre moisson
Cela dit, la moisson messine n’a pas été délirante non plus en attaque. Une frappe de Lejeune détournée par Butelle (12e ), une tête de Marchal sur corner (28e ), des centres de Bourgeois (50e ) et de Sakho (72e ) sans suite et une action trop solitaire de Ngbakoto (82e ) ont alimenté timidement le catalogue des occasions lorraines mais les Grenats n’ont pas témoigné d’une puissance de feu si dissuasive. Pour sa première titularisation sous le maillot au Graoully, Fauvergue n’a d’ailleurs reçu aucun ballon correct à négocier. Preuve que les chantiers restent multiples en ce début de saison.
Dans ces circonstances, cette victoire doit être goûtée à sa juste valeur. Elle soulage les Messins d’un poids puisqu’ils renouent avec le succès et demeurent invaincus à domicile. Elle annonce enfin une prochaine levée encourageante à Saint-Symphorien. Ce sera alors au tour de Niort de venir prendre la température des progrès mosellans. Car ces garçons ont surtout besoin d’automatismes et de vécu collectif aujourd’hui. Une victoire est toujours un excellent carburant à ce stade de la saison. Surtout contre un adversaire que Metz n’avait jamais battu jusqu’alors.

Pour sa première titularisation, Julien Fauvergue (à gauche) n’a pas eu beaucoup de bons ballons à se mettre sous la dent. Photo Pascal BROCARD
Christian JOUGLEUX.
Solidité et efficacité au rendez-vous
Solides défensivement, les Messins ont remporté leur deuxième succès de la saison grâce à un Sakho omniprésent.

S’il ne s’est procuré qu’une réelle occasion, Bourgeois a livré un match très utile. Photo Pascal BROCARD
M’FA. Après une première relance hasardeuse du pied (14e ), le gardien messin a ensuite montré plus de sérénité dans ses interventions. En même temps, le gardien, titularisé en l’absence de Carrasso, a été épargné par des Provençaux très timides.
MÉTANIRE. Très peu sollicité dans son couloir, Arles-Avignon ayant plutôt tendance à se focaliser sur la gauche, le latéral droit a rendu une copie propre dans son rôle défensif et s’est fendu, comme à son habitude, de quelques incursions dans le camp adverse mais sans trouver d’issue positive.
CHOPLIN. Très présent, très sûr dans ses relances et dans son placement, il n’a jamais pris de risque dans son jeu. Son intervention in extremis au-devant de Caceres (52e ) souligne sa grande sérénité. Une vraie complicité, aussi, avec son compère Marchal dans cette charnière centrale importée de Bastia.
MARCHAL. Son sens du placement et ses relances ont sécurisé l’équipe, malgré une intervention virile sur Caceres qui faillit coûter un pénalty. Souvent en avance, le capitaine messin s’est aussi illustré en patron de la défense. Son coup de tête (25e ) sur corner, seule véritable illustration offensive, n’est pas passé loin de la cage de Butelle.
BUSSMANN. Une perte de balle pour commencer et du Bussmann pur jus ensuite : des interventions propres, un engagement de tous les instants. Le latéral avait toujours une longueur d’avance sur son côté gauche qu’il a parfaitement bloqué. Son centre tir (79e ) pour Sakho, trop court, aurait mérité meilleur sort.
ROCCHI. Etait-il nerveux pour sa première à Saint-Symphorien ? L’ancien joueur d’Arles-Avignon a été averti très tôt pour une intervention très virile (17e ). Il a toutefois terminé la rencontre sans problème.
KASHI. Dans un rôle plus obscur, l’autre milieu défensif messin s’est montré efficace dans le pressing et dans la récupération. Sa perte de balle aurait pu coûter l’ouverture du score provençale si Caceres n’avait pas été signalé hors-jeu (11e ). Ensuite ? Il a gratté quantité de ballons.
LEJEUNE. Profitant d’un bon travail de Fauvergue sur le côté droit, il est l’auteur de la première frappe cadrée mosellane, bien stoppée par Butelle (12e ). Très entreprenant en première période, l’ancien Auxerrois s’est progressivement éteint par la suite. Il a naturellement cédé sa place à N’Doye (80e ).
BOURGEOIS. Sur un poste excentré qui n’est pas sa spécialité, il a livré un match utile. Il n’a eu qu’une réelle occasion de se signaler avec un centre pour Sakho qui enlevait trop sa reprise (60e ) mais Bourgeois n’a jamais ménagé ses efforts défensifs.
FAUVERGUE. Privé de ballons, il a souvent joué en remise derrière son attaquant. Malgré son manque de rythme, il s’est dépensé mais cela n’a pas payé. Remplacé par Ngbakoto (63e ) qui a apporté beaucoup de vitesse, de fraîcheur et d’envie.

Yéni Ngbakoto, rentré aux deux tiers du match, a apporté de la fraîcheur au collectif grenat. Photo Pascal BROCARD
Nicolas KIHL.
Cartier : « Un match généreux »
Albert Cartier, entraîneur du FC Metz : « C’était un match généreux, avec un très bon état d’esprit général. On n’a pas offert de spectacle mais on a avancé avec nos valeurs et nos qualités. C’est le début de quelque chose de plus constructif. »
Noël Tosi, entraîneur-adjoint d’Arles-Avignon : « On a quelques regrets. Encore une fois, on fait une bonne entame mais on n’a pas de concrétisation. A mon avis, il y a eu un penalty non sifflé (contre Marchal) et on a marqué un but absolument valable mais ce sont des choses qui arrivent… »