L2 : le match des supporters contre la télé
Publiée le 26/08/2013
Un courrier du président de la LFP enflamme les supporters et le collectif SOS Ligue 2. En substance, Frédéric Thiriez
menace les clubs de sanctions si des banderoles continuent de viser BeIN Sport.
Depuis la saison 2004/2005, le collectif SOS Ligue 2 mène sa croisade pour « que tous les matches se déroulent
le samedi soir afin , écrit-il , de permettre aux passionnés de retrouver massivement le chemin des stades. »
Ce mouvement a déjà obtenu une reprogrammation des rencontres de Ligue 2 à 20h, le vendredi soir,
et non plus à 18h45, comme en 2012, mais il ne désarmera pas tant qu’il n’obtiendra pas son sacro-saint samedi soir.
Ses adversaires ? La chaîne BeIN Sport, qui détient les droits TV du championnat, et Frédéric Thiriez, le président
de la Ligue de football professionnel.
« Fermeté » requise…
Réputé grand communicant et très prolifique en la matière, le patron de la LFP a justement enflammé le débat,
en début de mois, en envoyant un courrier surréaliste aux présidents des clubs professionnels français. Dans ce document,
daté du 6 août, Frédéric Thiriez réclame la disparition, en tribunes, des banderoles visant BeIn Sport.
« Un nouvel épisode de contestation serait particulièrement préjudiciable à nos relations commerciales », dit-il,
avant de se faire menaçant : « Face à de tels agissements de la part de vos supporters , je vous demande de faire
preuve de la plus grande fermeté afin que ces banderoles ne soient plus exposées dans les stades. […] Faute de quoi,
la Commission de discipline appréciera les suites qu’il conviendra de réserver aux infractions constatées. »
Le diffuseur étant aussi le payeur, Thiriez a finalement choisi le camp de la raison économique. Qu’il défend avec
un zèle de censeur et un tacle appuyé à la liberté d’expression. En réponse, il essuie évidemment une cascade de
coulées acides sur les réseaux sociaux. « Drôle de démocratie à la Ligue de football : critiquer Frédéric Thiriez,
son président, est une nouvelle forme de hooliganisme », ironise par exemple une utilisatrice de Twitter.
Au passage, autant prévenir le FC Metz : il s’expose à des représailles disciplinaires. Vendredi soir, une banderole
a été déployée en tribune pour la réception de Niort. Elle disait ceci : « La moustache, c’est comme BeIN,
ça fait tache ». En général, les messages sont moins pileux. A Nancy, par exemple, les supporters avaient produit
deux classiques en ce début de saison : « Boycott BeIN » d’une part et « Pas de compromis, l e foot , c’est le samedi ».
Ou les deux slogans officiels de SOS Ligue 2.
La majorité des associations de supporters a apporté son soutien au collectif. Les fidèles de Metz et Nancy en font
naturellement partie. Ils risquent de fournir du travail aux services de sécurité de leur club ainsi qu’à la commission
de discipline, mais ils connaissent aussi les statistiques. Lors de la saison 2012/2013, le taux de remplissage des stades,
en L2, a connu son plus bas niveau depuis dix ans (35,7 %).
Christian JOUGLEUX.
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