
Yéni Ngbakoto et les Messins ont été accrochés par une solide équipe nîmoise. Photo Pascal BROCARD
Méconnaissables après la pause, les Messins ont dilapidé le capital acquis au cours d’une première mi-temps très prometteuse, hier, face à Nîmes (2-2). Heureusement, Fauvergue a sauvé les meubles.
La mauvaise herbe redoutée par Albert Cartier après le probant succès obtenu à Caen (0-2) n’a pas totalement envahi le jardin de Saint-Symphorien, hier face à Nîmes.
Quelques racines du mal ont pourtant insidieusement surgi après la pause. Séduisants, bien organisés, vifs et percutants durant les quarante-cinq premières minutes, les Messins ont inexplicablement disparu de la circulation une bonne partie de la seconde période. Permettant à des Nîmois totalement asphyxiés de reprendre leur souffle et d’entrevoir la douce saveur de la victoire.
Une valse à deux temps qui a donc bien failli se terminer par une danse. Mais dans un dernier sursaut d’orgueil, les hommes d’Albert Cartier ont finalement arraché un point et ainsi préservé leur invincibilité à domicile. Un moindre mal au regard de leur prestation après la pause. Une grosse contrariété si l’on ne veut retenir que le visage affiché par Romain Rocchi et ses partenaires en début de match.
Metz a dominé de la tête et des épaules cette première mi-temps et logiquement ouvert le score sur un petit bijou de combinaison après un coup franc obtenu par Yéni Ngbakoto. C’est lui qui était à la conclusion d’un rapide échange entre Bouna Sarr et Kévin Lejeune (1-0, 12e ). Preuve que les Lorrains étaient en totale confiance, cette reprise de volée signée de ce dernier qui flirtait avec la barre de Merville douze minutes plus tard (24e ).
Un scénario remarquablement ficelé, exception faite de ce manque d’inspiration de la défense messine dont ne profitait pas Gragnic, pourtant seul devant Carrasso (32e ). Un léger remous au milieu d’un fleuve tranquille. Reste que Metz, malgré une tête de Jérémy Choplin sur un corner de Kévin Lejeune (38e ), ne parvenait pas à inquiéter véritablement le gardien nîmois et donc à se mettre à l’abri.
Réaction trop tardive
Cyrille Merville était tout de même loin de se douter qu’il allait passer une grande partie de la seconde période à observer sereinement ses partenaires reprendre le fil de la rencontre.
Ou pour, être plus juste, à voir les Messins offrir, en ce vendredi 13, une deuxième chance au grattage. Méconnaissables, les Mosellans n’alignaient plus deux passes de suite, cédaient à une certaine fébrilité derrière et laissaient le contrôle du jeu à des Nîmois qui n’en demandaient certainement pas tant. Cissokho inquiétait ainsi par deux fois Johann Carrasso (52e , 54e ) qui devait intervenir à la limite de la régularité dans les pieds de Gragnic (56e ).
Malgré ces avertissements, Metz ne redressait pas la barre et Boche, étrangement seul au second poteau, avait tout le loisir de fusiller, de la tête, un Johann Carrasso abandonné par sa défense. Le tout au terme d’un énième corner concédé par la formation lorraine (1-1, 58e ). Si bien huilée en première période, la machine collective messine était alors totalement grippée. Certes Gaëtan Bussmann, d’un violent coup de tête (74e ) puis Romain Rocchi, capitaine exemplaire auteur d’une superbe frappe qui terminait sa course sur la barre (78e ), sonnaient un semblant de révolte.
Mais grâce aux amuse-gueules servis par leur adversaire, les Gardois restaient gourmands et Nouri, le bien nommé, permettait à ses partenaires de passer à table. L’attaquant nîmois échappait à la vigilance de Jérémy Choplin pour doubler la mise (1-2, 79e ).
Curieusement, c’était le moment choisi par les troupes du président Serin pour sortir (enfin) de leur torpeur. Thibaut Bourgeois (80e ), Nicolas Fauvergue (85e ) puis Yéni Ngbakoto (85e ) poussaient la défense de Nîmes dans ses derniers retranchements. Finalement, cette réaction d’orgueil était récompensée par Fauvergue dont l’entrée en jeu avait redonné un peu plus de consistance à l’attaque messine. L’ex-Rémois égalisait d’une jolie reprise (90e ). Il aurait même pu offrir la victoire aux siens sans un arrêt réflexe de Merville (90e +3), également à l’œuvre sur une ultime tentative signée Gaëtan Bussmann (90e +4). Une réaction trop tardive. D’autant que les Messins, à deux visages, auraient dû plier ce match depuis bien longtemps.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Rocchi, la plaque tournante
Le capitaine a offert une partie de choix au milieu, malgré un résultat insatisfaisant au final.
CARRASSO. Finalement préféré à M’Fa, le gardien n°1 n’a eu aucun travail monstre jusqu’à la baisse d’activité de Metz. Tout a changé ensuite avec une sortie dans les pieds de Gragnic qui aurait pu (dû ?) coûter un penalty (56e ), cette tête de Boche sur laquelle il ne pouvait rien faire (58e ) et le coup de grâce de Nouri où il est lâché par la défense. Bref, un retour compliqué.
MÉTANIRE. L’arrière droit de Metz avait mangé du lion et il l’a fait savoir aux Crocos, avec une défense sûre, des montées agressives et même une longue touche qui aurait pu se muer en passe décisive pour Sakho (37e ). Une valeur sûre.
INEZ. En l’absence de Marchal, touché aux adducteurs, il a retrouvé le groupe et le terrain pour signer une partition sobre, vigilante et sans fioritures dans les relances.
CHOPLIN. Sale soirée pour l’ex-Bastiais, orphelin de son binôme Marchal. Il a raté nombre de ses relances ou transmissions, faillit amener un but de Gragnic sur une perte de balle (32e ) et sa responsabilité est engagée sur la réalisation de Nouri (79e ).
BUSSMANN. Un travail correct en défense, quelques montées intéressantes et une tête au-dessus (74e ). Ni bon, ni mauvais.
KASHI. Toujours ce volume dans l’entre-jeu, cette activité défensive intéressante mais quelques passes moyennes qui ternissent légèrement sa copie. Remplacé par Teixeira (84e ).
LEJEUNE. Il n’aura joué qu’un demi-match à cause d’une douleur à la cuisse mais il s’est investi pleinement, avec une troisième passe décisive cette saison pour Ngbakoto, une reprise au-dessus (24e ) et une défense très virile dont se rappellera la hanche de Bouby (33e ). A ensuite cédé sa place à Bourgeois (45e +1), auteur d’un match sans grand relief.
SARR. Sa vitesse et sa capacité de percussion ont donné le tournis aux défenseurs nîmois en première mi-temps puis il a perdu de son influence en deuxième. Remplacé par Fauvergue (70e ) qui a sauvé un point, après un but hors jeu (83e ), grâce à une reprise de volée entre les jambes de Merville (90e ).
NGBAKOTO. A l’origine et à la conclusion du coup franc qui amène l’ouverture du score, grâce à une merveille de combinaison avec Sarr et Lejeune en relais (12e ). Percutant en première mi-temps, lui aussi s’est éteint en seconde.
SAKHO. Faute de situations intéressantes, le buteur a dû apprendre à vivre sans ballon dans l’étau gardois. Averti pour contestation (64e ), il a vécu une soirée frustrante jusqu’au bout.

Gaëtan Bussmann. Photo Pascal BROCARD
L’HOMME CLÉ
ROCCHI. Une présence folle au milieu, des choix pertinents, des solutions et des retours précieux en défense. Promu capitaine en l’absence de Marchal, Romain Rocchi a fait honneur au brassard avec un match plein dans un rôle de plaque tournante. Il aurait même pu marquer mais la barre a contrarié son missile (78e ).

Christian JOUGLEUX.
Cartier : « On est allé chercher ce point »
Victor Zvunka, entraîneur de Nîmes : « Je suis énervé. Le pénalty de la deuxième mi-temps sur Gragnic me reste en travers de la gorge parce qu’il était indiscutable. (...) Ce dernier but aussi est embêtant à la 89e. Metz a réussi 30-35 premières minutes de qualité. On cherchait la balle, on n’arrivait pas à l’attraper. Sur la deuxième mi-temps, je n’ai rien à dire. Faire un résultat à Metz, c’est bien. »
Albert Cartier, entraîneur de Metz : « Sur le nombre d’occasions, on est devant. La maîtrise est pour nous en première période et pour Nîmes en deuxième. On s’est fait peur, on s’est mis en difficulté mais on n’a rien lâché. On est allé chercher ce point avec beaucoup de détermination. »
Romain Inez, défenseur de Metz : « On a perdu deux points. On avait le match en mains. On fait une très bonne première mi-temps et on a un gros trou d’air en deuxième. Ce n’est pas ce qui était mis en place pourtant. Derrière, on a quand même pas mal d’occasions et c’est surtout ça qui est frustrant. On aurait pu gagner. On peut avoir des regrets pour ça mais, au moins, la dynamique n’est pas coupée. On n’a pas perdu.»
Yéni Ngbakoto, milieu de Metz : « On réussit une bonne première mi-temps mais on est revenu trop timidement en deuxième. On s’est mis en danger tout seul et on l’a payé cash. Leur gardien réussit deux, trois exploits à la fin qui nous empêchent de gagner et je pense que le match nul est mérité. »