
Bracigliano a d’abord supporté... Metz. Photo Fred MARVAUX.
Emblèmes de Metz et Nancy, Sylvain Marchal et Gennaro Bracigliano se sont, un jour, posé la question d’un transfert chez le voisin…
Chacun a porté le brassard de Metz ou Nancy. Sylvain Marchal et Gennaro Bracigliano incarnent encore aujourd’hui les deux bastions lorrains. Un jour, pourtant, s’est posée la question, plus ou moins nettement, d’endosser le maillot du voisin. A entendre les deux garçons, la frontière n’est pas impossible à franchir. Ils ne l’ont tout simplement pas fait pour d’autres raisons.
Sylvain Marchal était en fin de contrat avec Lorient, en 2010, quand les sirènes de l’ASNL ont tenté de l’amadouer. « Les contacts ont été noués , admet-il tranquillement. J’avais eu un bon feeling avec Nancy mais ça ne s’est pas fait parce que Saint-Etienne s’est manifesté. » A-t-il vu un voyant grenat s’allumer dans son cheminement de pensée ? « Mon passé messin m’a rattrapé , dit-il. J’y ai pensé, mais ce n’était pas un frein absolu. Jamais je ne me suis dit, je n’irai pas à Nancy parce que j’ai été formé à Metz. De nombreux joueurs ont porté les deux maillots… »
Pour Bracigliano, l’approche a été moins concrète mais plus récente. Elle date de cet été, au moment où le transfert définitif de Johann Carrasso n’était pas acté. « Mon agent m’a fait part d’un intérêt, m’a cité la possibilité de Metz parmi d’autres, mais je n’ai eu aucun contact direct , explique le gardien de l’OM. Je n’y ai pas vraiment réfléchi car je suis à Marseille, que je joue ou non. » Aurait-il donné suite en d’autres circonstances ? « Quand tu mets un maillot, tu vas à la guerre avec , poursuit le natif de Farébersviller. Passer chez l’ennemi, c’est peut-être compliqué à accepter chez les supporters mais si les résultats suivent, ils suivent aussi. Après, si je suis allé à l’ASNL, gamin, c’est parce que Metz avait déjà de bons gardiens et Nancy m’a contacté en premier. Plus jeune, j’étais d’ailleurs supporter de Metz car mon oncle y jouait. Sans être antinancéien! »
Marchal, comme Bracigliano, ne regrettent pas ces occasions manquées. Conclusion du premier : « Ce n’est peut-être pas plus mal finalement. Mon cœur est plutôt à Metz. »
Ch. J.
Guide pratique à l’usage du supporter indécis

Faites votre choix… Photo Anthony PICORÉ
Certains Lorrains n’ont peut-être jamais tranché. Faut-il supporter le FC Metz, l’AS Nancy-Lorraine ou les deux ? Pour aider les indécis avant le derby, voici quelques pistes plus ou moins pertinentes…
Vous supportez Metz quand…
• Vos légendes s’appellent Kurbos, Braun, Bocandé ou Pires.
• Vous baissez les yeux lorsqu’il est question de la visite médicale de Michel Platini.
• Vous aimez une bestiole (Graoully) et une couleur (grenat) que le reste de la France ne connaît pas.
• Vous rappelez à qui veut l’entendre que vous soutenez la dernière équipe française qui a battu Barcelone.
• Vous croyez voir le générique de « Plus belge la vie » en regardant l’organigramme du club.
• Vous savez situer Le Poiré-sur-Vie et Luzenac sur une carte.
• Vous pensez au président Serin quand vous voyez Louis La Brocante ou Victor Lanoux à la TV. La moustache sans doute…
• Vous avez longtemps craint pour votre hygiène en fréquentant les toilettes du stade Saint-Symphorien.
• Vous jubilez en regardant le classement des buteurs de Ligue 2.
• Vous êtes ravi du recrutement du club cet été.
• Vous aimez Jean Fernandez.
Vous supportez Nancy quand…
• Vos légendes s’appellent Platini, Umpierrez, Curbelo, Zavarov ou Cascarino.
• Vous rappelez à qui veut l’entendre que, chez vous, au moins, on n’a pas retoqué Michel Platini.
• Vous êtes fier d’avoir rempli onze trains et 300 bus pour voir Nice mordre la poussière en finale de Coupe de la Ligue.
• Vous n’avez pas besoin de zapper les années 2000 pour vous souvenir d’une coupe d’Europe (ou deux).
• Vous regrettez les dribbles de Kim, les tampons de Pape Diakhaté, le « jouer moche » de Pablo Correa et cette Ligue des Champions qui vous a échappé en 2004.
• Vous savez qui est Stany.
• Vous en avez marre d’entendre deux entraîneurs sur trois déclarer que, non, le football n’est pas fait pour se jouer sur un terrain synthétique.
• Vous êtes capables d’attendre un but qui, de toute façon, ne vient jamais, mais c’est une question d’habitude.
• Le recrutement est un sujet qui fâche depuis longtemps.
• Vous détestez Jean Fernandez.
Vous supportez les deux quand…
• Vous avez un permis de conduire en souffrance à cause des allers-retours sur l’A31 et du radar fixe de Pont-à-Mousson.
• Vous avez bu un café au bar d’Olivier Rouyer, acheté un canapé dans le magasin de Cyril Pouget, encadré un autographe de Faryd Mondragon et baptisé votre chat Pablo.
• Vous constatez que, sans leurs dirigeants actuels et leurs deniers, ces deux clubs seraient passés sous les fourches caudines de la DNCG.
• Vous attendez un derby en Ligue 1 pour vous situer.
• Vous éprouvez de la sympathie pour Bernard Zénier, Albert Cartier et Frédéric Biancalani, qui ont porté les deux maillots.
• Vous vous dites qu’un attaquant sud-coréen ne sert pas à grand-chose, qu’il s’appelle Ahn-Jung Hwan ou Jung Jo-Gook.
• Vous avez pleuré en 1998 sur la place d’Armes pour un titre de champion de France envolé et chanté sur la place Stanislas en 2006 pour une Coupe de la Ligue dans la poche.
http://www.republicain-lorrain.fr/sport ... er-indecis
Si le derby m’était conté

Retrouvez, demain notre supplément de 16 pages
• Les Metz-Nancy de l’histoire
• Les souvenirs et anecdotes de joueurs emblématiques des deux clubs
• Le derby vu par les supporters et par des grands témoins
• Des interviews, des chiffres...