
L’épisode lensois est derrière lui. Aujourd’hui Bouna Sarr veut regarder vers l’avant. Photo Pascal BROCARD
Écarté du groupe professionnel par Albert Cartier lors de réception de Châteauroux en raison « d’un problème d’attitude », le milieu de terrain messin a accepté la sanction et veut désormais « saisir sa chance ». Confidences.
Remplaçant à Lens, vous avez manifesté votre mécontentement. Comment expliquez-vous votre réaction ? « Il s’agit tout d’abord d’une énorme frustration en raison de la défaite ( 3-2 ). Ensuite, je ne vais pas le nier: le fait de ne pas être titulaire explique aussi mon attitude. Je restais sur une bonne entrée en jeu face à Nancy et j’espérais apporter un petit plus à l’équipe sur la pelouse de Bollaert dès le coup d’envoi. J’avais envie de jouer, c’est tout ! Je suis ambitieux, c’est l’un de mes traits de caractère… Mais, contrairement à ce que certains ont prétendu, ma réaction ne visait absolument pas le coach ou l’équipe. »
• Pour autant, Albert Cartier n’a pas apprécié et vous a sanctionné. Comment jugez-vous cette mise à l’écart ? « J’ai forcément accusé le coup. J’étais déçu. Mais à partir du moment où le coach avait appliqué ce genre de sanction avec Anthony M’Fa pour des raisons similaires, il était normal qu’il agisse de la même manière avec moi. »
• Si vous l’avez suivi des tribunes, vous avez tout de même célébré avec vos partenaires le succès contre Châteauroux (1-0) ? « Évidemment ! J’étais dans les vestiaires avec eux pour manifester ma joie, exprimer le plaisir né de la victoire et le soulagement de ne pas avoir pénalisé l’équipe. D’autant qu’à ce moment-là, cette histoire était déjà derrière moi. »
• Derrière vos coéquipiers également ? « Je me suis excusé auprès des cadres de l’équipe. Et, dans le bus, après le match à Lens, j’ai discuté avec Sylvain Marchal. J’étais encore en colère, mais il a su trouver les mots pour m’apaiser. »
• Que vous a-t-il dit ? « Que dans une carrière, ce genre de situation arrive forcément. Qu’il faut apprendre à gérer ces moments plus délicats. »
« Ne plus bouger de l’équipe »
• Ce week-end, vous avez profité de votre passage en équipe réserve pour inscrire un but. Avant de récidiver lundi, face au Luxembourg. De quoi vous redonner confiance ? « Quoi qu’en pensent certains, je suis très bien dans ma tête ! Et à partir du moment où je suis sur un terrain, je ne pense plus à rien d’autre. Si ce n’est à tout donner pour l’équipe. Ces deux buts vont évidemment me donner confiance pour en inscrire chez les pros. Je sais que le club compte sur moi. »
• Vos objectifs désormais ? « C’est simple : devenir titulaire ! Mais je sais que c’est à moi de prouver que je le mérite. C’est ma troisième saison en pro et je ne crois pas que ce soit prétentieux de ma part que de penser que je peux être un joueur important du FC Metz. J’estime avoir quelques qualités. Il ne me reste plus qu’a effectuer de bonnes rentrées et saisir ma chance pour ne plus bouger de l’équipe. »
• Une équipe messine deuxième de Ligue 2 après dix journées. Surpris ? « Personne ne pouvait prédire que nous serions à cette place. Mais, quand je vois l’état d’esprit qui habite le groupe, son envie de progresser et le travail fourni au quotidien, franchement, je ne suis pas si surpris que ça. »
• Dans ces conditions, est-ce que le maintien reste l’unique objectif du FC Metz ? « Il n’est pas question de s’enflammer. N’oublions pas que nous étions en National il y a encore quelques mois. Mais c’est vrai que le mot montée est parfois prononcé. Pas par le coach, entre nous. Avant d’y songer sérieusement, prenons le maximum de points afin d’assurer ce fameux maintien très rapidement. Après, tout est possible… »
Jean-Sébastien GALLOIS.
Albert ne fait pas de quartier…
« Sa réaction après la victoire à Châteauroux a été très saine. Notre but, c’est de l’aider à grandir. Pas de l’enfoncer. En aucun cas, je n’ai envie de perdre un joueur tel que Bouna Sarr. » Albert Cartier a puni. Il a pardonné. Si l’entraîneur du FC Metz n’est pas du genre à faire de quartier lorsqu’il s’agit de discipline et de conduite contraire à la vie collective de son groupe, il existe bien une méthode Cartier.
Le boudeur Bouna Sarr n’est pas le premier à se faire taper sur les doigts par le censeur messin. Mi-septembre, Anthony M’Fa, malgré une belle prestation à Caen (0-2), cède sa place à Johann Carrasso. Il fait savoir son dépit avant d’être invité à réviser ses gammes en équipe réserve. « Anthony a le droit d’être déçu de ne pas jouer, je comprends la déception, pas les états d’âmes », explique alors le pédagogue Cartier. Il en fut de même en mai dernier avec Yeni Ngbakoto, relégué sur le banc durant deux rencontres après un geste d’humeur face à Bastia.
Si la manière peut s’avérer discutable, au moins ces trois-là ont-ils, à chaque fois, manifesté leur frustration de ne pas pouvoir s’exprimer à leur aise sur le terrain.
« Il ne laisse absolument rien passer »
En revanche, la clémence n’a pas touché des joueurs comme Alhassane Keita, écarté par deux fois la saison dernière (en septembre 2012 puis début janvier 2013), et Mamadou Wagué, fin 2012. Leur tort ? « Problèmes de comportement ». Si le premier a fini par trouver le droit chemin, le second a poliment été invité à prendre la porte avant le terme de la saison.
À Metz, avec le Cartier-maître Albert, le strict respect des règles, de l’ordre, et de la rigueur est donc érigé en art de vivre (ensemble). « Il ne laisse absolument rien passer », avait soufflé le capitaine Proment quelques jours après son arrivée. Tous étaient donc prévenus...
J.-S. G.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance vidéo sur l’arbitrage suivie d’une séance de récupération pour les joueurs de Luxembourg - Metz ; une séance normale pour les autres. La séance de l’après-midi a été annulée. Aujourd’hui : deux séances à 9h30 et à 16h. Demain : une séance à 9h30 puis Kaiserslautern - Metz (match amical) au stade du Schlossberg à Forbach à 18h30. Vendredi, samedi et dimanche : repos. Lundi 14 octobre : deux séances à 9h30 et à 16h30. Mardi 15 octobre : une séance à 9h30 puis Metz - Royal Excelsior Virton (match amical) au stade de Guentrange à Thionville à19h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Châteauroux (10e journée de Ligue 2), vendredi 4 octobre : 1-0. À suivre : Metz - Kaiserslautern (amical), jeudi 10 octobre à Forbach à 18h30 ; Metz - Virton (amical), mardi 15 octobre à Guentrange à 19h ; Brest - Metz (11e journée de Ligue 2), lundi 21 octobre à 20h30 ; Metz - Angers (12e journée de Ligue 2), vendredi 25 octobre à 20h.
À l’infirmerie. Sylvain Marchal (cheville) est à l’arrêt. Il pourrait effectuer son retour à l’occasion de la réception d’Angers le 25 octobre. Touché aux adducteurs lundi soir au Luxembourg, Ali Bamba passera des examens aujourd’hui. Romain Métanire (genou) a effectué une IRM qui n’a rien révélé. Le défenseur a toutefois été ménagé hier, tout comme Romain Rocchi , victime d’une légère contracture. Quant à Thibaut Bourgeois , il a été dispensé d’entraînement : l’attaquant messin s’est fait retirer les quatre dents de sagesse.
Suspendus. Ayant reçu trois avertissements dans une période incluant dix rencontres de compétition officielle, Ahmed Kashi et Romain Metanire seront suspendus lors du déplacement à Brest le lundi 21 octobre.
En sélection. Maxwel Cornet et Lucas Toussaint ont été retenus en équipe de France U18 qui participe au tournoi de Limoges jusqu’au14 octobre.