
Buteur et travailleur de l’ombre, Nicolas Fauvergue est à l’image de son équipe : solide et solidaire. Photo Anthony PICORÉ
En s’imposant avec autorité, lundi, face à une séduisante équipe d’Auxerre (3-0), les Messins ont non seulement pris leurs distances au classement mais aussi démontré une belle aisance technique et tactique.
Une image. Celle de deux groupes de supporters parlant, pour une fois, d’une même voix. Se répondant de tribune à tribune. Ce qui ressemble à s’y méprendre à un miracle. Voilà de quoi est capable (aussi) l’équipe messine cette saison. « De toute ma carrière au FC Metz, comme joueur puis comme entraîneur, je ne crois pas avoir assisté à une telle communion. » Même Albert Cartier est, pour le coup, resté sans voix.
GRAND ANGLE
Comme le souligne régulièrement l’entraîneur lorrain, Romain Rocchi et ses partenaires n’ont gagné qu’un match, lundi soir face à Auxerre (3-0). Avant de préciser que « cela ne fait pas un palmarès ». Certes. Mais après avoir pataugé durant de longues années dans un marécage d’illusions et de déceptions, le club à la Croix de Lorraine refait enfin surface. Et de quelle manière !
Efficaces à défaut d’être brillants sur la pelouse du CA Bastia (0-2), les Lorrains ont, cette fois, joint l’art et la manière pour confirmer leur beau statut de leader. Et au passage, rendu un hommage vibrant à Léo Ferré en livrant une version inédite de "Sept extra" pour inscrire leurs noms dans le grand livre d’histoire du club. Sept victoires d’affilée dans une même saison, même leurs prédécesseurs de 1998, vice-champions de France de Ligue 1, n’y étaient pas parvenus…
« C’est tout simplement la récompense du travail effectué au quotidien , tranche Nicolas Fauvergue. Nous sommes solides défensivement parce que le groupe est solidaire. Et offensivement, nous avons une arme de destruction massive en la personne de Diafra Sakho », le nouveau meilleur buteur de Ligue 2.
Si les individualités ont brillé, lundi soir, c’est bien de la maîtrise collective qu’a jailli la lumière du côté de Saint-Symphorien. Auxerre, malgré des dispositions clairement joueuses, s’est ainsi cassé les dents sur la muraille coulissante édifiée par le staff messin.
Structure à géométrie variable
S’ils ont pensé, un temps, contrôler les débats, les Bourguignons ont dû se rendre à l’évidence : dès qu’ils décident de mettre du mouvement et de se projeter rapidement vers l’avant, les hommes d’Albert Cartier n’ont pas leur pareil pour tout renverser sur leur passage. « Tant que nous resterons aussi bien structurés, nous continuerons à avancer », assure le technicien lorrain.
Une structure à géométrie variable qui s’adapte en fonction du scénario : avec des latéraux intraitables mais également adeptes de la ruée vers l’or ; des milieux des temps modernes harceleurs à temps plein mais tout aussi capables de monter d’un cran quand il faut lancer le sprint final ; et enfin des attaquants sous les feux de la rampe jouant avec autant d’efficacité leur partition de travailleurs de l’ombre.
Pour autant, Metz et Nicolas Fauvergue « gardent les pieds sur terre ». Ils ont ainsi quitté Saint-Symphorien, lundi soir, sans manifester la moindre euphorie. Simplement avec un joli sourire en coin et surtout le sentiment d’avoir (bien) fait le boulot. La Ligue 1, s’ils l’espèrent tous secrètement, ils l’observent encore de loin. « Non, je ne joue pas les Guy Roux , conclut Albert Cartier. Ce n’est pas de la fausse modestie. C’est simplement qu’il ne faut pas griller les étapes. » L’échappée, elle, est toutefois bien lancée…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Ces chiffres qui ne mentent pas…
7. Un chiffre désormais historique. Jamais, depuis sa création en 1932, le FC Metz n’était parvenu à enchaîner une série de sept succès consécutifs. C’est chose faite depuis lundi et une large victoire face à Auxerre (3-0).
7. En la personne de Kévin Lejeune, auteur de sa septième passe décisive face à Auxerre, le FC Metz possède le meilleur pourvoyeur de Ligue 2, à égalité avec le Troyen Benjamin Nivet.
9. Contre Auxerre, les Messins ont enregistré leur neuvième match sans défaite à domicile pour autant de rencontres (7 victoires, 2 nuls). Saint-Symphorien, citadelle imprenable ?
10. Soit le nombre de points qui séparent aujourd’hui le leader messin du quatrième (Tours). Angers (2e ) et Lens (3e ) comptent, quant à eux, sept unités de retard.
10. Avec seulement dix buts encaissés depuis l’ouverture du championnat, le leader messin possède actuellement la meilleure défense de Ligue 2. Lors de leurs trois dernières sorties en L2, les Messins ont d’ailleurs gardé leur but inviolé. Et, pour le moment, pour vaincre le FC Metz, il est nécessaire de trouver le chemin des filets à trois reprises. Seuls Créteil et Lens, les deux tombeurs des Lorrains cette saison, y sont parvenus en s’imposant dans leur antre 3 buts à 2.
10. En réalisant son deuxième doublé de la saison face à Auxerre (après Créteil), Diafra Sakho s’est emparé, seul, des commandes du classement des buteurs de Ligue 2.
36. Soit le nombre de points au compteur des Lorrains après seize journées. Le maintien se rapproche à grand pas (sic). La saison dernière, le futur champion monégasque – et son millionnaire russe – accusait quatre unités de moins au même stade de la compétition.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement à 10h. Aujourd’hui : repos. Demain : une séance à 15h. Vendredi : une séance à 10h. Samedi : une séance à 10h. Dimanche : une séance à 15h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Auxerre (16e journée de L2), lundi 2 décembre : 3-0. Prochain match : Créteil - Metz (8e tour de la Coupe de France), lundi 9 décembre à 20h30. À suivre : Tours - Metz (17e journée de L2), vendredi 13 décembre à 20h ; Metz - Troyes (18e journée de L2), samedi 21 décembre à 14h.
À l’infirmerie. Victime d’une rupture des ligaments croisés du genou droit, Thibaut Bourgeois est à l’arrêt. La saison de l’attaquant messin est terminée. Touché à l’adducteur droit vendredi, Chris Philipps devrait, quant à lui, être absent entre quinze et vingt jours. Enfin, Sylvain Marchal (cuisse) retrouvera vraisemblablement l’entraînement collectif ce jeudi.
Suspendu. Aucun.
Buteurs. En Ligue 2 : Sakho ( 10 buts ) ; Ngbakoto ( 5 ) ; Fauvergue, Lejeune, Nsor ( 3 ) ; Bussmann ( 2 ) ; Choplin, Sarr ( 1 ).
L’hommage. Outre la marque de soutien floqué sur leurs T-shirts lors de l’échauffement, lundi, Romain Rocchi et ses partenaires ont laissé le soin à Thibaut Bourgeois de donner le la au cri de la victoire dans les vestiaires. Bel hommage !