Jeremiah Johnson ce soir sur HD1 (la 20).Palinodie a écrit :Aujourd'hui (je l'ai vu la semaine dernière), on parle de "Jeremiah Johnson", enfin un film de connu, vont soupirer certains !
Oui, OK, vous l'avez déjà regardé, mais saviez vous que le scénario de ce western s'inspire de la vie d'une légende de l'Ouest américain, John Johnson, dit le Mangeur de foie ?
En fait ce mec a vraiment existé, mais on lui prête (sans intérêt) tellement d'aventures (qui en ont) que le Wikipedia amerloque nous prévient que tout ce qui est dit dans l'article n'est pas forcément parole d'Evangile.
D'ailleurs on ne verra pas JJ manger de foies de Corbeaux (c'est à dire d'indiens Crows) dans le film, mais apparemment il a vraiment mené une vendetta personnelle contre cette tribu, dont certains membres auraient tués sa squaw.
Le film démarre au moment où un ancien soldat, vers 1850, quitte la civilisation pour s'enfoncer dans les Rocheuses et mener une vie de Moutain Man, cad de chasseur/trappeur solitaire dans des territoires peuplés de tribus amérindiennes plus ou moins hostiles, ajoutez à cela le climat, l'altitude et vous conviendrez que ni vous ni moi n'auraient pas survécu plus d'1 mois dans des conditions pareilles.
Jeremiah va heureusement rencontrer un Moutain Man blanchi sous le harnais qui va lui enseigner les bases du "métier", ensuite il rencontrera/subira pas mal d'évènements que je vous laisse découvrir si vous n'avez pas encore vu ce merveilleux film (il passe sur TCM ces temps ci).
Si vous avez lu ma chronique précédente ou au moins le début, vu que c’est dans les 1ères lignes que je détaille ce qu’est un bon western, vous pouvez rapidement vous apercevoir que "Jeremiah Johnson", c’est un bon, un très bon western.
Tout y est, à commencer par les paysages (en couleur) des Rockies de l’Utah, somptueux, qui occupent par ailleurs un rôle très important dans ce film, puisqu’on peut considérer que la nature/montagne est un personnage à part entière et t’as intérêt à la respecter, parce qu’elle ne pardonne rien…
Comme vous le savez, c’est Redford, l’acteur principal, il est formidablement crédible dans ce rôle, ce n’est pas son côté beau gosse qui est mis en avant, au contraire, la plupart du temps, il a une barbe qui lui mange le visage et puis tout autour de lui, des inconnus (pour moi, à part Will Geer), mais qui se coulent à merveille qui dans un rôle de vieux trappeur bougon, qui dans un rôle de montagnard moitié déjanté, qui dans une femme littéralement folle de chagrin, les indiens font indiens etc.
Et pour interpréter Swan, la squaw, Sydney Pollack, le metteur en scène, n’a pas été chercher une beauté exotique (en général, on tape du côté mexicain), ni débaucher une star hollywoodienne, non, il a pris Delle Bolton, une inconnue (et qui le restera, puisque c’est son seul rôle répertorié) qui physiquement convient au character et qui se comportera comme une squaw est censée le faire (enfin, je suppose…), déjà, on évitera de passer par la case maquillage et coiffure tous les matins avant le tournage.
Et puis, pas plus Jeremiah que Swan ne vont tomber amoureux comme ça du jour au lendemain (en général, la squaw succombe au charme ravageur du héros dans la première minute de leur rencontre, mais cherche à le dissimuler pendant environ 30 mn de film), déjà, ils ne parlent pas la même langue (les mauvaises vont dire « comme ça, ils ne peuvent pas s’engueuler…), la bouffe, c’est pas ça non plus ce qui va les rapprocher apparemment !
Quant aux Indiens, ils ne sont ici ni démolis, ni sacralisés, par exemple, il y a 2 massacres dans le film, celui de la famille de la femme folle et celui de la « famille » de Jeremiah, autant le premier apparait incompréhensible, autant le deuxième s’inscrit dans une certaine logique, puisque basé sur des convictions profondes, même si les 2 sont de toute évidence monstrueux.
Remarquons au passage que Del Gue le trappeur cinglé ne fera pas mieux en tuant des indiens endormis.
Tout ça est sans doute du au metteur en scène, Sydney Pollack, un mec qui a su aborder avec bonheur quasiment tous les genres, Tootsie, c'est lui, les 3 jours du Condor, c'est lui, Out of Africa, c'est lui, pour ne citer que les ultra connus, là, il réalise un western intemporel, qui ne vieillit pas donc…
Le monde du Western
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Re: Le monde du Western
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Re: Le monde du Western
Bon ben c'était sans compter avec "Plus belle la vie" sur France 3 :'(DCD a écrit :Jeremiah Johnson ce soir sur HD1 (la 20).
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Re: Le monde du Western
Pour ceux/celles qui disposent de Canal Sat à la demande, plusieurs westerns légendaires sont visibles en ce moment : "The Searchers" (la prisonnière du désert), "Two rode together" (les 2 cavaliers) sur le même thème, des blancs enlevés par les Indiens, "The 3 godfathers" (le fils du désert) viewtopic.php?p=218565#p218565 et last but not the least "Wagon master" (le convoi des braves) cf viewtopic.php?p=277522#p277522, "Fort Apache" (le massacre de Fort Apache) viewtopic.php?p=213571#p213571, tous de John Ford, ya un cycle John Ford sur TCM en septembre.
Je m'aperçois en écrivant ces lignes que je n'ai pas encore chroniqué "The Searchers" et "Two rode together", vous ne perdez donc rien pour attendre...
Je m'aperçois en écrivant ces lignes que je n'ai pas encore chroniqué "The Searchers" et "Two rode together", vous ne perdez donc rien pour attendre...
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Re: Le monde du Western
Ah aujourd'hui, on parle du 1er western que j'ai vu, qui plus est à Metz, je devais avoir, quoi, 7 ans à tout casser, et ma mère m'avait emmené au cinoche, je ne me rappelle plus lequel, mais c'était au centre-ville, probablement un jeudi aprème pour une séance plutôt réservée aux enfants, j'en avais gardé plus qu'un vague souvenir, certaines scènes m'avait marqué, puisque des décennies plus tard, je m'en rappelle encore, mais bien sûr, impossible de me remémorer le titre du film, ni qui pouvait jouer la-dedans.
Evidemment, j'avais fait quelques recherches, par rapport à l'année où j'avais vu ce film, recherches restées vaines jusque cette semaine où a été diffusée sur TCM " Last of the Comanches" de André de Toth (1953).
Déjà, je voudrais préciser, au cas où certains seraient en train de calculer mon âge que ce film est passé à Metz quelques années après sa sortie, bref je ne suis pas (encore) septuagénaire...
Donc le film commence et tout de suite ça fait tilt, des indiens attaquent une ville la nuit et là ce soldat cloué par une flèche et qui s'effondre accroché à un poteau soutenant une véranda, je le reconnais, simplement aujourd'hui, je me rends compte que c'est pas vraiment l'obscurité, mais le procédé bien connu appelé la nuit américaine.
Ensuite, tout au long du film, de temps à autre, je vais retrouver d'autres séquences qui sont restées gravées dans ma mémoire, notamment celle où un des protagonistes s'aperçoit qu'un puits dans le désert n'est pas totalement à sec et cette autre où un indien infiltré dans les ruines où sont réfugiées les héros pointe son fusil vers le haut pour dégommer quelqu'un.
Est ce que pour autant ce film est mémorable, eh bien franchement non, c'est juste un western des fifties, à une époque où le genre était dominant outre atlantique, et dans les 92 films distribués par la Columbia en 1953, il y a eu une petite dizaine de western dont ce "Last of the Comanches" et probablement pas celui qui a du avoir le plus de succès.
Le script n'est pas franchement original, il serait même très nettement de inspiré de "Sahara" (1943) dans lequel pendant la campagne d'Afrique, un petit groupe de soldats alliés retranché dans une oasis résiste de manière acharnée aux assauts d'une division allemande assoiffée.
Là, après une attaque des indiens qui massacrent allègrement la population d'une ville et qui déciment un détachement de cavalerie, les 6 ou 7 survivants s'enfuient dans le désert, rencontrent une diligence avec ses occupants et tout ce beau monde qui s'est réfugié dans les ruines d'une ancienne mission espagnole est assiégé par les Comanches qui n'ont plus d'eau et veulent donc se ravitailler au seul puits non tari de la région.
Mais bon, c'est André de Toth aux manettes et sans être méchant le fait qu'il soit borgne est le seul point commun qu'on peut lui trouver avec John Ford ou Raoul Walsh, d'ailleurs il a privilégié les scènes d'action, sans pour autant s'embarrasser de quelque réalité historique (les Comanches attaquent exactement comme les Alliés en 17 lors de l'offensive/boucherie du Chemin des Dames, à pied et tout droit sur les fusils adverses),et s'est bien gardé d'étudier un tant soi peu les characters qui occupent la diligence, un business man, un gambler -qui s'avérera aussi trafiquant d'armes-, un ancien scout surnommé "le Prophète " !, un jeune indien Kiowa, le conducteur et of course une femme, la sœur du commandant du fort local.
Là, je suppose qu'il fallait forcément une femme dans un western en 1953, c'est Barbara Hale qui s’y colle, pas vraiment une star, je vous en ai parlé ici (viewtopic.php?f=8&t=6502&p=199336&hilit ... b1#p199336), mais elle n’a pas vraiment d’importance dans l’histoire à part remplir les gourdes (d’eau ? lire la suite pour comprendre !), de toute façon, il n’y avait pas de possibilité de romance avec le personnage principal du film, interprété par Broderick Crawford.
Car si dans « Sahara » cité plus haut, c’est Humprey Bogart la star, ici, c’est donc Broderick Crawford, nettement moins glamour et quasi inconnu de ce côté de l’Atlantique et qui était par ailleurs un acteur de second rôle en 1953, mais qui deviendra hyper connu aux States à partir de 1955 pour son rôle dans la série télé très populaire « Highway Patrol ».
Pas pour son physique, c’était un gars plutôt enveloppé et qui a développé au fur et à mesure de sa carrière une addiction de plus en plus prononcée pour l’alcool, bref c’était un vrai poivrot, à tel point que pour la série susnommée, il fallait que les scénars soient livrés tôt le matin pour que BC puisse les apprendre et les jouer et le producteur l’avait affublé d’un garde du corps un peu spécial chargé de l’emmener au studio (l’autre n’avait plus son permis de puis belle lurette, les flics du coin avaient inventé pour BC un nouveau code, au lieu de code 502 –qui signifie une infraction pour conduite en état d’ivresse-, ils disaient « Old 502 »…) l’empêcher de picoler et de débusquer toutes les boutanches que notre éponge se faisait livrer et planquait un peu partout.
En 1953, BC n’en est pas encore là, mais bon, le tour de taille est déjà imposant et je parierais bien qu’il a été doublé quand il a fallu pour les besoins du scénar’ faire quelque roulé-boulés, du coup, vous comprendrez bien qu’une love story, c’eut été un peu trop gros.
Autre acteur aperçu dans ce film (et présent aussi dans « Sahara » 10 ans plus tôt), Lloyd Bridges, le père des frères Bridges, qui a traversé 6 décennies de petits rôles, souvent dans des rôles de brutes dans les westerns (ici un soldat légèrement violent), mais aussi plus tard on le retrouve, blanchi sous le harnais, dans des rôles très parodiques, dans Hotshot ou dans la série Seinfeld par exemple.
Un western de série B donc, avec des paysages d’Arizona pour les paysages semi-désertiques et de la Californie du sud pour les séquences dans les dunes , avec des gentils soldats et avec des méchants indiens (sauf 1) , la cavalerie déboule à la fin, donc idéal pour jouer ensuite dans la cour de récré, ça tombait bien, j’étais encore en primaire…
Ah oui, les distributeurs frenchies ont probablement craint qu’on confonde ce western avec « Sur le territoire des Comanches » sorti 3 ans plus tôt, du coup, ils ont sabré le nom de la tribu et c’est devenu en vf « Le sabre et la flèche », j’imagine le brain storming pour trouver çà, ya l’US Cavalry, ya des indiens, c’étaient pas des manches en ce temps-là !
Evidemment, j'avais fait quelques recherches, par rapport à l'année où j'avais vu ce film, recherches restées vaines jusque cette semaine où a été diffusée sur TCM " Last of the Comanches" de André de Toth (1953).
Déjà, je voudrais préciser, au cas où certains seraient en train de calculer mon âge que ce film est passé à Metz quelques années après sa sortie, bref je ne suis pas (encore) septuagénaire...
Donc le film commence et tout de suite ça fait tilt, des indiens attaquent une ville la nuit et là ce soldat cloué par une flèche et qui s'effondre accroché à un poteau soutenant une véranda, je le reconnais, simplement aujourd'hui, je me rends compte que c'est pas vraiment l'obscurité, mais le procédé bien connu appelé la nuit américaine.
Ensuite, tout au long du film, de temps à autre, je vais retrouver d'autres séquences qui sont restées gravées dans ma mémoire, notamment celle où un des protagonistes s'aperçoit qu'un puits dans le désert n'est pas totalement à sec et cette autre où un indien infiltré dans les ruines où sont réfugiées les héros pointe son fusil vers le haut pour dégommer quelqu'un.
Est ce que pour autant ce film est mémorable, eh bien franchement non, c'est juste un western des fifties, à une époque où le genre était dominant outre atlantique, et dans les 92 films distribués par la Columbia en 1953, il y a eu une petite dizaine de western dont ce "Last of the Comanches" et probablement pas celui qui a du avoir le plus de succès.
Le script n'est pas franchement original, il serait même très nettement de inspiré de "Sahara" (1943) dans lequel pendant la campagne d'Afrique, un petit groupe de soldats alliés retranché dans une oasis résiste de manière acharnée aux assauts d'une division allemande assoiffée.
Là, après une attaque des indiens qui massacrent allègrement la population d'une ville et qui déciment un détachement de cavalerie, les 6 ou 7 survivants s'enfuient dans le désert, rencontrent une diligence avec ses occupants et tout ce beau monde qui s'est réfugié dans les ruines d'une ancienne mission espagnole est assiégé par les Comanches qui n'ont plus d'eau et veulent donc se ravitailler au seul puits non tari de la région.
Mais bon, c'est André de Toth aux manettes et sans être méchant le fait qu'il soit borgne est le seul point commun qu'on peut lui trouver avec John Ford ou Raoul Walsh, d'ailleurs il a privilégié les scènes d'action, sans pour autant s'embarrasser de quelque réalité historique (les Comanches attaquent exactement comme les Alliés en 17 lors de l'offensive/boucherie du Chemin des Dames, à pied et tout droit sur les fusils adverses),et s'est bien gardé d'étudier un tant soi peu les characters qui occupent la diligence, un business man, un gambler -qui s'avérera aussi trafiquant d'armes-, un ancien scout surnommé "le Prophète " !, un jeune indien Kiowa, le conducteur et of course une femme, la sœur du commandant du fort local.
Là, je suppose qu'il fallait forcément une femme dans un western en 1953, c'est Barbara Hale qui s’y colle, pas vraiment une star, je vous en ai parlé ici (viewtopic.php?f=8&t=6502&p=199336&hilit ... b1#p199336), mais elle n’a pas vraiment d’importance dans l’histoire à part remplir les gourdes (d’eau ? lire la suite pour comprendre !), de toute façon, il n’y avait pas de possibilité de romance avec le personnage principal du film, interprété par Broderick Crawford.
Car si dans « Sahara » cité plus haut, c’est Humprey Bogart la star, ici, c’est donc Broderick Crawford, nettement moins glamour et quasi inconnu de ce côté de l’Atlantique et qui était par ailleurs un acteur de second rôle en 1953, mais qui deviendra hyper connu aux States à partir de 1955 pour son rôle dans la série télé très populaire « Highway Patrol ».
Pas pour son physique, c’était un gars plutôt enveloppé et qui a développé au fur et à mesure de sa carrière une addiction de plus en plus prononcée pour l’alcool, bref c’était un vrai poivrot, à tel point que pour la série susnommée, il fallait que les scénars soient livrés tôt le matin pour que BC puisse les apprendre et les jouer et le producteur l’avait affublé d’un garde du corps un peu spécial chargé de l’emmener au studio (l’autre n’avait plus son permis de puis belle lurette, les flics du coin avaient inventé pour BC un nouveau code, au lieu de code 502 –qui signifie une infraction pour conduite en état d’ivresse-, ils disaient « Old 502 »…) l’empêcher de picoler et de débusquer toutes les boutanches que notre éponge se faisait livrer et planquait un peu partout.
En 1953, BC n’en est pas encore là, mais bon, le tour de taille est déjà imposant et je parierais bien qu’il a été doublé quand il a fallu pour les besoins du scénar’ faire quelque roulé-boulés, du coup, vous comprendrez bien qu’une love story, c’eut été un peu trop gros.
Autre acteur aperçu dans ce film (et présent aussi dans « Sahara » 10 ans plus tôt), Lloyd Bridges, le père des frères Bridges, qui a traversé 6 décennies de petits rôles, souvent dans des rôles de brutes dans les westerns (ici un soldat légèrement violent), mais aussi plus tard on le retrouve, blanchi sous le harnais, dans des rôles très parodiques, dans Hotshot ou dans la série Seinfeld par exemple.
Un western de série B donc, avec des paysages d’Arizona pour les paysages semi-désertiques et de la Californie du sud pour les séquences dans les dunes , avec des gentils soldats et avec des méchants indiens (sauf 1) , la cavalerie déboule à la fin, donc idéal pour jouer ensuite dans la cour de récré, ça tombait bien, j’étais encore en primaire…
Ah oui, les distributeurs frenchies ont probablement craint qu’on confonde ce western avec « Sur le territoire des Comanches » sorti 3 ans plus tôt, du coup, ils ont sabré le nom de la tribu et c’est devenu en vf « Le sabre et la flèche », j’imagine le brain storming pour trouver çà, ya l’US Cavalry, ya des indiens, c’étaient pas des manches en ce temps-là !
- DCD
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Re: Le monde du Western
J'aime bien lire ta prose Palinodie.
- Palinodie
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Re: Le monde du Western
Mais qu’est ce qui peut bien pousser l’auteur de ces lignes à continuer encore et encore, à poster sur ce sujet, alors que l’Espace Culturel est bien délaissé et n’est pas, loin s’en faut, le sous forum le plus fréquenté du forum off grenat ?
En ce qui concerne le film d’aujourd’hui « The Horse soldiers » (les cavaliers en vf) de John Ford (1959), je dirais la découverte d’un site amerloque sur le western assez pointu (http://www.westernclippings.com/index.shtml) qui recèle des tas d’infos pour le passionné qui a le temps de fouiller un peu.
Et du temps, j’en ai maintenant et encore suffisamment de passion pour déclarer que ce western cité est un sacré bon film, pas forcément le plus célèbre de JF, mais qui contient pas mal d’ingrédients que je vais m’efforcer de détailler en évitant l’indigestion, 6 lignes déjà, faudrait que je commence à entrer dans le vif du sujet !
Ce film a pour cadre l’année 1863 et raconte un raid effectué par ces damnés Yankees deep inside le territoire des Bluebellies, attention on parle d’un raid historique, the Grierson's Raid (du nom de l’officier qui l’a conduit) qui a contribué à la victoire des Nordistes en coupant les lignes de ravitaillement de Vicksburg, point stratégique hyperimportant, défendu par les uns et assiégé par les autres.
Après la guerre, ce Grierson a connu le sort de pas mal d’officiers non formés à West Point mais montés en grade grâce à ses exploits, il a terminé sa carrière dans l’Ouest, en se battant contre les tribus indiennes.
Dans le film, le commander officer, c’est John Wayne, un mec pratiquement en colère du début à la fin du film, en colère contre le médecin major (c’est William Holden), contre la belle Sudiste qu’il a été contraint d’emmener avec lui (Constance Towers), contre certains de ses subordonnés, bref pas un mec commode.
Je ne vais pas trop déflorer le sujet, mais sachez que le plus important, ce ne sont pas les scènes d’action, il y en a, hein, c’est la guerre, vous inquiétez pas, il y a des charges de cavalerie, des canonnades, de l’explosif etc., mais ce qui est le plus intéressant, c’est la psychologie des personnages, la non glorification de la guerre, ce qui n’est pas évident dans un western ou souvent sont opposés les bons Yanks aux gentils southern men ou lycée de Versailles, ainsi qu’une certaine subtilité dans certaines scènes.
Tiens, il y a un passage dans le film où la troupe des Nordistes croisent un groupe de Noirs, c’est pas franchement l’enthousiasme de part et d’autre et puis à un autre moment, le colonel yankee défend un juge confédéré contre 2 crapules de déserteurs sudistes qui pourtant pourraient l’aider dans sa mission !
Une des 2 crapules est une vieille connaissance, c’est Strother Martin, qui définissait sa démarche comme « une mauvaise imitation de Bob Hope" et sa voix comme « Shirley Temple avec un rhume. » Pour ceux qui ne le situeraient pas, il était un chasseur de primes (le plus cinglé) dans » the wild bunch » et un des acolytes (guess what, le plus dingue) de Lee Marvin dans « the man who shot Liberty Valance » (en ce moment sur TCM).
Une des bonnes surprises du film, c’est l’actrice, Constance Towers, encore une actrice magnifique (elle a 26 ans), si vous en doutez au vu de ses premières scènes où elle joue (dans tous les sens du terme) une prétendue gourde doublée d’une fausse oie blanche (faut la voir proposer à JW, avec un décolleté profond révélant une poitrine généreuse » Would you like a leg or a breast ?”), attendez la scène ou après être tombée à l’eau, elle apparaît décoiffée, sans maquillage, bref sans artifice, je la met au niveau de Joanne Dru, c'est-à-dire tout en haut !
Comme souvent à Hollywood, pendant ces années là, pour une actrice, elle fera une carrière cinématographique assez courte, en gros elle s’arrête à 30 ans, elle a ensuite quelques petits rôles passé la cinquantaine, la télé comblant le vide des ces 20 années d’absence du grand écran, probablement le temps d’élever ses enfants .
Et puis donc il y a William Holden qui a en 1959 la quarantaine, il est épatant dans ce rôle de chirurgien militaire, très ironique, souvent à la limite du cynisme, il n’a plus ce physique de jeune premier des forties (là déjà, il jouait des personnages souvent sombres ou à double face), mais il n’est pas encore marqué par un alcoolisme plus que chronique, encore un qui en est mort à 63 ans dans des conditions plus que sordides, seul, bourré dans son appart, il a chuté sur une table, s’est coupé et s’est saigné à mort, trop ivre pour réaliser la gravité de son état.
La petite anecdote pour briller en société : la prochaine que vous écoutez « Tom’s diner » de Susan Vega (vous ne connaissez pas, vite youtube !), vous pourrez glisser négligemment quand elle chantera « "I open up the paper, there's a story of an actor who had died while he was drinking, it was no one I had heard of" , c’est de William Holden qu’elle parle, faites le plutôt en fin de soirée ou d’apéro, sinon vous allez être obligé d’expliquer qui était WH ou pire encore vous risquez de passer pour le chieur de service !
Tiens j’ai découvert quelque chose : vous savez que j’ai baptisé du nom de JW pack tout ce groupe d’acteurs (Hank Worden par exemple présent dans ce film) ) qui jouent très souvent avec JW et donc aussi avec JF quand les 2 travaillent ensemble, mais là je me suis rendu compte qu’un acteur est souvent présent dans les film de JF, c’est Ken Curtis et pour cause, c’est le gendre de JF, jusqu’en 1964, après il divorce et bye bye les rôles sur le grand écran, il va se passer 9 ans avant qu’il ne retrouve des petits rôles à la téloche.
Je vois bien que ça ne vous ne passionne pas, mais Ken Curtis, c’est lui le mec au banjo qui est presque sur le point de se marier dans « The Searchers » (la prisonnière du désert), il a souvent un instrument dans les mains dans ses rôles, normal, à la base c’est un chanteur et musicien
.
Ah, si vous regardez ce film un jour, vous verrez un épisode très célèbre de la guerre de Secession, enfin aux States, c’est the Battle of New Market que JF a incorporé dans son film alors que ça se passe en 1864, soit 1 an après le raid du film, bataille dans lequel des cadets d’une école militaire (des ados quoi) ont combattu et ont subi une dizaine de morts.
Là JF met en scène des gosses de 12 ans, pas plus, qui vont se débander assez vite et le plus blessé de tous sera celui qui prend une fessée, je me demande ce que les amerloques en ont pensé, de cette vision des choses, en tout cas, une chose est certaine, ce film n’a pas obtenu un gros succès outre-atlantique, c’est dommage pour les 2 stars du film, puisque (et là relisez viewtopic.php?f=8&t=6502&p=219726&hilit=capra#p219726) ils avaient signé un des plus gros contrats de l’époque, leur accordant $775,000 chacun, plus 20% des profits, or profit, il n’y en eut point…
Pour moi, c’est un très bon film de JF, le seul de son œuvre qui évoque la Civil War, il n’y a pas beaucoup de faiblesse là-dedans, y compris dans les scènes d’action avec ces cascadeurs qui dégringolent de leur monture à une vitesse folle.
Cela a eu d’ailleurs une incidence sur le film lui-même, un pote de JF, cascadeur, Fred Kennedy est mort lors d’une chute (pas pu repérer laquelle exactement), du coup, JF, bouleversé, a interrompu le tournage qui avait lieu au Mississipi et en Louisiane et a refilmé quelques bouts de scènes pour faire les raccords plus tard en Californie, il a aussi carrément pas tourné du tout une scène de défilé militaire qui aurait du se placer à la fin du film, sans doute le moment où JW aurait retrouvé sa dulcinée, finalement c’est peut-être pas plus mal…
En ce qui concerne le film d’aujourd’hui « The Horse soldiers » (les cavaliers en vf) de John Ford (1959), je dirais la découverte d’un site amerloque sur le western assez pointu (http://www.westernclippings.com/index.shtml) qui recèle des tas d’infos pour le passionné qui a le temps de fouiller un peu.
Et du temps, j’en ai maintenant et encore suffisamment de passion pour déclarer que ce western cité est un sacré bon film, pas forcément le plus célèbre de JF, mais qui contient pas mal d’ingrédients que je vais m’efforcer de détailler en évitant l’indigestion, 6 lignes déjà, faudrait que je commence à entrer dans le vif du sujet !
Ce film a pour cadre l’année 1863 et raconte un raid effectué par ces damnés Yankees deep inside le territoire des Bluebellies, attention on parle d’un raid historique, the Grierson's Raid (du nom de l’officier qui l’a conduit) qui a contribué à la victoire des Nordistes en coupant les lignes de ravitaillement de Vicksburg, point stratégique hyperimportant, défendu par les uns et assiégé par les autres.
Après la guerre, ce Grierson a connu le sort de pas mal d’officiers non formés à West Point mais montés en grade grâce à ses exploits, il a terminé sa carrière dans l’Ouest, en se battant contre les tribus indiennes.
Dans le film, le commander officer, c’est John Wayne, un mec pratiquement en colère du début à la fin du film, en colère contre le médecin major (c’est William Holden), contre la belle Sudiste qu’il a été contraint d’emmener avec lui (Constance Towers), contre certains de ses subordonnés, bref pas un mec commode.
Je ne vais pas trop déflorer le sujet, mais sachez que le plus important, ce ne sont pas les scènes d’action, il y en a, hein, c’est la guerre, vous inquiétez pas, il y a des charges de cavalerie, des canonnades, de l’explosif etc., mais ce qui est le plus intéressant, c’est la psychologie des personnages, la non glorification de la guerre, ce qui n’est pas évident dans un western ou souvent sont opposés les bons Yanks aux gentils southern men ou lycée de Versailles, ainsi qu’une certaine subtilité dans certaines scènes.
Tiens, il y a un passage dans le film où la troupe des Nordistes croisent un groupe de Noirs, c’est pas franchement l’enthousiasme de part et d’autre et puis à un autre moment, le colonel yankee défend un juge confédéré contre 2 crapules de déserteurs sudistes qui pourtant pourraient l’aider dans sa mission !
Une des 2 crapules est une vieille connaissance, c’est Strother Martin, qui définissait sa démarche comme « une mauvaise imitation de Bob Hope" et sa voix comme « Shirley Temple avec un rhume. » Pour ceux qui ne le situeraient pas, il était un chasseur de primes (le plus cinglé) dans » the wild bunch » et un des acolytes (guess what, le plus dingue) de Lee Marvin dans « the man who shot Liberty Valance » (en ce moment sur TCM).
Une des bonnes surprises du film, c’est l’actrice, Constance Towers, encore une actrice magnifique (elle a 26 ans), si vous en doutez au vu de ses premières scènes où elle joue (dans tous les sens du terme) une prétendue gourde doublée d’une fausse oie blanche (faut la voir proposer à JW, avec un décolleté profond révélant une poitrine généreuse » Would you like a leg or a breast ?”), attendez la scène ou après être tombée à l’eau, elle apparaît décoiffée, sans maquillage, bref sans artifice, je la met au niveau de Joanne Dru, c'est-à-dire tout en haut !
Comme souvent à Hollywood, pendant ces années là, pour une actrice, elle fera une carrière cinématographique assez courte, en gros elle s’arrête à 30 ans, elle a ensuite quelques petits rôles passé la cinquantaine, la télé comblant le vide des ces 20 années d’absence du grand écran, probablement le temps d’élever ses enfants .
Et puis donc il y a William Holden qui a en 1959 la quarantaine, il est épatant dans ce rôle de chirurgien militaire, très ironique, souvent à la limite du cynisme, il n’a plus ce physique de jeune premier des forties (là déjà, il jouait des personnages souvent sombres ou à double face), mais il n’est pas encore marqué par un alcoolisme plus que chronique, encore un qui en est mort à 63 ans dans des conditions plus que sordides, seul, bourré dans son appart, il a chuté sur une table, s’est coupé et s’est saigné à mort, trop ivre pour réaliser la gravité de son état.
La petite anecdote pour briller en société : la prochaine que vous écoutez « Tom’s diner » de Susan Vega (vous ne connaissez pas, vite youtube !), vous pourrez glisser négligemment quand elle chantera « "I open up the paper, there's a story of an actor who had died while he was drinking, it was no one I had heard of" , c’est de William Holden qu’elle parle, faites le plutôt en fin de soirée ou d’apéro, sinon vous allez être obligé d’expliquer qui était WH ou pire encore vous risquez de passer pour le chieur de service !
Tiens j’ai découvert quelque chose : vous savez que j’ai baptisé du nom de JW pack tout ce groupe d’acteurs (Hank Worden par exemple présent dans ce film) ) qui jouent très souvent avec JW et donc aussi avec JF quand les 2 travaillent ensemble, mais là je me suis rendu compte qu’un acteur est souvent présent dans les film de JF, c’est Ken Curtis et pour cause, c’est le gendre de JF, jusqu’en 1964, après il divorce et bye bye les rôles sur le grand écran, il va se passer 9 ans avant qu’il ne retrouve des petits rôles à la téloche.
Je vois bien que ça ne vous ne passionne pas, mais Ken Curtis, c’est lui le mec au banjo qui est presque sur le point de se marier dans « The Searchers » (la prisonnière du désert), il a souvent un instrument dans les mains dans ses rôles, normal, à la base c’est un chanteur et musicien
.
Ah, si vous regardez ce film un jour, vous verrez un épisode très célèbre de la guerre de Secession, enfin aux States, c’est the Battle of New Market que JF a incorporé dans son film alors que ça se passe en 1864, soit 1 an après le raid du film, bataille dans lequel des cadets d’une école militaire (des ados quoi) ont combattu et ont subi une dizaine de morts.
Là JF met en scène des gosses de 12 ans, pas plus, qui vont se débander assez vite et le plus blessé de tous sera celui qui prend une fessée, je me demande ce que les amerloques en ont pensé, de cette vision des choses, en tout cas, une chose est certaine, ce film n’a pas obtenu un gros succès outre-atlantique, c’est dommage pour les 2 stars du film, puisque (et là relisez viewtopic.php?f=8&t=6502&p=219726&hilit=capra#p219726) ils avaient signé un des plus gros contrats de l’époque, leur accordant $775,000 chacun, plus 20% des profits, or profit, il n’y en eut point…
Pour moi, c’est un très bon film de JF, le seul de son œuvre qui évoque la Civil War, il n’y a pas beaucoup de faiblesse là-dedans, y compris dans les scènes d’action avec ces cascadeurs qui dégringolent de leur monture à une vitesse folle.
Cela a eu d’ailleurs une incidence sur le film lui-même, un pote de JF, cascadeur, Fred Kennedy est mort lors d’une chute (pas pu repérer laquelle exactement), du coup, JF, bouleversé, a interrompu le tournage qui avait lieu au Mississipi et en Louisiane et a refilmé quelques bouts de scènes pour faire les raccords plus tard en Californie, il a aussi carrément pas tourné du tout une scène de défilé militaire qui aurait du se placer à la fin du film, sans doute le moment où JW aurait retrouvé sa dulcinée, finalement c’est peut-être pas plus mal…
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Re: Le monde du Western
Lycée de Versailles ? C'est une expression ?
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Re: Le monde du Western
Oui, pour dire "vice et versa"DCD a écrit :Lycée de Versailles ? C'est une expression ?
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Re: Le monde du Western
D'où l'avantage d'avoir lu Frédéric Dard/San Antonio (que Coluche avait sans doute parcouru...)
Liste non exhaustive :
fier comme bar-tabac (ou Bartabas) (fier comme Artaban)
en bon uniforme (en bonne et due forme)
connu comme le houblon (connu comme le loup blanc)
ni des lèvres, ni des dents (ni d'Eve ni d'Adam)
les pieds d'la dame au clebs (l'épée de Damoclès)
sorti(e) de la cuisine de Jupiter (sorti(e) de la cuisse de Jupiter)
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