
J’avais invité mes joueurs à ne pas tomber dans l’euphorie quand tout se passait bien. Aujourd’hui, je leur demande de ne pas sombrer dans l’effet inverse. » Tel est le discours tenu par Albert Cartier dans l’intimité des vestiaires de Saint-Symphorien cette semaine. L’entraîneur messin sait que ce deuxième rendez-vous de l’année 2014 à domicile est important. Parce que les Messins ont un devoir d’exemplarité à la maison (où ils sont invaincus), mais aussi parce que la situation comptable l’impose. Metz fait actuellement du surplace (2 nuls, 2 défaites). Mais, comme le rappelle le technicien lorrain, « malgré cette période difficile », son « équipe est toujours première » du championnat.
Reste que la marge de manœuvre du leader grenat s’est considérablement amoindrie et qu’un succès, ce soir face à Caen, serait le bienvenu. « Si tu mets de l’argent de côté, c’est parce que tu sais qu’à un moment ou un autre, tu en auras besoin », nuance néanmoins le gestionnaire Cartier. Certes. Mais Sylvain Marchal et ses coéquipiers ont d’ores et déjà cassé leur tirelire, puisé dans leur cagnotte. Il ne peut plus être question d’économie.
« Un seul et même état d’esprit »
Afin de composer un nouveau bas de laine, les Lorrains doivent donc reprendre la confection du joli patchwork coloré tissé lors de la phase aller. « La différence entre une défaite et une victoire n’est pas une autoroute , reprend l’entraîneur du FC Metz. Cela ne tient qu’à un fil. Il faut trouver le bon équilibre » en regardant toujours vers l’avant.
C’est le message que le staff messin martèle depuis qu’il a repris en main les ateliers renaissants du club à la Croix de Lorraine. « Seize noms sont couchés sur la feuille, mais un seul et même état d’esprit doit habiter le groupe », insiste Albert Cartier.
Mais pour que son équipe retrouve l’étoffe qu’elle trimballait sur la toile de la Ligue 2 voici encore quelques semaines, il s’avère nécessaire de broder quelques morceaux frappés du sceau de l’efficacité. Un échantillon qui a cruellement manqué aux Messins lors de leurs quatre derniers défilés et notamment à Niort (2-0) la semaine dernière. « Il est évident que nous devons être plus réalistes devant le but. Il nous faut aussi retrouver ce petit supplément d’âme qui nous a si souvent permis de faire pencher la balance de notre côté. »
Ce soir, devant ses supporters – plus de 9 000 billets avaient trouvé preneurs hier en fin d’après-midi –, le FC Metz doit se jeter à l’eau. Car il est temps à nouveau !
Jean-Sébastien GALLOIS.
Metz a le choix des armes.

Eduardo, la nouvelle recrue messine, sera-t-il associé à Diafra Sakho, ce soir ? Photo Anthony PICORE
Le retour des suspendus (Bussmann, Lejeune), conjugué à l’arrivée de sang neuf (Eduardo), permet à Albert Cartier de disposer d’un groupe étoffé pour la réception de Caen. Reste à faire des choix.
Le public de Saint-Symphorien assistera-t-il, ce soir, aux premiers pas en grenat d’Eduardo ? « Oui, on le verra », a lâché, dans un grand sourire, Albert Cartier hier à l’issue de la dernière séance d’entraînement. D’entrée de jeu ou en cours de match ? L’entraîneur messin est volontairement resté mystérieux sur ses intentions. « J’ai des choix à faire. Je ne vais pas m’en plaindre. En plus, je suis payé pour ça… » S’il a été contraint, ces dernières semaines, de conjuguer avec de nombreuses absences, le technicien lorrain a, cette fois, plusieurs possibilités à avancer. Exceptions faites des blessés de plus ou moins longue durée (Bourgeois, N’Dour, Nsor, Philipps) et la suspension de Métanire, le FC Metz dispose de toutes ses armes. Reste à savoir quelles cartouches utiliser.
Sur le front de l’attaque, Eduardo pourrait ainsi honorer sa première titularisation aux côtés de Diafra Sakho, sachant que Nicolas Fauvergue – irréprochable mais en manque d’efficacité devant le but – traîne une blessure à la cheville depuis quelques semaines. En défense, quelques interrogations demeurent également. Auteur d’une nouvelle prestation impeccable à Niort, Guido Milan débutera sans doute la partie au sein d’une charnière où Jérémy Choplin – joueur le plus utilisé depuis l’ouverture de la saison – pourrait être invité à souffler. L’Italo-argentin serait alors associé à Sylvain Marchal, capitaine et relais naturel sur le terrain d’Albert Cartier.
Sur les côtés, Gaëtan Bussmann retrouve logiquement sa place dans le couloir gauche derrière Kévin Lejeune, également de retour de suspension. À droite, Romain Inez devrait pallier l’absence de l’autre Romain (Métanire). Pour le reste, le staff messin devrait faire dans le classique, sachant que Bouna Sarr sort d’un groupe où ne figure pas (encore) le jeune Thibaut Vion.
Côté caennais, Patrice Garande sera privé de Jonathan Kodjia, touché aux côtes face à Troyes (1-1), de Nicolas Seube et de Molla Wagué. Une équipe de Malherbe qu’Albert Cartier devine « revancharde » par rapport au match aller (victoire messine 2-0) mais qui, surtout, selon l’entraîneur lorrain, se doit de « faire des coups à l’extérieur » afin d’atteindre son objectif : la montée en Ligue 1.
Proment donnera le coup d’envoi
Si deux ex-Messins seront sur la pelouse de Saint-Symphorien, ce soir, avec le maillot de Caen sur les épaules (Laurent Agouazi et Mathieu Duhamel), c’est autre ancien de la maison grenat qui donnera le coup d’envoi de la rencontre. C’est au fidèle et exemplaire Grégory Proment, aujourd’hui membre de l’encadrement technique du Stade Malherbe, que reviendra ce privilège.