Le FC Metz part tout à l’heure à l’assaut de Marcel-Picot. Après la démonstration à l’aller (3-0), les Mosellans se savent attendus par des Nancéiens qui traquent une victoire pour rester dans la course à la Ligue 1.
Au matin du 1er mars 2014, la première manche joue toujours les prolongations. Dans les tribunaux pour les supporters les plus énervés du match aller. Ou sur le bureau du CNOSF, le comité olympique saisi par le FC Metz après le retrait du huis clos initialement appliqué au stade Marcel-Picot. Quelque part, c’est une bonne nouvelle. Car un derby sans public est une fête sans vie, une anomalie. En plus, l’affaire a titillé la fibre comique d’Albert Cartier. L’entraîneur a voulu mener ses deux dernières séances d’entraînement loin des regards et il l’a justifié ainsi : « Comme le match n’était plus à huis clos, on a décidé qu’il y en aurait quand même… » Coquin.
En cet après-midi du 1er mars, le débat va enfin se recentrer sur son essence : le football. Ce terrain est le plus passionnant mais il n’avait laissé aucune place à la discussion le 24 septembre dernier (3-0). Metz avait giflé son voisin et Nancy avait pris en pleine p oire la mesure du derby. « Ç’avait été une surprise pour nous , admet Joël Sami. On ne s’attendait pas à autant d’intensité. » Par définition, l’effet de surprise ne fonctionne qu’une fois. Paul Nardi prémédite même sa vengeance : « Ils nous ont marché dessus à l’aller, on va leur marcher dessus au retour. »
L’autre joue ?
Il s’imposera naturellement d’oublier les éléments du passé car le match à venir ne risque pas de ressembler à la première levée. Familier de l’ASNL, forcément, le terrain synthétique modifie la donne. Pablo Correa aussi. L’entraîneur est revenu aux affaires nancéiennes après la claque en Moselle et il n’est pas homme à tendre l’autre joue. Il appuie, au contraire, sur les mêmes ressorts que Cartier, comprendre un épais habillage guerrier autour de l’inévitable canevas tactique. Avec eux, malheur aux déserteurs sur le front de l’impact… Ces deux techniciens savent généralement gonfler un footballeur à bloc avant de l’envoyer au feu.
Correa a justement proposé un « slogan », hier, qui résume l’avenir nancéien : « la victoire sinon rien ». Sinon le point qui n’arrange rien. Ou, pire, l’humiliation en aller-retour en cas de défaite. Et le fossé comptable à l’arrivée : Metz et Nancy seraient alors séparés de 60 km et 12 points… Ce n’est pas anodin.
Le classement est un axe de motivation. Pas le seul. La fameuse suprématie régionale traîne toujours par là. Les Messins ont aussi reçu le message de ces supporters qui vont snober le derby, en réponse à des conditions de déplacement trop restrictives. « Comme tout le monde ne pouvait pas venir, ces groupes ont été solidaires en décidant de rester à Metz. C’est un signal fort envoyé aux joueurs » , dit Cartier. En gros : patrie Grenat, tes émissaires joueront pour toi.
A l’heure, justement, de céder la parole au terrain, il faut saliver d’avance sur l’indécision de cette affiche lorraine. Porté par son artificier en chef (Sakho) et son équilibre, Metz demeure un leader convaincant mais il n’a pas encore remporté de succès à l’extérieur en 2014. De son côté, l’ASNL s’est nettement redressée depuis octobre et elle a même déniché un buteur (Louis). L’orgueil, le public et l’envie de remonter lui commandent tout autant de gagner. Bref, le combat devrait bien avoir lieu, à deux ou plutôt vingt-deux. Enfin !
En ce soir du 1er mars, chacun saura donc si le Graoully peut enflammer un terrain en caoutchouc ou si le Chardon pique encore. Et si des supporters savent se tenir dans un derby…
Christian JOUGLEUX.
Johann Carrasso : « On doit s’arracher »
S’il a connu le derby entre Montpellier et Nîmes, le gardien du FC Metz assure que le rendez-vous lorrain a une tout autre saveur. D’autant que si l’enjeu, aujourd’hui, revêt un aspect régional, il est également sportif.
B ien que n’étant pas originaire de la région, vous sentez-vous aujourd’hui totalement imprégné par ce derby lorrain ? « Complètement ! On m’a parlé du derby dès que notre montée et la descente de Nancy ont été entérinées. J’ai donc très vite senti l’importance de ce rendez-vous pour le club et les supporters. Cet été, lors du stage de préparation, il en a encore été question. Et lors du match aller, que nous avions parfaitement géré, je me suis vraiment mis au diapason. »
• Au cours de votre carrière, vous avez connu la rivalité entre Montpellier, dont vous défendiez les couleurs (entre 2007 et 2010), et Nîmes. Est-ce comparable avec le derby Metz - Nancy ? « L’engouement me paraît beaucoup plus important ici. C’est plus chaud. Ce derby est une véritable référence pour les supporters des deux camps. Il dépasse le cadre sportif : j’ai le sentiment qu’à travers ce match les gens défendent au moins tout autant leur attachement à un club de football qu’à leur identité propre. Les comparaisons entre les deux villes se ressentent dans la vie de tous jours. Ce n’est pas étonnant qu’il existe une telle attention, une telle passion pour ce match. »
• Les gens que vous rencontrez en dehors de Saint-Symphorien, vous parle-t-il de ce rendez-vous ? « J’ai la chance d’habiter au centre-ville. Je suis donc régulièrement interpellé à ce sujet. C’est toujours très positif, on sent la joie des supporters. Ils m’encouragent, mais pas uniquement à propos du derby. Ils me parlent aussi de la montée. »
• Pour autant, ce n’est donc pas un match comme un autre ? « Évidemment que non ! Sur le plan comptable, ce n’est pas différent. Mais par rapport à tout cet engouement, cette attente, on doit s’arracher et être à fond. Encore plus que d’habitude. Sans trop en faire non plus : le plus important, c’est de garder nos certitudes en terme de jeu. »
• Quel regard portez-vous sur cette équipe de Nancy ? « On sait qu’actuellement le principal danger nancéien se nomme Jeff Louis. Il est en confiance, tout comme l’est Diaf ( Sakho ) chez nous. Mais il ne faut pas en faire une fixation. On reste concentré sur l’ensemble d’une équipe qui, depuis le match aller, a réalisé une belle remontée. »
« Réaliser un gros coup »
• Et qui présentera, a priori, un tout autre visage ? « Sans doute, mais Nancy est dans l’obligation de s’imposer sur son terrain pour rester au contact du haut de tableau. Ce n’est jamais facile à gérer. »
• Qu’est-ce qui est le plus important : gagner le derby ou mettre un concurrent à bonne distance ? « L’intérêt de ce match est double. C’est ce qui le rend encore plus intéressant. Nous avons l’opportunité de gagner la seconde manche du derby et, en plus, de réaliser un gros coup sur le plan comptable. En cas de succès, on retrouverait un matelas de points presque aussi confortable qu’avant la trêve. »
• Vous allez, à un moment ou à autre, avoir les supporters nancéiens dans votre dos. Comment l’appréhendez-vous ? « Je ne me mets aucune pression de ce point de vue. Cette probable pression peut même être une source de motivation supplémentaire. De toute façon, il est toujours beaucoup plus agréable d’évoluer dans un stade plein. Même à l’extérieur et dans un tel contexte. C’est toujours mieux que des tribunes presque vides comme nous en avons connu la saison dernière en National. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
Et si Eduardo débutait
Albert Cartier n’a rien dévoilé de ses plans, hier. Il pourrait pourtant titulariser l’attaquant brésilien de retour de blessure
Touché aux ischio-jambiers, il ne devait pas être apte et demeurait même incertain pour la réception de Lens, la semaine prochaine. Eduardo est là, pourtant, dans le groupe et peut-être même titulaire dans l’esprit de son entraîneur. Naturellement, Albert Cartier n’en a rien dévoilé hier, ni la veille. L’entraîneur avait, au contraire, pris soin d‘organiser ses dernières séances à huis clos pour préserver le secret.
La composition de départ du FC Metz devrait obéir à un clacissisme absolu tout à l’heure. Gardien, défenseurs et milieux seront des habitués du coup d’envoi. La ligne d’attaque, en revanche, soulève des questions. Kevin Lejeune et Diafra Sakho apparaissent intouchables en leurs qualités de meilleurs passeur et buteur du club mosellan. Yeni Ngbakoto devrait lui aussi pointer sa crête sur la pelouse synthétique de Picot dès 14 heures, au poste de milieu excentré. Il connaît le parfum des derbys à Nancy, ce qui pèse toujours dans ce type de rendez-vous. Bouna Sarr aurait pu, lui aussi, revendiquer un passé de « derbyste lorrain » dans les jeunes catégories mais il n’apparaît toujours pas dans le groupe, victime de ses dernières performances tout simplement.
Reste donc Eduardo qui est tout juste rétabli. L’expérience plaide pour lui et le Brésilien tient la corde a priori. Sinon, Cartier peut choisir l’option Thibaut Vion. Le garçon avait fait une entrée convaincante face à Clermont, comme Fadil Sido, le dernier élément offensif du groupe messin. Lui serait plutôt un candidat à l’aile, qui décalerait le même Ngbakoto dans l’axe. Joyeux casse-tête. Qui serait vain si Metz jouait autrement qu’en 4-4-2...
Ch. J.
4 questions à
Ngbakoto : « Un tout autre match »
Le milieu messin met de côté la première manche du derby.
A u-delà de la rivalité régionale, c e match est-il un tournant dans cette saison ? « Forcément, parce que Nancy fait partie des prétendants à la montée en Ligue 1. Gagner cette rencontre peut nous permettre de repousser un concurrent d’un point de vue comptable et prendre nos distances sur le quatrième du classement. »
• L’AS Nancy-Lorraine s’est bonifiée par rapport au match aller. Quel regard portez-vous sur son parcours ? « Le classement de Nancy est révélateur du renouveau de cette équipe, qui a deux ou trois atouts très bons. Il faut donc se méfier de cette formation et se battre avec nos armes pour ramener le meilleur résultat possible. »
• Que reste-t-il du match aller et de la victoire (3-0), en septembre, au stade Saint-Symphorien ? « Il faut l’oublier ce derby parce que ça va être un tout autre match. On a gagné chez nous, on se déplace maintenant chez eux, il faut donc partir dans l’idée de gagner ce match et de prendre de l’avance sur le quatrième du classement. »
• L’absence des principaux groupes de supporters messins au stade Marcel-Picot est-elle une source motivation supplémentaire au sein du groupe ? « On aurait bien aimé que tous nos supporters soient présents. Malgré tout, il y a quand même 450 places pour eux, c’est déjà pas mal. On sait qu’on sera supporté par beaucoup de monde. On sait aussi que nos supporters vont regarder le match à la télé, on va donc essayer de faire la meilleure prestation possible pour leur ramener ce bon résultat et leur faire une petite dédicace. »
M. R.
Metz voyage bien
En 38 confrontations de championnat face à Metz sur sa pelouse depuis 1946, Nancy s’est imposé 17 fois. Pour 10 victoires messines.
Si le FC Metz a souvent fait recette sur sa pelouse de Saint-Symphorien lors du derby lorrain (21 victoires en 38 matches de championnat depuis 1946), le voisin nancéien s’est un brin moins bien comporté lorsqu’il a accueilli les Messins dans son antre.
En effet, les Grenats se sont déjà imposés à dix reprises à Marcel-Picot depuis 1946. Ils sont également parvenus à revenir onze fois de leur courte excursion en Meurthe-et-Moselle avec un résultat nul. Pour retrouver la trace du dernier succès du FC Metz en terre nancéienne, il faut remonter au 25 janvier 2003. Les hommes de Jean-Fernandez (qui prendra les commandes de l’ASNL huit ans plus tard) s’étaient imposés 1-0 (but de Stéphane Borbiconi) à l’occasion d’un seizième de finale de la Coupe de France. En championnat, les Messins se sont imposés à Picot (1-2) pour la dernière fois le 3 novembre 2002 (14e journée de Ligue 2) grâce à des buts signés Emmanuel Adebayor et Grégory Proment. Ce jour-là, le FC Metz comptait déjà dans ses rangs un certain Sylvain Marchal…
Quant à la dernière opposition entre les deux meilleurs ennemis lorrains dans l’enceinte nancéienne, elle date du 22 mars 2008. Un funeste souvenir pour les Messins qui non seulement s’étaient inclinés (2-1) mais surtout plongeaient tout droit vers la Ligue 2 alors que l’ASNL terminait l’exercice à une excellente quatrième place.
le match aller
L’exemple à suivre
Après six ans d’attente, Messins et Nancéiens se retrouvaient, le 24 septembre dernier à Saint-Symphorien. Une première manche remportée par le FC Metz (3-0) au terme d’un match dominé de bout en bout.
Si, dans les coulisses, la rencontre a été poussée jusqu’aux prolongations, sur le terrain, le premier acte du derby n’a souffert d’aucune contestation. Sur sa pelouse de Saint-Symphorien, le FC Metz a rapidement pris à la gorge des Nancéiens fébriles. C’était donc logiquement que Yeni Ngbakoto ouvrait la marque d’une tête plongeante (1-0, 14e ).
Exception faite d’une reprise mal contrôlée signée Cuvillier (47e ) puis d’une frappe de Cuffaut (63e ), les Messins n’étaient guère mis en difficulté. Au contraire. Toujours aussi dominateurs, ils parvenaient à enfoncer le clou grâce à Bouna Sarr tout d’abord. Ce dernier concluait, en finesse, un contre rondement mené (2-0, 84e ).
À peine cinq minutes plus tard, Kwame Nsor achevait Nancy et la soirée d’une violente reprise en pleine lucarne (3-0, 86e ).
derby actu
Supporters
Plus de 200 supporters messins, encadrés par 45 stadiers du FC Metz, sont attendus au stade Marcel-Picot. Alors que Génération
Grenat, Horda Frenetik et Gruppa Metz ont choisi de boycotter le derby principalement en raison du nombre trop restrictif
de places accordées et de l’encadrement trop strict, les clubs de supporters de Forbach, Holving, Ham-sous-Varsberg et le Supporter Club En Avant Metz seront, eux, bien présents et prendront place dans la tribune Philippe- Schuth.
Coup d’envoi
Le coup d’envoi de la rencontre sera donné par deux sportifs emblématiques de Metz et Nancy. Le Brésilien André Luiz
est revenu du pays pour soutenir son ASNL de coeur. Il trouvera à ses côtés Nina Kanto, figure de l’équipe de France et capitaine de Metz Handball
Respect
Que pense Albert Cartier de Pablo Correa ? L’entraîneur messin est admiratif de son homologue franco-uruguayen et de son
adaptation. « Ce n’est jamais facile de s’exporter d’un pays étranger. Pablo a vite appris une langue, une culture et il a passé
des diplômes pour devenir entraîneur.C’est remarquable. Il savait après sa carrière que la suite serait dans le football et c’est un domaine dans lequel il rayonne assez. Il a amené sa touche personnelle, des résultats et pas forcément avec un superbe outil. Il a réussi à sublimer une équipe qui n’était pas taillée pour jouer le titre. »
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Dernière modification par rf57 le 01 mars 2014, 10:31, modifié 6 fois.
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Re: RL 1/3:La parole au terrain
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Re: RL 1/3:La parole au terrain
Merci pour l'article. Yohann on compte sur toi!! J'ai parfaite confiance en cet équipe qui va j'en suis sur, nous ramener quelques chose de Nancy. Aller Metz et bon match a tous!
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Re: RL 1/3:La parole au terrain
Je sais pas si t'a vu, mais t'a fait un doublon du 1er article? Pas trop grave et merci a toi encore!!rf57 a écrit :le seul mot d'ordre aujpurd'hui:
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Re: RL 1/3:La parole au terrain
Paul Nardi prémédite même sa vengeance : « Ils nous ont marché dessus à l’aller, on va leur marcher dessus au retour. »
Il est trop le Popaul !

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Re: RL 1/3:La parole au terrain
On joue en noir cet après-midi ?
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Re: RL 1/3:La parole au terrain
Ils n'ont pas les joueurs pour nous marcher dessus , on a l'équipe qui met le plus d'impact physique dans ce championnat et c'est pour cette raison qu'on est leader depuis des mois.gigi57 a écrit :Paul Nardi prémédite même sa vengeance : « Ils nous ont marché dessus à l’aller, on va leur marcher dessus au retour. »
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- Zaek
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Re: RL 1/3:La parole au terrain
christoo57200 a écrit :On joue en noir cet après-midi ?

- wiz2metz
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Re: RL 1/3:La parole au terrain
Dommage ce genre de discours, ça ne lui ressemble pas à Nardi...même s'il est nançois c'est un gardien que j'apprécie et qu'on reverra certainement dans une vraie équipe dans les prochaines années...à condition qu'il se troue bien aujourd'huigigi57 a écrit :Paul Nardi prémédite même sa vengeance : « Ils nous ont marché dessus à l’aller, on va leur marcher dessus au retour. »
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Re: RL 1/3:La parole au terrain
Nardi dit ça pour faire plaisir aux supporters il va pas dire qu'ils ont la trouille de s'en prendre encore une bonne ,il doit bien savoir que ça va etre difficile pour les 2 équipes.
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