Le dernier haut-fourneau en activité de Moselle turbine du côté de Saint-Symphorien. A plein régime. Ahmed Kashi est une usine à lui seul. Un symbole aussi. Dans un département bercé par des valeurs de travail, de combat et d’engagement, le milieu de terrain du FC Metz ne dépare pas. Il incarne les valeurs défendues par Albert Cartier. Car il ajoute à sa panoplie d’ouvrier la nécessaire humilité réclamée par son entraîneur.
Ce symbole se veut aussi un homme très discret. C’est sa touche personnelle, la petite curiosité du dossier. Du civil au terrain, la métamorphose est spectaculaire. Exit, alors, le garçon réservé qui « aime rester tranquille à la maison ». Et place à la bête de scène. Il faut le voir défiler sur le tapis Grenat. La vie d’Ahmed, côté foot, c’est un festival de cannes en mouvement, une ode au fracas des corps et un prix d’interprétation virile. Kashi court sans relâche, harcèle l’adversaire, tacle, distribue du tampon à l’occasion… Au côté de Romain Rocchi, son compère du milieu et complice dans la vie, le Franco-Algérien se pose en piston infatigable. Voire indispensable.
« On me chambre »
Kashi se sait « quelqu’un de réservé » mais il rejette la thèse du dédoublement de personnalité. « Je suis toujours le même , plaide l’intéressé. Seulement, j’ai un poste qui demande beaucoup d’agressivité et j’essaie de me donner au maximum. J’essaie surtout d’être constant dans mes prestations et d’améliorer certains points comme mes pertes de ballon, mon placement… »
Kashi comble beaucoup de besoins mais il admet un manque. Il court toujours après son premier but messin. Avec Châteauroux, son club précédent, il en avait inscrit trois, « en trois ans », complète-t-il en souriant. « On me chambre parfois dans le vestiaire , ajoute-t-il. On me répète qu’on attend toujours mon but. » Il essaie pourtant. En Ligue 2, le milieu de terrain affiche un visage plus offensif. Il confirme : « Le coach et José (Jeunechamps, l’entraîneur-adjoint) me demandent de frapper plus, de me retrouver plus souvent dans la surface et d’accompagner les actions. Je ne le faisais pas l’année dernière. J’étais plus en retrait. »
Titulaire indéboulonnable à Metz depuis deux saisons, le natif de la région parisienne doit sa vocation à une autre lucarne : « Quand j’étais petit, à Bobigny, je me souviens que mon père regardait un match à la télé. Ça m’avait plu. Je m’étais dit que je voulais faire du foot moi aussi. » Sa première idole ? « Zidane, comme tout le monde. Mais je me suis aperçu que je n’avais pas les mêmes qualités… » Plus tard, le jeune Ahmed apprendra à apprécier des joueurs plus proches de son profil, les « Steven Gerrard, Xabi Alonso, Nigel De Jong, Gennaro Gattuso. » Autant de garçons qui ont fait les grands jours de leurs sélections.
Pour l’heure, l’Algérie n’a toujours pas établi de contacts avec Ahmed Kashi. Il ne s’en formalise pas. Il a hiérarchisé ses priorités : « Le FC Metz d’abord. Le premier objectif , conclut-il, c’est d’atteindre la Ligue 1. Si la sélection arrive, ce sera un bonheur en plus. Ce serait même parfait. »
Christian JOUGLEUX.
FC METZ Express :
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement l’après-midi. Aujourd’hui : une séance d’entraînement à 14 h. Demain : une séance à 14 h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Nancy - Metz (26e journée de Ligue 2), samedi 1er mars : 0-1. Prochain match : Metz - Lens (27e journée de Ligue 2), samedi 8 mars à 14 h. À suivre : Châteauroux - Metz (28e journée de Ligue 2), vendredi 14 mars à 20h ; Metz - Brest (29e journée de Ligue 2), lundi 24 mars à 20h30.
À l’infirmerie. Guido Milan (adducteurs) et Kwame Nsor (genou) ont repris l’entraînement collectif hier et ne se ressentent plus de leurs blessures. Ils devraient aller chercher du rythme avec la réserve ce week-end. Luciano Teixeira (tendon d’Achille), Chris Philipps (ischio-jambiers) et Maxwel Cornet (genou) sont aux soins. Thibaut Bourgeois (genou) et Abdallah N’Dour (pubalgie) sont à l’arrêt.
Suspendu. Aucun.
En sélections. Lucas Toussaint (France U18), Thomas Didillon (France U19), Anthony M’Fa (Gabon).
Buteurs. En Ligue 2 : Sakho (15 buts) ; Ngbakoto (7) ; Fauvergue (4) ; Bussmann, Lejeune, Nsor (3) ; Choplin (2) ; Sarr (1).
