
Ci-dessus, la coupe préférée de Sakho, son « style » propre. De haut en bas, son évolution capillaire, de la petite rayure blonde à la couleur globale façon El Hadji Diouf, jusqu’à cette dernière crête qu’il ne portera plus… Photos Pascal BROCARD et Anthony PICORÉ
A Bordeaux, Marouane Chamakh avait fait des émules chez les supporters avec sa crête flamboyante. A Paris, de triste mémoire, Jérémy Menez avait choqué dans les chaumières avec un improbable mélange capillaire, façon ragondin mort posé sur un crâne rasé. A Metz sévit un autre styliste en pointe de l’originalité : Diafra Sakho.
Kashi est de mèche
Le meilleur buteur de Ligue 2 a accepté hier de se pencher sur ce sujet épineux, de s’aventurer dans la surface de ses cheveux. Car l’attaquant a aussi fait du chemin sur le terrain capillaire, depuis son premier contrat pro jusqu’aux teintures blondes voire grenat aperçues ces deux dernières saisons.
D’abord, il faut savoir qu’il abandonne les crêtes qu’il affectionnait tant. Un ordre de « maman ». « Elle n’en veut plus. Elle n’aimait pas ça », confie ce fils obéissant. Il a lâché le coiffeur aussi. Désormais, « c’est Ahmed, qui (lui) coupe les cheveux dans le vestiaire. Il est très bon pour ça. » Temps mort obligatoire : Kashi, le coéquipier (chauve) à la fois titulaire en puissance et coiffeur, ça se souligne.
Diafra Sakho s’occupe lui-même des couleurs. Une de ses mèches correspondait d’ailleurs aux contours du doigt de sa fille, Madia (17 mois aujourd’hui). « Comme ça, j’emmenais son empreinte partout… , explique-t-il. En National, pour sa naissance, j’avais déjà écrit son prénom sur mon crâne, à côté de la crête. En fait, mes coupes ont souvent correspondu à des périodes ou des changements dans ma vie. Au départ, je voulais un peu copier mon idole, El Hadji Diouf. Ensuite, j’ai voulu creuser mon style. Je me suis cherché… » Il s’est trouvé ! La bande sombre sur une teinture blonde a aujourd’hui sa préférence.
Derrière ces coquetteries se niche naturellement une volonté assumée de se démarquer. Mais pas seulement. Le Franco-Sénégalais a conscience d’avoir suscité une attente auprès des supporters qui « le reconnaissent plus » depuis qu’il joue avec ses cheveux. « Maintenant , conclut-il, c’est obligatoire pour moi d’apporter ma touche. » Une petite touche de futilité dans un monde de buts. Diafra Sakho ou l’innovation permanente. Parce qu’il le vaut bien…
Christian JOUGLEUX.
Diafra Sakho : « Il faut assumer »

Diafra Sakho et le buteur lensois Marcel Tisserand. Photo Anthony PICORÉ
L’attaquant messin revient sur la défaite face à Lens (0-1) dont il se sent un peu responsable.
Comment avez-vous vécu cette première défaite à domicile ? « On savait qu’elle pouvait arriver. On avait bien perdu deux fois à Saint-Symphorien l’année dernière et là, on tombe à la 27e journée et contre Lens en plus. En fait, je pense qu’on ne méritait pas de gagner. On savait que cela se jouerait sur des coups de pied arrêtés et c’est dommage d’en avoir eu treize sans en conclure un seul. »
• Vous étiez au marquage du buteur lensois… « Oui. A l’aller, déjà, on avait pris un but par un joueur que je devais marquer. Je me sens responsable et je l’ai dit dans le vestiaire. C’est une faute individuelle et il faut l’assumer. A moi de rebondir contre Châteauroux maintenant. »
• Le vestiaire est-il touché par ce revers ? « Non. On se poserait des questions si on n’avait pas répondu présent dans les duels mais c’était un match d’hommes et le meilleur a gagné. Je me rappelle aussi qu’on avait enchaîné par sept victoires après notre défaite à Lens, à l’aller. Là, il nous faut encore quatre ou cinq victoires pour la montée. C’est faisable. »
• Châteauroux vous attend avec son synthétique. Aimez-vous cette surface ? « Je peux jouer dessus mais je n’aime pas. De toute façon, on ne se pose pas la question du terrain. A Châteauroux ou ailleurs, il faut gagner. On va se battre pour essayer de rester premier ou au moins dans les trois premiers jusqu’au bout. »
• Rester leader du classement des buteurs, c’est un objectif aussi ? « Non, c’est du bonus. J’avais dit au président quand j’ai prolongé mon contrat, que je voulais marquer quinze buts cette saison. C’est fait. J’ai atteint mon objectif personnel mais il reste encore un objectif collectif à atteindre. C’est le plus important. »
• Avez-vous remarqué que votre premier poursuivant, Christian Bekamenga, est issu du National, comme vous ? « J’en suis très content mais il n’est pas le seul. Au niveau des meilleurs passeurs, on retrouve aussi Kévin (Lejeune) et (Florian) Martin de Niort. Cela prouve que le National est aussi un bon championnat, non ? »
Albert Cartier « aime ça »
Diafra Sakho n’a pas l’exclusivité des coupes originales : Yeni Ngbakoto et Bouna Sarr s’amusent aussi avec leurs crânes à Metz. Qu’en pense Albert Cartier, 53 ans ? « Je suis attentif à ça , dit-il. C’est une façon pour eux de communiquer, d’échanger des messages. C’est aussi une envie de mouvement, d’être créatif. J’aime ça. » Pour l’anecdote, l’entraîneur a félicité les enfants qui ont accompagné les joueurs avant Metz-Lens. « Ils avaient mis du gel et soigné leur coiffure. Eux aussi avaient préparé le match, comme les pros. »
Albert Cartier, enfant, a porté les cheveux longs. En son temps de joueur, il les a choisis courts. « J’allais à l’encontre des modes ! , sourit-il. On pouvait aussi garder la barbe pour un match de coupe de France… » Son pire souvenir ? « Chris Waddle ! Sa coupe à frange, avec des cheveux longs, un peu "dégueu" derrière. Il n’était plus du tout dans l’air du temps. C’était un peu effrayant. »
Tableau de bord.
Hier : une séance de vélo le matin. Aujourd’hui : une séance à 9h. Demain : match à Châteauroux. Samedi : repos. Dimanche : repos.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz-Lens (27e journée de Ligue 2), samedi 8 mars : 0-1. Prochain match : Châteauroux - Metz (28e journée de Ligue 2), vendredi 14 mars à 20h. A suivre : Metz - Brest (29e journée de Ligue 2), lundi 24 mars à 20h30 puis Angers-Metz, samedi 29 mars à 14h.
À l’infirmerie. Alors que tous ses coéquipiers ont troqué l’entraînement, hier, pour une longue séance de vélo, Sylvain Marchal (cuisse) est resté avec le préparateur physique Geoffrey Valenne pour abattre un travail individuel. Il saura, aujourd’hui, s’il peut être du voyage à Châteauroux demain. Luciano Teixeira (tendon d’Achille) et Chris Philipps (ischio-jambiers) sont aussi dans une phase de reprise progressive. Enfin, Thibaut Bourgeois (genou) et Abdallah N’Dour (pubalgie) sont à l’arrêt.
Suspendu. Aucun.