
Si Ahmed Kashi (arrière-plan) est contraint de passer son tour en raison d’adducteurs douloureux, Kévin Lejeune et Romain Rocchi, suspendus lundi face à Brest, sont de retour pour barrer la route d’Angers. Photo Pascal BROCARD
Quand certains peuvent s’inquiéter de voir le temps qui passe, le FC Metz, lui, s’est offert le luxe de prendre le sien. L’arrivée du printemps a dégagé (un peu plus) son horizon. Du haut de leur position de leader, les Messins aperçoivent, au loin, la terre de l’élite. Mais entre leur récent passé douillet et le futur ensoleillé qui se dessine, les Lorrains ont choisi. Le présent. Rien d’autre. Pas question, encore, de feuilleter le catalogue de la Ligue 1.
« Après le succès face à Brest, personne n’a sombré dans l’euphorie , souligne Albert Cartier. Les joueurs n’ont même pas fait de cri de guerre. » Tout de même un brin étonné par ce silence, l’entraîneur a mené son enquête : « Ils avaient simplement le sentiment d’avoir fait leur travail. L’objectif ne se bornait pas à cette seule victoire. Tous avaient déjà l’esprit tourné vers le déplacement à Angers et plus largement vers l’objectif de la montée qui n’est pas encore acquis. »
De ce postulat, Metz nourrit sa philosophie de vestiaire. L’idée de voir ses joueurs céder à la tentation du relâchement n’effleure même pas l’esprit du technicien messin qui a récemment invité chacun d’eux à un entretien individuel, juste avant le grand sprint final. « J’ai été agréablement surpris , souligne-t-il. Ils font preuve de beaucoup de lucidité et de clairvoyance par rapport à la situation actuelle. C’est d’autant plus appréciable qu’être sur le podium suppose de faire des efforts supplémentaires et de gérer de nouveaux paramètres. »
Une position que la plupart ont déjà connue la saison dernière en National. « Ils s’en nourrissent , devine encore Albert Cartier. Cela développe cette envie de se surpasser. » Reste que la concurrence est soumise au même régime. À commencer par Angers, qui vient de chuter du podium pour la deuxième fois de la saison seulement…
Record en tête ?
En cause, un mois de mars catastrophique marqué par trois défaites à l’extérieur et un nul à domicile. « Ils sont encore dans le coup , prévient toutefois l’entraîneur du FC Metz. Ils ne vont certainement pas abdiquer maintenant. Au contraire. »
Des Angevins qui abordent ce choc face au leader quatre jours seulement après avoir été poussés par Moulins (CFA) jusqu’aux tirs au but en quarts de finale de la Coupe de France. Un handicap ? Pas pour Albert Cartier : « Ils ont obtenu leur qualification à dix contre onze et l’euphorie de ce résultat aura sans aucun doute gommé la fatigue. Ils ont les qualités et le potentiel pour disputer un nouveau match de Coupe face à nous ».
Sauf qu’une contre-performance messine à Jean-Bouin, aussi contrariante soit-elle, n’aurait rien de rédhibitoire. Un scénario que personne, du côté de Saint-Symphorien, n’envisage évidemment. D’autant qu’après sa défaite face à Lens (0-1), le 8 mars, le FC Metz vient d’enchaîner deux succès de suite (à Châteauroux et contre Brest). Tiens, tiens ! Une défaite face aux Lensois et ça repart ? Comme lors de la phase aller où les Messins avaient aligné une série historique de sept succès de rang après avoir rendu les armes à Bollaert ? « J’y ai pensé , glisse Albert Cartier, sourire en coin. On est dans les temps pour battre ce record… »
Pas de doute, à neuf étapes de la ligne d’arrivée, Metz avance avec le vent dans le dos.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Lejeune et Rocchi de retour

Suspendus face à Brest, les deux joueurs retrouvent leurs places au milieu du terrain où Mayoro N’Doye, auteur d’une prestation séduisante lundi, est reconduit en lieu et place d’Ahmed Kashi, ménagé et absent à Angers.
Après une dernière séance d’entraînement, hier, en fin de matinée, et un déjeuner pris en commun, les Messins ont pris la direction d’Angers dans l’après-midi. Avec un groupe légèrement remanié par rapport à celui ayant affronté et vaincu (1-0) le Stade Brestois lundi. En effet, Albert Cartier enregistre les retours de Kévin Lejeune et Romain Rocchi, suspendus lors de ce dernier rendez-vous à Saint-Symphorien. Par contre, Ahmed Kashi, qui avait terminé cette rencontre avec des adducteurs douloureux, a été invité à passer son tour afin de ne pas compromettre la suite de sa saison. C’est donc l’un des hommes en forme du moment, Mayoro N’Doye, qui évoluera aux côtés de Rocchi devant la défense.
Au final, Bouna Sarr, titulaire contre Brest, débutera la partie sur le banc, tout comme Jérémy Choplin. En effet, le staff messin a décidé de renouveler sa confiance à la charnière Marchal-Milan. En attaque, le duo Sakho-Eduardo est également reconduit. Si Thibaut Vion est du voyage, Nicolas Fauvergue n’a, en revanche, pas été retenu. Un scénario qui a visiblement agacé l’intéressé, hier après l’entraînement. Son entraîneur, lui, a simplement expliqué qu’il voulait « que tout le monde reste motivé », « qu’à neuf journées de la fin, tout le monde soit impliqué » et qu’il était « nécessaire que tous aient du temps de jeu. » C’est donc avec l’équipe réserve (tout comme Cornet, Philipps et Nsor, de retour de blessures) que Nicolas Fauvergue a été invité à « retrouver du rythme ».
Forfaits en cascade à Angers. À la recherche d’une victoire à domicile en Ligue 2 depuis le 31 janvier (succès étriqué face au CA Bastia, 1-0), le SCO devra, en plus, composer avec de nombreuses absences. Déjà privé de Yattara (suspendu), Stéphane Moulin, qui devrait privilégier un 4-2-3-1 peu utilisé cette saison, sera privé de ses expérimentés milieux Charles Diers (blessé à la cuisse en Coupe mardi) et Yohan Eudeline (touché aux adducteurs hier à l’entraînement).
Louis Saha en visite. Un spectateur particulièrement attentif a suivi l’entraînement des Messins hier matin. De passage en Lorraine (sa belle-famille réside à Creutzwald), Louis Saha a donc retrouvé, l’espace d’une matinée, le stade de l’autoroute et Saint-Symphorien. Saint-Symphorien, théâtre des débuts professionnel de P’tit Louis (1997-2000). Retiré des terrains depuis août dernier et désormais consultant-agent pour un groupe de sport management en Angleterre, l’ancien messin en a profité pour saluer Albert Cartier et Philippe Gaillot avec qui il fut vice-champion de France en 1998. Passé par Newcastle, Fulham, Manchester United, Everton, Tottenham, Sunderland et la Lazio Rome, Saha a également connu les honneurs de l’équipe de France (20 sélections). Un exemple à suivre, assurément.
J.-S. G.