Métanire et Metz avaient contrôlé l’AJA de Sammaritano au match aller (3-0). Photo Pascal BROCARD
A la veille d’un déplacement au pays du chablis, il était question de champagne, à Metz, ce jeudi. Johann Carrasso a admis qu’il avait déjà glissé une « bouteille au frais ». Kévin Lejeune n’avait « pas prévu d’en ouvrir une ce week-end », quand son entraîneur évacuait sobrement le débat : « Je ne bois pas de champagne mais il est le bienvenu après les victoires ». Chacun l’aura compris : les Messins ont de vrais problèmes aujourd’hui…
La montée en Ligue 1 n’est plus qu’une question de temps pour les Grenats. Elle est même imminente mais les coéquipiers de Jérémy Choplin ont choisi de ne pas spéculer ni de calculer. Le même Kévin Lejeune faisait plutôt l’éloge de la patience cette semaine. « Je pense que Lens, Nancy et Caen font des calculs mais pas nous , expliquait le milieu de terrain jeudi. On sait que ça peut se jouer ce week-end ou le suivant. Même si on n’est pas en Ligue 1 ce samedi, ce ne sera pas une déception. On peut attendre une semaine de plus. »
« Ils ont transféré leur peur »
En salle d’attente, le FC Metz sait, de toute façon, ce qu’il maîtrise et ce qu’il ne contrôle pas. Les Grenats n’ont, par exemple, aucune prise sur les résultats des autres. Ils les auront simplement suivis, hier, dans le confort d’un canapé et d’un hôtel en Bourgogne. L’idée, aujourd’hui, n’est plus de verrouiller une promotion qui ne fait plus de doutes mais bien d’accomplir le nécessaire pour grimper dans l’ascenseur avec un titre de champion dans les cartons.
Avant de se rapprocher de ce trophée, les Lorrains se rendent au chevet d’un monument en péril. L’AJ Auxerre n’a plus besoin de Guy Roux pour faire du maintien une religion ; c’est son obsession du moment. « Pourtant , remarque Albert Cartier, ils veulent profiter du fait de jouer contre le leader pour occulter leur situation. Ils veulent transférer leur peur et aller chercher une motivation extrême. Si on peut résister à leur engagement, leur pression, on va les faire douter. Mais il faudra être capable de ne pas s’affoler. »
L’écart au classement s’était déjà mesuré au tableau d’affichage, après le match aller (3-0). « Ce score , poursuit l’entraîneur messin, n’était pas le même 3-0 que contre l’ASNL ou Brest. Ce match avait été compliqué. » Il s’impose toutefois de rappeler que les temps ont changé. Un jeune talent (Paul-Georges N’Tep) est parti à Rennes depuis. Bernard Casoni a été remercié aussi. Et son successeur, Jean-Luc Vannuchi, a choisi de ménager certains titulaires habituels aujourd’hui (Boly, Segbefia, NGando).
Albert Cartier, lui, n’a pas choisi : il subira les forfaits de Marchal, N’Doye et Milan (suspendus). Metz a des ressources pour compenser ces absences et, surtout, les Grenats ont moins la pression du résultat que leur hôte. C’est le privilège d’un leader qui a su faire le travail en temps et en heure. Un privilège très envié dans les autres clubs de L2.
Christian JOUGLEUX.
La délivrance aujourd’hui ?
Ils n’ont rien raté (ou presque) de la prestation du voisin nancéien sur la pelouse lensoise hier soir. Réunis au grand complet devant la télévision de leur hôtel auxerrois, les joueurs et le staff messin ont regagné leurs chambres avec de "vrais" rêves de Ligue 1 au programme. En effet, l’ASNL ayant fait match nul (1-1) au stade Boallert, le FC Metz peut valider son ticket pour l’élite dès cet après-midi. La condition ? Battre Auxerre.
« Nous avons suivi cette rencontre avec beaucoup d’intérêt et d’attention , a expliqué Albert Cartier quelques minutes après le coup de sifflet final. Ce résultat est évidemment satisfaisant pour nous. Il nous permet d’envisager sereinement une place sur le podium… » Pas seulement ! « C’est vrai , finit par lâcher, un brin amusé, l’entraîneur messin. On peut envisager plus si affinités. »
Superstitieux jusqu’au bout, le technicien lorrain ne prononcera pas le mot montée. Même lors de la causerie d’avant-match tout à l’heure. « Non , tranche-t-il. Ce match, de toute façon, on le joue pour le gagner. Nous l’abordons de la même façon que la première rencontre de la saison. » Même pas avec un soupçon de pression supplémentaire ? « Par particulièrement, puisque quel que soit le résultat, rien ne sera remis en cause. L’objectif sera juste repoussé de quelques jours. Ce n’est donc pas une finalité. »
Il n’empêche, l’officialisation dès aujourd’hui du retour de la maison grenat au sein de l’élite, sept ans après l’avoir quittée, serait une réelle délivrance pour tout un groupe, un club et ses supporters. Alors Messieurs les Messins, à vous de jouer !
Algrange entre enfer et paradis
Les Algrangeoises, dont le club est en pleine tourmente, se déplacent à Vendenheim, demain, pour y jouer une partie qui engagera leur montée éventuelle en Division 1.
Dimanche dernier, alors que Vendenheim remportait son derby à Bischheim (1-3), Algrange jouait sa dernière récréation face à une équipe de Gravelines en déliquescence, réduite à 10 puis à 9. La croisière s’amusait. A l’arrivée : 8-0 ! Sur le terrain, c’était joyeux. Dans la coulisse, en revanche, ça causait et ça grondait. Le club est en pleine tourmente. L’assemblée générale extraordinaire du samedi 19 avril n’avait débouché que sur des affrontements verbaux. Mais on sait que les jours de Jacques Merel à la tête de l’AS Algrange sont désormais comptés. Le torchon brûle entre le président, son vice-président et les édiles municipaux. « La mairie tient à rendre le club aux licenciés », entend-on du côté du maire, Patrick Peron. Et le conflit semble politique.
« Nous restons dans notre bulle , lance Henrionnet. Seul le terrain nous concerne pour le moment ». Après ? Les choses pourraient très vite avancer. Ce n’est pas lever un secret que de dire que le FC Metz, par l’intermédiaire du très apprécié René Franceschetti qui suit toujours « son » club de près, pourrait être intéressé par ce qu’on appellera, pour le moment, un tutorat. A suivre. Pour l’heure, la balle est au centre.
A. Z.
