Malgré les efforts de N’Doye (à gauche) et Eduardo (à droite), Tours et Pascal Bérenguer ont tenu Metz en échec. Photo Anthony PICORÉ
Le FC Metz gardera le souvenir de certains réfractaires à son autorité dans cette saison de Ligue 2 qu’il a survolée. Quatre équipes ont obstinément refusé de s’incliner devant lui : Lens (3-2, 0-1), Créteil (3-2, 1-1), Niort (1-1, 2-0) et Tours (4-2, 1-1), donc, depuis vendredi. Moralité : seuls les Sang et Or auront eu la peau des Grenats en recto verso. La liste est close, définitive. Car les trois derniers adversaires au calendrier (Troyes, Le Havre et Laval) ont déjà perdu contre les Mosellans durant la phase aller.
Le FC Metz restait sur une prestation aboutie à Auxerre (0-3) et il brûlait d’envie de remettre le couvert à Saint-Symphorien, « pour bien fêter la montée en ligue 1 devant notre public », dixit Kévin Lejeune. « Nous savions que Tours était une très bonne équipe, ajoute-t-il , mais nous ne savions pas dans quel état d’esprit ils allaient être ». La réponse est tombée sur le terrain, avec la prestation mordante et l’ouverture du score des Tourangeaux, puis en conférence de presse, par la voix d’Olivier Pantaloni : « Mes joueurs avaient une grande motivation , admit l’entraîneur. Nous affrontions le leader, dans un stade quasiment plein… »
Cartier : « J’assume »
Il faudra s’y faire mais Metz commence à avoir l’habitude : le Grenat développe des vertus stimulantes chez ses adversaires. C’est le cas depuis qu’il est leader et c’est plus flagrant encore depuis qu’il est certain de voir la Ligue 1. La peau des Messins fait désormais figure de joli trophée. Vendredi prochain, Le Havre viendra sans doute traquer ce même prestige.
Si les Lorrains ont rencontré une opposition solide face à Tours, ils ont aussi été victimes de leur ambition : s’imposer coûte que coûte. Albert Cartier en a même assumé la responsabilité » ; « J’avais décidé d’aller chercher Tours un peu plus haut, au risque de lui laisser des espaces dans notre dos. C’était risqué. » L’entraîneur réfute malgré tout la thèse d’un relâchement : « On n’est pas moins à fond car on est sûr de monter », a-t-il insisté.
Du reste, cette dernière sortie a encore permis d’apprécier la force de caractère d’un groupe qui a cravaché pour le point du nul et redoublé d’efforts pour arracher la victoire, en vain. « On y a cru jusqu’au bout », faisait valoir Yéni Ngbakoto. Au passage, ce garçon mérite une mention. Car il est l’homme en forme de cette fin de saison. Ce n’est pas une vue de l’esprit, les statistiques le disent aussi : sur les huit dernières journées, le jeune milieu offensif s’est fendu de six buts et trois passes décisives.
Les chiffres montrent également que Metz peut être sacré champion mardi soir, à Troyes. Si Caen ne gagne pas à Brest lundi, un point dans l’Aube suffira. Mais les Grenats ne calculent pas et n’ont guère l’habitude de jouer petit bras. C’est, à la fois, la cause de leur match nul contre Tours et la recette de leur succès cette saison.
Christian JOUGLEUX.
Arme de formation massive
Bernard Serin et Patrick Weiten. Photo Anthony PICORÉ
Le club grenat a renforcé ses liens avec le conseil général de la Moselle et huit clubs amateurs via la charte FC Metz Moselle.
La signature est un exercice très en vogue actuellement au FC Metz : les hommes d’Albert Cartier ont paraphé un nouveau bail pour la L1 le 26 avril, quelques jours seulement avant que l’attaquant vénézuélien Juan Falcon appose dans le secret (de polichinelle) sa griffe au bas d’un contrat que devrait également rapidement signer l’entraîneur messin si toutes les parties s’accordent sur, notamment, la durée de la prolongation de l’aventure…
En attendant, vendredi, quelques minutes avant Metz-Tours, Bernard Serin a de nouveau usé de son stylo. Il était cette fois question d’une charte liant le FC Metz, le conseil général de la Moselle et les clubs partenaires autour de l’entité "Club FC Metz Moselle". Une initiative qui vise à développer la qualité de formation des jeunes joueurs dans les clubs mosellans les mieux structurés et ainsi alimenter un vivier de détection pour le centre de formation du FC Metz. « Ce dernier est le sommet de la pyramide du football de notre département , précise Bernard Serin. Le but est de faire émerger les jeunes talents et de leur ouvrir nos portes. »
« Un pacte d’avenir »
Huit clubs se sont engagés dans cette opération consistant à développer les actions de formation continue avec les éducateurs des écoles de football : le FC Sarrebourg, l’US Forbach, le FC Sarreguemines, l’EN Saint-Avold, l’APM Metz, la RS Magny, le FC Thionville et le CSO Amnéville. « Il s’agit avant tout d’un pacte d’avenir », précise Patrick Weiten, le patron du département qui, pour 2014, soutient financièrement cette action à hauteur de 40 000 €.
De son côté, le district mosellan s’est positionné comme un relais au sein des clubs FC Metz Moselle afin que tous bénéficient d’une base de formation commune et la développent auprès des jeunes footballeurs. « Cette initiative est un élément fondamental de notre projet, un morceau essentiel de notre puzzle », assure Bernard Serin qui laisse le dernier mot au président Weiten, un brin malicieux : « La prochaine signature, je l’espère M. Serin, sera celle du permis de construire de la tribune Sud » du stade Saint-Symphorien.
Un premier regroupement des jeunes joueurs (U12) des clubs concernés se déroulera le 9 mai au FC Metz. A l’issue de cette journée, les participants défileront sur la pelouse messine juste avant la dernière sortie à domicile des Grenats face au Havre.
J.-S. G.
FC Metz: Falcon s’y voit déjà
La première recrue de la saison 2014-2015 ne fait plus aucun doute mais le FC Metz ne s’empresse pas de communiquer l’affaire avant l’ouverture officielle du marché des transferts. Qu’importe : le principal intéressé a chassé tout mystère. Juan Falcon a publié cette image sur son compte Facebook où il évoque un contrat portant sur trois saisons et un transfert à 900 000 euros. « J’ai parlé avec l’entraîneur de Metz et il m’a expliqué que notre priorité sera de nous maintenir dans l’élite », explique l’attaquant du Zamora FC, l’actuel leader de la première division vénézuélienne. A 25 ans, le natif d’Acarigua va donc découvrir l’Europe. Son arrivée est programmée en juin. Il pourrait de fait quitter un club champion pour un autre. Avec 17 buts à son actif cette saison, il va, en tout cas, susciter la curiosité en Lorraine. Et en Ligue 1.
