Depuis quelques semaines, les joueurs messins ont adopté une petite habitude. Ils pratiquent une danse désarticulée pour célébrer leurs buts et leurs succès. Renseignements pris, il s’agit d’un virus angolais, contracté devant une vidéo du groupe Os Destroia et transposé aux échauffements des Grenats jusqu’à devenir le tube officiel de la montée. Albert Cartier se demandait, hier, s’il serait obligé de se déhancher de la même façon en cas de victoire, tout à l’heure, face au Havre. Yeni Ngbakoto a tranché pour son entraîneur : « Il a intérêt ! »
Le technicien doit avoir très envie de se trémousser car il réclame justement « une victoire » ce soir. « Je veux qu’on ait un comportement de champion , dit-il. On ne doit pas être dans une notion de plaisir en dilettante. Il faut être authentique. La notion de spectacle, on en parlera après. D’abord, les spectateurs veulent voir un vrai match. » Pour le coup, ils seront nombreux. Saint-Symphorien sera plein à craquer pour célébrer ce titre de champion cueilli à Troyes mardi (0-1) et fêter cet épatant promu du National de retour en Ligue 1.
Le cap des 78 points
« La saison prochaine se prépare déjà sur les deux derniers matches », expliquait Eduardo dans l’Aube, mais c’est aussi le crépuscule d’un parcours délicieux qu’il conviendra d’apprécier tout à l’heure. Avant que les transferts et les prolongations de contrat ne peuplent toutes les conversations, cette dernière escale à Metz se veut aussi une invitation à profiter du temps présent. D’une époque formidable.
« En Ligue 1, imagine Kévin Lejeune, i l faudra sans doute s’habituer à perdre plus de matches… » D’où l’intérêt de se pencher sur les refrains qui ont enchanté le peuple messin toute l’année : les sorties autoritaires d’un Carrasso, les déboulés pétaradants de Métanire et Bussmann dans leurs couloirs, les verbalisations viriles des douaniers du milieu, Rocchi et Kashi, ou encore ces combinaisons malignes sur coups de pied arrêtés, travaillées par Lejeune et Ngbakoto. Sans parler des efforts incessants du canonnier Sakho qui devrait aller faire parler la poudre sous d’autres cieux l’été prochain…
Dans ce contexte, Le Havre arrive à point. Car cet adversaire n’a plus rien à jouer mais, relève Albert Cartier, il reste un hôte « de qualité ». C’est-à-dire joueur et décomplexé. Metz poursuit aussi un dernier objectif de points, ajoute l’entraîneur : « On aimerait atteindre les 78. C’est pour ça que j’attends que mon équipe remplisse sa mission jusqu’au bout. »
Enfin, il s’agira de prouver à la nation grenat que les soirs de fête peuvent aussi accoucher de victoires à Saint-Symphorien. Ce n’était pas le cas pour l’anniversaire du club face à Orléans fin 2012 (2-4), ni pour célébrer la montée en L2 devant Cherbourg (1-3). Albert Cartier n’y voit ni malédiction ni « fatalité ». Pour en être convaincu, il veut juste gagner. Alors, on danse ?
Christian JOUGLEUX.
Ngbakoto : « J’essaie d’en profiter »
A 22 ans, Yeni Ngbakoto est déterminé à découvrir la Ligue 1 sous les couleurs messines. Photo Anthony PICORE
Professionnel depuis cinq ans, Yeni Ngbakoto mesure le chemin parcouru avec son club formateur. Le milieu de terrain messin savoure pleinement la réussite de son équipe.
Ce dernier rendez-vous à domicile de la saison est-il un match à part ? « C’est l’occasion de remercier notre public. La descente en National a été difficile à vivre, mais nos supporters ont toujours répondu présent. Aujourd’hui, on leur offre la possibilité de retrouver la Ligue 1 après six années difficiles. Cela fait cinq ans que je suis professionnel. Pendant deux ans, on a manqué de peu la montée en L1, ensuite, on a joué le maintien et on est descendu. Cette relégation nous a fait très mal, mais elle nous a aussi fait du bien, parce qu’on est parti sur de nouvelles bases. Maintenant, on est champion de Ligue 2 et on va fêter ça du mieux possible avec les fidèles de Saint-Symphorien en gagnant contre Le Havre. »
• La prolongation de contrat d’Albert Cartier tarde à se concrétiser. Cela perturbe-t-il groupe ? « Bien sûr. Personnellement, il m’a beaucoup apporté depuis qu’il est arrivé, pas seulement en tant qu’entraîneur mais aussi en tant qu’homme. Donc, forcément, j’attends avec grande impatience sa prolongation. Il a démontré qu’il était capable d’amener cette équipe en Ligue 1. Il a aussi dit qu’il nous y maintiendrait et on va tout faire pour atteindre cet objectif-là. »
• Et vous, êtes-vous certain d’être messin lors du prochain exercice ? « J’ai lu qu’on m’annonçait partant, que deux ou trois clubs s’intéressaient à moi. C’est flatteur. Mais j’ai un projet, je suis au FC Metz et, la saison prochaine, j’y serai encore. »
• Les intentions du club à votre égard sont donc claires… « Oui. Avec le président, on a tout fixé lors de ma prolongation de contrat (jusqu’en juin 2015). On était tombé d’accord sur tous les termes pour continuer ensemble. Maintenant, j’espère prolonger, comme il l’avait dit, afin de poursuivre l’aventure à plus long terme. »
« Je peux encore faire mieux »
• Vous finissez la saison en boulet de canon, passeur, buteur, comment l’expliquez-vous ? « Toute l’équipe est montée en puissance et, dans ce collectif-là, j’ai essayé d’apporter ma touche personnelle. Ça a marché. Mais, pendant un mois et demi, j’ai eu un trou, entre janvier et février. Le coach et le staff technique m’ont beaucoup aidé. Ils m’ont fait prendre confiance en moi. C’est allé mieux et je suis devenu plus efficace devant le but et avec mes partenaires en donnant des passes décisives. Je suis satisfait de ma saison, mais je sais que je peux encore faire mieux. »
• La paternité, la montée en Ligue 1, le titre de champion de Ligue 2, vous êtes un homme comblé… « Je suis heureux de vivre tous ces moments. Dans une vie, il n’y en a pas beaucoup. Donc j’essaie d’en profiter avec mes collègues et ma famille. »
Maxime RODHAIN.
Des surprises à prévoir ?
Le groupe de seize joueurs, convoqué par Albert Cartier pour la réception du Havre, compte un revenant : Nicolas Fauvergue. Barré par Eduardo et Thibaut Vion, l’attaquant prêté par Reims fréquentait la réserve depuis plusieurs mois mais il aura l’occasion de faire ses adieux au stade Saint-Symphorien ce soir. Dans la peau d’un titulaire ? Son entraîneur a justement laissé entendre, hier, qu’il pourrait chercher à récompenser certains éléments moins utilisés d’habitude, comme il l’avait fait avec Anthony M’Fa, en impliquant le gardien dans le match important à Troyes (0-1). « Mais je ne peux pas faire rentrer tout le monde au coup d’envoi », a nuancé le technicien.
Des surprises sont donc à prévoir. Si Johann Carrasso est certain de retrouver sa place dans les buts, des garçons comme Romain Inez, Mayoro N’Doye et donc Nicolas Fauvergue sont parfaitement susceptibles de s’inviter dans le onze de départ ce soir. Evidemment, leur entraîneur n’a pas souhaité dévoiler ses plans.
Ch. J.
Programme
18 h : ouverture de la boutique. La boutique officielle du FC Metz proposera trois produits collector avant le match : une écharpe "We are back", un T-shirt "Champion de France" et le maillot Replica de celui porté par les héros de la Coupe de France 1984 en finale au Parc des Princes.
18h30 : ouverture des portes. Vingt mille drapeaux accueilleront les supporters à leur place dans chacune des quatre tribunes du stade.
18h30-20h30 : opération "Supporters de l’Emploi". Les supporters du FC Metz pourront déposer leur CV dans les boîtes aux lettres dédiées à l’opération "Supporters de l’Emploi", en partenariat avec Interconseil.
20h30 : célébration du trentième anniversaire de la victoire en Coupe de France (11 mai 1984). Quelques-uns des célèbres vainqueurs de la première Coupe de France du FC Metz en 1984 seront présents sur la pelouse avec la réplique du trophée et donneront le coup d’envoi de la rencontre.
21h15 : animation musicale en live sur la pelouse à la mi-temps. Le groupe Byentl, plusieurs fois disque de platine aux Pays-Bas, interprétera un titre en live à la pause et réservera une petite surprise après la remise du trophée.
22h15 : tour d’honneur des joueurs et du staff du FC Metz.
22h30 : remise officielle du trophée de champion de France de Ligue 2 sur la pelouse par Frédéric Thiriez, président de la Ligue de Football Professionnel, et Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication.
22h45 : spectacle pyrotechnique tiré depuis le centre du terrain.
Les animations prévues à l’issue de la rencontre pourront se dérouler uniquement si toutes les conditions de sécurité sont réunies. Un envahissement du terrain est donc interdit car il empêcherait la réalisation du tour d’honneur par les joueurs, la remise du trophée et le lancement du spectacle pyrotechnique. Sans compter les risques sportifs et financiers encourus par le club (*). Le FC Metz en appelle à la compréhension et au bon sens de l’ensemble des supporters présents au stade Saint-Symphorien pour permettre à cette belle fête de se réaliser.
* En raison de l’envahissement de sa pelouse à l’issue du dernier match à domicile de la saison 2012-2013, l’AS Monaco avait écopé d’un match à huis clos ferme et d’un retrait de trois points dont un avec sursis pour le championnat suivant ; également pour envahissement du terrain après un match à domicile, l’EA Guingamp avait écopé d’une amende 50 000 euros, le FC Nantes d’une amende de 25 000 euros et le Stade Lavallois d’une amende de 20 000 euros.
mais sans moi : pas moyen d'obtenir un congé, mas cela je le savais depuis un moment de toutes façons... j'écouterai à la radio ! :roll: Ne faites pas les C***, les gars, chacun à sa place : Les joueurs sur le terrain et les supp' en tribunes.