
Romain Métanire dit avoir grandi mentalement sur les deux dernières saisons. Photo Pascal BROCARD
Il manque toujours un premier but chez les professionnels à Romain Métanire mais le défenseur messin vient d’accomplir une saison solide et pleine. Il en parle, avant d’évoquer ses progrès et son avenir.
Romain Métanire, avez-vous beaucoup ressassé ce face-à-face à Diallo, le gardien, à Troyes ? « Je suis passé à autre chose depuis mais, sur le moment, j’ai été surpris de récupérer le ballon. J’ai essayé d’armer mon tir face au gardien et de placer le ballon au-dessus de son pied mais ce n’est pas passé… On m’a dit que j’aurais dû le dribbler pour marquer mais je venais de faire une longue course pour arriver là. Franchement, je ne le sentais pas. »
• Ce premier but en pro qui se refuse à vous , c ’est une malédiction ? « Je me dis plutôt qu’il suffira de mettre le premier pour en voir d’autres après. José (Jeunechamps, l’entraîneur-adjoint) m’a d’ailleurs promis une pizza si je marquais cette saison. Il me reste un match… »
• Est-ce une fierté de figurer dans l’équipe-type de Ligue 2 ? « Se dire qu’on est parmi les meilleurs défenseurs du championnat, c’est gratifiant. C’est le résultat d’un travail aussi. »
• Êtes-vous satisfait de votre saison ? « Oui. Je peux être meilleur encore mais je trouve déjà que je gère mieux certains moments. »
• C’est-à-dire ? « Je devais m’améliorer mentalement. José m’a fait prendre conscience de ça aussi. Il m’a poussé à être conscient de mes qualités, à faire abstraction de ce qui se passe autour et, comme je suis quelqu’un de généreux, il m’a fait comprendre que je ne devais pas me cramer. »
• Le bémol dans cette saison, c’est votre expulsion contre Arles-Avignon, en janvier, pour un tacle dangereux. « Exactement. Ma suspension (trois matches dont un avec sursis) résume tout. Parfois, j’ai tellement d’envie que mes émotions vont prendre le dessus. Je suis quelqu’un d’assez nerveux, impulsif. »
• À son arrivée, Albert Cartier a été dur avec vous. « C’est vrai. J’aime bien l’affrontement, la rébellion et pas vraiment quand on me crie dessus. Même si je sais au fond de moi que j’ai tort, je réponds, c’est plus fort que moi ! Je fais un travail sur moi depuis deux ans. J’ai vraiment compris quand le coach m’a sorti en Coupe de France, contre Nice. Ça m’a blessé, j’ai été mal et je me suis dit que cela ne devait plus se reproduire. À partir de ce moment-là, j’ai essayé d’être plus régulier dans mon travail. »
« J’espère que le coach va rester »
• Comment vivez-vous l’incertitude autour de la prolongation de contrat d’Albert Cartier ? « On évite d’y penser. La direction fait ses choix et le coach sait ce qu’il fait… Moi, j’espère qu’il va rester. Ce serait dommage qu’il s’en aille après tout ce qu’il a donné. Il a ramené des valeurs à tous les niveaux du club et, quoi qu’il arrive, je suis derrière lui. »
• Et vous, quelle sera votre attitude cet été ? « Pour le moment, je suis là. Deux ou trois clubs seraient intéressés, mais je n’ai pas reçu de proposition et je vais être prolongé d’un an automatiquement avec la montée. »
• Vous n’avez connu que Metz… « Je suis arrivé à six ans… (Il en a 24). J’ai tout vécu à Metz. Les deux montées consécutives ont été une vraie satisfaction, mais j’aimerais découvrir l’étranger ou un club plus prestigieux. Un jour, j’irai peut-être voir ailleurs même si, à terme, j’aimerais terminer ma carrière ici. Bon, on n’en est pas là. Je vais d’abord bien travailler pour la saison prochaine parce que la préparation conditionne tout. »
• Que faut-il attendre du dernier match à Laval ? « On aimerait bien finir sur une victoire. On va être sérieux. Laval joue le maintien et il faut respecter les autres équipes. Le coach va peut-être donner du temps de jeu à des gars qui ont moins joué cette saison et qui méritent d’être sur le terrain. En tout cas, si je ne joue pas, je ne ferai pas ma mauvaise tête. »
Christian JOUGLEUX.