
Stephan Streker et Albert Cartier, hier au cinéma Palace à Metz, pour l’avant-première du film Le monde nous appartient. À découvrir demain, dans toutes les salles. Photo Gilles WIRTZ
L’entraîneur du FC Metz joue son propre rôle dans une scène du film "Le monde nous appartient" de Stephan Streker qui sort demain en salle. Une scène d’après-match dans un vestiaire plus vraie que nature.
Second film du réalisateur belge Stephan Streker, Le monde nous appartient suit le destin de deux jeunes hommes, l’un apprenti footballeur, et l’autre en perte de repères. Tous deux finiront par se croiser tragiquement.
• Albert Cartier, comment avez-vous fait la connaissance de Stephan Streker ? « C’était à l’époque où j’étais entraîneur au Brussels . J’étais dans un restaurant après un match et Stephan vient me féliciter. Il me dit être un supporter depuis trente ans du Molenbeek ( ancien nom du club ). On sympathise. On ne parle que de foot. C’est plus tard que j’apprends qu’il est réalisateur et qu’il a en tête un film en lien avec le foot. Il me demande si je serais d’accord pour tourner. J’accepte, on est en 2005, en me disant que cela ne se fera sûrement jamais ! »
• Le temps passe et le projet aboutit… « Stephan m’a recontacté en août 2010, une période où je n’avais pas de club. J’ai accepté sans savoir que quinze jours après, j’allais devenir entraîneur de l’AS Eupen ! »
• Dans votre scène, vous êtes un entraîneur qui, à l’issue d’un match perdu par son équipe, vient voir ses joueurs dans le vestiaire. Avec rage et persuasion, vous leur faites la morale et un topo sur l’art de la défense. C’est vous ? « Oui, c’est moi ! Quand je suis allé faire les premiers shootings à Bruxelles, l’associé de Stephan, qui est aussi un fan du Brussels m’a remis un script. Il commençait comme ça : « Messieurs, le président est fâché. Il est de très mauvaise humeur. Il va falloir reprendre les choses. La situation est alarmante . » Mais, si vous faites cela après un match, les joueurs s’en vont ! Je me suis concentré, j’ai changé de ton, j’ai visualisé des images de défaites, je me suis mis dos au mur, un pied replié et j’ai commencé ! »
« Je rendrai toujours service »
• Vous avez fait l’acteur… « Je ne suis pas suffisamment acteur pour le dire ! Le métier d’entraîneur, contrairement à celui d’acteur, c’est l’instantané. Vous ne pouvez pas dire trois fois la même chose. Stephan, lui, m’a dit qu’on pouvait faire cinquante prises pour une scène. Pour la mienne, j’en ai fait deux ou trois. »
• Une scène qui a été tournée dans un vestiaire vide ! « Je ne pouvais pas me permettre de quitter Eupen et c’était compliqué pour Stephan de réunir 21 personnes en même temps sans être sûr de mon calendrier. Donc, j’ai fait la même chose qu’aux shootings, sans joueur, mais avec six caméras autour de moi ! »
• Olivier Gourmet, qui joue le père de l’apprenti footballeur dans ce film, vous aurait trouvé extraordinaire… « Je l’ai croisé en sortant du studio d’enregistrement. C’est un fou de foot ! Il était heureux de faire ma connaissance et m’a dit qu’il avait adoré mon rôle. C’est bidon, ce n’était rien ! »
• Cartier, nouveau Cantona du cinéma ? « Le cinéma ne m’intéresse pas. Je rendrai toujours service à Stephan s’il a besoin de moi, même dans un autre film et sans être d’ailleurs certain du résultat. J’ai fait plaisir à un ami. »
Gaël CALVEZ.