Pris en tenaille à Lille, Juan Falcon essayera de s’exprimer davantage face à Nantes. Photo Pascal BROCARD
Très soucieux de sa défense à Lille (0-0), le FC Metz va essayer de se montrer plus entreprenant ce soir, contre Nantes, pour sa première sortie à domicile.
Une interminable attente sera comblée ce soir, au moment où Metz retrouvera un match de Ligue 1 à Saint-Symphorien. Et c’est le FC Nantes, vénérable institution elle aussi éprouvée par un passé compliqué, qui aura le privilège de servir de premier cavalier aux troupes d’Albert Cartier. A l’échelle du peuple grenat, c’est un petit événement. L’affaire est même considérée avec le plus grand sérieux par le staff mosellan. Après six ans d’abstinence à ce niveau, le technicien a d’ailleurs décidé de sortir couvert. Il a opté pour un ultime entraînement à huis clos hier et programmé une mise au vert, avant de passer au jaune canari…
Pour son entrée en championnat, samedi dernier à Lille, le FC Metz n’avait dévoilé qu’une partie de ses batteries. La partie défensive évidemment (0-0). Comme un calque du mercato estival : le club mosellan a d’abord soigné ses arrières et remis à plus tard ses emplettes offensives. La posture a pu interpeller, mais elle était dictée par les circonstances et une campagne de préparation pauvrette sur le plan défensif. Pour résumer : cette équipe très permissive en matches amicaux a d’abord cherché à rassurer sur sa solidité, en même temps qu’elle composait avec une attaque amoindrie.
« Hâte d’y être »
A domicile, il s’agira évidemment de présenter un visage plus entreprenant. Dans la semaine, le président Serin avait parlé « de tester la capacité à faire le jeu » et Bouna Sarr de « mettre un coup d’accélérateur ». Hier, le discours se voulait plus mesuré pourtant. « On va essayer de faire mieux (qu’à Lille) , mais il ne faut pas non plus s’attendre à voir le Real Madrid , prévient Romain Rocchi. L’idée serait plutôt d’ajouter quelques petites choses à chaque fois, tout en gardant notre base défensive. » « C’est la force de ce groupe », abonde Cartier.
De toute façon, le FC Metz pourra difficilement proposer une métamorphose spectaculaire, dans la mesure où il a vécu une semaine très proche de la précédente. Diafra Sakho a encore quitté ses coéquipiers pour filer vers West Ham (lire par ailleurs) et Cartier a travaillé avec les mêmes ressources en attaque. A un détail près : l’entraîneur pourra faire du neuf avec un de ses meilleurs "vieux", car Lejeune retrouve la compétition ce soir. Il était son passeur le plus inspiré en Ligue 2.
Ce qui change, finalement, c’est ce contexte d’un premier match à domicile, contre un concurrent direct ou, du moins, présumé comme tel. « On a tous hâte d’y être et de voir ce stade quasiment plein », confie Rocchi. « Jouer ici représente toujours quelque chose », prolonge encore son entraîneur.
Face à Metz, Albert Cartier attend « une équipe de contres, très bonne dans les couloirs et sur les coups de pieds arrêtés offensifs ». A peu de choses près, son homologue nantais a tenu le même discours sur ses hôtes lorrains « doués en contre, avec des joueurs de rupture devant »… Michel Der Zakarian se méfie toutefois du contexte : « A domicile, ils auront une envie féroce de nous faire chuter ». C’est le scénario attendu en effet. Mais le film sera-t-il fidèle à la bande-annonce ?
Christian JOUGLEUX.
Bessat : « J’espère que le stade sera plein »
Vincent Bessat devrait débuter sur le banc des remplaçants ce soir. Photo AFP
Quatre ans après son départ du FC Metz, Vincent Bessat va revoir Saint-Symphorien, ce soir, avec le maillot des Canaris mais il n’est pas certain de jouer. Blessé contre Lens, il devrait être remplaçant...
Une rencontre à Saint-Symphorien dès la deuxième journée de Ligue 1. Cela doit vous rappeler quelques souvenirs… « Comme mon premier match titulaire en pro, en L1, en 2007 ! C’était contre Lille. On avait perdu 2-1, avec un but d’Oumar N’Diaye. »
• Que gardez-vous de votre passage à Metz (2007-2010) ? « D’abord le mauvais souvenir d’être descendu en Ligue 2, sans parvenir à remonter. Mais sinon, il y a eu cette belle rencontre avec Carlo Molinari, cette découverte de la L1, du milieu professionnel… Et j’ai rencontré ma femme là-bas. On a même eu un enfant ensemble depuis. »
• Suivez-vous encore les Grenats ? « Je suis encore en contact avec Ahmed Kashi, mais j’avoue, je n’ai pas trop regardé le recrutement… Je sais juste que c’est une belle équipe qui va être chiante à jouer. En plus, ils seront euphoriques pour leur premier match de L1 à domicile depuis des années. J’espère que le stade sera plein. En trois saisons en Lorraine, je ne l’avais vu à guichets fermés que contre Marseille… »
• Ce sera un match particulier pour vous ? « Oui, très. J’ai déjà eu l’opportunité de revenir deux fois. Avec Boulogne-sur-Mer et Nantes en L2 et j’étais à chaque fois blessé ! Et là, c’est la malédiction, je me "pète" la semaine d’avant, alors que je fais des saisons pleines depuis des années. Donc j’espère que je pourrai jouer cette fois. »
• Quatrième saison à Nantes, trois en Lorraine : les deux institutions sont-elles comparables ? « Je n’aime pas trop comparer… Nantes a un passé quand même plus important que Metz. Je pense qu’il y a une autre pression ici, aussi bien médiatique que des supporters, avec un engouement incroyable. Pour le reste… joker ! »
« Je ne vois pas Metz descendre »
• Vous semblez vous plaire à Nantes… « J’ai fait mon 101e match ce week-end, donc ce n’est pas mal. Je suis quasi toujours titulaire, j’ai un entraîneur et des partenaires qui me font confiance, ma famille se plaît… J’aimerais bien prolonger pour participer à l’ascension du club. Il y a tout pour qu’il redevienne un grand. »
• Il était toutefois interdit de recrutement cet été et le sera cet hiver… « Dans les titulaires indiscutables, personne n’est parti, à part Filip Djordjevic. Shechter est arrivé pour pallier ça. Notre groupe se connaît, cela peut être une force… ou un inconvénient si on tombe dans une certaine lassitude. On doit faire attention à ça. »
• Les objectifs ? « Faire mieux que l’an dernier. On finit 13e mais avec trois points retirés. Si on nous les ajoute, on est 8e … On veut déjà se maintenir. Après, on verra. Si on pouvait aussi être plus constant, ce serait bien. »
• Avez-vous participé au sondage de l’Équipe qui a mis Metz bon dernier de L1 ? « Alors, ce truc, c’est une belle connerie ! L’an dernier, on nous avait aussi mis à cette position-là, regardez ce qu’on a fait. Je n’ai pas répondu à cette question et je ne vois pas Metz dans les trois derniers. »
• Ce n’est pas de la langue de bois ? « C’est la vérité. Dans ma tête, je vois trois équipes descendre et il n’y a pas Metz. »
Thibaut GAGNEPAIN.
Le deuxième appel de Londres...
Diafra Sakho est enfin un Hammer. Photo DR/Site officiel de WHUFC
Diafra Sakho a finalement rejoint West Ham et la Premier League. Après sa première volte-face, le club londonien est revenu à la charge pour s’offrir les services du buteur messin pour quatre saisons.
Nancy a connu l’affaire Jeff Louis avec le Standard de Liège ; Metz aura vécu la même avec Diafra Sakho et West Ham. Comprendre un transfert en trois temps : un joueur va s’engager avec un club étranger, repart ensuite déçu par l’échec des négociations, puis ce même club étranger revient à la charge et engage finalement son renfort lorrain. Au moins, les valses-hésitations du marché du football auront fait le bonheur des transports en commun…
Si le départ de Louis avait vraisemblablement été freiné par une multiplication soudaine d’agents dans le dossier, celui de Sakho avait achoppé sur un revirement du club anglais. A la dernière minute, West Ham avait, en effet, tenté de convertir un transfert sec en prêt avec option d’achat. Contrarié dans ses intérêts financiers, le FC Metz avait refusé. Car son bonheur ne pouvait être dans le prêt mais bien dans le blé. Ce transfert s’élèverait à 3,5 millions de livres (environ 4,4 M€) pour un contrat de quatre saisons.
Mais pourquoi les Hammers ont-ils changé d’avis ? Deux raisons sautent immédiatement aux yeux. D’abord, Metz a menacé de porter l’affaire devant les instances européennes du foot. Ensuite, West Ham n’a pas réussi à attirer Connor Wickham (Sunderland). D’une pierre deux coups, les Hammers auraient finalement renforcé leur attaque et fait l’économie d’une procédure. Commode. Sans doute opportuniste aussi.
« Impatient de jouer »
Pour Diafra Sakho (24 ans), ce premier transfert est une formidable opportunité de progression dans un championnat de référence et médiatisé en conséquence. L’international sénégalais s’est d’ailleurs dit « fier » et « impatient de jouer » sous ses nouvelles couleurs. « Cela fait plus d’un mois que je m’entraîne pour ça , a-t-il confié au site officiel du WHUFC. Je viens ici pour continuer à faire ce que je faisais à Metz, pour tout donner. » Mais pas tout de suite : le joueur doit être présent aujourd’hui dans les tribunes de Saint-Symphorien, quand ses nouveaux coéquipiers affronteront West Ham.
Côté messin, la fin de ce feuilleton va permettre à la direction d’accélérer enfin sur le chantier offensif. Il serait temps. Avec les départs de Fauvergue, Eduardo, Keita et Bourgeois, la mise au placard de Cornet et la blessure longue durée de Nsor, les ressources sont rares dans ce compartiment. L’arrivée de l’Argentin Andrada en prêt et le prochain retour de Vion offrent quelques solutions, mais Metz n’a toujours pas attiré l’attaquant d’expérience et/ou de grande taille que le président Serin appelle de ses vœux.
Ch. J.
Courbis pense déjà aux Grenats
« On aura l’obligation de résultat face à Metz car nous avons déjà utilisé un joker important devant Bordeaux. Pour traîner cette défaite le moins longtemps possible, il faudra faire un bon match à Marseille, quel que soit le résultat, et battre Metz. » Rolland Courbis a beau affronter l’Olympique de Marseille aujourd’hui, l’entraîneur de Montpellier semble tout miser sur le prochain match, à la Mosson, contre les Grenats. C’est une façon d’atténuer la pression avant son déplacement au Vélodrome et une manière de motiver Metz pour le samedi suivant…
