
Johann Carrasso (à droite) avait à cœur de briller à Montpellier, mais il n’a pas été à la fête contre son club formateur. Photo AFP
Le FC Metz promène son inefficacité offensive depuis trois journées en Ligue 1. Sa défaite à Montpellier, samedi soir (2-0), n’a fait que rappeler cette évidence : il faut d’urgence recruter un buteur.
Samedi soir, derrière le pupitre qui lui sert de tribune à la Mosson, Rolland Courbis confiait sa hâte d’atteindre au plus vite le 1er septembre et la fermeture du marché des transferts. Ou, plutôt, ce qu’il appelle son « réveillon professionnel ». Soit un soir de fête pour l’entraîneur de Montpellier qui connaîtra alors les contours de son effectif jusqu’en janvier et pourra cesser de répondre aux questions sur l’avenir de Benjamin Stambouli notamment.
Aujourd’hui, il est tentant d’imaginer la même impatience chez Albert Cartier mais, à l’inverse de son confrère héraultais, le technicien lorrain n’est pas parasité par les envies de départ. Au contraire, lui doit surtout être pressé d’accueillir, enfin, des renforts offensifs. Car le bilan, à ce stade de la compétition, souligne des manques criants en la matière. La preuve : Metz, c’est deux points en trois matches et, surtout, un seul but inscrit. Un penalty en plus…
Recherche locomotive
Naturellement, il n’est pas question d’accabler ici les garçons chargés des responsabilités offensives. Bouna Sarr et Yeni Ngbakoto, par exemple, doivent encore faire leurs preuves à ce niveau, comme Juan Falcon, qui s’avère une recrue généreuse à défaut d’accomplir des miracles. En réalité, le tort appartient surtout aux absents. Il manque un leader d’attaque à cet ensemble. Car Metz a mené grand train ses deux dernières saisons en s’appuyant sur le profil et la réussite de Diafra Sakho. Aujourd’hui, cette équipe a perdu sa locomotive offensive et c’est toute l’attaque qui est sortie des rails.
En attendant l’arrivée d’un buteur confirmé (Maïga ?) voire d’un milieu offensif d’expérience en cette dernière semaine d’emplettes qui s’annonce mouvementée, le promu s’est donc appuyé, en priorité, sur ses acquis : un bloc compact et une défense solide. Les deux buts encaissés à la Mosson sont des trompe-l’œil en effet. Le premier résulte d’un coup de génie de Tiéné et le second est survenu dans les dernières minutes, lorsque les Grenats ont abandonné toute discipline collective pour tenter d’égaliser…
Au risque d’insister, ce début de saison est donc calqué sur le mercato mosellan. Le club a négocié rapidement et maîtrisé les arrivées en défense, mais il éprouve désormais toutes les peines du monde à attirer des renforts offensifs. C’est aussi une question de moyens et de politique de recrutement. Si le buteur libre est une denrée rare, le buteur libre et peu cher est une espèce éteinte en 2014.
Les dernières heures du marché invitent souvent les attaquants à réduire leurs prétentions salariales et Metz pourrait en profiter pour trouver le (s) chaînon (s) manquant (s). Pour l’heure, il ne faut pas s’étonner si les résultats sont ce qu’ils sont et si les meilleurs éléments des premières journées (Carrasso à Lille, Bussmann contre Nantes et Métanire à Montpellier) sont un gardien et deux défenseurs…
Christian JOUGLEUX.
Lejeune : « J’avais envie de le tirer »

Kévin Lejeune. Photo AFP
Le milieu de terrain messin était évidemment déçu de son penalty raté samedi à Montpellier, le deuxième échec de sa carrière. Il promet qu’il se rattrapera après un match où il a vu son équipe en progrès.
Kévin Lejeune, comment avez-vous été désigné pour tirer ce penalty ? « En fait, il y a trois joueurs désignés d’avance. Dans l’ordre : Yeni (Ngbakoto) , moi et Juan (Falcon). Après, cela dépend de qui subit la faute (sous-entendu, il ne tire pas). Moi, j’avais envie d’y aller, je le sentais bien. Mais je le tire mal. Un penalty bien tiré, c’est un but, c’est tout. Je suis déçu car c’est un fait de jeu qui change beaucoup de choses. »
• A votre avis : Montpellier serait-il revenu si vous aviez marqué ? « Ça je ne sais pas, mais peut-être que ça nous aurait donné plus de confiance, qu’on aurait été assez solide pour gagner ou juste pour obtenir le nul… En tout cas, c’est sûr que ça aurait été un autre match et on ne serait pas en train de parler de ce penalty ! Je suis déçu mais je sais aussi qu’il reste 35 matches et que j’aurai donc l’occasion de me faire pardonner. »
• C’était votre premier raté dans cet exercice ? « C’est mon deuxième et… le ballon était déjà sur le poteau. C’était contre Nice il y a cinq ans je crois, quand j’étais à Auxerre. »
« Les paradoxes du football »
• Au vu de la première demi-heure et de ce jeu parfois séduisant, ce résultat final doit être d’autant plus frustrant, non ? « Ce sont les paradoxes du football. Apparemment, Montpellier avait fait un meilleur match contre Bordeaux et avait perdu. Nous, on fait peut-être notre meilleure mi-temps et on s’incline… Ce qu’il faut retenir, c’est le positif car on se rend compte qu’on est au niveau sur ce genre de rencontre. Mais il y a aussi du négatif. Malgré tout, on prend deux buts, on a eu des occasions de marquer et on ne l’a pas fait. Il y a des enseignements à tirer. Il faudra s’en servir, dimanche, face à Lyon. »
• Qu’est-ce qui vous a manqué pour revenir au score ? « Un peu plus de fraîcheur sur la fin. J’ai trouvé qu’on avait moins bien fini qu’eux, avec quinze dernières minutes difficiles. Il nous a aussi manqué le métier, la réussite qui différencie une bonne équipe d’une très bonne équipe. Ce soir, on a été plutôt bon mais pas très bon. Cela dit, je le répète, il y a du positif car on n’a pas été ridicule, on n’a pas été dominé du début à la fin et on n’a pas baissé les bras quand nous étions menés. Ce n’est pas la première fois qu’on montre de bonnes choses. Contre Lille, on avait été solide défensivement. Contre Nantes, il y avait eu cette réaction… Maintenant, il faut assembler tout cela sur un match pour gagner. J’espère contre Lyon. »
T. G.
Marchal a retrouvé ses esprits
Sylvain Marchal est sorti rapidement (11e ), samedi, après avoir reçu un coup involontaire de son gardien, derrière la tête. Dès la fin de la rencontre, son entraîneur Albert Cartier a été très rassurant à son sujet, expliquant qu’il avait « refusé de passer une radio à Montpellier ». Le capitaine messin n’avait alors plus « la vue trouble » et ne souffrait donc plus de « vertiges ». Si son rétablissement se confirme, il devrait logiquement retrouver sa place, dimanche, pour la réception de Lyon à Saint-Symphorien.