70 ans de passion à Saint-Symphorien
Erwin supporte le FC Metz depuis soixante-dix ans. Et compte le faire encore longtemps ! Il a d’ailleurs tout ce qu’il faut pour mobiliser les troupes. Photo RL
Erwin Velt est d’une fidélité sans faille. Il entretient pour le football-club de Metz une passion qui ne se dément pas depuis soixante-dix ans ! De quoi avoir des souvenirs plein la tête et garder une âme d’enfant. Fidélité sans faille, passion entretenue et des souvenirs plein la tête pour un supporter resté jeune dans l’âme.
Erwin Velt a 78 ans et c’est un supporter sans réserve du FC Metz. Intarissable sur les événements qui ont jalonné le parcours du club de football, il peut s’enorgueillir d’une fidélité de soixante-dix années. Il n’avait que sept ans – l’âge de raison – quand son père Jean l’a conduit à Metz pour son premier match. C’était une rencontre contre Strasbourg.
Erwin se souvient bien de cette première. « Avec mon père et l’un de ses amis chauffeur, nous avions pris la nationale en camion bâché servant à transporter le charbon. Il avait tellement plu ce jour-là, que les spectateurs, se servant de bancs, avaient aidé le personnel à évacuer l’eau de la pelouse », sourit-il. Depuis cette date, il a toujours été derrière l’équipe de son cœur, dans la victoire comme dans la défaite.
Dans les bons moments et les autres
Lui, au début, s’est installé sur les marches de ce qui sera plus tard la tribune nord. Pour rien au monde, il n’aurait voulu manquer un match, bien décidé à s’attacher au grand club mosellan. Envers et contre tout, il lui est resté fidèle, même lorsque les saisons se sont terminées pâlement, et « il y en a eu quelques-unes ». Lorsqu’il a eu lui-même le droit de conduire une voiture, c’est avec son propre véhicule « chargé à bloc » qu’il s’est rendu au stade Saint-Symphorien.
L’âge avançant, et par commodité, il a rejoint le supporter-club de Holving et c’est avec lui qu’il se déplace désormais pour assister aux matchs. Cette passion pour le football, il ne l’a pas transmise à ses deux fils. Son épouse Gaby, ne s’est pas convertie non plus. Quoique… Il a réussi à la faire entrer au stade, une fois à Nice, lors d’un voyage avec le supporter-club et deux autres fois à Paris à l’occasion de séjours dans la capitale.
Par n’importe quel temps, Erwin se rend à Metz. Un jour, un accrochage avec un véhicule a failli tout gâcher : « Le temps nécessaire pour faire le constat amiable m’a mis en retard. Heureusement j’ai pu encore assister à la seconde mi-temps. C’était contre Bordeaux, tout n’était pas perdu ». Au cours de ses déplacements avec les grenats, il n’a connu aucun problème avec des supporters adverses. « Je comprends mal ce qui pousse parfois les uns ou les autres à se montrer aussi agressifs pour une partie de football. »
Cultiver le fair-play
S’il n’a pas rencontré de problèmes relationnels, c’est que le supporter qu’il est cultive le fair-play à l’image de l’association de Holving qu’il apprécie particulièrement pour cet état d’esprit.
Erwin est connu au FC Metz. Il a eu l’occasion de déjeuner avec les joueurs et les dirigeants et a souvent fréquenté les loges. Il y a quelques jours, le secrétariat chargé des abonnements l’a appelé pour lui rappeler qu’il n’avait pas encore renouvelé son abonnement 2014-2015. Courtoisement, il a rectifié la méprise « je lui ai donné le numéro d’abonné figurant sur ma nouvelle carte que j’avais déjà eue quelques jours plus tôt ».
L’inconditionnel supporter sera encore présent au stade cette saison et il s’y rendra tant que ses jambes le porteront.
Ses bons souvenirs se partagent entre les deux coupes de France remportées par le FC Metz et l’exploit sans nom réalisé à Barcelone le 3 octobre 1984. A Barcelone, il n’y avait que dix mille personnes au stade, il en faisait partie. Les souvenirs douloureux, ce sont les descentes en seconde division puis en National. Il peut encore citer le nom des joueurs les plus anciens qu’il a connus, Nock ou Grander par exemple. Ceux qu’il a plus particulièrement appréciés, parmi tant d’autres, sont Sylvain Kastendeuch, Robert Pires et Franck Ribéry. Il a soigneusement collectionné des cartes d’abonnements. Les premières, qu’il fallait faire poinçonner à l’entrée du stade ont été égarées, les plus récentes, magnétiques sont toutes là.
