Modibo Maïga pourrait découvrir Saint-Symphorien en conditions de match dès dimanche. Photo Stéphane STIFTER.
Au terme de négociations compliquées avec West Ham, Modibo Maïga arrive enfin en prêt pour une saison. Le FC Metz fonde beaucoup d’espoirs sur ce renfort offensif.
Certains signes ne trompent pas. Cette rétine qui pétille chez un entraîneur par exemple. Ou ces yeux de Chimène des deux recruteurs vers leur dernière prise. Il planait ce sentiment de petite délivrance, hier à Saint-Symphorien, à l’heure de présenter Modibo Maïga. Voici trois journées, déjà, que le FC Metz promène sa misère offensive en championnat et ce garçon de 27 ans est censé combler un manque dans ce compartiment en souffrance. C’est lui, en tout cas, que le club grenat a choisi pour assurer la succession de Diafra Sakho.
Les vérités d’un jour ne sont décidément pas celles du lendemain dans le football. Il est déjà loin le temps où Metz menaçait de lancer une procédure devant la FIFA pour dénoncer la volte-face de West Ham dans le transfert de Sakho. Deux semaines plus tard, tout ce petit monde est rabiboché : le Franco-Sénégalais porte le maillot des Hammers et Maïga passe sous pavillon grenat. Son nom était d’ailleurs apparu dans les premières tractations mais, selon Philippe Gaillot, « les deux dossiers sont séparés ». Dont acte.
« Prêt à jouer »
Le natif de Bamako a été prêté pour une saison avec option d’achat. « Nous avons un intérêt commun , explique Albert Cartier. Il avait envie de trouver un club et un championnat qui lui convenaient. » Et Metz croit tenir son chaînon manquant : un neuf puissant, vif, capable de jouer dos au but et de prendre la profondeur. Bref, le profil de l’emploi. Avec, en prime, un besoin indiscutable de relancer sa carrière. Transféré à West Ham (6 buts en 31 matches) en 2012, pour environ 7 M€, l’ancien Sochalien n’a pas réussi à s’imposer à Londres. Il n’entrait plus dans les plans des Hammers et il avait déjà fait l’objet d’un prêt aux Queen Park Rangers l’hiver dernier. Sa cote française n’avait pas baissé pour autant : le SC Bastia et Saint-Etienne, entre autres, suivaient aussi la piste Maïga cet été.
Aujourd’hui, l’intéressé ne souhaite pas s’épancher sur l’expérience anglaise et l’esprit revanchard restera donc en sourdine. « Ç’a été difficile , a-t-il simplement commenté du bout des lèvres. J’ai passé des bons et des mauvais moments mais je préfère ne pas parler de ça. Je viens ici pour me relancer et je suis heureux d’être là. » Pour l’anecdote, Maïga a suivi les conseils de deux VRP de la maison grenat : il a « mangé avec Sakho » à Londres et son « ami d’enfance Mahamane Traoré (lui) a beaucoup parlé du club. »
Conscient des attentes qui pèsent sur lui, l’international malien a écarté toute « pression » et seulement confié une furieuse envie de retoucher un ballon. Mais sera-t-il au point pour Lyon, ce dimanche ? « Je me suis préparé avec West Ham au début de l’été puis avec la réserve. J’ai bien travaillé individuellement, je suis prêt à jouer », assure-t-il. Sa qualification devrait le permettre mais sa présence dans le groupe et sa titularisation vont faire l’objet d’un débat. « Ce sera une réflexion entre lui et moi , précise son entraîneur. En tout cas, je sais que Modibo va compenser son manque de préparation par une énorme envie ».
Une dernière question se pose enfin sur sa présence en Coupe d’Afrique en janvier prochain. Pour l’heure, Maïga veut donner priorité « au club ». Metz ne s’en plaindra pas.
Christian JOUGLEUX.
Un milieu offensif pour finir ?
Le FC Metz va encore s’attacher à attirer un milieu voire un autre attaquant, pour densifier son compartiment offensif et concurrencer Kevin Lejeune et Yeni Ngbakoto. Au regard de la jeunesse de l’effectif, les éléments d’expérience seront privilégiés, mais le marché est décidément compliqué cet été et le temps presse puisque les affaires cesseront le 1re septembre à minuit. Dans l’autre sens, le club va aussi chercher à alléger son effectif en prêtant des joueurs. Les garçons concernés, selon Philippe Gaillot, sont « Ali Bamba, Moussa Gueye et Mayoro Ndoye ».
Deher file en Vendée. Médéric Deher vient d’être prêté au club vendéen de Luçon. Le jeune latéral droit du FC Metz (19 ans) pourra ainsi s’aguerrir en National cette saison.
Un renfort en réserve. Le milieu de terrain Nianankoro Doumbia, 18 ans, vient renforcer la réserve des Grenats en CFA. Son ancien club de Boulogne ayant perdu le statut professionnel, Metz a saisi l’occasion et damé le pion à une forte concurrence. Car le garçon a déjà de l’expérience : il a disputé 19 matches en National.
Sakho a marqué. Il aura suffi de deux apparitions à Diafra Sakho pour ouvrir son compteur en Angleterre. Remplaçant en championnat ce week-end, l’ex-Messin était titulaire en coupe, mardi soir, face à Sheffield United. Il a frappé dès la 40e minute, mais cela n’a pas suffi à éviter l’élimination de West Ham aux tirs aux buts.
Ch. J.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement à 16h. Aujourd’hui : repos. Demain : une séance à 10 h. Samedi : une séance à 17 h. Dimanche : FC Metz – Olympique Lyonnais à 17 h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Montpellier – Metz (3e journée de Ligue 1) samedi 23 août : 2-0. Prochain match : Metz – Olympique Lyonnais (4e journée) dimanche 31 août à 17 h. A suivre : Nice – Metz (5e journée) samedi 13 septembre à 20 h.
A l’infirmerie. Le staff décidera aujourd’hui si Cheick Doukouré (quadriceps) est disponible pour la réception de Lyon dimanche. Romain Rocchi (cuisse, mollet) devrait en être lui aussi. Il travaillera spécifiquement aujourd’hui mais il avait déjà repris normalement hier. Ahmed Kashi (pubalgie), et Kwame Nsor (genou) restent à l’arrêt.
Jatoba : « Ça me rappelle Lyon »
Jatoba se dit «prête» à jouer. Photo Stéphane STIFTER
Recrue phare de Metz-Algrange bien connue du côté de l’Olympique Lyonnais, la Brésilienne Simone Jatoba dresse un (petit) parallèle avec son ancien club.
Pourquoi avoir choisi Metz-Algrange ? « C’est d’abord un ami qui m’a parlé du club plusieurs fois sur internet. J’avais la volonté de revenir en Europe pour un ou deux ans avant de mettre fin à ma carrière. C’était l’occasion. »
• Connaissiez-vous le club ? « Non ! Mais j’étais allée voir l’équipe masculine de Metz, quand ils étaient venus jouer à Lyon, donc je connaissais un peu de nom. Mais pas la ville ni le club, j’avoue… »
• Vous ne vous plaisiez plus au Brésil ? « J’adore mon pays mais je préfère ne pas trop y jouer. Le championnat est plutôt bon, mais il manque beaucoup de choses en dehors des terrains, en terme de structures. Pour jouer au football, je préfère l’Europe. »
• Vous avez évolué cinq saisons à Lyon. Est-ce différent ici ? « On ne peut pas faire de comparaisons, car l’OL a une équipe féminine depuis longtemps. A Metz, c’est un peu le début, mais j’ai l’impression que ça commence bien. Ça me rappelle d’ailleurs Lyon en 2005. Quand j’y suis arrivée, le club n’était pas encore très structuré et, au fil des années, il y a eu plus d’attention, plus de personnes dans le staff. Dans un, deux, trois ans, Metz peut aussi devenir un grand club de foot féminin.»
« Un programme à suivre »
• Prête à jouer le maintien ? « Cela fait quatre ans que je n’ai pas joué en France. Je ne peux pas savoir comment sont les autres équipes et dire "On va être premier ou dernier". Ce qui est sûr, c’est qu’on va faire le maximum pour gagner chaque match. Après, c’est la première année du club en D1, donc c’est logique de vouloir se maintenir. »
• Avez-vous un objectif personnel ? « Vu mon poste, je ne compte pas trop en termes de buts mais plutôt de passes décisives. Mais si je peux marquer, tant mieux ! »
• Quel est votre état physique ? « A cause de la Coupe du Monde, le championnat brésilien avait été arrêté en mars. Mais je suis en forme ! J’ai travaillé physiquement et Metz m’avait envoyé un programme à suivre. Je serai prête samedi (à Albi) , j’espère que ça passera bien pour nous. »
T. G.
