Sergeï Krivets nourrit bien des promesses pour le redressement productif de l’attaque messine. Photo Pascal BROCARD.
Choisi par le président Serin en personne, Sergeï Krivets a découvert Metz hier. Ce renfort offensif d’expérience pourrait connaître ses débuts face à Lyon, ce dimanche. S’il est qualifié…
Il aurait pu croiser Porto, Donetsk ou Bilbao en Ligue des Champions cette année, mais Sergeï Krivets a choisi de jouer le maintien avec Metz en Ligue 1. En vertu d’un accord entre Bernard Serin et le président du Bate Borisov, le milieu offensif a obtenu son bon de sortie pour la Lorraine, après cette qualification en C1 dont il fut un grand artisan. Le voici désormais Grenat pour trois saisons.
« Cela faisait cinq ans que je suivais personnellement et attentivement son parcours , a reconnu Bernard Serin. Sergeï m’avait beaucoup impressionné à 23 ans, dans un match de Ligue des Champions contre la Juventus. Depuis, on se demandait, chaque année, s’il était dans nos moyens et c’est un grand plaisir d’avoir réussi à le faire venir dans le plus grand secret. » Deux informations entre les lignes : Metz a consenti des efforts financiers dans ce dossier et, surtout, ce transfert porte clairement la marque du président.
« Il nous a fait bonne impression »
Entre le coup de cœur de Bernard Serin et la finalisation de ce recrutement, le joueur est parvenu à maturité (28 ans). Ce meneur droitier, qui ne rechigne pas à évoluer sur une aile, était devenu le dépositaire du jeu au sein du puissant Bate Borisov et son expérience en Ligue des Champions devrait peser dans un effectif encore jeune à l’échelle de la Ligue 1. « Jouer dans ce championnat était un rêve , confiait-il. Bien sûr, quitter la Ligue des Champions était une décision difficile et c’est une compétition qui va me manquer, mais j’ai aussi apprécié le challenge que me proposait Metz. »
De la France, Sergeï Krivets ne connaissait que Paris, « en touriste ». Malgré une parenthèse furtive en Chine, son parcours s’était cantonné, jusqu’ici à la Pologne (Poznan) et la Biélorussie (Minsk, Borisov). « La proposition en Chine était intéressante financièrement , a-t-il justifié. J’avais aussi envie de découvrir un autre monde, une autre façon de penser… »
Metz va doucement découvrir ce garçon qui a déjà séduit pour son premier entraînement. Flanqué de la chasuble des remplaçants, le nouveau n°29 messin a provoqué et inscrit un pénalty, ajouté un but tout en toucher et révélé une palette qui vaut son pesant de promesses. Albert Cartier a d’ailleurs décelé un premier effet Krivets : « Maïga et Sergeï font partie de ces joueurs à potentiel international et nous avons eu une vraie qualité d’entraînement. L’animation dans le jeu et le plaisir de tous ont boosté la séance », a reconnu le technicien. « Il nous a fait bonne impression , prolonge Romain Métanire. On sent un joueur assez technique, avec de l’expérience. On est très content de l’accueillir. On en avait besoin. »
Cet international soulève pourtant quelques interrogations. La première s’impose naturellement : saura-t-il s’adapter à sa nouvelle réalité ? Car ce russophone parle peu l’anglais et il quitte un club qui dominait largement la première division biélorusse, pour une écurie engagée dans une opération survie. Krivets prévoit « beaucoup de contacts » dans « un championnat très technique et plus physique ». Il pourrait être servi.
La seconde question est plus administrative : sera-t-il qualifié pour la réception de Lyon, demain ? « On peut y arriver , espère Philippe Gaillot. Si tout se passe bien, il pourra jouer dimanche. » A la bonne heure !
Christian JOUGLEUX.
Serin : « Il n’y a plus d’impératif »
Le mercato n’est vraisemblablement pas terminé, mais Bernard Serin reconnaît qu’« il n’y a plus d’impératif ». Dit autrement : le club peut se contenter de l’effectif actuel pour atteindre l’hiver. « Mais, prévient encore le président , il y a encore deux ou trois discussions en cours et si une bonne opportunité se présente, on la saisira ». Les profils ? « Plutôt des renforts pour notre animation offensive ». Aujourd’hui, le club cherche surtout à prêter des joueurs en manque de temps de jeu (Bamba, Gueye, Ndoye).
Cornet, toujours l’impasse. Les discussions avec Maxwel Cornet n’ont « toujours pas avancé ». A un an de la fin de son contrat, le jeune attaquant et son entourage n’ont pas encore obtenu satisfaction sur les termes d’une prolongation et le joueur reste à l’écart des professionnels et de toute compétition. Bernard Serin confiait, hier, que les discussions reprendront après le marché des transferts.
Recherche match amical… Deux semaines de trêve internationale vont séparer la réception de l’Olympique Lyonnais, demain, du déplacement à Nice, le 13 septembre prochain. Albert Cartier souhaiterait meubler cette période par un match amical, mais les clubs de Ligue 2 sollicités n’ont pas répondu favorablement à cette demande. Alors Metz cherche encore.
Ch. J.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance à 10h. Aujourd’hui : une séance à 17 h. Demain : Metz-Lyon à 17h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Montpellier - Metz (3e journée de Ligue 1) samedi 23 août : 2-0. Prochain match : Metz - Lyon (4e journée de Ligue 1) dimanche 31 août à 17 h. A suivre : Nice-Metz (5e journée de Ligue 1) samedi 13 septembre à 20 h.
A l’infirmerie. Cheick Doukouré (quadriceps) est forfait pour la venue de Lyon, dimanche. Ahmed Kashi (pubalgie) et Kwame Nsor (genou) restent à l’arrêt.
L’info : La mise en place effectuée hier, par Albert Cartier, semble indiquer que Modibo Maïga ne débutera pas la rencontre, face à Lyon, demain. L’international malien, fraîchement prêté par West Ham, évoluait en effet avec les remplaçants. Le technicien se dirigerait vers une doublette Falcon-Andrada en attaque. Moussa Gueye, lui, était à l’écart. Autre changement dans l’air : le capitaine Sylvain Marchal a laissé sa chasuble de titulaire à Guido Milan hier.
Dans le grand bain
Avant deux rendez-vous face aux cadors lyonnais et parisiens, le FC Metz-Algrange défie Albi. Une équipe à sa portée. Photo Aurélie BAZZARA
Pour sa grande première dans l’élite, le FC Metz-Algrange se déplace ce soir à Albi, un autre promu. Le début d’une nouvelle histoire que les Mosellanes, fortes de leurs nouveaux moyens, espèrent longue.
Les scènes de joie pour célébrer la montée en Division 1 fin mai sont désormais bien loin. Trois mois plus tard, la section féminine d’Algrange, devenue FC Metz-Algrange dans un mariage censé faciliter la pérennité du club dans l’élite, s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire. Peut-être la plus belle.
« Je ne sais pas si ça va être la plus belle mais, en tout cas, c’est un merveilleux challenge » , précise Gérôme Henrionnet. A l’heure d’entrer dans le grand bain, l’entraîneur mosellan fait montre d’une certaine prudence. Tant par rapport à l’adversité – « tous nos concurrents se sont renforcés, le championat est de plus en plus homogène » – que vis-à-vis de sa propre équipe.
« Se lâcher »
Car avec un effectif chamboulé au tiers durant l’intersaison et « une colonne vertébrale renouvelée » dixit la manager générale Angélique Roujas, Metz-Algrange s’avance dans l’incertitude. « Il y a forcément de l’appréhension, la majorité des filles n’a jamais évolué à un tel niveau » , ajoute le technicien lorrain, espérant que cela ne « paralyse pas trop » son groupe.
Avec seulement vingt-deux journées au programme et, surtout, une rencontre d’entrée face à un concurrent direct pour le maintien, le FCMA n’en a de toute façon guère le temps. « Avec Albi, on est tout de suite dans le vif du sujet , confirme Jérôme Henrionnet. Il ne faudra donc pas jouer avec trop de pression et la peur du résultat. L’équipe qui arrivera à se lâcher devrait avoir l’ascendant. »
Un sentiment partagé par son homologue albigeois, lui aussi à la tête d’une équipe novice en D1. « Vu le contexte, le début de rencontre risque d’être extrêmement verrouillé. Les premiers qui marqueront prendront un avantage certain », explique David Welferinger en parlant d’une équipe lorraine « qui manque logiquement d’expérience mais qui est sur une bonne dynamique et n’aura strictement rien à perdre à l’extérieur. »
De son côté, le coach mosellan se veut plus prolixe sur son adversaire : « Ils ont plus d’expérience que nous car ils avaient déjà une ossature de D1 l’an dernier avec des joueuses qui y avaient évolué avec Toulouse. Et ils se sont renforcés avec des internationales irlandaise et américaine. »
Concernant le jeu, il s’attend « à une équipe rugueuse, athlétique et qui va presser très haut ». « Il faudra donc les priver au maximum du ballon pour subir au minimum. Je n’invente rien » , appuie Henrionnet, confiant en les capacités physiques de ses joueuses après une préparation « digérée ». Du moins avant les quelque douze heures de bus qu’elles ont dû avaler sur les deux derniers jours, avec une escale à Clermont-Ferrand hier soir. Le déplacement le plus long de la saison est à ce prix. Peu importe, les voilà dans le grand bain.
Thibaut GAGNEPAIN.
