Zachary Hadji ou la touche Grenat d’une famille bercée par Creutzwald et Nancy. Photo Karim SIARI
Il s’appelle Hadji, il est attaquant mais il ne joue pas à Nancy. Contrairement à son père, son oncle et son frère, Zachary s’éveille au monde professionnel sous les couleurs du FC Metz.
C’est au moins une saga, sinon une curiosité génétique. Chez les Hadji, on fait du neuf par tradition. Du n°9 s’entend, de l’attaquant. Généralement, on porte aussi un maillot blanc, floqué d’un chardon. Jusqu’à Zachary, l‘anomalie messine de la famille. Qui explique cettte entorse géographique : « J’avais fait des essais à l’ASNL , reconnaît-il, mais je n’ai jamais reçu leurs courriers. Je ne sais pas pourquoi, l’ancien président de Creutzwald n’avait pas fait suivre. Le FC Metz, par contre, a envoyé une lettre directement chez moi. En plus, Philippe Gaillot était déjà venu me voir. Il m’avait dit que j’étais en avance sur les autres. Alors, je suis allé à Metz. »
Ce garçon a donc choisi de faire exception. Depuis Mustapha, son père, ex-milieu offensif, une passerelle s’était pourtant dressée entre Creutzwald et Nancy. L’oncle de Zachary, Youssouf, l’a déjà empruntée à trois reprises et l’attaquant continue de porter le maillot de l’ASNL. Le grand frère, Samir, attaquant lui aussi, a également fréquenté la Forêt de Haye. « En fait , précise le paternel, on n’a rien contre Metz. Au départ, on était même tous supporters. D’ailleurs, Carmelo Micciche m’a fait rêver. Seulement, l’évolution des choses a voulu que j’aille à Nancy, Youss et Samir aussi… »
L’ancien Ballon d’or africain considère le parcours du fiston avec un réel « optimisme » aujourd’hui. « Je le suis, c’est mon bébé , dit-il attendri. Mon fils a la tête sur les épaules. Il a déjà su faire les sacrifices nécessaires pour avoir son bac et jouer au foot. J’espère vraiment qu’il va réussir son rêve d’enfant. Il avait d’ailleurs des touches en Angleterre mais il a refusé. Il voulait d’abord s’imposer à Metz. Quand un garçon de 17 ans dit ça, c’est beau… »
« Il a le potentiel »
Zachary brûle pourtant de connaître un jour son idéal, « la Premier League », mais cet attaquant autoproclamé « 100 % messin » souhaite d’abord en finir avec sa formation. Une étape indispensable, soutient José Pinot : « Il a le potentiel et l’avantage d’avoir grandi dans une famille qui connaît le haut niveau , remarque l’entraîneur de la réserve. Maintenant, il lui appartient de progresser dans l’investissement, le travail. Car il est encore un peu tendre et manque d’impact. Dans l’axe, face à des adultes, il n’est pas encore assez solide dos au but ou dans les duels, mais il a l’état d’esprit. »
« Admiratif » des carrières de Mustapha et Youssouf, Zachary continue de meubler son temps libre au SoccerHall, à Saarlouis avec ses glorieux aînés. Ce petit cercle pourrait d’ailleurs accueillir un renfort à terme. « Je viens d’avoir un petit frère », avoue le Messin. Le prochain chapitre de la saga Hadji ?
Christian JOUGLEUX.
Son carnet de famille
Mustapha Hadji, le père (43 ans) : Ex-milieu offensif, passé par Nancy, le Sporting Portugal, La Corogne, Aston Villa et l’Espanyol Barcelone, il fut surtout Ballon d’or africain en 1998. Aujourd’hui, Mustapha est entraîneur-adjoint de la sélection du Maroc.
Youssouf Hadji, l’oncle (34 ans) : L’autre gloire de la famille, le plus Nancéien aussi. Finaliste de la CAN 2004, cet attaquant a connu trois passages à l’ASNL où il continue d’être titulaire en L2. Sa carrière l’a également mené à Rennes, Bastia et en Turquie.
Samir Hadji, le frère (25 ans) : Lui n’a pas percé à Nancy et a dû se résoudre à rejoindre Strasbourg en National (2010). Après un parcours compliqué, de Sarrebruck à Agadir, l’attaquant joue désormais au Luxembourg (Fola Esch). « Il aurait pu rejoindre le leader du championnat de D2 suisse , un club ambitieux , mais ça ne s’est pas fait , confie Mustapha. C’était une belle opportunité pour lui qui se représentera sans doute cet hiver. »
Metz mangé tout cru par Lyon
Marie-Charlotte Léger et les Mosellanes n’ont pas fait le poids face à Lyon. Photo Pascal BROCARD
Les Lyonnaises n’ont eu aucune pitié pour les Mosellanes hier après-midi à Saint-Symphorien (15-0). Un score lourd, très lourd dont Metz-Algrange devra désormais se relever pour espérer exister dans l’élite.
Elles ont tenu quatre minutes. Le temps pour la gardienne de Metz-Algrange, Laar, de réaliser un arrêt facile. Puis Lotta Schelin (0-1, 5e ) a inscrit le premier but d’une "Madjer" et la déferlante lyonnaise ne s’est plus jamais arrêtée. 3-0 peu avant le quart d’heure de jeu, le double une vingtaine de minutes plus tard (0-6, 34e ), le triple peu après la pause (0-9, 48e ) pour finir sur un terrible 15-0. Un record pour les Rhodaniennes en Division 1.
« Elles ont déjà mis un 32-0 en Coupe d’Europe – dans un match amical en réalité –, se défend Gérôme Henrionnet. Mais peu importe, on savait qu’on allait en prendre beaucoup. Ce n’est pas l’ampleur du score qui me gêne, c’est l’attitude de mes joueuses. Si on avait au moins joué sur nos valeurs… »
Une démonstration
Surclassées aussi bien techniquement que physiquement, les Lorraines n’ont en effet jamais compensé cet énorme déficit par un surplus d’agressivité. « A la mi-temps, on n’avait pas fait une faute, ça veut tout dire » , peste l’entraîneur mosellan, également remonté contre la tactique employée, sur le terrain, par son équipe.
« C’est bien simple, les joueuses ont fait tout le contraire de ce que j’avais dit lors de la causerie… On avait prévu de défendre bas, elles ont mis le bloc haut. On savait que Lyon marquait souvent sur des centres en retrait et qu’il faudrait donc y faire attention. Combien on a pris de but sur ce genre d’actions ? Au moins cinq. »
Les championnes de France en titre ne se sont néanmoins pas contentées d’user de ce mouvement. Tête (Renard, 11e ), frappe lourde (Dickenmann, 34e ), enchaînement contrôle de la poitrine-extérieur du droit (Majri, 39e ), talonnade à bout portant (Thomis, 80e )… Les quelque 2000 personnes présentes – dont de bruyants supporters lyonnais – ont pu apprécier toute la panoplie offensive des joueuses de Gérard Prêcheur.
De l’autre côté du terrain, seule en pointe, Marie-Charlotte Léger a bien tenté d’accélérer plusieurs fois mais sans jamais créer la moindre différence. La faute a un manque de vitesse, et de soutien.
« Beaucoup n’ont pas évolué à leur niveau , reprend Gérôme Henrionnet sans citer de noms. Certaines joueuses n’ont probablement pas encore compris qu’on n’était plus en D2 mais en D1. Il va vite falloir se remettre en question et au boulot car l’objectif reste le même, le match contre Saint-Étienne din septembre. Mon rôle maintenant, c’est de les remobiliser. Celles qui ne comprendront pas, je ne pourrai pas les garder. »
Pas adepte du débriefing d’après-match, le coach de Metz-Algrange n’a rien changé à ses habitudes hier « par peur de dire des conneries à chaud ». L’explication est prévue pour mardi. Elle s’annonce musclée. A la hauteur du cauchemar qu’ont vécu les Mosellanes hier après-midi.
METZ-ALGRANGE - LYON : 0-15 (0-8)
Stade Saint-Symphorien. 1894 spectateurs. Temps nuageux. Pelouse en excellent état. Arbitres : Mme Guillemin assistée de Mme Hocquart et M. Grosmann. Buts : Schelin (5e , 14e , 27e ) Renard (11e ), Necib (30e ), Dickenmann (34e ), Majri (39e ), Hegerberg (44e , 54e , 65e ), Le Sommer (48e , 51e ), Abily (62e ), Henry (69e ), Thomis (80e ). Avertissements à Metz-Algrange : Gurz (84e ), Martins (86e ).
METZ-ALGRANGE. Laar – Mansuy (Malet, 54e ), Papaix, Oswald, Gurz – Gathrat (Janela, 34e ), Benhourazi, Jatoba, Delisle (Barlogis, 62e ), Martins – Léger.
LYON. Bouhaddi – Petit, Renard, Kumagaï – Dickenmann, Abily, Bussaglia, Necib (Henry, 46e ), Majri (Thomis, 71e ) – Hegerberg, Schelin (Le Sommer, 46e ).
Thibaut GAGNEPAIN.
« Une bonne raclée »
Marie Papaix (défenseur de Metz-Algrange) : « C’était plus qu’un monde d’écart entre Lyon et nous, c’était une galaxie ! On a fait ce qu’on a pu mais elles sont plus physique, plus rapide, plus technique. C’est impressionnant même si je les avais déjà affrontées il y a quelques années avec Toulouse et on avait pris 10-0. On va dire qu’il vaut mieux prendre une fois 15-0 que quinze fois 1-0... A Lyon, le foot, c’est leur travail. Nous, pour la plupart, on travaille à côté. »
Cindy Malet (défenseur de Metz-Algrange) : « On a tout donné, on s’est toutes défoncées. Mais il y avait un énorme fossé entre les deux équipes et on a certainement manqué d’agressivité. Si on s’est découragé ? Pas moi en tout cas, ce n’est pas mon genre. C’est une bonne raclée mais il faut garder la tête haute et rebondir. »
Gérard Prêcheur (entraîneur de l’Olympique Lyonnais) : « Quand je suis arrivé (cet été) , il n’y avait pas beaucoup de record à battre. En faire tomber un en marquant pour la première fois quinze buts en championnat, c’est symbolique. Le point le plus positif, c’est qu’on avait demandé aux joueuses d’être très pro, elles l’ont été en jouant jusqu’au bout. Ça aurait un manque de respect pour le public, l’adversaire et les remplaçantes de s’arrêter de jouer alors qu’on avait match gagné. »
Lotta Schelin (attaquante de l’OL) : « Non, nous n’avons pas vengé les garçons qui avaient perdu dimanche dernier ici (2-1) ! Les joueuses de Metz-Algrange viennent de monter, ce n’était pas facile pour elles. Mais elles ont out donné, je leur dis chapeau. »
T. G.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : repos. Aujourd’hui : deux séances d’entraînement à 9h30 et 17 h. Demain : une séance à 10h. Mercredi : une séance à 10h. Jeudi : une séance à 10h. Vendredi : une séance à 17h. Samedi : Nice - FC Metz à 20h. Dimanche : une séance d’entraînement à 11h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Lyon (4e journée de L1) 31 août : 2 - 1. Prochain match : Nice - Metz (5e journée de L1) samedi 13 septembre à 20h. À suivre : Metz - Bastia (6e journée de L1) samedi 20 septembre à 20h ; Guingamp - Metz (7e journée de L1), mercredi 24 septembre à 19h ; Metz - Reims (8e journée de L1), samedi 27 septembre à 20h ; Évian TG - Metz (9e journée de L1), samedi 4 octobre à 20h.
À l’infirmerie. Touché à la cheville, Romain Rocchi consultera un chirurgien aujourd’hui. Ahmed Kashi (pubalgie) doit reprendre progressivement l’entraînement avec le groupe dès aujourd’hui, alors que Cheick Doukouré (cuisse) devra patienter encore un peu. De leur côté, Habib Diallo (pied) et Kwame Nsor (genou) sont toujours à l’arrêt.
Suspendu. Aucun.
Des Messins pris au piège (U19)
Stade André-Hammerli. Mi-temps : 0-0. Arbitre : M. Roche. Buts : Cuche (46e ), Tahri (88e ).
Malgré de beaux mouvements techniques, les deux équipes se neutralisaient en milieu de terrain. Pontarlier mettait le nez à la fenêtre par Procaccino (15e ). Metz répondait sur un coup franc de Teixeira qui passait à côté des buts de Viennet. Alors que la seconde période venait à peine de reprendre, Ozan, sur coup franc, trouvait la tête de Cuche qui trompait Kodion (1-0, 46e ).
Après que Vannier-Simon ait enlevé une balle d’égalisation pour Metz, Piechocki était à deux doigts de doubler la mise, mais son tir trouvait les gants du gardien. Les Lorrains tentaient de revenir par de longs ballons, mais la défense capiste veillait au grain et, en contre, Tahri, parti dans le dos de la défense mosellane, doublait la marque (2-0, 88e ).
