
Sergeï Krivets et les Messins ont cédé dans les ultimes secondes de la partie, hier soir, face aux Niçois de Niklas Hult et Mathieu Bodmer. Photo AFP
Une erreur individuelle tout au bout du temps additionnel a anéanti les efforts des Messins, hier soir, à Nice (1-0). Le promu doit encore apprendre.
Au sortir de la mini-trêve internationale durant laquelle ils n’ont pas ménagé leurs efforts, les Lorrains ont longtemps cru être récompensés de leur débauche d’énergie sur la pelouse de l’Allianz Riviera. À deux minutes près… Une erreur individuelle, de Milan, a gâché leurs quatre-vingt-dix minutes pour ramener un point de la Côte d’Azur. Rageant !
De l’un de nos envoyés spéciaux à Nice
La première alerte niçoise vient du côté gauche, où évolue Amavi. Le milieu de terrain des Aiglons profite d’une mauvaise relance de Métanire pour faire la différence et entrer dans la surface de réparation messine, mais Choplin intervient pour écarter le danger (13e ). Les Lorrains commencent enfin à sortir de leur camp après un débordement de Bussmann, dont le centre ne donne rien (18e ). Les joueurs d’Albert Cartier s’enhardissent quelque peu. Les Niçois, qui restent sur une déculottée à Marseille (4-0), ne sont pas totalement sereins sur le plan défensif. Un mouvement Bussmann-Maïga-Krivets est d’ailleurs stoppé par Bodmer, alors que le Biélorusse, dans les seize mètres azuréens, est sur le point de déclencher sa frappe (21e ). Les Messins semblent prendre confiance. Ngbakoto, à son tour, a une double chance devant Hassen, en vain (22e ).
Toutefois, l’occasion la plus sérieuse de cette première période est à mettre à l’actif des joueurs de Claude Puel. Dans l’entrejeu, Diawara récupère le ballon, il perfore la défense messine avant de trouver Cvitanich, libre de tout marquage. Face à Carrasso, l’attaquant argentin pique le ballon qui échoue sur la barre transversale avant que Bussmann ne dégage en catastrophe (25e ). Les Grenats, en blanc à l’Allianz Riviera, ont eu chaud. Ils subissent durant le dernier quart d’heure de cette première mi-temps. Juste avant la pause, les Messins ont l’opportunité de se distinguer sur un coup franc de N’Daw, dont la frappe des vingt-cinq mètres est proche de surprendre Hassen (45e + 1).
Zéro but à l’extérieur
Les débats s’équilibrent en deuxième mi-temps. Les Lorrains profitent d’un temps fort pour s’approcher du but de Hassen. Un centre rentrant de Sarr trouve la tête de Maïga sur laquelle le gardien niçois intervient en deux temps (50e ). Au moment où ils prennent plus d’initiatives, Métanire et ses coéquipiers perdent Carrasso, touché à la cuisse droite après un dégagement. Oberhauser, l’enfant du pays de Bitche, effectue alors sa deuxième apparition en Ligue 1. L’ex-Ajaccien ne comptait jusque-là que vingt-neuf minutes de jeu dans l’élite, vécues sur la pelouse de Valenciennes voici deux saisons.
Passés dans un schéma plus offensif, les Niçois, qui monopolisent le ballon, ne posent, pourtant, pas plus de problèmes aux Messins. Ces derniers résistent, à l’image d’Oberhauser, parfaitement concentré sur son sujet. Les Aiglons poussent de manière désordonnée, mais les Lorrains parviennent à se créer quelques situations dangereuses. Malheureusement, leurs contre-attaques n’aboutissent pas. D’ailleurs, les joueurs d’Albert Cartier n’ont toujours pas marqué à l’extérieur cette saison.
Le scénario est finalement cruel pour les Lorrains, qui pensent tenir le point du match nul. Bosetti, entré pour le dernier quart d’heure, transperce les illusions messines. À l’affût d’une passe en retrait de Milan, le chouchou des ultras niçois met à profit cette offrande au bout du temps additionnel (90e +5). Le défenseur argentin peut se prendre la tête à deux mains…
Maxime RODHAIN.
Une charnière (presque) très solide

Modibo Maiga (à gauche), à la lutte avec le Niçois Jordan Amavi, a bien travaillé sur le plan défensif. En revanche, l’attaque messine est restée muette. Photo AFP
Régulièrement mis sous pression, le duo Choplin-Milan a eu suffisamment de répondant pour contrarier les plans niçois jusqu’à cette monumentale erreur de l’Italo-argentin.
CARRASSO. Bien que n’ayant pas touché le ballon, sa sortie face à Cvitanich a contrarié l’attaquant niçois dont la frappe piquée a terminé sa course sur la barre (23e ). Attentif sur une frappe d’Eduardo (37e ), le gardien messin a été impeccable dans le jeu aérien jusqu’à sa sortie sur blessure (58e ). Remplacé par Oberhauser , très concentré jusqu’au bout.
De l’un de nos envoyés spéciaux à Nice
METANIRE. Sa perte de balle face à Amavi aurait pu couter cher à son équipe (12e ). La seule véritable faute de goût du capitaine messin hier soir.
CHOPLIN. A l’image de ces retours décisifs dans les pieds d’Amavi (12e ) et de Cvitanich (49e ), Jérémy Choplin a livré un match sérieux, rugueux et appliqué.
MILAN. Un match solide jusqu’à cette incroyable bourde dans le temps additionnel. Jusque-là, l’Italo-argentin s’était montré intraitable dans les duels aériens. Bien placé, il avait également annihilé un contre mené par Eduardo (18e ). Mais sa passe en retrait a offert à Bosetti le but de la victoire aux Niçois…
BUSSMANN. Une première mi-temps délicate pour le défenseur vosgien comme en témoigne cette faute de marquage sur Cvitanich (25e ). S’il s’est montré plus incisif après la pause, il n’a cependant pas eu son rendement habituel.
N’DAW. La tour de contrôle devant la défense messine. Il a régulièrement imposé son physique, notamment de la tête. Précieux.
LEJEUNE. Enormément d’engagement de la part du milieu Messin qui, à défaut d’avoir pesé sur le jeu offensif de son équipe, n’a eu de cesse de travailler défensivement.
SARR. Son implication a été permanente, mais, exception faite d’un très beau service pour Maïga (50e ) et d’une frappe excentrée (54e ), il n’est jamais vraiment parvenu à créer le danger. Remplacé par Andrada (55e ) qui a perdu son duel de la tête avec Bodmer sur l’une des rares occasions messines en seconde période (87e ).
KRIVETS. Le Biélorusse a souvent tenté d’accélérer le jeu messin. Sans y parvenir complétement, par manque de précision essentiellement. Remplacé par Ndoye (68e ).
NGBAKOTO. S’il a beaucoup travaillé sur les côtés, Yeni Ngbakoto n’a que très rarement trouvé la solution. Exception faite de ce service pour Maîga suivi d’un lob astucieux mais non cadré (22e ).
MAÏGA. Un peu juste sur la remise de Ngbakoto (22e ), il n’est pas parvenu à suffisamment appuyer sa reprise de la tête (50e ). Travailleur, il a également rempli son rôle défensif, notamment de la tête sur plusieurs corners niçois.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Oberhauser : tellement cruel…
Appelé à la rescousse après la blessure de Johann Carrasso, le gardien numéro 3 du FC Metz a répondu présent.
Son baptême du feu en Ligue 1 sous les couleurs du FC Metz aurait mérité une meilleure issue. Seule une passe en retrait mal maîtrisée de Guido Milan aura finalement eu raison de la vigilance dont avait preuve jusqu’alors David Oberhauser. Appelé à prendre le relais de Johann Carrasso, touché à la cuisse gauche à la soixante-neuvième minute, le Bitchois avait, en effet, parfaitement rempli son rôle.
Sa place dans le groupe lorrain pour ce déplacement à Nice, le gardien mosellan l’avait gagnée à l’entraînement. « Il travaille très sérieusement, c’est un bosseur », avait ainsi déclaré, vendredi, Albert Cartier qui avait également décidé de donner du temps de jeu à Anthony Mfa avec l’équipe réserve. David Oberhauser a donc prouvé que son entraîneur avait raison de lui faire confiance et que le FC Metz pouvait compter sur lui.
S’il est toujours délicat pour un gardien de rentrer en cours de match, notamment lorsque son équipe est bousculée, ce dernier a ainsi fait preuve de suffisamment de sang-froid pour rassurer rapidement sa défense.
Avec autorité
Exception fait d’un premier dégagement hasardeux, l’ex-Ajaccien n’a pas tremblé face aux assauts niçois. Au contraire. Attentif sur une frappe signée Amavi (69e ), il n’a pas hésité à user de son jeu de pied en dehors de sa surface (71e ) avant de boxer un coup franc de Eysseric (73e ) et, enfin, de s’imposer avec autorité dans les airs.
Mais ce qui aurait dû être une première pleine de promesses s’est cruellement muée en un scénario catastrophe. Pour autant, le suppléant du soir de Johann Carrasso n’y est pour rien… Rageant.
J.-S. G.
La patte d’Eduardo
Nice compte dans ses rangs un poison nommé Cvitanich. L’attaquant niçois a ainsi régulièrement créé le danger dans la surface messine – l’Argentin a trouvé la barre à la demi-heure de jeu – avant de disparaître progressivement de la circulation. De son côté, Mathieu Bodmer, qui effectuait son retour hier, a livré une prestation solide intervenant, notamment, avec autorité dans les pieds de Krivets (21e ) et Maïga (22e ). Ayant eu l’essentiel de la possession du ballon, les Niçois, parfois brouillons, ont pu compter sur la grosse activité d’Eduardo au milieu. Sans cependant parvenir à trouver l’ouverture. Seul un malheureux coup de pouce de Guido Milan leur a finalement permis de tromper la vigilance de la défense messine (90e +5).
Cartier : « J’espère que ce final servira »
Albert Cartier ( entraîneur de Metz ) : « Je n’aime pas dans un sport collectif reporter la faute sur un seul homme, sur une erreur, je reste toujours dans le collectif. La faute, les fautes, c’est celles qu’on ne sait pas corriger, celles qui coûtent. J’espère que ce final vécu ce soir servira pour la suite de la saison. Si on arrive à corriger certaines erreurs, finalement, un jour, on prendra un point lors de ce genre de match et on les gagnera même. Mais si on n’est pas dans l’écoute, ce sera plus compliqué. La Ligue 1 ne fait pas de cadeau, elle est impitoyable. Ce n’est pas un très bon match qu’on a vu ce soir, mais c’était un match haché avec des fautes des deux côtés, des équipes qui s’arrachent, un match pas forcément agréable à regarder, mais j’ai conscience des progrès qu’on a à faire. »
Claude Puel ( entraîneur de Nice ) : « Vu le scénario, c’est évidemment une victoire à l’arraché. Mais on a pris tellement de buts dans le temps additionnel la saison passée, cela compense. Il faut savoir gagner ce genre de match 1-0 ou au moins ne pas le perdre. Comme on s’y attendait, cela a été un match difficile face à un adversaire discipliné, généreux et habile en contre.».
Guido Milan (défenseur de Metz) : « C’est de ma faute, de ma responsabilité. »
Yeni Ngbakoto (milieu du FC Metz) : « En première mi-temps, nous sommes parvenus à les faire déjouer et même à nous créer quelques situations. Après la pause, on a fait bloc et les Niçois, même s’ils avaient le ballon, n’ont pas été très dangereux. Après, il y a cette erreur qu’on paye cash. Cela doit servir pour la suite : on doit être plus lucide, notamment dans le jeu court. C’est rageant, mais cela signifie aussi que nous sommes encore en apprentissage. Il faut travailler encore, corriger ces défauts et surtout repartir de l’avant tout de suite. La réception de Bastia doit nous servir à gommer cette déception. »
Metz s’en sort bien (CFA)
La réserve messine est rentrée avec un bon match nul (1-1) de Belfort hier.
Le football fait rarement dans les sentiments. Hier, il a laissé aux Belfortains une porte ouverte dans laquelle ils ont su s’engouffrer avec un cœur énorme. Il restait deux petites minutes à jouer au temps réglementaire quand Hacquard, servi par Hamadi sur un travail préparatoire de Kaddah, est venu fusiller Mfa (88e ). Un but de fort belle facture et surtout précieux, venant donner le match nul à une formation belfortaine qui à l’heure de jeu, en deux temps trois mouvements avait cru perdre son invincibilité.
Avec l’aide du poteau malgré la présence de Veron, Bozok avait réussi à semer la panique sur un contre. Contre que le Mosellan Bur avait finalement réussi à placer au fond des filets en gagnant son duel aérien (62e ). Cruel à cet instant pour Belfort. D’entrée de match, le duo Nouvier-Udol obligeait ainsi Véron à une forte présence (6e ). Durant toute la période initiale, les Belfortains maîtrisèrent les débats face à des Messins forts de quatre joueurs ayant déjà voyagé sur les terrains pros (Mfa, Palomino, Pierrot, et Kashi).
Mfa décisif
L’ASMB secoua malgré tout le cocotier lorrain. Manzinali, de la tête, pour voir le ballon sauvé quasiment sur la ligne (9e ), puis Régnier ont fait monter le baromètre devant la cage messine. Ces occasions, Belfort ne les transforma pas. Durant ces 45 premières minutes mais ensuite, surtout, à la reprise, quand Jabal (46e ), et Barros (54e ), se trouvèrent en position très intéressantes. Régnier, à la 60e minute, perdit également son duel face au brillant portier lorrain Mfa. Un ballon repoussé, puis reparti vers le but de Véron pour l’ouverture du score messine que l’on connaît… Metz s’en est finalement bien sorti.
BELFORT - METZ : 1-1 (0-0)
Stade Serzian. 600 spectateurs. Arbitre M. Araki.
Les buts : Hacquard (88e ) pour l’ASM Belfort ; Bur (62e ) pour Metz.
BELFORT. Veron, Barros, Manzinali, Arisi, Cabit, Hacquard, Jabal (Ketfi, 75e ), Ahamadi, Regnier, Hoggas, Kiki (Khadda, 66e ).
METZ (2). Mfa, Donval, Palomino, Toussaint, Udol, Pierrot, Millimino (Teixeira, 82e ), Kashi (Hein, 71e ), Bozok, Nouvier, Bur.