Autour de Juan Falcon, double buteur samedi, les Messins peuvent légitimement étaler leur joie. Photo Pascal BROCARD
Les Messins ont fait le plein de points à l’occasion d’une semaine très dense, conclue par un large et probant succès contre Reims (3-0), samedi à Saint-Symphorien. Le promu se porte bien. Merci.
Ce n’était peut-être pas un tournant de la saison. Mais au moins un virage. Serré. Que Romain Métanire et ses partenaires ont parfaitement négocié. En une petite semaine, le promu messin a fait chuter Bastia (3-1) et Reims (3-0) à Saint-Symphorien avec, au milieu, une première escapade victorieuse à l’extérieur du côté de Guingamp (0-1). Résultat : neuf points sur neuf possibles !
Une (belle) opération comptable qui s’accompagne d’autres chiffres tout aussi séduisants : lors des trois dernières journées, les Lorrains n’ont encaissé qu’un seul but tout en trouvant le chemin des filets à sept reprises. Toujours invaincus à domicile, ces derniers s’appuient plus que jamais sur une défense teintée d’hermétisme. « C’est notre marque de fabrique , insiste d’ailleurs Jérémy Choplin. Mais cela ne nous empêche pas de marquer. Si tu défends bien, en équipe, tu trouves plus facilement la solution offensive. La preuve, cette victoire contre Reims, on ne l’obtient pas à l’arraché. Bien au contraire : on est allé la chercher. »
Autrement dit, le FC Metz affirme, match après match, une nouvelle identité. Plus joueuse et loin de l’image d’une formation repliée sur elle-même. C’est rafraîchissant. Et surtout efficace. Buteur en Bretagne, mercredi, et double passeur décisif samedi face au Stade de Reims, Gaëtan Bussmann, défenseur de son état, symbolise cette tendance. « Au fur et à mesure des rencontres, on se rend compte qu’on n’a rien à envier aux autres équipes », assure Ahmed Kashi, auteur d’une première titularisation en Ligue 1 de grand standing, avec, à la clé, son tout premier but sous les couleurs grenats.
En attendant de se frotter aux grosses cylindrées de l’élite, Metz a, en effet, démontré qu’il manœuvrait actuellement un brin au-dessus de la ligne de flottaison par rapport aux équipes censées naviguer dans les mêmes eaux que lui.
« Un peu flou parfois »
Cinquièmes après huit journées, les Lorrains n’en oublient pas pour autant leur objectif : « le maintien », répondent-ils en chœur. « Nous effectuons un excellent début de saison , affirme Albert Cartier, mais aujourd’hui le but n’est pas de trouver le classement super ou merveilleux ». « Le plus important c’est de continuer à progresser », poursuit Ahmed Kashi dans un discours très "cartiésien"…
De progrès, il en est d’ailleurs question sur le front de l’attaque. Avec, notamment, l’éclosion de Juan Falcon, auteur d’un doublé samedi. « Il est remarquable », souligne son entraîneur qui a vite embrayé sur une vision plus collective. « Dans ce groupe, les uns tirent les autres vers le haut, c’est ce qui nous a permis de faire un bon match. » Mais le technicien lorrain sait aussi que certains points doivent encore être améliorés : « En première période, les joueurs étaient trop espacés et nous avons eu du mal à récupérer les ballons , souligne-t-il. C’était un peu flou parfois. »
Reste la prestation de son équipe après la pause, « plus enlevée, plus accomplie ». Moralité, les Messins à l’aise depuis maintenant deux ans lorsqu’ils enfilent le bleu de chauffe – et visiblement au point physiquement – sont désormais capables de revêtir un costume d’apparat. Un costume… tout neuf.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Gaëtan Bussmann, la gauche caviar
Gaëtan Bussmann, la faim faite homme. Photo Stéphane STIFTER.
L’arrière gauche du FC Metz s’éclate en ce moment. Buteur à Guingamp (0-1) puis double passeur contre Reims (3-0), le Vosgien est une révélation du championnat. Ainsi qu’un joueur en fin de contrat…
Il est un pensionnaire régulier, quasi permanent, de l’équipe-type de Ligue 1 publiée par le premier quotidien sportif de France. Après le passage de Reims (3-0), samedi, Gaëtan Bussmann devrait encore avoir cet honneur ce matin, ce qui ne suggère rien de moins qu’il parade parmi les meilleurs arrières latéraux du championnat. Dans son style évidemment… Bussmannien !
A Guingamp, le défenseur avouait « avoir serré les dents » mercredi. Malgré un genou blessé, il avait pourtant marqué… du tibia son premier but en L1 (0-1). Samedi, alors qu’il avait encore été ménagé la veille, le Vosgien a débloqué la partie face à Reims (3-0), via deux caviars pour Falcon et Kashi. Sans cesser de galoper comme un lapin. C’est sa patte autant que sa carotte, expliquait-il en 2013 : « Pour sentir que j’existe dans une partie, j’ai besoin de me dépenser. Je ne pourrais pas jouer défenseur central. J’aurais l’impression de ne pas courir assez. »
Finalement, Bussmann semble indifférent au niveau qu’il fréquente. Il produit toujours un match solide défensivement, agrémenté des percées offensives qu’il affectionne tant. Il avait déjà pesé quatre buts en National et quatre autres en L2. Le passage à l’étage supérieur ne lui flanque pas le vertige. Au contraire, il progresse. Et parvient à rappeler qu’avant de frayer en National, il avait touché le haut niveau dans ses jeunes années. Ce garçon de 23 ans a tout de même gagné la Gambardella en 2010 et un titre de champion d’Europe avec l’équipe de France U19. Ses coéquipiers s’appelaient alors Antoine Griezmann, Alexandre Lacazette, Clément Grenier…
Discussions en cours
Cet été, Metz n’a recruté aucun spécialiste au poste d’arrière gauche. Il était exclu de freiner la progression de cet indéboulonnable du dispositif d’Albert Cartier. Qui joue même blessé ! Car le natif d’Epinal est un mordu de football depuis qu’il a l’âge de taper dans un ballon. De toute façon, Bussmann est un concentré de vie, un gourmand de tout. Très présent sur les réseaux sociaux par exemple, engagé dans une formation d’entraîneur, capable également d’engloutir un buffet sans broncher ou de se fendre de farces pourries façon Ribéry, comme envoyer des boulettes sur les autres dans un avion… Ce grand enfant continue simplement de courir après son rêve de gosse. Inlassablement. Efficacement aussi.
Metz subira-t-il encore ses blagues potaches après l’été ? Bussmann sera en fin de contrat en 2015 mais il devrait prolonger. « Les discussions ont commencé entre les dirigeants et mon agent », disait-il hier. Vu son début de saison, il est en position de force pour négocier.
Christian JOUGLEUX.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier et aujourd’hui : repos. Demain : une séance d’entraînement à 10 h. Mercredi : une séance à 10 h. Jeudi : une séance à 10 h. Vendredi : une séance à 17 h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Reims (8e journée de Ligue 1), samedi 27 septembre : 3-0. Prochain match : Évian TG - Metz (9e journée), samedi 4 octobre à 20 h. À suivre : Metz - Rennes (10e journée), samedi 18 octobre à 20 h ; Saint-Étienne - Metz (11e journée), dimanche 26 octobre à 17 h.
À l’infirmerie. Johann Carrasso (quadriceps), Romain Rocchi (cheville), Habib Diallo (pied) et Kwame Nsor (genou) sont à l’arrêt.
Suspendu. Ayant reçu trois avertissements dans une période incluant dix rencontres de compétition officielle, Guirane N’Daw sera suspendu pour la venue de Rennes.
Buteurs. En Ligue 1 : Falcon ( 4 buts ) ; Ngbakoto ( 2 ) ; Bussmann, Kashi, Krivets, Milan ( 1 ).
Metz/Algrange s’enfonce un peu plus
Rien ne va plus à Metz-Algrange… Julie Wojdyla et les Lorraines ont enchaîné hier leur quatrième défaite consécutive, face à des Stéphanoises qui avaient un temps d’avance dans les duels. Ph. Armand FLOHR
Dominé dans tous les duels et dans le jeu, le FC Metz-Algrange qui retrouvait son habituel terrain du Batzenthal, a été incapable d’inquiéter la gardienne stéphanoise et s’est donc incliné (0-1). Inquiétant. Dominées dans tous les duels, subissant le jeu, Metz féminin qui retrouvait le Batzenthal d’Algrange, a été incapable d’inquiéter la gardienne stéphanoise. Inquiétant.
En retrouvant Algrange et ses bases, en affrontant une équipe a priori à sa portée, les protégées de Gérôme Henrionnet avaient enfin l’occasion de sourire, d’inscrire un premier but et pourquoi pas de signer un premier succès. C’était la feuille de route délivrée. Il fallait enclencher l’opération maintien après le revers d’Albi et les deux grosses claques reçues face à Lyon et au PSG. A l’arrivée et cette défaite (0-1) contre Saint-Étienne, c’est raté ! Et Metz/Algrange est désormais à l’heure des questions.
Hier, les Lorraines auraient pu perdre plus nettement. Car les Stéphanoises étaient plus près de creuser l’écart que de partager les points. Battues dans tous les compartiments du jeu, notamment l’engagement, incapables d’enchaîner des actions construites faute d’un milieu de terrain efficient, les filles au maillot grenat ont déçu.
Certes, elles se sont créé une première situation (2e ) par Léger, mais la gardienne adverse, vigilante, intervenait avec efficacité hors de sa surface. Rapidement, les Vertes mettaient la main sur le match et ouvraient le score au quart d’heure de jeu, à la suite d’un long ballon de Clemaron dans la surface que reprenait Palacin d’une jolie tête décroisée.
En grande difficulté au milieu avec une Rigoberte M’Bah loin de son niveau et une Simone Jatoba guère mieux, Metz/Algrange en était réduit à défendre. Et dans son but, avant de bien se reprendre, Getter Laar ne donnait pas tous les gages de sécurité. Alors que l’on jouait plus souvent dans le camp mosellan, un contre signé Janela débouchait sur un joli centre à destination de Wojdyla puis de Gathrat dont la reprise était malheureusement trop enlevée.
Bientôt du renfort
Après le repos, Gérôme Henrionnet essayait de jouer l’offensive. Les Algrangeoises connaissaient alors un léger mieux mais les Stéphanoises étaient tout près de doubler la mise. Par Courteille qui manquait la cible d’un rien (52e ), Palacin qui butait sur Laar judicieusement sortie (75e ) ou Gherbi dont la frappe sortait de peu (76e ).
Souffrant de nouveau dans le jeu collectif, les Lorraines étaient souvent prises de vitesse et manquaient de justesse. Gomes, à la suite d’une action personnelle, se mettait en situation de tir mais ne déclenchait qu’un pétard mouillé (83e ).
« Nous sommes conscients de nos manques actuels , indiquait en fin de partie René Franceschetti, l’un des responsables du club messin. Nous allons recruter deux joueuses offensives, sans doute une n°10 et une attaquante » Ce ne sera pas de trop.
METZ/ALGRANGE - ST-ETIENNE : 0-1 (0-1)
Stade du Batzenthal. 250 spectateurs. Arbitre : Nabila Zaouak. But : Palacin (15e ). Avertissements à Metz/Algrange : Mansuy (29e ), Oswald (56e ), Jatoba (69e ) ; à Saint-Étienne : Benoît (69e ).
METZ/ALGRANGE. Laar – Mallet (Mansuy, 20e ), Gurz (Gomes, 55e ), Oswald, Papaix, Gathrat, Jatoba, Léger, M’Bah (Martins, 45e ), Janela, Wojdyla.
SAINT-ETIENNE. Mancion – Courteille, Soulard, Sissoko, Debever, Coton (Fleury, 77e ), Benoît, Morel, Clemaron (Gherbi, 59e ), Chaumette (Bouchet, 84e ), Palacin.
A. Z.
Metz : cinq sur cinq
Complexe sportif de l’Aube. Arbitre : M. Iseni. Buts pour Metz : Aslan (20e ), Muratovic (23e ), Maziz (59e ).
Les Messins démarraient mal leur rencontre à Troyes encaissant un but sur un centre mal renvoyé dès la première minute de jeu (1-0 ; 1re ). Sans s’inquiéter, les grenats prenaient la maîtrise du jeu et parvenaient à égaliser sur une passe de Fournier pour Arslan (1-1 ; 20e ). Il ne fallait pas plus de trois minutes aux joueurs de Christophe Walter pour doubler la mise par Muratovic (1-2 ; 23e ). Auteurs d’une très bonne première mi-temps, les Mosellans avaient eu aussi une grosse occasion avec un contre un de Fournier. Au cours de la deuxième période, le rythme baissait un peu mais Maziz réussissait à catapulter le ballon en pleine lucarne depuis l’extérieur des 16 (1-3 ; 59e ). Troyes réduisait la marque sur un cafouillage (2-3 ; 80e ) mais les Messins conservaient leur avantage et s’imposaient pour la cinquième fois en cinq matchs.
