Gianni Bruno vient de griller la politesse à Jérémy Choplin et va tromper Anthony Mfa pour la troisième fois de la soirée. La conclusion d’une escapade en Haute-Savoie particulièrement douloureuse pour les Messins. Photo AFP
Auteur de sa pire performance depuis l’ouverture du championnat, samedi à Annecy, le FC Metz a bafouillé son football face à Evian TG (3-0). Un accident ? Les Messins ont quinze jours pour effectuer les réparations.
Le retour sur terre est violent ! Corrigés dans les grandes largeurs par Evian-Thonon-Gaillard (3-0), samedi, les Messins ont reçu leur première gifle de la saison. Parce qu’ils sont tombés sur un adversaire plus entreprenant et plus réaliste qu’eux. Mais surtout parce qu’ils ont tendu le bâton pour mieux se faire battre…
« Quand on perd comme ça, il faut se faire tout petit », a lancé, lapidaire et dans une colère froide, Albert Cartier quelques instants après la rencontre. Au-delà du score, c’est bien la manière qui interpelle. Séduisants lors de leurs récentes sorties à Saint-Symphorien face à Bastia (3-0) puis Reims (3-1), solides et réalistes à Guingamp (0-1), les Lorrains ont, cette fois, affiché un visage méconnaissable. Un visage égratigné par de vilaines marques : frilosité offensive, absence de construction digne de ce nom et même manque de concentration, parfois, comme en témoigne l’action amenant le penalty du 2-0...
Bref, le FC Metz a quitté Annecy avec une soupe à la grimace très amère en guise de repas tiré du sac. « Cela fait partie de notre apprentissage, même si c’est douloureux », a commenté l’expérimenté Florent Malouda. D’autant que ce faux pas ne doit pas masquer la réalité comptable du promu messin, largement dans les temps dans la course au maintien. Son seul et unique objectif, comme l’a encore rappelé son entraîneur samedi soir…
Tout ce petit monde (exception faite des internationaux) a désormais quinze jours devant lui pour se ressourcer après avoir bu la tasse à Evian. Afin d’être capable d’avancer suffisamment de preuves étayant la thèse de l’accident. Notamment dans le domaine technique où les hommes du président Serin ont livré, notamment en première période, une performance étonnamment pauvre au regard des arguments entrevus depuis quelques semaines.
« Brouillons »
« Collectivement, nous avons été très brouillons , a reconnu Jérémy Choplin. Mais, dans une certaine mesure, peut-être que cette défaite doit nous faire du bien. » Autrement dit, rien n’est jamais acquis. À Annecy, bien qu’à la peine, Romain Métanire et ses partenaires ont longtemps tenu le 0-0 avant qu’Evian n’ouvre le score sur un coup du sort : un centre de Barbosa dévié par Doukouré. Pour autant, derrière, le FC Metz n’est jamais parvenu à hausser le ton. Bien au contraire. Est-ce (aussi) un souci physique, le staff grenat ayant aligné un onze quasi identique lors des quatre dernières rencontres ? Peut-être, car dans l’impact, pourtant l’une de ses armes préférées, le club à la Croix de Lorraine n’a pas été à la hauteur de sa réputation.
Évidemment, aussi soudaine et amère soit-elle, cette défaite, comme l’a souligné Florent Malouda, « ne doit pas tout remettre en cause ». Après avoir connu la joie de mettre un adversaire KO lors des trois dernières reprises, Metz doit aujourd’hui apprendre à encaisser les coups. Pour mieux sortir des cordes…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Doukouré : « On a manqué de maturité »
Cheick Doukouré devrait connaître des entrées en jeu plus réjouissantes à l’avenir. Photo AFP
Le premier but d’Evian TG était un centre de Cédric Barbosa dévié par Cheick Doukouré. Le jeune milieu messin revient sur cette action et sur la lourde défaite des Grenats.
Cheick Doukouré, comment expliquez-vous cette lourde défaite ? « On ne s’y attendait pas. On a essayé de rester appliqué en deuxième mi-temps mais, malheureusement, les événements nous ont été contraires, avec ce but contre notre camp. Ensuite, on a essayé de revenir au score mais on a laissé des espaces et Evian en a profité. C’est dommage. Nous étions revenus du vestiaire avec de bonnes intentions. »
• Pouvez-vous raconter ce premier but dont vous êtes l’auteur malheureux ? « C’est une action à deux contre deux et le joueur d’Evian réussit à passer le ballon entre nous deux. J’essaie alors de combler l’espace, j’avance sur l’action, le porteur ( Barbosa ) frappe et mon pied touche le ballon qui rentre dans le but d’Anthony. C’est vraiment dommage pour l’équipe… »
• Après trois victoires de suite, le retour sur terre est brutal… « Oui, on était sur une bonne lancée. C’est un coup d’arrêt, mais on peut aussi se dire qu’on a enchaîné de bons résultats avant et qu’on a la capacité de le faire. Il va falloir très vite réagir sur les prochains matches. Là, on a manqué de chance, de réussite, certainement de maturité par moments. On va se servir de ça. C’est une leçon en plus. »
« Personne n’a parlé »
• Faut-il considérer cette défaite comme un accident ? « Oui. Ce sont des choses qui arrivent. Il faut se reprendre. »
• Romain Métanire évoquait des problèmes défensifs sur cette partie mais n’avez-vous pas failli, d’abord, dans la construction ? « C’est clair. Sur le plan du jeu, on s’est évertué à jouer en contre. On savait qu’Evian risquait de proposer un jeu plus physique et, naturellement, inconsciemment aussi, nous sommes entrés dans ce jeu-là. Là encore, on a manqué de maturité. »
• Comment était l’ambiance, dans le vestiaire, après cette défaite ? « C’était plutôt silencieux. Personne n’a parlé. Tout le monde savait qu’on avait raté cette deuxième mi-temps, mais, à chaud, il faut faire attention à ce qu’on dit. Chacun a plutôt pris conscience de ce qui s’est passé. Pour qu’on puisse rebondir au prochain match. »
Christian JOUGLEUX.
Metz méritait mieux (CFA)
Après avoir mené sur l’essentiel de la rencontre, les Grenats ont dû concéder une égalisation dans le temps additionnel.
Metz se déplaçait à Saint-Etienne pour un duel entre deux équipes réserves en manque de points. Les Messins débutent le match tambour battant. Les Grenats se procurent la première occasion du match par l’intermédiaire de Toussaint, sur corner (9e ). Sur une nouvelle offensive des hommes de José Pinot, les Stéphanois peinent à se dégager. Le ballon revient sur Vion, à l’entrée de la surface, qui place une volée du pied droit dans le petit filet de Kacou (12e , 0-1).
Les Grenats déroulent et enfoncent le clou, par l’intermédiaire d’Udol. Le défenseur messin double la mise d’une magnifique frappe aux 25 mètres, qui lobe un Kacou impuissant (41e , 0-2). Les Verts n’y arrivent pas et pourtant Valente parvient à réduire le score, en opportuniste. L’attaquant stéphanois profite d’une mésentente entre le portier messin et son défenseur pour marquer du gauche (45e + 2, 1-2). Un but inespéré tant les Verts ont été dominés durant la première période.
Les joueurs de Thierry Oleksiak reviennent des vestiaires avec d’autres ambitions. Sur un coup franc excentré côté gauche, Suljic enroule son ballon au deuxième poteau pour Durieu qui dévie le ballon au fond des filets (52e , 2-2). Le jeu reste ouvert et les deux équipes ont l’occasion de prendre l’avantage, avec Elogo pour l’ASSE et Udol pour Metz.
Ce sont finalement les Messins qui vont reprendre l’avantage. Nouvier déboule côté gauche avant de centrer en retrait pour Vion qui ajuste Kacou de la tête (71e , 2-3). Sur corner, Cabaton remet finalement les deux équipes à égalité d’une tête croisée, dans le temps additionnel (3-3, 90e + 1). Les Grenats sont passés tout près d’une très belle opération.
Clément GOUTELLE.
Metz-Algrange enfin !
Héloïse Mansuy et ses coéquipières ont débloqué leur compteur. Photo DR
Le FC Metz-Algrange a décroché sa première victoire et débloqué son compteur de buts en division 1 féminine hier. C’est Rodez qui a fait les frais du réveil mosellan (1-2).
Après quatre sorties sans victoire et sans but, ce résultat est le bienvenu. Pour la première fois de la saison et tout simplement de son histoire, le FC Metz-Algrange a cueilli trois points en division 1 féminine. A Rodez, les protégées de Gérôme Henrionnet ont fait autorité contre une équipe locale à côté de son sujet.
C’est avec logique que le réalisme visiteur est venu sanctionner les Aveyronnaises peut-être trop confiantes après l’ouverture rapide du score par Haupais de la tête ? La rencontre se jouait depuis six minutes seulement, Metz était dans sa coquille et Rodez à deux doigts d’ajouter un second but par Haupais dont la frappe était sauvée sur la ligne par la défense lorraine.
Martins, la première
Hier, pourtant, les Lorraines ont montré du cœur et, sur une remontée de balle de Papaix, suivie d’un centre, un mauvais contrôle ruthénois dans la surface offrait sur un plateau l’égalisation à Elodie Martins (20e ) qui est devenue, de fait, la première buteuse dans l’élite de l’histoire de son club.
Cette réalisation eut pour effet de dynamiser Metz-Algrange et, à l’opposé, de plonger Rodez dans le doute. Il fallait d’ailleurs attendre le milieu de la seconde période pour voir une frappe terrible de Ribeyra que la gardienne Andrea Burtin déviait sur sa transversale. Rodez n’y était plus et, sur un contre de Papaix, le centre en retrait de cette dernière arrivait jusqu’à Léger pour le second but mosellan (72e ).
Dans les dernières minutes, Rodez se ruait à l’attaque, mais Metz-Algrange résistait pour goûter au juste bonheur d’une première victoire. D’une véritable délivrance même. Avec l’arrivée prochaine de deux recrues américaines et ce succès, ces filles ont peut-être, enfin, lancé leur saison.
(tout dépendra de la réussite : samedi, si Malouda arrive une fraction de seconde plus tôt sur la frappe repoussée de Falcon, ça fait 0-1, on en reste là, et tout le monde loue notre état d'esprit, notre solidité, etc., oubliant qu'on n'a rien proposé dans le jeu).
On a fait exactement le même match à Guingamp (en moins maîtrisé défensivement), et c'était le rôle du staff de leur dire qu'on avait eu une chance inespérée, qu'il faudrait se "mettre minable" au déplacement suivant, etc. On n'était pas obligés de se prendre une dérouillée pour savoir que notre jeu était inexistant : il suffisait de regarder le contenu des matchs sans se laisser tromper par des résultats toujours aléatoires.