S’il a compris l’importance du jeu défensif, Bouna Sarr ne renie pas pour autant son appétit pour la provocation. Photo Pascal BROCARD
Souvent relégué au rôle de joker de luxe, le jeune milieu de terrain messin frappe désormais à la porte de la résidence des titulaires. Grâce à un jeu sans ballon mieux maîtrisé et une plus grande implication défensive.
Et si ce n’était qu’une simple question de temps ? De temps agité parfois, de temps partiel souvent, de temps qui passe surtout. Mais aussi de temps de travail, du temps de la réflexion, de temps forts. Et, pourquoi pas, de temps complet…
Depuis le 29 juillet 2011, date de sa première apparition chez les pros du FC Metz, Bouna Sarr a conjugué son parcours à tous les temps. Avec l’étiquette particulièrement collante d’éternel espoir. « Je n’ai que vingt-deux ans, je suis jeune, mais je ne veux plus être classé dans cette catégorie d’espoir », glissait-il, catégorique, en août dernier. Le clan grenat, auquel il appartient depuis 2009, ne demande que ça. À commencer par son entraîneur. « Il est passé par différentes phases , décrypte Albert Cartier. Le chemin, il le connaît depuis longtemps. Il restait simplement à savoir quand il pourrait s’y engouffrer. »
Depuis l’arrivée du technicien vosgien, le natif de Lyon a semé une multitude de petits cailloux. Sur la route National (27 matches, 20 titularisations, 3 buts, 6 passes décisives) puis sur les sentiers de la Ligue 2 (26 matches, 10 titularisations, 1 but, 5 passes décisives). Mais il n’est jamais vraiment parvenu à trouver la bonne direction. Disparaissant même, à l’occasion, du paysage. Et puis, le FC Metz a pris le virage de l’élite. Bouna Sarr aussi. Un temps (encore un), le prêt du numéro dix messin avait été envisagé. L’idée a vécu. Le joueur, lui, s’est remis au travail avec une seule obsession : « Je veux m’imposer comme un cadre et prendre mes responsabilités. »
« Il devient régulier »
Débute alors une nouvelle course d’orientation. Grâce à une boussole flambant neuve, le milieu de terrain lorrain est aujourd’hui, selon Albert Cartier, « sur la bonne voie ». « Il progresse , poursuit l’entraîneur, mais surtout il devient régulier. »
Appelé à huit reprises depuis l’ouverture de la saison (quatre titularisations), Bouna Sarr a également « compris qu’avant d’avoir le ballon, il faut aller le chercher ». Autrement dit, l’artiste ne colore plus sa toile uniquement de percussion, de passements de jambes et autres dribbles. Sa gamme de couleurs s’est élargie d’une nouvelle nuance défensive. « C’est un domaine dans lequel il n’allait pas assez souvent , reprend Albert Cartier. Il continue d’oser offensivement, évidemment, mais il est désormais beaucoup plus en mouvement et dans l’intensité. »
Esprit libre, indépendant, vif, créatif et infatigable, l’ancien pensionnaire du centre de formation de l’OL travaille beaucoup plus pour l’équipe. « Il a acquis une nouvelle maturité. Le premier responsable de cette évolution, c’est, bien sûr, lui-même , assure l’entraîneur messin. Bouna a appris à écouter et cela se ressent sur le terrain. Il est en train de passer un cap. »
Sa récente (très bonne) performance face à Kaiserslautern (3-3), en amical, en est la parfaite illustration. De quoi remiser au placard la panoplie de "super sub" au profit d’un costume de titulaire ? « Il n’en est pas loin », conclut Albert Cartier. Une question de temps…
Jean-Sébastien GALLOIS.
BA 128 : Lagardère Unlimited entre en scène
Un pôle de ressources et d’excellence sportif pour faire revivre la BA 128 ? Le projet est loin d’être enterré. Photo Anthony PICORÉ
La société Lagardère mène une étude pour la création d’un pôle de ressources et d’excellence sportif de dimension internationale sur la base aérienne désaffectée de Metz-Frescaty. Une étape importante.
Non, le projet, porté par le conseil général de la Moselle, n’est pas mort et enterré ! Il s’apprête même à vivre une étape décisive puisque vient d’être lancée une étude précise pour la création d’un pôle de ressources et d’excellence sportif de dimension internationale sur le terrain de cette fameuse BA 128, aujourd’hui abandonné par l’État.
La société Lagardère Unlimited a répondu à l’appel d’offres. Un signe extrêmement positif et encourageant. Sans prévaloir des résultats définitifs de l’étude, elle envoie un message fort en acceptant de se pencher sur un dossier ne faisant pas encore l’unanimité régionale. Lagardère Unlimited, c’est une activité dans vingt pays qui cible les stades et les arénas de A à Z, entre conseils, management, prestations diverses, gestion, investissements…
Son savoir-faire se niche partout : dans neuf des douze stades allemands de la Coupe du monde 2006 de football, dans ceux de l’Euro-2012 polonais ou de l’Euro-2016 qui sera organisé en France. Sous un toit, Lagardère Unlimited étend ses compétences de Paris-Bercy à Singapour en passant par Moscou, Orlando ou Aberdeen.
Dans trois mois on saura
On peut donc attendre un avis en béton de ces spécialistes sur le concept sportif et économique du projet. Rappelons-le : 60 hectares pour réunir plusieurs partenaires ou utilisateurs (FC Metz, Metz Handball, judo, Ligue de Lorraine de tennis, Moselle Open, Morgan Parra et des stages de rugby, l’athlète Bouabdellah Tahri, le volley de Terville-Florange, des académies privées…). Tout ce joli monde pourrait profiter d’une mutualisation dans plusieurs domaines : hébergement, restauration, médecine, installations et enseignement.
Il serait aussi question d’offrir une zone loisir au public, notamment dans ces hauts hangars qui pourraient accueillir des disciplines en adéquation avec les lieux. La naissance d’une grande salle resterait, selon nos sources, d’actualité. La jauge de la capacité d’accueil serait définie par le cahier des charges des compétitions internationales (7 à 8000 places). Une telle enceinte serait synonyme de venue des équipes de France ou de stages nationaux.
Lagardère Unlimited aura trois mois, et non six comme prévu, pour analyser le potentiel (énorme selon elle), les besoins, les coûts. La société sera aussi sans doute amenée à prouver que l’on peut parler de recettes et pas uniquement de dépenses pour ce pôle capable de générer une grosse attractivité. L’Université lorraine a fait savoir son intérêt pour y installer un centre de recherche en sport.
Mais le conseil général, qui avait réussi à inscrire la BA 128 dans le fameux Pacte Lorraine, source de subventions étatiques, part de loin. Pour l’instant, les autres collectivités restent sur leurs réserves, le temps étant aux économies drastiques. Une telle étude aura l’immense mérite de la clarté. Le projet sera chiffré, et assez concret pour éviter les fantasmes inutiles.
Ainsi, les échanges entre décideurs politiques pourront agir en âme et conscience puisque Lagardère Unlimited a placé le mode de fonctionnement et de gestion au cœur de ses travaux, sachant qu’en France, aucun concept de ce genre n’a encore vu le jour. Ce serait une première. Réponse vraisemblablement en janvier.
Alain THIÉBAUT.
Bernard Serin : « Le FC Metz en aurait besoin »
Le président du FC Metz n’a jamais caché son intérêt pour le projet du pôle de ressources et d’excellence sportif à Marly. « Déjà, je me félicite que le conseil général ait une vision élargie de tous les sports qui pourraient mutualiser les moyens, qu’ils soient ceux de la restauration, de l’hébergement, médicaux… On ne peut être qu’intéressé par davantage de plus-values. » Entre les travaux nécessaires au stade Saint-Symphorien et la BA 128, son cœur ne balance pas : « Rien à voir. Le FC Metz est loin des standards de ses concurrents en infrastructures. On est en retard par rapport à Lorient ou Nancy. Pour l’instant, nous avons deux terrains derrière le stade d’athlétisme mais pas de terrain synthétique ou d’une surface suffisante, comme du 150 m par 150 m, utile pour les exercices. Il est évident que rassembler un camp d’entraînement professionnel, un centre de formation, une académie internationale serait un atout pour nous. »
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance à 10 h. Demain : une séance à 16h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Evian TG - Metz (9e journée de Ligue 1), samedi 4 octobre : 3-0. Prochain match : Metz - Rennes (10e journée de L1), samedi 18 octobre à 20 h. À suivre : Saint-Étienne - Metz (11e journée de L1), dimanche 26 octobre à 17 h.
À l’infirmerie. Blessés à une cheville, Sylvain Marchal et Romain Rocchi ont suivi un entraînement personnalisé, à base de course, hier. Ces deux garçons n’apparaîtront pas dans le groupe qui sera retenu pour la réception de Rennes, ce samedi. Johann Carrasso (quadriceps) sera également forfait. Le gardien attend la cicatrisation complète de sa blessure. Juan Falcon (mollet), lui, est éloigné des terrains pour au moins quatre semaines. Habib Diallo (pied) et Kwame Nsor (genou) sont toujours à l’arrêt.
Suspendus. Guirane N’Daw et Romain Métanire seront suspendus pour la venue de Rennes samedi.
