3 e minute de jeu : Pantxi Sirieix vient de se jouer de Romain Métanire et Johann Carrasso. Le début d’une soirée cauchemardesque pour le FC Metz. Photo AFP
Rapidement menés au score, les Messins, largement battus, hier à Toulouse (3-0), n’ont jamais été en mesure d’inquiéter un adversaire plus remuant et nettement plus efficace.
S’il n’était pas question de potion magique, hier dans la ville rose, il s’agissait toutefois, selon Albert Cartier d’enfin trouver un « savant dosage ». Ce matin, la marmite messine est désespérément vide. L’épais brouillard qui accompagne Romain Métanire loin de Saint-Symphorien en championnat s’est même un peu plus épaissi.
De l’un de nos envoyés spéciaux à Toulouse
Les ingrédients étaient connus : un pressing à la sauce niçoise afin de cuire à l’étouffée les Toulousains. Une recette qui a vite tourné au vinaigre. Dès la troisième minute exactement. Le centre tendu d’Akpa Akpro, qui se jouait de Jose Palomino, trouvait ainsi Sirieix au second poteau. Le milieu du TFC profitait du mauvais dosage de Guido Milan et Romain Métanire pour ouvrir la marque (1-0, 3e ).
Une entame de match catastrophique des Messins qui allaient mettre de (très) longues minutes avant d’être un brin plus tranchants. C’était au contraire les hommes d’Alain Casanova qui, tout excités par ces préliminaires, mettaient la pression sur le but de Johann Carrasso. Le gardien devait ainsi prendre son pied, à la limite de sa surface, pour écarter le menaçant Pesic (14e ), avant de réussir une superbe envolée sur une reprise signée Sirieix (19e ). Entre-temps, Jose Palomino avait payé de sa personne pour dévier, de la tête, un missile expédié par Doumbia (17e ).
Sans aucun répondant
Pris à la gorge, incapables de tenir le ballon, les Lorrains, tout de grenat vêtus, sortaient enfin de leur torpeur. Mais Thibaut Vion, lancé par Ahmed Kashi côté droit, ne cadrait pas sa frappe (20e ), alors que Jérémy Choplin, monté aux avant-postes sur un corner de Florent Malouda, était contrarié dans ses plans par un beau réflexe d’Ahamada (22e ). Une occasion qui lançait enfin la machine messine, grippée jusque-là. Le premier mouvement collectif digne de ce nom accouchait d’une grosse opportunité, mais Modibo Maïga était trop court sur le service de Thibaut Vion (24e ). Quelques minutes plus tard, Kévin Lejeune perçait la défense toulousaine et allumait Ahamada, qui boxait la lourde frappe du milieu grenat (39e ).
Pas quoi non plus allumer un quelconque incendie au Stadium. Il était même question de feu de paille. Juste avant la pause, le dégagement de Jose Palomino, contré par Pesic, était d’ailleurs tout près de lober Johann Carrasso (43e ). La suite était du même tonneau. À la peine, dépassé par la vivacité des Violets, le FC Metz ne parvenait pas à sonner la révolte tant attendue, malgré une percée dans la surface de Florent Malouda (53e ). D’autant que le scénario allait totalement tourner au vinaigre sur un raid, plein axe, de Ben Yedder qui, après s’être débarrassé de Jérémy Choplin, mystifiait Johann Carrasso (2-0, 62e ).
Malgré les entrées en jeu de Sergeï Krivets et Bouna Sarr (66e ), les Mosellans n’allaient jamais se remettre de ce deuxième but. Au contraire, alors qu’ils tentaient, en vain, et de manière désordonnée, de porter le danger dans la surface toulousaine, ils étaient à nouveau punis sur une frappe de Pesic contrée par Guirane N’Daw (3-0, 72e ).
Comme à Evian, les Messins ont donc pris l’eau et abordent, une nouvelle fois, une trêve internationale avec une belle gueule de bois.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Le FC Metz aux abonnés absents
Jose Palomino, ici à la lutte avec Jean-Daniel Akpa-Akpro, a vécu une soirée particulièrement compliquée hier soir. Photo AFP
Les Messins sont totalement passés à côté de leur sujet hier. Malgré quelques éclairs, la grisaille a fini par gagner l’ensemble d’un effectif très peu inspiré et logiquement sanctionné en retour.
CARRASSO. Huit buts encaissés en trois matches : le bilan est lourd pour le retour du gardien n°1, et cruel, car il était impuissant sur l’ouverture du score et avait sauvé Metz devant Pesic (14e ) et Sirieix (19e ), avant de sombrer avec les siens.
METANIRE. Le capitaine s’est laissé surprendre par Sirieix sur l’ouverture du score (3e ). Il n’a pas compté à la dépense pour animer son couloir, mais il n’a pas pu faire la différence non plus. Remplacé par Doukouré (86e ).
MILAN. Son jeu de tête défensif a été précieux pour déjouer les relances toulousaines, mais l’Argentin était en retard pour couper le centre qui amène le but de Sirieix (3e ) et pour sortir le ballon du break de Ben Yedder (62e ). Forcément, le bilan est négatif.
CHOPLIN. Le premier tir cadré messin lui est revenu. Choplin était dans le trafic pour reprendre du pied un ballon qu’Ahamada (22e ) a dégagé. Sinon ? Une copie défensive globalement propre jusqu’à ce but de Ben Yedder qui, arrivé lancé, a réussi à effacer le défenseur (62e ).
PALOMINO. Akpa Akpro lui avait faussé compagnie pour offrir le but à Sirieix (3e ). Le défenseur argentin a également failli lober son gardien en dégageant un ballon qui a rebondi sur Pesic (43e )… Deux symboles qui illustrent la soirée compliquée de Palomino à un poste qui, rappelons-le, n’est pas sa spécialité.
LEJEUNE. Ahamada a repoussé sa frappe puissante, sur une occasion qu’il s’était créée tout seul (39e ). Un éclair dans une soirée combative mais stérile. Remplacé par Sarr (66e ).
N’DAW. Le grand Sénégalais n’a pas témoigné du volume habituel, hier, dans l’impact et il a été mystifié par Pesic sur le troisième but (72e ). En option : une frappe à côté quand le match était plié (76e )…
KASHI. Il est doucement monté en régime dans cette partie pour accomplir son travail de récupération avec sa générosité coutumière. Un des seuls Messins à son niveau.
MALOUDA. La qualité de son pied gauche a parfois déstabilisé la défense adverse, mais le Guyanais laissera finalement le souvenir d’une soirée sans grand relief.
MAÏGA. Ses déviations et son travail dos au but n’ont pas amené beaucoup de situations dangereuses et cette soirée restera forcément inaboutie pour l’attaquant, trop court sur un centre de Vion (26e ).
VION. Des efforts, des initiatives, des appels, un bon centre sans suite pour Maïga (26e ), mais aucune occasion au final pour le jeune attaquant. Remplacé par Krivets (66e ).
Christian JOUGLEUX.
N’Daw, comme un symbole…
Guirane N’Daw, ici dépassé par Adrien Regattin, n’a pas eu son rayonnement habituel au milieu de terrain. Photo AFP
Si les Messins ont sombré à Toulouse, c’est surtout en raison d’un manque criant d’agressivité.
L’épilogue de la prestation de Guirane N’Daw (une frappe contrée pour le troisième but), hier soir à Toulouse, est à l’image de son match, et plus généralement de son équipe : frustrante, souvent mal maîtrisée et surtout teintée d’un manque de mordant. Alors que la force de frappe supposée du FC Metz réside dans un pressing constant, un caractère au-dessus de la moyenne et une agressivité de tous les instants sur le porteur du ballon, c’est précisément dans ces domaines que les hommes d’Albert Cartier ont pêché au Stadium. Contrairement à leur dernière sortie à domicile face à Caen et leur périple niçois, les Messins ont, cette fois, manqué de… foi. Mais surtout de piquant lorsqu’il a fallu aller au combat et faire mal à son adversaire.
Seul Kashi…
À l’image de Guirane N’Daw. Le milieu de terrain sénégalais n’a, en effet, pas eu l’influence qui est la sienne depuis le début de saison. Réputé pour sa rudesse, ce dernier s’est régulièrement fait dépasser par la vivacité toulousaine. Il n’a jamais, non plus, été vraiment dans le ton dans l’impact. Mais aucun Lorrain ne peut se targuer de l’avoir été, à part, peut-être, son compère de la récupération, Ahmed Kashi.
Pour parvenir à chahuter l’équipe d’Alain Casonova, il en fallait bien plus. Ce petit supplément d’âme qui a déjà permis aux Lorrains de renverser des montagnes. Cette fois, la marche était trop haute. Peut-être que certains, à l’instar de Guirane N’Daw, la tour de contrôle messine, accusent aussi un peu le coup physiquement. La trêve internationale arrive peut-être au bon moment pour recharger les batteries. Pour que tout ce petit monde retrouve ce mordant qui lui va pourtant si bien. N’Daw en tête.
J.-S. G.
Albert Cartier : « On manque de maturité »
Albert Cartier, entraîneur de Metz : « Je veux d’abord féliciter Toulouse car ils ont été plus réalistes que nous. La première mi-temps se joue sur peu de chose. On a manqué un peu d’anticipation en attaque. Il n’y a rien à dire si ce n’est que le TFC a été plus réaliste que nous. Cela confirme que mon équipe est parfois un peu naïve. On manque de maturité. Contrairement à notre défaite à Evian (0-3), là, au moins, nous avons joué. »
Johann Carrasso, gardien du FC Metz : « On s’attendait à une révolte toulousaine et à une grosse entame de match. Le coach nous avait prévenus mais sur leur première occasion, ils ont marqué. On a manqué de concentration et de tout ce qu’il faut. Ensuite, on court après le score, on ouvre des espaces et on prend ces buts. À 0-0, ils auraient peut-être douté… On avait les ressources pour revenir pourtant, on a essayé, mais ça n’a pas été le cas. »
Bouna Sarr, milieu de terrain du FC Metz : « Il y a beaucoup de déception. C’est dommage de prendre ce but aussi vite. On est resté dans le coup en première mi-temps, mais on passe totalement au travers de la deuxième. On n’y était plus. On a plus de mal à l’extérieur, on est un peu crispé, on n’arrive pas à développer notre jeu habituel… »
Alain Casanova, entraîneur de Toulouse : « L’état d’esprit était parfait par rapport aux ingrédients qu’il fallait mettre dans cette rencontre. L’ouverture du score rapide a mis l’équipe en confiance. Nous avons répondu présent dans l’impact et les duels gagnés car Metz est une équipe qui a un jeu direct et qui profite souvent des deuxièmes ballons. C’est une victoire méritée. L’équipe a eu un coup de moins bien avec ces quatre défaites consécutives mais on a su se régénérer. On a eu de l’orgueil. Ce soir il y a des choses qui m’ont bien plu. »
Pantxi Sirieix, milieu de terrain du Toulouse FC : « C est une victoire super importante, vu notre classement. On savait que Metz était une équipe solide mais on a bien entamé le match, on a été solidaire et on a tenté d’être direct. Ça a marché. Maintenant, on va savourer. »
Metz : prendre des points (CFA)
Le match. FC Metz : 15e avec 17 pts (2 victoires, 2 nuls, 5 défaites) ; dernier match : défaite à Montceau (1-0). Viry-Chatillon : 11e avec 19 pts (2 victoires, 4 nuls, 3 défaites) ; dernier match : nul face à Troyes (1-1).
L’analyse. Après leur défaite concédée une nouvelle fois dans les arrêts de jeu à Montceau (1-0), les Messins ont glissé dans la zone de relégation. Avec 5 revers en 9 matchs, les choses se compliquent pour les Grenats qui se doivent de réagir rapidement s’ils ne veulent pas trembler une bonne partie de la saison. La prochaine étape sera la réception de Viry-Chatillon. Leur adversaire, à deux points des Mosellans, a obtenu ses deux victoires à l’extérieur et pourrait bien tenter de prendre de l’air à Metz.
L’avis de l’entraîneur, José Pinot : « La difficulté est de prendre des points dans un championnat difficile. On a pris trop de buts dans le temps additionnel. »
Le groupe messin. Diallo, Lahaye et Hadji occupent toujours l’infirmerie tandis que Bozok a pu reprendre. Le groupe sera désigné après les derniers entraînements.
FC Metz - Viry-Chatillon 15h Stade des Hauts de Blémont à Metz-Borny
Retour à Saint-Symphorien
Vitaly Delisle (à gauche) et Metz-Algrange retrouvent une pelouse qui ne leur avait pas porté chance contre Lyon. Photo Pascal BROCARD
Plus revues à Saint-Symphorien depuis le cauchemar enduré face à Lyon, les Messines y reviennent pour affronter Montpellier, le quatrième du championnat. Mégane Lindsay débute. Plus revues à St-Symphorien depuis le cauchemar enduré face à Lyon, les Messines y reviennent pour affronter Montpellier, le quatrième du championnat. Mégane Lindsay débute.
Soyaux, mauvaise fin… A Soyaux, la semaine dernière, chez le sixième du championnat, Metz-Algrange a tenu une heure grâce à deux nouveaux buts de Marie-Charlotte Léger, décidément en verve, avant de plonger en dix minutes. « Nous avons connu alors un vrai naufrage collectif, explique Gérôme Henrionnet, l’entraîneur, et leur trio d’attaquantes nous a fait alors très mal ».
Position précaire… Neuvième du classement, avec 15 points, les Messines émergent juste au-dessus de la ligne de flottaison et des trois relégables : Arras (10 points), St-Etienne et Issy (12). Après la réception de Montpellier-Hérault, il faudra aller à Juvisy affronter Gaëtane Thiney, l’internationale, et la troisième équipe française avant de boucler les matches aller, à Algrange, par une rencontre capitale face à Issy-les-Moulineaux.
Montpellier héros… L’équipe de Louis Nicollin est depuis bien des saisons l’un des cadors du championnat. On y a vu passer des internationales comme Marie-Laure Delie, l’avant-centre de l’équipe de France. Aujourd’hui, c’est un collectif jeune qui occupe la 4e place du championnat à égalité avec Guingamp (22 points). On y retrouve des joueuses prometteuses comme Claire Lavogez (20 ans) ou Marina Makanza (23 ans). Et Laëtitia Tonazzi (33 ans), l’ex-internationale fait toujours des ravages au sein des défenses adverses.
En 5-3-2… Gérôme Henrionnet avait pensé revenir à un 4-4-2, dimanche. Mais l’absence en défense de Marie Papaix (mollet) l’incite à la prudence. C’est Simone Jatoba qui jouera libero entre Justine Oswald et Daniela Gurz, Rigoberte M’Bah glissant sur le côté gauche de la défense. Devant, le coach misera sur un tandem d’attaque Léger-Lindsay, puisque l’Américaine, qualifiée, fera ses débuts. Montpellier a été tenu en échec, chez lui, par Rodez 0-0 et Guingamp 0-0. Ca donne des idées. Metz espère faire aussi bien.
A St-Symphorien… Les Messines n’étaient plus revenues sur le terrain d’honneur depuis la punition infligée par l’OL lors de la deuxième journée (0-15). Il est temps de chasser les fantômes.
Stade Saint-Symphorien aujourd’hui 14h
A. Z.
Parce qu'on a plutôt été bousculés les deux tiers du match, et on ne marque pas le 3e but dans le jeu, mais suite à un ballon normalement perdu mais très mal négocié par les Caennais, ce qui conduit au péno.
