Reprenons par un western de 1956 qui a une excellente côte auprès des cinéphiles, « The last hunt » (la dernière chasse) de Richard Brooks. Ce serait le premier western écologique, qui dénonce avec force le massacre des bisons, ainsi que le racisme anti-indien.
Et effectivement, au niveau de la distribution, il y a du lourd, Robert Taylor qui a multiplié les grands rôles dans les films d’aventure en tout genre, par exemple « Westward the women » chroniqué ici même (viewtopic.php?p=286260#p286260), mais aussi « Ivanhoé » (car si Errol Flynn est Robin Hood, RT est sans conteste Ivanhoë ) et puis Stewart Granger, l ‘inoubliable aventurier de « Moonfleet », sans oublier Debra Paget, dans le rôle de l’Indian girl.
Par ailleurs, j’ai « découvert » un très bon acteur, Lloyd Nolan qui fait un véritable numéro dans le rôle du pote du héros positif de l’histoire, figure aussi, dans un rôle de jeune métis, Russ Tamblyn qui sera quelques années un des chefs de gangs dans « West Side Story ».
Non jusque là, rien à dire, d’autant que l’association Taylor/Granger avait réussi dans un film précédent « La perle noire », alors la MGM a proposé à Brooks de les engager pour les 2 rôles principaux, mais en inversant les rôles, Taylor devenant le bad guy et Granger, the good guy.
Et c’est là que le bat blesse à mon sens, Brooks veut démontrer quelque chose et pour çà, il crée 2 versions de chasseur, l’un qui chasse les bisons pour vivre, éprouve du remords, a conscience de la conséquence sur les indiens, l’autre, un chasseur qui chasse pour le plaisir de tuer et qui jubile à l’idée qu’en plus, les indiens vont en pâtir, d’ailleurs, s’il faut contribuer au génocide des indigènes, il met volontiers la main à la pâte.
Alors RT la joue halluciné, il est à la limite du sadisme, de la folie meurtrière, alors que SG devient un quasi gentleman, attentif et bienveillant, j’exagère un peu, dans une scène, il se saoule à mort, tabasse les clients d’un estaminet et est ramassé par une p*te, mais attention, il ne consomme pas (cette dernière, pour le reste, il a explosé l’alcootest…), bref pour moi, ça manque un peu de nuance, mais le fait est que les bisons ont été massacrés à la limite de l’extinction, ce qui a contribué à la déchéance des nations indiennes des Grandes Plaines, donc Brooks ne s’embarrasse d’artifice, il fait un film choc avec plusieurs séquences marquantes, il y a une scène qui pourrait avoir inspiré Kubrick dans la scène finale de « Shining ».
Je suppose que ce film a du faire son petit effet en 1956, à l’époque, une telle charge contre ce qui s’était passé à la fin du 19ème siècle devait être plutôt rare, mais il faut probablement relativiser car ce film n’a pas cartonné, étant même légèrement déficitaire, sans doute que le spectateur amerloque des fifties a du être déconcerté par l’image inhabituelle (par rapport à la production moyenne des westerns) que ce film lui renvoyait d’un passé pas si ancien que çà (70 ans à tout casser).
De plus, Debra Paget est légèrement (euphémisme) transparente dans le rôle de la jeune femme indienne, déjà, elle est chaudement habillée, du coup, un de ses atouts number one, sa plastique, s’en trouve fortement diminué… J’ai lu par ailleurs que c’est Anne Bancroft, la future » Mrs Robinson » qui aurait du tourner, mais elle s’est blessée en tombant de cheval lors d’une scène avec SG.
Ah oui, chaudement habillée, parce que le film est censé se passer en hiver. Or il a été tourné en plein été, dans la fournaise du Custer State Park dans les Black Hills, et Stewart Granger, avec son costume de chasseur (des fourrures) a un jour suffoqué de chaleur, il a fallu couper ses fringues en toute urgence !
Autre anecdote plus significative, les bisons sont réellement tués dans ce film, Brooks ayant profité de la sélection opérée régulièrement dans les troupeaux de bisons afin d’éviter la dégénérescence des bovidés. Il y a eu une cinquantaine de bêtes abattues, mais bon le tournage d’un film, ça dure, du coup, ya fallu les stocker tous les soirs les carcasses dans des camions frigo et les remettre le lendemain dans la même position que la veille !
Au bout de quelques semaines de ce régime par forte chaleur, je vous laisse imaginer l’odeur de putréfaction qui s’élevait aux abords du tournage…
Pas futfut, ces ruminants, si tu expédies ad patres le vieux male qui guide et surveille le troupeau, les autres ne bougent plus, probablement désorientés et se laissent massacrer les uns après les autres sans chercher à déguerpir, enfin c’est ce que Granger enseigne à Taylor, vous voilà prêt pour faire à votre tour un carton, si d’aventure vous croisez des bisons lors d’une ballade.
Un mot sur Richard Brooks, il a réalisé, entre autres œuvres de qualité, 2 autres excellents westerns, « The Professionals » (les Professionnels, cf viewtopic.php?p=273382#p273382) et « b*** the Bullet » (la chevauchée sauvage) et a épousé la 1ère femme de Stewart Granger, l’adorable Jean Simmons, mais bon, ce mariage a eu lieu quelques années plus tard, en 1960, mais peut-être qu’ils ont fait connaissance à cette occasion.
Toujours est-il que dans ses Mémoires, il en ressort que Granger n’était pas hyper pote avec Brooks, mais j’aurai sans doute l’occasion de reparler de Stewart Granger, puis que ce mois ci, il y a l’intégrale de cet acteur sur TCM, l’occasion de voir/revoir/découvrir « Moonfleet » et autres »Mines du Roi Salomon » et d’autres joyaux du film d’aventures des fifties.
Le monde du Western
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Re: Le monde du Western
Hier soir, doc sur Arte sur "Calamity Jane (1856/1903), une légende de l'Ouest", certes en même temps que France/Portougal, mais il y a Canal à la demande, ce qui résoud bien des problèmes.
Perso, je croyais connaître un peu le sujet, j'avais notamment lu "Lettres à sa fille", un recueil de lettres que Calamity aurait écrit à sa fille sans jamais lui envoyer, lettres qui nous apprennent, entre autres, que CJ a été mariée avec Wild Bill Hickock, avec qui elle a eu cette fille et que la vie de CJ n'avait pas été un chemin pavé de roses, notamment avec ses problèmes avec l'alcool.
Et ça tombe bien, l'auteur du doc, Grégory Monro, vient de faire rééditer " Lettres à sa fille", dont il vient par ailleurs d'acheter le manuscrit original.
Du coup, je me renseigne un peu, je vais sur la Toile et je trouve trace d'une émission récente de France-Inter "L'heure des rêveurs" consacrée à CJ avec comme invité Grégory Monro. Je podcaste et là stupéfaction, j'apprends que le fameux recueil de lettres n'est pas de CJ, mais d'une certaine Jean McCormick, 68 ans en 1941, qui a déclaré publiquement cette année là donc, sur les ondes de la CBS être la fille de Calamity Jane, et produit ces missives que la célèbre cow-girl lui aurait écrites pendant vingt-cinq ans - sans les envoyer - et que lui aurait remises son père adoptif.
D'ailleurs, ajoute Monro, rien de surprenant, Calamity n'ayant été que très peu à l'école savait probablement à peine lire et écrire.
Par contre, ce qui a été surprenant, c'est que l'animatrice de l'émission s'est appuyée sur ces lettres pour parler de la vie de CJ, qui, si elles ne sont pas "vraies" reflèteraient quand même assez bien, voire très bien la réalité de la vie de CJ. J'avoue que ce genre de raisonnement me laisse un peu sceptique, moi, je veux des faits.
Bon, ça tombe bien, le doc d'Arte en donne en masse, l'origine de Martha Jane Cannary, la future CJ, son père alcoolo qui disparaît assez vite, sa mère qui fait la bringue avec d'autres messieurs et qui meurt tout aussi rapidement, les enfants placés et séparés, Martha Jane livrée à elle-même à peu près à l'âge de 12/13 ans, qui attaque assez rapidement la bouteille, sans compter qu'elle va vivre pas loin de garnisons de soldats, ce qui fait qu'elle va séjourner régulièrement dans ses jeunes années dans des bordels de 3ème ordre comme prostituée, puis plus tard comme lavandière.
Tout ça se passe dans l'Ouest amerloque des années 1860/70, dans le South Dakota, le Montana, c'est l'époque de Custer, les guerres contre les tribus des Grandes Plaines, la ruée vers l'or dans les Blacks Hills et la construction de la ligne qui reliera le Pacifique et l'Est du pays, Martha Jane a cotoyé tous ces évènements, sans y prendre part d'une façon significative, hein.
Mais, il y a un mais, quand ses parents, petits fermiers ruinés ont émigré vers l'Ouest, ont rejoint une caravane et c'est là que Martha Jane, à qui son père avait confié toutes les tâches habituellement dévolues à un garçon (s'occuper des chevaux par exemple) au lieu de rester cantonner à faire la cuisine et laver le linge a découvert que la vie d'un homme est bien plus passionnante que celle d'une femme qu'elle a commencé à prendre l'habitude de pratiquer toutes les activités réservés aux hommes, les activités de plein air OK, mais aussi aller picoler dans les bars, fumer le cigare, jurer, prendre du bon temps etc.
Ca plus le fait qu'elle soit rapidement livrée à elle même dans un environnement légèrement instable l'a conduit à s'habiller en homme pour trouver un boulot intéressant, par exemple accompagner l'armée comme palefrenier ou un truc dans le genre dans une expédition dans les Blacks Hills, expédition où figure un journaliste qui la prend en photo, la fameuse photo que tout le monde a vu, et écrit un article où parait pour la 1ère fois, le surnom de Calamity.
Evidemment, les officiers, dès qu'ils s'aperçoivent de la supercherie, la vire de l'expédition, dans lequel elle n'a donc joué aucun rôle, du coup, tous ses emplois de scout et ses prétendus exploits sont plus que sujet à caution, personne n'a trouvé de preuves pour les accréditer.
Mais cet article a fait boule de neige, les journaux locaux, puis nationaux ont commencé de parler de CJ, les récits sur la conquête de l'Ouest étant très à la mode dans l'Est, quelque écrivaillon a eu l'idée de faire une série consacrée à CJ, dont il inventait toutes les semaines des aventures rocambolesques et héroïques. Ca plaisait d'autant plus aux amères loques que ceux ci venaient de prendre, en 1876, 2 sévères branlées contre les Sioux.
A partir de ce moment là, et CJ a quoi une vingtaine d'années, vous avez 2 CJ, une qui flambe, en pantalons et colt à la main dans les romans à 10 cents et l'autre qui mène sa pauvre vie, en robe, remplie d'alcool et de rencontres douteuses (dont le père de sa fille qui la tabasse régulièrement), avec en prime des gens qui disent en la rencontrant "t'as vu, c'est Calamity, allez c'est ma tournée, raconte nous un peu ton histoire", ce qui n'a rien arrangé (Calamaty avait probablement un don pour raconter tout en inventant, là tout le monde est d'accord).
Il y a eu donc régulièrement scandales, tapages, ivresse sur la voie publique et petits séjours en taule.
Le doc d'Arte est pas mal fait, vraiment, il va même juste à décrire les différents types de bordels de l'Ouest, CJ étant plutôt une habituée de ceux bas de gamme, alors que dans les westerns, à quelques exceptions près (les bordels mexicains en général et celui de "John Mc Cabe" par exemple), on nous montre plutôt du haut de gamme, la tenancière stylée, des canons à disposition, la baignoire luxueuse, des lourdes tentures et des boissons à volonté.
On nous démontre par A+B que CJ et Wild Bill ne se sont cotoyé que quelques semaines, qu'éventuellement, CJ était partante et WB pas intéressé (CJ n'était pas vraiment un top), avec les photos, on se rend bien compte de la vie de CJ pas bien reluisante et qu'elle est très souvent habillée en femme, les seuls clichés d'elle en cow-boy sont ceux de photographes ou de journalistes à la recherche de sensationnel ou de promotion pour des spectacles, dans lesquels elle a été exhibée comme d'autres freaks (la femme à barbe par exemple) et dans lesquels grâce à son talent oratoire et son image, elle attirait les gogos de l'Est, parce que ces tournées se déroulaient dans l'Est.
En général, elle dépensait en rien de temps les sommes qu'elle touchait en tournées dans les troquets. Pour résumer, on peut dire que ça a été de mal en pis jusqu'à sa mort à 47 ans (super photo prise d'elle quelque temps avant sa mort, sur la tombe de Wild Bill, près de Deadwood, juste à côté de l'endroit où elle va être enterrée ou comment vivre sa légende jusque dans la mort !)
Bref, un bon doc, avec des images de l'Ouest actuel, des documents parlants, une réussite, mais un bémol ou deux, le mot "cow-boy" mis à toutes les sauces et surtout, l'auteur ne dit pas que les fameuses lettres évoquées au début de ce post sont un fake manifeste, alors qu'il en avait parlé dans l'émission d'Inter.
Pas envie que les gens n'achètent pas ce bouquin qu'il a contribué à rééditer ?
Perso, je croyais connaître un peu le sujet, j'avais notamment lu "Lettres à sa fille", un recueil de lettres que Calamity aurait écrit à sa fille sans jamais lui envoyer, lettres qui nous apprennent, entre autres, que CJ a été mariée avec Wild Bill Hickock, avec qui elle a eu cette fille et que la vie de CJ n'avait pas été un chemin pavé de roses, notamment avec ses problèmes avec l'alcool.
Et ça tombe bien, l'auteur du doc, Grégory Monro, vient de faire rééditer " Lettres à sa fille", dont il vient par ailleurs d'acheter le manuscrit original.
Du coup, je me renseigne un peu, je vais sur la Toile et je trouve trace d'une émission récente de France-Inter "L'heure des rêveurs" consacrée à CJ avec comme invité Grégory Monro. Je podcaste et là stupéfaction, j'apprends que le fameux recueil de lettres n'est pas de CJ, mais d'une certaine Jean McCormick, 68 ans en 1941, qui a déclaré publiquement cette année là donc, sur les ondes de la CBS être la fille de Calamity Jane, et produit ces missives que la célèbre cow-girl lui aurait écrites pendant vingt-cinq ans - sans les envoyer - et que lui aurait remises son père adoptif.
D'ailleurs, ajoute Monro, rien de surprenant, Calamity n'ayant été que très peu à l'école savait probablement à peine lire et écrire.
Par contre, ce qui a été surprenant, c'est que l'animatrice de l'émission s'est appuyée sur ces lettres pour parler de la vie de CJ, qui, si elles ne sont pas "vraies" reflèteraient quand même assez bien, voire très bien la réalité de la vie de CJ. J'avoue que ce genre de raisonnement me laisse un peu sceptique, moi, je veux des faits.
Bon, ça tombe bien, le doc d'Arte en donne en masse, l'origine de Martha Jane Cannary, la future CJ, son père alcoolo qui disparaît assez vite, sa mère qui fait la bringue avec d'autres messieurs et qui meurt tout aussi rapidement, les enfants placés et séparés, Martha Jane livrée à elle-même à peu près à l'âge de 12/13 ans, qui attaque assez rapidement la bouteille, sans compter qu'elle va vivre pas loin de garnisons de soldats, ce qui fait qu'elle va séjourner régulièrement dans ses jeunes années dans des bordels de 3ème ordre comme prostituée, puis plus tard comme lavandière.
Tout ça se passe dans l'Ouest amerloque des années 1860/70, dans le South Dakota, le Montana, c'est l'époque de Custer, les guerres contre les tribus des Grandes Plaines, la ruée vers l'or dans les Blacks Hills et la construction de la ligne qui reliera le Pacifique et l'Est du pays, Martha Jane a cotoyé tous ces évènements, sans y prendre part d'une façon significative, hein.
Mais, il y a un mais, quand ses parents, petits fermiers ruinés ont émigré vers l'Ouest, ont rejoint une caravane et c'est là que Martha Jane, à qui son père avait confié toutes les tâches habituellement dévolues à un garçon (s'occuper des chevaux par exemple) au lieu de rester cantonner à faire la cuisine et laver le linge a découvert que la vie d'un homme est bien plus passionnante que celle d'une femme qu'elle a commencé à prendre l'habitude de pratiquer toutes les activités réservés aux hommes, les activités de plein air OK, mais aussi aller picoler dans les bars, fumer le cigare, jurer, prendre du bon temps etc.
Ca plus le fait qu'elle soit rapidement livrée à elle même dans un environnement légèrement instable l'a conduit à s'habiller en homme pour trouver un boulot intéressant, par exemple accompagner l'armée comme palefrenier ou un truc dans le genre dans une expédition dans les Blacks Hills, expédition où figure un journaliste qui la prend en photo, la fameuse photo que tout le monde a vu, et écrit un article où parait pour la 1ère fois, le surnom de Calamity.
Evidemment, les officiers, dès qu'ils s'aperçoivent de la supercherie, la vire de l'expédition, dans lequel elle n'a donc joué aucun rôle, du coup, tous ses emplois de scout et ses prétendus exploits sont plus que sujet à caution, personne n'a trouvé de preuves pour les accréditer.
Mais cet article a fait boule de neige, les journaux locaux, puis nationaux ont commencé de parler de CJ, les récits sur la conquête de l'Ouest étant très à la mode dans l'Est, quelque écrivaillon a eu l'idée de faire une série consacrée à CJ, dont il inventait toutes les semaines des aventures rocambolesques et héroïques. Ca plaisait d'autant plus aux amères loques que ceux ci venaient de prendre, en 1876, 2 sévères branlées contre les Sioux.
A partir de ce moment là, et CJ a quoi une vingtaine d'années, vous avez 2 CJ, une qui flambe, en pantalons et colt à la main dans les romans à 10 cents et l'autre qui mène sa pauvre vie, en robe, remplie d'alcool et de rencontres douteuses (dont le père de sa fille qui la tabasse régulièrement), avec en prime des gens qui disent en la rencontrant "t'as vu, c'est Calamity, allez c'est ma tournée, raconte nous un peu ton histoire", ce qui n'a rien arrangé (Calamaty avait probablement un don pour raconter tout en inventant, là tout le monde est d'accord).
Il y a eu donc régulièrement scandales, tapages, ivresse sur la voie publique et petits séjours en taule.
Le doc d'Arte est pas mal fait, vraiment, il va même juste à décrire les différents types de bordels de l'Ouest, CJ étant plutôt une habituée de ceux bas de gamme, alors que dans les westerns, à quelques exceptions près (les bordels mexicains en général et celui de "John Mc Cabe" par exemple), on nous montre plutôt du haut de gamme, la tenancière stylée, des canons à disposition, la baignoire luxueuse, des lourdes tentures et des boissons à volonté.
On nous démontre par A+B que CJ et Wild Bill ne se sont cotoyé que quelques semaines, qu'éventuellement, CJ était partante et WB pas intéressé (CJ n'était pas vraiment un top), avec les photos, on se rend bien compte de la vie de CJ pas bien reluisante et qu'elle est très souvent habillée en femme, les seuls clichés d'elle en cow-boy sont ceux de photographes ou de journalistes à la recherche de sensationnel ou de promotion pour des spectacles, dans lesquels elle a été exhibée comme d'autres freaks (la femme à barbe par exemple) et dans lesquels grâce à son talent oratoire et son image, elle attirait les gogos de l'Est, parce que ces tournées se déroulaient dans l'Est.
En général, elle dépensait en rien de temps les sommes qu'elle touchait en tournées dans les troquets. Pour résumer, on peut dire que ça a été de mal en pis jusqu'à sa mort à 47 ans (super photo prise d'elle quelque temps avant sa mort, sur la tombe de Wild Bill, près de Deadwood, juste à côté de l'endroit où elle va être enterrée ou comment vivre sa légende jusque dans la mort !)
Bref, un bon doc, avec des images de l'Ouest actuel, des documents parlants, une réussite, mais un bémol ou deux, le mot "cow-boy" mis à toutes les sauces et surtout, l'auteur ne dit pas que les fameuses lettres évoquées au début de ce post sont un fake manifeste, alors qu'il en avait parlé dans l'émission d'Inter.
Pas envie que les gens n'achètent pas ce bouquin qu'il a contribué à rééditer ?
- Palinodie
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Re: Le monde du Western
Très souvent, quand je regarde un western, même si je pense ne l'avoir jamais vu, souvent au détour d'une scène souvent marquante surgissent des réminiscences provenant en ligne directe des films des dimanches après-midi de mon enfance. La 2ème chaîne quand elle est passée du NB à la couleur a notamment diffusé un paquet de westerns tournés dans les fifties.
Mais là cette semaine, nada, que dalle, d'où la conclusion suivante, soit je n'avais jamais vu les 2 westerns que je vais chroniquer, soit ils ne m'avaient absolument pas marqué.
Pour le 1er, "Two Flags West" (Les Rebelles de Fort Thorn en vf), un film de 1950, c'est certain que ce fut une première cette semaine, puisqu'il a été longtemps inédit en France. Maintenant, il n'est pas certain qu'il eut marqué de manière durable mon sub- ou inconscient, parce que, sans être totalement anodin, ce n'est pas un chef d'œuvre du genre, loin de là.
Niveau scénar’, ça se rapproche pas mal de celui de « Major Dundee »( qui, lui, est un film qui compte) de Peckinpah, des soldats sudistes sont recrutés pour lutter contre des Indiens, le commandant nordiste déteste les sudistes et ceux-ci ne pensent qu’à déserter, au milieu, il y a une femme, la belle-sœur du commandant dont ce dernier est secrètement amoureux, enfin secrètement, ça se voit comme le nez au milieu de la figure, faut dire que c’est Linda Darnell qui joue la veuve pas trop éplorée.
Ah Linda, encore un destin hollywoodien, une beauté remarquable (et remarquée) dès qu’elle se pointe à 17 ans, une carrière en dent de scie, un doigt, voire deux d’alcoolisme, touillons avec pas mal de mésaventures sentimentales, ça va donner un suicide raté, puis une mort moche, vraiment moche à 42 ans, brulée vive alors qu’elle avait la phobie du feu. Selon son biographe, au lieu de sauter par la fenêtre comme l’autre occupant de la maison en flammes, elle s’est précipitée vers la porte, mais la poignée était trop brulante pour qu’elle puisse s’en saisir…
A part la phobie du feu, elle avait aussi celle des chevaux, ce qui fait qu’elle a détesté tourner ce western, où elle doit monter pendant de longues séquences. A part çà, elle n’aimait pas beaucoup ses partenaires sur ce film, Joseph Cotten et Cornel Wilde (acteur vu dans viewtopic.php?p=312828#p312828).
Ceci dit, si vous voulez apercevoir Linda Darnell à son meilleur, ne ratez pas » A Letter to Three Wives » (Chaînes conjugales) qu’elle venait de tourner en 1949.
Pour en terminer avec ce film, signalons que Jeff Chandler qui venait de jouer quelques mois plus tôt, Cochise dans « Broken Arrow » (cf viewtopic.php?p=279284#p279284) est cette fois ci le commandant aigri, anti-sudiste mais aussi anti-indien et que les Indiens censés être des Kiowas sont joués par d’authentiques Navajos, ce qui n’est absolument pas la norme en 1950 où les figurants censés jouer les indiens ne sont quasiment jamais des natives .
En ce qui concerne le second, c’est une autre histoire : si l’on en croit beaucoup de critiques spécialistes du western, « Garden of evil » (le jardin du diable), 1954, dirigé par Henry Hattaway (voir aussi viewtopic.php?p=205303#p205303 ) est à la fois un chef d’œuvre du genre et un film à part.
Alors disons que je ne serai pas aussi dithyrambique, mais c’est vraiment un western particulier, qui a pas mal d’atouts de son côté :
Le scénario d’abord, 3 aventuriers, coincés dans un petit port du Mexique, sont engagés par une (séduisante) femme pour aller sauver le mari de cette dernière, coincé dans l’éboulement de leur mine d’or très productive, celle-ci étant située en plein territoire apache, alors que ceux-ci sont dans leur période « traque et mise à mort de tous les intrus ».
Les lieux du tournage ensuite, au Mexique, des paysages magnifiques et notamment un endroit très étrange, le village de Paricutin, recouvert par la lave à la suite de la « naissance » brutale d’un volcan en 1942.
Ca, c’est une histoire que je me rappelle parfaitement avoir vu aux actualités du cinoche de mon enfance, ça commençait comme ça « un jour, un paysan mexicain travaillait dans son champ de mais quand il a vu une fissure en train de s’agrandir, puis une petite butte de terre surgir, 1 mois plus tard, cette «petite butte » était devenue un volcan de 300 m de haut »…
Les acteurs, Gary Cooper, Richard Widmark notamment, mais aussi Susan Hayward qui est ici une espèce de femme fatale et puis dans un tout petit rôle, Rita Moreno, une beauté latino qui avait forcément tapé dans l’œil de quelqu’un d’important à Hollywood, du coup, on lui a écrit une séquence sur mesure où elle montre tout à la fois sa plastique et ses talents de danseuse et de chanteuse. Tapez Rita Moreno dans le Wiki english, vous avez une photo d’elle à 80 ans, vive la chirurgie esthétique, c’est incroyable…
Le dialoguiste a fait très fort par moment, avec des répliques d’anthologie, comme :
I guess if the earth were made of gold, men would die for a handful of dirt.
Ou bien des dialogues percutants :
[Fiske (RW) et Hooker (GC) regardent Rita Moreno en train de chanter en espagnol]
Fiske: I've found that pretty women speak the same language all over the world.
Hooker: What about the ugly ones?
Fiske: Never listened.
Tout ça et tu fais la fine bouche ?
Ben disons que le voyage aller à la mine est un peu longuet par moment, j’eusse préféré qu’on voit encore moins les Indiens (comme d’hab, alors que ce sont censés être des Apaches, on les a attifés comme des indiens des plaines), le suspense n’en eut été que plus grand et puis Gary Cooper est un peu trop too much dans son rôle d’aventurier au sang-froid à toute épreuve à la limite de Monsieur Je sais tout et je comprends tout (alors que Richard Widmark a, comme d’hab, un rôle plus ambigu, mais qui bascule, à la fin du bon côté, entendez qu’il se sacrifie littéralement).
Ah Gary Cooper, lui aussi, ça me rappelle des souvenirs, notamment quand il est mort en 1961 (à 60 ans) d’un cancer, dans l’hebdo de presse enfantine (et catho) auquel j’étais abonné, il avait été célébré comme un espèce de saint qui évoluait à Hollywood, faut dire qu’il s’était publiquement converti au catholicisme quelques années auparavant sous l’influence de son épouse.
Of course, quelques années plus tard, j’ai compris que tout ça n’était que de la poudre aux yeux, le bon Gary, marié ou pas, était un serial dragueur, comme disent les amerloques, avec leur sens de la formule, he had several high-profile relationships with actresses, évidemment que de la bombasse, Marlene Dietrich (jeune...), Anita Ekberg ou Grace Kelly (avant Monaco) pour ne citer que les plus illustres.
A l’aube de la cinquantaine, il a eu comme maitresse une jeune actrice, Patricia Neal, il l’a mise enceinte, l’a convaincu d’avorter, il l’a aussi gifflée quand Kirk Douglas l’a draguée, sa femme a demandé par lettre à Neal d’arrêter les dégats, le summum a été atteint quand la fille adolescente de GC a craché sur la pauvre PN qui a enfin rompu et s’est consolée avec Roald Dahl, un de mes écrivains favoris, tout ça sans que ça déborde trop dans les médias, vraiment une autre époque, les studios veillaient à préserver la réputation de leurs stars.
Finalement ce film, que je suis certain de n’avoir jamais vu avant cette semaine a réveillé quelques souvenirs annexes !
Mais là cette semaine, nada, que dalle, d'où la conclusion suivante, soit je n'avais jamais vu les 2 westerns que je vais chroniquer, soit ils ne m'avaient absolument pas marqué.
Pour le 1er, "Two Flags West" (Les Rebelles de Fort Thorn en vf), un film de 1950, c'est certain que ce fut une première cette semaine, puisqu'il a été longtemps inédit en France. Maintenant, il n'est pas certain qu'il eut marqué de manière durable mon sub- ou inconscient, parce que, sans être totalement anodin, ce n'est pas un chef d'œuvre du genre, loin de là.
Niveau scénar’, ça se rapproche pas mal de celui de « Major Dundee »( qui, lui, est un film qui compte) de Peckinpah, des soldats sudistes sont recrutés pour lutter contre des Indiens, le commandant nordiste déteste les sudistes et ceux-ci ne pensent qu’à déserter, au milieu, il y a une femme, la belle-sœur du commandant dont ce dernier est secrètement amoureux, enfin secrètement, ça se voit comme le nez au milieu de la figure, faut dire que c’est Linda Darnell qui joue la veuve pas trop éplorée.
Ah Linda, encore un destin hollywoodien, une beauté remarquable (et remarquée) dès qu’elle se pointe à 17 ans, une carrière en dent de scie, un doigt, voire deux d’alcoolisme, touillons avec pas mal de mésaventures sentimentales, ça va donner un suicide raté, puis une mort moche, vraiment moche à 42 ans, brulée vive alors qu’elle avait la phobie du feu. Selon son biographe, au lieu de sauter par la fenêtre comme l’autre occupant de la maison en flammes, elle s’est précipitée vers la porte, mais la poignée était trop brulante pour qu’elle puisse s’en saisir…
A part la phobie du feu, elle avait aussi celle des chevaux, ce qui fait qu’elle a détesté tourner ce western, où elle doit monter pendant de longues séquences. A part çà, elle n’aimait pas beaucoup ses partenaires sur ce film, Joseph Cotten et Cornel Wilde (acteur vu dans viewtopic.php?p=312828#p312828).
Ceci dit, si vous voulez apercevoir Linda Darnell à son meilleur, ne ratez pas » A Letter to Three Wives » (Chaînes conjugales) qu’elle venait de tourner en 1949.
Pour en terminer avec ce film, signalons que Jeff Chandler qui venait de jouer quelques mois plus tôt, Cochise dans « Broken Arrow » (cf viewtopic.php?p=279284#p279284) est cette fois ci le commandant aigri, anti-sudiste mais aussi anti-indien et que les Indiens censés être des Kiowas sont joués par d’authentiques Navajos, ce qui n’est absolument pas la norme en 1950 où les figurants censés jouer les indiens ne sont quasiment jamais des natives .
En ce qui concerne le second, c’est une autre histoire : si l’on en croit beaucoup de critiques spécialistes du western, « Garden of evil » (le jardin du diable), 1954, dirigé par Henry Hattaway (voir aussi viewtopic.php?p=205303#p205303 ) est à la fois un chef d’œuvre du genre et un film à part.
Alors disons que je ne serai pas aussi dithyrambique, mais c’est vraiment un western particulier, qui a pas mal d’atouts de son côté :
Le scénario d’abord, 3 aventuriers, coincés dans un petit port du Mexique, sont engagés par une (séduisante) femme pour aller sauver le mari de cette dernière, coincé dans l’éboulement de leur mine d’or très productive, celle-ci étant située en plein territoire apache, alors que ceux-ci sont dans leur période « traque et mise à mort de tous les intrus ».
Les lieux du tournage ensuite, au Mexique, des paysages magnifiques et notamment un endroit très étrange, le village de Paricutin, recouvert par la lave à la suite de la « naissance » brutale d’un volcan en 1942.
Ca, c’est une histoire que je me rappelle parfaitement avoir vu aux actualités du cinoche de mon enfance, ça commençait comme ça « un jour, un paysan mexicain travaillait dans son champ de mais quand il a vu une fissure en train de s’agrandir, puis une petite butte de terre surgir, 1 mois plus tard, cette «petite butte » était devenue un volcan de 300 m de haut »…
Les acteurs, Gary Cooper, Richard Widmark notamment, mais aussi Susan Hayward qui est ici une espèce de femme fatale et puis dans un tout petit rôle, Rita Moreno, une beauté latino qui avait forcément tapé dans l’œil de quelqu’un d’important à Hollywood, du coup, on lui a écrit une séquence sur mesure où elle montre tout à la fois sa plastique et ses talents de danseuse et de chanteuse. Tapez Rita Moreno dans le Wiki english, vous avez une photo d’elle à 80 ans, vive la chirurgie esthétique, c’est incroyable…
Le dialoguiste a fait très fort par moment, avec des répliques d’anthologie, comme :
I guess if the earth were made of gold, men would die for a handful of dirt.
Ou bien des dialogues percutants :
[Fiske (RW) et Hooker (GC) regardent Rita Moreno en train de chanter en espagnol]
Fiske: I've found that pretty women speak the same language all over the world.
Hooker: What about the ugly ones?
Fiske: Never listened.
Tout ça et tu fais la fine bouche ?
Ben disons que le voyage aller à la mine est un peu longuet par moment, j’eusse préféré qu’on voit encore moins les Indiens (comme d’hab, alors que ce sont censés être des Apaches, on les a attifés comme des indiens des plaines), le suspense n’en eut été que plus grand et puis Gary Cooper est un peu trop too much dans son rôle d’aventurier au sang-froid à toute épreuve à la limite de Monsieur Je sais tout et je comprends tout (alors que Richard Widmark a, comme d’hab, un rôle plus ambigu, mais qui bascule, à la fin du bon côté, entendez qu’il se sacrifie littéralement).
Ah Gary Cooper, lui aussi, ça me rappelle des souvenirs, notamment quand il est mort en 1961 (à 60 ans) d’un cancer, dans l’hebdo de presse enfantine (et catho) auquel j’étais abonné, il avait été célébré comme un espèce de saint qui évoluait à Hollywood, faut dire qu’il s’était publiquement converti au catholicisme quelques années auparavant sous l’influence de son épouse.
Of course, quelques années plus tard, j’ai compris que tout ça n’était que de la poudre aux yeux, le bon Gary, marié ou pas, était un serial dragueur, comme disent les amerloques, avec leur sens de la formule, he had several high-profile relationships with actresses, évidemment que de la bombasse, Marlene Dietrich (jeune...), Anita Ekberg ou Grace Kelly (avant Monaco) pour ne citer que les plus illustres.
A l’aube de la cinquantaine, il a eu comme maitresse une jeune actrice, Patricia Neal, il l’a mise enceinte, l’a convaincu d’avorter, il l’a aussi gifflée quand Kirk Douglas l’a draguée, sa femme a demandé par lettre à Neal d’arrêter les dégats, le summum a été atteint quand la fille adolescente de GC a craché sur la pauvre PN qui a enfin rompu et s’est consolée avec Roald Dahl, un de mes écrivains favoris, tout ça sans que ça déborde trop dans les médias, vraiment une autre époque, les studios veillaient à préserver la réputation de leurs stars.
Finalement ce film, que je suis certain de n’avoir jamais vu avant cette semaine a réveillé quelques souvenirs annexes !
- Palinodie
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Re: Le monde du Western
Est-ce que vous aimez les parodies ?
Vous, je ne sais pas, mais moi je trouve que c’est un genre très difficile et que bien souvent, quel que soit le sujet parodié, c’est souvent très inégal, bien sûr, on rigole de temps en temps, mais en général, le film (ou la série télé ou le bouquin) a du mal à tenir la distance.
Evidemment, il y a des réussites magistrales, Kaamelott est la 1ère qui me vient à l’esprit (surtout les 3 1ères saisons), « La Panthère rose » ou « y a-t-il un pilote dans l’avion » se voient avec plaisir, en France, « Les Visiteurs » ont fait un carton à juste titre, Mel Brooks qui a parodié quasiment tous les genres, horreur, space-opéra, policier, aventures, m’a bien fait rigolé lorsque ses films sont sortis dans les seventies, mais dans le western, je peine à trouver quelque chef d’œuvre parodique.
Faudrait sans doute que je revois « Blazzing Saddles »(Le sheriff est en prison) de Mel Brooks précédemment cité, mais par exemple « The Hallelujah Trail » (sur la piste de la grande caravane), une parodie de western de 1965 récemment diffusée sur TCM, avec pourtant des pointures comme Burt Lancaster, j’ai eu beaucoup de mal à la regarder jusqu’au bout et n’ai pas eu en tout cas le courage de la chroniquer ici.
Mais cette semaine, passait un western avec le nom de Blake Edwards au générique, mais si Blake Edwards, le gars qui a commis plein de parodies, dont « La panthère rose » citée plus haut.
Donc allons y pour « Waterhole n°3 », obscurément traduit en français par « l’or des pistoleros », il y a bien de l’or, mais aucun bandit mexicain, mais probablement que les distributeurs frenchies ont choisi ce titre pour être raccord avec ce qui était à la mode en ce temps là (1967), le western-spaghetti.
Le générique défile, déjà, ça commence mal, Blake Edwards n’est pas le director, mais simplement le producteur, ah c’est James Coburn l’acteur principal, ça va déjà mieux, parce que Coburn, en plus d’avoir été un des « Magnificent Seven » (les 7 mercenaires) en 1960 et l’éclaireur du « Major Dundee » en 1965, dans 2 très grands westerns, avait tourné également en 65 « Our Man Flint » (notre homme Flint) une très bonne parodie de James Bond.
Figurent également au générique Caroll O’Connor, un inconnu ici, mais une légende aux States dans la mesure où il a joué le lead character d’une série qui a cartonné outre-Atlantique entre 1971 et 1979, au point de détenir très longtemps le record de téléspectateurs, « All in the family » et 2 trognes bien connues des amateurs de western, Claude Akins et James Whitmore.
Finalement, ça ne s’annonce pas trop mal, les paysages et la photo sont plutôt grandioses dans les très nombreuses scènes tournées en extérieur, mais ça ne va pas durer longtemps, bon, l’histoire est ce qu’elle est, 3 types volent de l’or à l’armée, se séparent dans le but de se retrouver pour le partage du butin que l’un d’entre eux va cacher, un joueur (James Coburn) spécialiste du bonneteau (3 cartes, 1 à retourner, ne pas rater l’épisode de Kaameloot sur ce thème !) tombe en possession du plan de la cachette, le trou d’eau n°3 , au passage, il va voler le cheval d’un sheriff, et à cette occasion, impose une relation sexuelle à la fille du sheriff dans l’écurie.
Course poursuite sheriff/joueur/bandits, l’armée n’est pas loin non plus, il y aura une baston dans un bordel et une fin qu’on peut qualifier d’immorale puisque le joueur se barre avec l’or, laissant gros-jean comme devant les autres protagonistes.
Cela aurait pu être marrant, mais ça ne l’est pas, déjà une situation met mal à l’aise, le viol qui devient « a assault with friendly weapon « ( ligne extraite du film), en 2014, ça ne passe pas, c’est bien la preuve qu’on peut rire de tout, mais pas n’importe comment, la victime fille devenant au fur et à mesure du film de plus en plus amoureuse du « héros », c’est juste ridicule et tout le reste est à lavement, le père qui se préoccupe plus du vol de son cheval que de l’agression de sa progéniture, la bêtise abyssale des soldats, les p*tes qui sont ravies d’être des p*tes, c’est simplement lourdingue et beauf, James Coburn ou pas !
Allez, oublions ce western et parlons, une fois n’est pas coutume) d’un northern que j’ai vu très récemment, « Flukt », un film norvégien récent (2012) qu’évidemment les producteurs hexagonaux n’ont pas manqué de « traduire », non pas en fuite (traduction littérale), mais en « Dagmar, l’âme des Vikings » (of course, pas plus de Vikings ici que de pistoleros précédemment).
Northern, je viens de l’inventer, mais dans « Flukt », il y a l’immensité et la beauté sauvage des paysages, une région quasiment désertique soumise à la loi du plus fort, des hors-la loi impitoyables, 1 héros (en l’occurrence une héroïne) solitaire, de l’action, du suspense, des combats, bref tout ce qu’on peut retrouver dans un western, sauf que là, ça se passe au Moyen-âge en Norvège après qu’une épidémie de peste ait vidé le pays de la moitié de ses habitants.
Et ne me dites pas que la scène qui débute le film n’est pas typiquement westernienne, un chariot s’engage sur une piste au milieu de nulle part, mais qui devrait mener à une vie meilleure, nous faisons suffisamment connaissance avec les occupants de chariot (le père, la mère, une ado et un jeune garçon) lorsque survient une attaque brutale (ô combien) qui ne laissera que la jeune fille comme survivante, mais prisonnière.
Non pas des Indiens avec des arcs, mais d’une bande commandée par une femme, Dagmar, qui possède une arbalète et qui gouverne d’une poigne de fer ses acolytes masculins, en tout cas suffisamment pour que la jeune fille d’abord survive, puis ne soit pas immédiatement violée, et là c’est clair que ce ne sera pas friendly…
Au campement des outlaws, il y a également une petite fille que Dagmar considère comme sa fille et à qui elle tente d’inculquer « ses » principes, genre tu coupes un doigt à quelqu’un qui ne t’obéis pas immédiatement.
A ce stade, on est très inquiet pour la situation de la prisonnière, mais je ne vous dévoile pas le reste, sachant que vous avez/aurez probablement l’opportunité de voir ce film récent.
Sachez tout de même que, au fur et à mesure que l’histoire se développe, on comprend que Dagmar n’est pas simplement une psychopathe et qu’il y a une « explication » à son comportement, explication qui nous sera fournie en temps utile.
Le film est assez bien équilibré entre les scènes de tension, de poursuite, de « relâchement », du beau boulot.
En tout cas, j’ai marché, j’ai même couru, peut-être pas aussi vite que l’héroïne, alors que ce film, je l’ai complètement regardé par hasard, je ne savais même pas qu’il existait.
Les comédiens qui me sont évidemment totalement inconnus (du coup, pas d’anecdotes plus ou moins savoureuses) sont plus que crédibles, particulièrement celle qui joue Dagmar, quelle intensité.
Pour une fois, c’est peut-être vous qui allez m’apprendre quelque chose sur eux !
Vous, je ne sais pas, mais moi je trouve que c’est un genre très difficile et que bien souvent, quel que soit le sujet parodié, c’est souvent très inégal, bien sûr, on rigole de temps en temps, mais en général, le film (ou la série télé ou le bouquin) a du mal à tenir la distance.
Evidemment, il y a des réussites magistrales, Kaamelott est la 1ère qui me vient à l’esprit (surtout les 3 1ères saisons), « La Panthère rose » ou « y a-t-il un pilote dans l’avion » se voient avec plaisir, en France, « Les Visiteurs » ont fait un carton à juste titre, Mel Brooks qui a parodié quasiment tous les genres, horreur, space-opéra, policier, aventures, m’a bien fait rigolé lorsque ses films sont sortis dans les seventies, mais dans le western, je peine à trouver quelque chef d’œuvre parodique.
Faudrait sans doute que je revois « Blazzing Saddles »(Le sheriff est en prison) de Mel Brooks précédemment cité, mais par exemple « The Hallelujah Trail » (sur la piste de la grande caravane), une parodie de western de 1965 récemment diffusée sur TCM, avec pourtant des pointures comme Burt Lancaster, j’ai eu beaucoup de mal à la regarder jusqu’au bout et n’ai pas eu en tout cas le courage de la chroniquer ici.
Mais cette semaine, passait un western avec le nom de Blake Edwards au générique, mais si Blake Edwards, le gars qui a commis plein de parodies, dont « La panthère rose » citée plus haut.
Donc allons y pour « Waterhole n°3 », obscurément traduit en français par « l’or des pistoleros », il y a bien de l’or, mais aucun bandit mexicain, mais probablement que les distributeurs frenchies ont choisi ce titre pour être raccord avec ce qui était à la mode en ce temps là (1967), le western-spaghetti.
Le générique défile, déjà, ça commence mal, Blake Edwards n’est pas le director, mais simplement le producteur, ah c’est James Coburn l’acteur principal, ça va déjà mieux, parce que Coburn, en plus d’avoir été un des « Magnificent Seven » (les 7 mercenaires) en 1960 et l’éclaireur du « Major Dundee » en 1965, dans 2 très grands westerns, avait tourné également en 65 « Our Man Flint » (notre homme Flint) une très bonne parodie de James Bond.
Figurent également au générique Caroll O’Connor, un inconnu ici, mais une légende aux States dans la mesure où il a joué le lead character d’une série qui a cartonné outre-Atlantique entre 1971 et 1979, au point de détenir très longtemps le record de téléspectateurs, « All in the family » et 2 trognes bien connues des amateurs de western, Claude Akins et James Whitmore.
Finalement, ça ne s’annonce pas trop mal, les paysages et la photo sont plutôt grandioses dans les très nombreuses scènes tournées en extérieur, mais ça ne va pas durer longtemps, bon, l’histoire est ce qu’elle est, 3 types volent de l’or à l’armée, se séparent dans le but de se retrouver pour le partage du butin que l’un d’entre eux va cacher, un joueur (James Coburn) spécialiste du bonneteau (3 cartes, 1 à retourner, ne pas rater l’épisode de Kaameloot sur ce thème !) tombe en possession du plan de la cachette, le trou d’eau n°3 , au passage, il va voler le cheval d’un sheriff, et à cette occasion, impose une relation sexuelle à la fille du sheriff dans l’écurie.
Course poursuite sheriff/joueur/bandits, l’armée n’est pas loin non plus, il y aura une baston dans un bordel et une fin qu’on peut qualifier d’immorale puisque le joueur se barre avec l’or, laissant gros-jean comme devant les autres protagonistes.
Cela aurait pu être marrant, mais ça ne l’est pas, déjà une situation met mal à l’aise, le viol qui devient « a assault with friendly weapon « ( ligne extraite du film), en 2014, ça ne passe pas, c’est bien la preuve qu’on peut rire de tout, mais pas n’importe comment, la victime fille devenant au fur et à mesure du film de plus en plus amoureuse du « héros », c’est juste ridicule et tout le reste est à lavement, le père qui se préoccupe plus du vol de son cheval que de l’agression de sa progéniture, la bêtise abyssale des soldats, les p*tes qui sont ravies d’être des p*tes, c’est simplement lourdingue et beauf, James Coburn ou pas !
Allez, oublions ce western et parlons, une fois n’est pas coutume) d’un northern que j’ai vu très récemment, « Flukt », un film norvégien récent (2012) qu’évidemment les producteurs hexagonaux n’ont pas manqué de « traduire », non pas en fuite (traduction littérale), mais en « Dagmar, l’âme des Vikings » (of course, pas plus de Vikings ici que de pistoleros précédemment).
Northern, je viens de l’inventer, mais dans « Flukt », il y a l’immensité et la beauté sauvage des paysages, une région quasiment désertique soumise à la loi du plus fort, des hors-la loi impitoyables, 1 héros (en l’occurrence une héroïne) solitaire, de l’action, du suspense, des combats, bref tout ce qu’on peut retrouver dans un western, sauf que là, ça se passe au Moyen-âge en Norvège après qu’une épidémie de peste ait vidé le pays de la moitié de ses habitants.
Et ne me dites pas que la scène qui débute le film n’est pas typiquement westernienne, un chariot s’engage sur une piste au milieu de nulle part, mais qui devrait mener à une vie meilleure, nous faisons suffisamment connaissance avec les occupants de chariot (le père, la mère, une ado et un jeune garçon) lorsque survient une attaque brutale (ô combien) qui ne laissera que la jeune fille comme survivante, mais prisonnière.
Non pas des Indiens avec des arcs, mais d’une bande commandée par une femme, Dagmar, qui possède une arbalète et qui gouverne d’une poigne de fer ses acolytes masculins, en tout cas suffisamment pour que la jeune fille d’abord survive, puis ne soit pas immédiatement violée, et là c’est clair que ce ne sera pas friendly…
Au campement des outlaws, il y a également une petite fille que Dagmar considère comme sa fille et à qui elle tente d’inculquer « ses » principes, genre tu coupes un doigt à quelqu’un qui ne t’obéis pas immédiatement.
A ce stade, on est très inquiet pour la situation de la prisonnière, mais je ne vous dévoile pas le reste, sachant que vous avez/aurez probablement l’opportunité de voir ce film récent.
Sachez tout de même que, au fur et à mesure que l’histoire se développe, on comprend que Dagmar n’est pas simplement une psychopathe et qu’il y a une « explication » à son comportement, explication qui nous sera fournie en temps utile.
Le film est assez bien équilibré entre les scènes de tension, de poursuite, de « relâchement », du beau boulot.
En tout cas, j’ai marché, j’ai même couru, peut-être pas aussi vite que l’héroïne, alors que ce film, je l’ai complètement regardé par hasard, je ne savais même pas qu’il existait.
Les comédiens qui me sont évidemment totalement inconnus (du coup, pas d’anecdotes plus ou moins savoureuses) sont plus que crédibles, particulièrement celle qui joue Dagmar, quelle intensité.
Pour une fois, c’est peut-être vous qui allez m’apprendre quelque chose sur eux !
- DCD
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Re: Le monde du Western
Les Visiteurs ? Une parodie ?
- Palinodie
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Re: Le monde du Western
Disons une comédie avec quand même pas mal d'aspects parodiques concernant le Moyen-âge.DCD a écrit :Les Visiteurs ? Une parodie ?
Tu croyais que c'était un film historique ?
(c'est pas mal, tu as lu jusqu'à la 6ème ligne)
- DCD
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Re: Le monde du Western
Alors d'abord j'ai encore une fois tout lu.Palinodie a écrit :Disons une comédie avec quand même pas mal d'aspects parodiques concernant le Moyen-âge.DCD a écrit :Les Visiteurs ? Une parodie ?
Tu croyais que c'était un film historique ?
(c'est pas mal, tu as lu jusqu'à la 6ème ligne)
Ensuite, nous sommes d'accord, "les visiteurs" est une comédie et non pas une parodie.
Enfin, je me demande ce que j'ai du écrire pour que tu sois rancunier à mon égard désormais.
(c'est assez moche de vieillir).
- Palinodie
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Re: Le monde du Western
Bof, les classements... (réflexion paradoxale, j'en conviens, dans un topic consacré à un genre !)
Quand j'ai associé les Visiteurs à parodie, c'est mon ressenti immédiat/instinctif par rapport au souvenir que j'ai du film, pas ce qui est écrit dans Wikipédia (que par ailleurs j'utilise quotidiennement) ou autre part.
Toi, tu en as un autre, c'est tout aussi respectable !
Est ce qu'à chaque fois que qqun vanne qqun qui, de son côté n'en est pas avare non plus, c'est son côté rancunier qui ressort ?
De plus, tu es "mon" seul lecteur régulier authentifié/homologué, vais-je risquer de le perdre ?
Quand j'ai associé les Visiteurs à parodie, c'est mon ressenti immédiat/instinctif par rapport au souvenir que j'ai du film, pas ce qui est écrit dans Wikipédia (que par ailleurs j'utilise quotidiennement) ou autre part.
Toi, tu en as un autre, c'est tout aussi respectable !
Est ce qu'à chaque fois que qqun vanne qqun qui, de son côté n'en est pas avare non plus, c'est son côté rancunier qui ressort ?
De plus, tu es "mon" seul lecteur régulier authentifié/homologué, vais-je risquer de le perdre ?
- DCD
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Re: Le monde du Western
Bon je te pardonne car je suis grand et bon.
- Palinodie
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Re: Le monde du Western
Comme vous le savez (ou devriez le savoir), il y a des acteurs dont je ne suis pas fan, par exemple Marlon Brando et Richard Harris, dont j’ai du détailler quelque part la prodigieuse performance dans « The Deadly Trackers » cf. viewtopic.php?p=238364#p238364.
Ben tiens, cette semaine, je visionne 2 westerns dont l’un et l’autre sont les vedettes d’affiche, en plus ces 2 films sont tournés à peu près à la même époque, soit au début et en plein dans la période où le spaghetti western était le genre dominant, même s’ils ne font pas obviously partie de cette catégorie.
Branlon Mado, tout le monde connaît, c’est l’Actors Studio dans toute sa démesure, l’acteur doit être capable de se gratter le trou du c*l avec le plus grand naturel possible (je ne sais plus où j’ai lu cette citation, si ça se trouve, elle est de moi), du coup, c’est avec un certain scepticisme que j’ai démarré la projection de « The Appaloosa » (L’homme de la Sierra), un western de Sydney J Furie tourné en 1966.
C’est tourné au Mexique, en « vrai » Technicolor, avec une qualité d’image impeccable, chaque fois qu’il y aura des paysages à filmer, t’en prends plein la tête, même si le réalisateur s’est appliqué à filmer souvent n’importe quoi en gros-plan (c’est la mode en cette fin des sixties), ça peut être pertinent, mais utilisé à longueur de temps, ça tient plus du procédé que d’autre chose.
L’intrigue ? Un probablement (on n’aura pas beaucoup d’explications, à part dans la confession du début du film) ex-aventurier rentre chez lui , un bled à la frontière mexicaine, sur un magnifique cheval appaloosa, un étalon à partir duquel il compte faire un élevage de chevaux avec sa famille. Mais il se fait voler sa monture, alors qu’il était bourré (Brando, pas son cheval…), par un bandit mexicain qui de plus l’humilie. A partir de là, Brando n’aura de cesse que de récupérer son cheval, ce qui va le mener au Mexique.
Bizarrement, Brando la joue très mollasson, il est raconté dans un ouvrage qui lui est consacré qu’il n’était que moyennement intéressé par ce film, il ne quittait le bouquin qu’il lisait que quand il entendait le réalisateur gueuler « action » (le réalisateur, lui, a clamé qu’il s’était au moins une fois frité avec MB), ajoutons à cela qu’il n’a plus vraiment une taille de guêpe, du coup, on a du mal à croire qu’il peut être dangereux, John Saxon qui joue le chef mex multiplie les clichés du bandito hyper-macho et Emilio Fernandez (l’inoubliable Mapache dans « the wild bunch ») caricature à loisir le mexicain qui ne peut aligner 3 mots sans ricaner.
A part çà, ça peut se regarder, il y a quelques bons moments, le bras de fer avec des scorpions sur la table, les scènes avec le vieux berger, le physique de Anjanette Comer, la fille de l’histoire, et puis donc les paysages, mais bon, on sent bien quand même l’influence du spaghetti-western essentiellement européen sur le western amerloque !
Tiens, le second film, « Man in the wilderness » (le convoi sauvage)a été tourné en 1971 en Europe, en Espagne, notamment dans les Pyrénées espingouines,, donc un spaghetti-western ?
Ben non, à part le tic récurrent du réalisateur de filmer quasiment en permanence avec un procédé qui fait qu’on a l’impression que l’image est » brouillée », on ne retrouve pas les outrances du genre.
Même Richard Harris est étonnamment sobre dans son jeu (mais uniquement dans son jeu hein, parce qu’il était porté à mort sur la boutanche et ça a du picoler pas mal les soirs de tournage avec John Huston qui joue aussi dans ce film) et puis l’histoire est « solide », quoique relativement classique, et serait même, selon l’avertissement au générique de début, historiquement véridique.
Ouais, tirée de fait réels incontestablement (voir la vie de Hugh Glass sur Wikipedia), mais pas plus, faut pas exagérer.
En 1820, lors du retour d’une expédition qui ramène des trappeurs vers le Missouri avec leur bateau (rempli de fourrures) tiré par des mules jusqu’au moment où ils atteindront le fleuve, un trappeur est grièvement blessé par un grizzly. Ses compagnons conviennent d’atteindre qu’il meurt, car il est intransportable, commencent à creuser sa tombe, s’enfuient à cause de l’arrivée d’indiens présumés hostiles, les Arikarees (joués par des manouches espagnols), une tribu qui a vraiment existé et contre qui, par ailleurs, a été conduit, en 1823, la première vraie guerre contre les tribus de l’Ouest américain.
Le trappeur survit tant bien que mal tout en refaisant le point sur sa vie (nombreux flash-backs, eux aussi pas mal floutés) et va commencer à poursuivre l’expédition, probablement pour se venger.
Malgré le « massacre » de l’image cité plus haut, il y a quelques scènes saisissantes et ce dès le générique, quand on entrevoit, au milieu d’une forêt, le gréement d’un bateau ou la silhouette « hantée « (limite hollandais fantôme) du capitaine du vaisseau (joué par John Huston) ou la scène où un des trappeurs croit reconnaitre celui qui a été blessé, bref il y a de la matière, en tout cas, j’ai regardé ce film avec un plaisir non dissimulé.
Un petit mot sur RH : un irlandais, un vrai, qui aurait pu être un très bon joueur de rugby sans une grave blessure, poète à ses heures, amateur d’art, bringueur, bagarreur, mais bon, une certaine classe : par exemple, le jour où un toubib lui annoncé sa mort imminente s’il n’arrêtait pas de picoler, il s’est pointé dans un bar de luxe, a commandé 2 boutanches hors de prix et les a bues en disant que c’était la dernière fois qu’il se saoulait. Apparemment, il a tenu parole, puisqu’il est mort à un âge relativement avancé, c’est lui qui joue Dumbledore dans les 2 premiers Harry Potter.
2 films et aucun de descendu en flèche ! Comment est-ce possible ?
Bon, si t’insistes, je vais dire un mot sur « Chuka », en vf Chuka le redoutable (1967).
Et effectivement, la vision de ce western est redoutable…
D’abord parce que c’est une production fauchée de chez fauché :
Pour les quelques scènes en extérieurs, comme sans doute on ne disposait que de la superficie d’un terrain de foot, on a branché les ventilos, du coup, il y a une poussière monstre qui masque le paysage, t’entrevois quelques collines au fond, et c’est tout.
Le reste du film se passe dans un fort, mais là tu vois bien que c’est du fort de studio, notamment à cause des éclairages et puis aussi du sol (c'est limite du lino), si tu veux te faire une idée, tu regardes un épisode de Wild Wild West (les mystères de l’Ouest) qui se passe dans un fort, ça doit bien exister.
Le scénario assez simpliste ne déparerait pas la série citée plus avant, des indiens, pour obtenir des provisions afin de ne pas crever de faim, veulent attaquer un fort isolé, fort commandé par des officiers tous plus corrompus ou pleutres les uns que les autres. Et Chuka arrive…
Le projet a été porté et produit par l’acteur principal, Rod Taylor, qui voulait changer d’image, en interprétant ce rôle d’aventurier au sang extra-froid, ex-tueur repenti et toujours tombeur de ces dames.
Jusque là RT était connu surtout pour ses rôles dans « Time Machine » (la machine à remonter le temps) et « the Birds » (les Oiseaux), un mec bien propre sur lui quoi, là, il veut pouvoir aussi être considéré comme un gros dur (il a une certaine carrure physique, c’est loin d’être une ablette) et obtenir des rôles adéquat, d’où ce film et ces scènes où il fume des cigares (obligatoires depuis Clint Eastwood et ses 3 films, de 1964 à 1966, avec Sergio Leone) tout en descendant des bouteilles d’alcool, le tout vautré dans le foin d’une écurie, mais capable de dégainer en une fraction de seconde, sans faire tomber la cendre de son cigare ou de culbuter l’héroine, tout en conservant une impassibilité de lézard se chauffant au soleil.
Malheureusement, ça ne fonctionnera pas, il ne deviendra jamais Eastwood ou Bronson par exemple qui trustera les characters de ce types, faut dire que « Chuka « n’a pas du avoir un gros succès au box-office, malgré quelques bons acteurs, Ernest Borgnine et John Mills, on est à la limite du film parodique, surtout quand nous est expliqué l’origine du problème du commandant : jadis officier anglais, il se serait sacrifié pour éviter que son sergent soit fait prisonnier par des rebelles soudanais, et ceux ci l’ont émasculé, quand c’est Ernest Borgnine (le sergent) qui nous conte la chose, Ernest, un grand malabar qui prend une voix mouillée, on est soit stupéfié, soit hilare et on se dit que le scénariste, c’est de la bonne qu’il achète…
Ben tiens, cette semaine, je visionne 2 westerns dont l’un et l’autre sont les vedettes d’affiche, en plus ces 2 films sont tournés à peu près à la même époque, soit au début et en plein dans la période où le spaghetti western était le genre dominant, même s’ils ne font pas obviously partie de cette catégorie.
Branlon Mado, tout le monde connaît, c’est l’Actors Studio dans toute sa démesure, l’acteur doit être capable de se gratter le trou du c*l avec le plus grand naturel possible (je ne sais plus où j’ai lu cette citation, si ça se trouve, elle est de moi), du coup, c’est avec un certain scepticisme que j’ai démarré la projection de « The Appaloosa » (L’homme de la Sierra), un western de Sydney J Furie tourné en 1966.
C’est tourné au Mexique, en « vrai » Technicolor, avec une qualité d’image impeccable, chaque fois qu’il y aura des paysages à filmer, t’en prends plein la tête, même si le réalisateur s’est appliqué à filmer souvent n’importe quoi en gros-plan (c’est la mode en cette fin des sixties), ça peut être pertinent, mais utilisé à longueur de temps, ça tient plus du procédé que d’autre chose.
L’intrigue ? Un probablement (on n’aura pas beaucoup d’explications, à part dans la confession du début du film) ex-aventurier rentre chez lui , un bled à la frontière mexicaine, sur un magnifique cheval appaloosa, un étalon à partir duquel il compte faire un élevage de chevaux avec sa famille. Mais il se fait voler sa monture, alors qu’il était bourré (Brando, pas son cheval…), par un bandit mexicain qui de plus l’humilie. A partir de là, Brando n’aura de cesse que de récupérer son cheval, ce qui va le mener au Mexique.
Bizarrement, Brando la joue très mollasson, il est raconté dans un ouvrage qui lui est consacré qu’il n’était que moyennement intéressé par ce film, il ne quittait le bouquin qu’il lisait que quand il entendait le réalisateur gueuler « action » (le réalisateur, lui, a clamé qu’il s’était au moins une fois frité avec MB), ajoutons à cela qu’il n’a plus vraiment une taille de guêpe, du coup, on a du mal à croire qu’il peut être dangereux, John Saxon qui joue le chef mex multiplie les clichés du bandito hyper-macho et Emilio Fernandez (l’inoubliable Mapache dans « the wild bunch ») caricature à loisir le mexicain qui ne peut aligner 3 mots sans ricaner.
A part çà, ça peut se regarder, il y a quelques bons moments, le bras de fer avec des scorpions sur la table, les scènes avec le vieux berger, le physique de Anjanette Comer, la fille de l’histoire, et puis donc les paysages, mais bon, on sent bien quand même l’influence du spaghetti-western essentiellement européen sur le western amerloque !
Tiens, le second film, « Man in the wilderness » (le convoi sauvage)a été tourné en 1971 en Europe, en Espagne, notamment dans les Pyrénées espingouines,, donc un spaghetti-western ?
Ben non, à part le tic récurrent du réalisateur de filmer quasiment en permanence avec un procédé qui fait qu’on a l’impression que l’image est » brouillée », on ne retrouve pas les outrances du genre.
Même Richard Harris est étonnamment sobre dans son jeu (mais uniquement dans son jeu hein, parce qu’il était porté à mort sur la boutanche et ça a du picoler pas mal les soirs de tournage avec John Huston qui joue aussi dans ce film) et puis l’histoire est « solide », quoique relativement classique, et serait même, selon l’avertissement au générique de début, historiquement véridique.
Ouais, tirée de fait réels incontestablement (voir la vie de Hugh Glass sur Wikipedia), mais pas plus, faut pas exagérer.
En 1820, lors du retour d’une expédition qui ramène des trappeurs vers le Missouri avec leur bateau (rempli de fourrures) tiré par des mules jusqu’au moment où ils atteindront le fleuve, un trappeur est grièvement blessé par un grizzly. Ses compagnons conviennent d’atteindre qu’il meurt, car il est intransportable, commencent à creuser sa tombe, s’enfuient à cause de l’arrivée d’indiens présumés hostiles, les Arikarees (joués par des manouches espagnols), une tribu qui a vraiment existé et contre qui, par ailleurs, a été conduit, en 1823, la première vraie guerre contre les tribus de l’Ouest américain.
Le trappeur survit tant bien que mal tout en refaisant le point sur sa vie (nombreux flash-backs, eux aussi pas mal floutés) et va commencer à poursuivre l’expédition, probablement pour se venger.
Malgré le « massacre » de l’image cité plus haut, il y a quelques scènes saisissantes et ce dès le générique, quand on entrevoit, au milieu d’une forêt, le gréement d’un bateau ou la silhouette « hantée « (limite hollandais fantôme) du capitaine du vaisseau (joué par John Huston) ou la scène où un des trappeurs croit reconnaitre celui qui a été blessé, bref il y a de la matière, en tout cas, j’ai regardé ce film avec un plaisir non dissimulé.
Un petit mot sur RH : un irlandais, un vrai, qui aurait pu être un très bon joueur de rugby sans une grave blessure, poète à ses heures, amateur d’art, bringueur, bagarreur, mais bon, une certaine classe : par exemple, le jour où un toubib lui annoncé sa mort imminente s’il n’arrêtait pas de picoler, il s’est pointé dans un bar de luxe, a commandé 2 boutanches hors de prix et les a bues en disant que c’était la dernière fois qu’il se saoulait. Apparemment, il a tenu parole, puisqu’il est mort à un âge relativement avancé, c’est lui qui joue Dumbledore dans les 2 premiers Harry Potter.
2 films et aucun de descendu en flèche ! Comment est-ce possible ?
Bon, si t’insistes, je vais dire un mot sur « Chuka », en vf Chuka le redoutable (1967).
Et effectivement, la vision de ce western est redoutable…
D’abord parce que c’est une production fauchée de chez fauché :
Pour les quelques scènes en extérieurs, comme sans doute on ne disposait que de la superficie d’un terrain de foot, on a branché les ventilos, du coup, il y a une poussière monstre qui masque le paysage, t’entrevois quelques collines au fond, et c’est tout.
Le reste du film se passe dans un fort, mais là tu vois bien que c’est du fort de studio, notamment à cause des éclairages et puis aussi du sol (c'est limite du lino), si tu veux te faire une idée, tu regardes un épisode de Wild Wild West (les mystères de l’Ouest) qui se passe dans un fort, ça doit bien exister.
Le scénario assez simpliste ne déparerait pas la série citée plus avant, des indiens, pour obtenir des provisions afin de ne pas crever de faim, veulent attaquer un fort isolé, fort commandé par des officiers tous plus corrompus ou pleutres les uns que les autres. Et Chuka arrive…
Le projet a été porté et produit par l’acteur principal, Rod Taylor, qui voulait changer d’image, en interprétant ce rôle d’aventurier au sang extra-froid, ex-tueur repenti et toujours tombeur de ces dames.
Jusque là RT était connu surtout pour ses rôles dans « Time Machine » (la machine à remonter le temps) et « the Birds » (les Oiseaux), un mec bien propre sur lui quoi, là, il veut pouvoir aussi être considéré comme un gros dur (il a une certaine carrure physique, c’est loin d’être une ablette) et obtenir des rôles adéquat, d’où ce film et ces scènes où il fume des cigares (obligatoires depuis Clint Eastwood et ses 3 films, de 1964 à 1966, avec Sergio Leone) tout en descendant des bouteilles d’alcool, le tout vautré dans le foin d’une écurie, mais capable de dégainer en une fraction de seconde, sans faire tomber la cendre de son cigare ou de culbuter l’héroine, tout en conservant une impassibilité de lézard se chauffant au soleil.
Malheureusement, ça ne fonctionnera pas, il ne deviendra jamais Eastwood ou Bronson par exemple qui trustera les characters de ce types, faut dire que « Chuka « n’a pas du avoir un gros succès au box-office, malgré quelques bons acteurs, Ernest Borgnine et John Mills, on est à la limite du film parodique, surtout quand nous est expliqué l’origine du problème du commandant : jadis officier anglais, il se serait sacrifié pour éviter que son sergent soit fait prisonnier par des rebelles soudanais, et ceux ci l’ont émasculé, quand c’est Ernest Borgnine (le sergent) qui nous conte la chose, Ernest, un grand malabar qui prend une voix mouillée, on est soit stupéfié, soit hilare et on se dit que le scénariste, c’est de la bonne qu’il achète…
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