Frédéric Meyrieu lors de son passage à Metz, il y a deux ans, pour les 80 ans du club. Le n°10 grenat reste très attaché à ses anciennes couleurs. Photo France KNAFF/FC Metz
L’ancien milieu de terrain de l’OM et du FC Metz est un observateur attentif du parcours du leader marseillais. Frédéric Meyrieu pose son regard sur le prochain adversaire des Messins.
A trois journées de la trêve, quel bilan tirez-vous du parcours de l’OM ? « Il est très bon. Avec un groupe qui a peu changé, Marseille réalise une première partie de saison qui n’a rien de comparable avec la précédente. L’OM ne compte que trois défaites en Ligue 1 dont deux méritent d’être relativisées : celles à Lyon (1-0) et à Paris (2-0). Soit deux revers contre des concurrents directs et concédés à l’extérieur. Outre ces deux matches, les Marseillais maîtrisent bien leurs déplacements mais c’est à domicile, exception faite du faux pas face à Montpellier (0-2, 2e journée), qu’ils sont aujourd’hui très performants. C’est la grande différence avec l’an passé. »
De notre envoyé spécial à Marseille
• L’arrivée de Marcelo Bielsa est-elle la raison de ce renouveau ? « En grande partie. C’est la preuve qu’un entraîneur a une réelle influence sur le jeu et l’état d’esprit d’une équipe. Bielsa a insufflé une nouvelle dynamique à une formation qui semblait à bout de souffle malgré des joueurs de talent. Il a su leur inculquer la rigueur et le goût de l’effort. Tous dépensent une énergie incroyable sur le terrain. Au-delà, je pense, de ce qu’ils pensaient être capables de faire. Citons un exemple : Nicolas Nkoulou. La saison dernière, il était dans le doute, il multipliait les maladresses. Aujourd’hui, il est devenu le patron de la défense. Il est transformé, tout simplement… »
« Payet s’est libéré »
• Êtes-vous surpris que la mayonnaise ait pris si rapidement ? « C’était avant tout aux joueurs de se remettre en question. Ils y sont parvenus et je pense que le discours de Bielsa était celui qu’il leur fallait. En plus, un garçon comme Franck Passi (entraîneur adjoint depuis 2012 ) permet de faire le lien entre une certaine tradition marseillaise et les nouvelles méthodes de Bielsa. »
• Cette OM comble donc l’esthète que vous êtes ? « Oui, j’aime cette animation dans le jeu. C’est un vrai plaisir de voir évoluer cette équipe. Tout en étant très rigoureux, Marseille a réappris à jouer. »
• L’influence de Dimitri Payet n’y est pas étrangère… « Avec le départ de Valbuena, il a effectivement pris le jeu à son compte. Payet s’est libéré. Il monte en puissance, mais j’estime qu’il n’est pas encore assez décisif, notamment lors des grands rendez-vous. Thauvin a également d’énormes qualités sur son côté : il défend beaucoup et peut-être a-t-il besoin de plus de liberté pour s’exprimer totalement. On peut également citer Gignac qui se concentre enfin exclusivement sur son jeu. Résultat, il est décisif. Il faut aussi souligner les paris gagnants de Bielsa : il a, notamment, replacé Morel au poste de stoppeur et fait reculer Romao. L’équilibre de l’équipe n’en est que meilleur… »
• Ne craignez-vous pas que la pression du PSG, conjuguée à une inévitable usure physique, ne compromette les chances de l’OM dans la course au titre ? « Marseille doit vivre sa vie sans se préoccuper des autres. La chance de l’OM cette saison, c’est qu’il profite de plus longues périodes de récupérations que ses principaux concurrents puisqu’il n’est engagé dans aucune compétition européenne. Le banc marseillais n’est pas extraordinaire, mais ce petit détail va lui permettre de durer. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
« Metz peut embêter l’OM »
S’il a débuté sa carrière professionnelle à Marseille en 1984 avant d’y glaner le titre de champion de France cinq ans plus tard, Frédéric Meyrieu a également marqué les esprits du côté de Saint-Symphorien. « J’y ai donné tout ce que j’avais », assure-t-il. Messin entre 1997 et 2002 (145 matches en Ligue 1, 20 buts), l’élégant milieu de terrain a vécu comme « un véritable traumatisme » la descente du club à la Croix de Lorraine en National. « Le FC Metz est à nouveau à sa place », se réjouit celui qui intervient désormais régulièrement sur OM TV. « J’aime ce rôle de consultant qui me permet de garder le contact avec Marseille et le foot pro en général. Mais quand je n’assiste pas aux matches de l’OM, mon premier choix se porte sur le FC Metz. »
« C’est super intéressant »
Le Varois, aujourd’hui âgé de quarante-six ans, a donc eu tout le loisir de décortiquer le jeu des Messins. « Leur force principale, c’est le collecti f, estime-t-il. Lorsqu’ils parviennent à faire bloc tous ensemble puis à attaquer également ensemble, c’est super intéressant. Albert Cartier fait un boulot remarquable et le recrutement a été judicieux. J’estime que Metz peut sereinement atteindre son objectif de mainti en. »
Peuvent-ils pour autant résister à la machine marseillaise, demain, au Vélodrome ? « Bien sûr que Metz peut embêter l’OM. Une équipe capable de remonter deux buts à Paris, je n’en connais pas beaucoup… Après, évidemment, il lui faut gommer quelques imperfections à l’image des deux erreurs ayant conduit aux buts parisiens. Si les Messins parviennent à ne pas prendre de but en première période, alors il y aura vraiment un coup à jouer car l’OM ne peut pas maintenir son rythme de jeu durant quatre-vingt-dix minutes. »
J.-S. G.
Retour en Moselle cet été
Outre ses fonctions de consultant sur OM TV , Frédéric Meyrieu est aujourd’hui conseiller municipal du Revest-les-Eaux, une petite commune du Var où il a passé une partie de son enfance. Par ailleurs, s’il n’a « pas eu le courage et la force » de se lancer dans l’obtention des diplômes d’entraîneur, l’ex-Messin a toutefois « repris en main » le club de ses débuts : le Racing FC Toulon dont sont également issus Franck Lebœuf ou l’ancien Grenat Patrice Eyraud. « Ce club est exclusivement destiné aux jeunes. Il n’y a jamais eu d’équipe seniors », précise-t-il. C’est donc avec la panoplie d’éducateur que Frédéric Meyrieu repassera par la Lorraine, l’été prochain, afin d’y disputer la Graoully Cup, le tournoi international dédié aux U12. « C’est une occasion supplémentaire de venir à Metz , sourit-il. Dès que je peux, je viens. Je n’ai que d’excellents souvenirs et de nombreux amis issus du football et d’en dehors. »
J.-S. G.
Malouda : « Je ne veux pas finir meilleur buteur »
Florent Malouda : « Je m’adapte au contexte ». Photo Pascal BROCARD
La situation du FC Metz au classement, les difficultés à l’extérieur, son bilan, les critiques sur son apport offensif : Florent Malouda brosse un tour d’horizon de ses premiers mois en Lorraine.
Son penalty
« Ce penalty raté, c’est un duel perdu contre un ancien coéquipier. Cédric ( Carrasso ) a choisi un côté, moi aussi et il se trouve que c’était le même ! J’ai sans doute donné une indication dans ma course d’élan… Sur le coup, j’étais déçu car cela nous coûte deux points mais, aujourd’hui, c’est oublié. Le coach sait que je peux rater deux penaltys et tenter le troisième quand même. »
Son bilan
« Je trouve que j’apporte beaucoup, par rapport à un contexte de départ. Le club est promu et il est à sa place au classement. On est dans les temps. Quant à moi, je suis le seul joueur qui a évolué sur trois postes avant qu’on me stabilise sur un côté. J’enchaîne les matches et j’essaie de remplir les rôles qui me sont attribués. Je pense que je suis dans les clous. Je me situe bien au niveau des passes et de la justesse. Et je garde la confiance du club et de mes partenaires. »
Les critiques
« J’accepte la critique mais elle ne m’empêche pas de dormir. C’est le jeu de la presse de prendre des cas particuliers et de les isoler, comme avec Maïga, qui a marqué quatre buts depuis. Moi, je ne suis pas venu pour concurrencer Ibrahimovic et emmener Metz en Ligue des Champions. Je ne veux pas finir meilleur buteur. Déjà, on ne se crée pas beaucoup de situations, on n’est pas forcément alimenté et on participe à la récupération. Encore une fois, je m’adapte au contexte. Contre Bordeaux, pour la première fois, j’ai la possibilité de cadrer quatre tirs. Et, pour ma première saison à Guingamp, j’avais marqué mon premier but à la dernière seconde du dernier match… »
La situation
« On est dans le dur mais il faut regarder le classement, avoir conscience d’être en compétition avec certaines équipes et se situer par rapport à elles. Metz a des valeurs d’engagement, de générosité et les défauts de ses qualités. À l’extérieur, on a des réglages à faire. On doit avoir un temps d’avance pour déclencher le mouvement, car on a un problème de coordination et de lucidité. Souvent, on ne choisit pas où on met la balle, on est dans l’urgence. Ces choses viennent avec le calme, l’expérience. Alors, il faut considérer que la période d’apprentissage est passée. On doit gagner en possession de balle et en efficacité. Ce qui me rassure, c’est l’état d’esprit de mes partenaires. »
La possession
« On peut être efficace sans avoir la possession. Même à Chelsea, on pouvait la laisser ! L’important, c’est la façon de récupérer le ballon, de choisir les zones pour le faire. À Guingamp, on défendait en avançant et on réussissait à trouver Bruno Rodriguez quand on récupérait le ballon. À Metz, il faut utiliser nos qualités pour servir au mieux nos éléments offensifs. On donne trop vite à l’adversaire l’occasion de nous attaquer par vagues. »
Christian JOUGLEUX.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement le matin. Aujourd’hui : une séance à 15 h (huis clos).
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Bordeaux (16e journée de Ligue 1), mercredi 3 décembre : 0-0. Prochain match : Marseille - Metz (17e journée de L1), dimanche 7 décembre à 21 h. A suivre : Lorient - Metz (18e journée de L1), samedi 13 décembre à 20 h ; Nantes - Metz (8es de finale de la Coupe de la Ligue), mardi 16 décembre à 21 h ; Metz - Monaco (19e journée de L1), samedi 20 décembre à 20 h.
À l’infirmerie. Les nouvelles sont rassurantes pour Juan Falcon après cette béquille reçue face à Bordeaux. L’attaquant vénézuélien s’est entraîné hier et il sera disponible pour le match à Marseille, ce dimanche. Romain Rocchi , lui, souffre du ménisque et reste à l’arrêt. Le milieu de terrain messin sera indisponible, au moins, jusqu’à la reprise de janvier.
Suspendu. Averti trois fois dans une période incluant dix rencontres officielles, Ahmed Kashi sera suspendu pour le déplacement à Lorient.
).