Romain Métanire et les Messins n’ont pas été récompensés de leurs efforts, hier soir, face à l’OM d’André Ayew. Photo AFP
Les Messins, rarement aussi à l’aise à l’extérieur, ont cédé (3-1), hier soir, face à des Marseillais qui récupèrent leur fauteuil de leader. Frustrant. Mais aussi révélateur du travail qu’il reste encore à accomplir.
Modibo Maïga n’est pas monté dans l’avion hier matin… Quelques heures plus tard, le FC Metz, lui, n’a pas (totalement) manqué son atterrissage sur la piste du Vélodrome. Les prévisionnistes, chiffres à l’appui, annonçaient pourtant de sacrées zones de turbulences. Certes, les hommes d’Albert Cartier ont regagné la Lorraine avec un supplément de bagages insidieusement glissé dans les soutes par Gignac, Ayew et Payet… Pour autant, cela faisait bien longtemps que l’on n’avait plus vu les Messins voyager ainsi.
De nos envoyés spéciaux à Marseille
Évidemment, une immense frustration a accompagné Sylvain Marchal et ses partenaires sur le chemin du retour. Car Marseille n’a que très rarement été chahuté à ce point dans son antre. Notamment en première période. Totalement décomplexés, une (belle) nouveauté cette saison, les Mosellans se sont ainsi créé l’essentiel des occasions. Le tout grâce à un bloc solidaire, généreux et à un jeu vif et inspiré.
Naïfs, encore…
À l’image de Federico Andrada qui offrait, dès l’entame, la possibilité de plomber l’ambiance du Vélodrome. Mais Gaëtan Bussmann manquait complètement sa reprise (4e ). Quelques minutes plus tard, le jeune Argentin tentait lui-même sa chance (14e ), imité par Florent Malouda, qui se heurtait aux poings d’un Mandanda impeccable (18e ). Le gardien marseillais était ensuite tout heureux de voir la reprise de Sylvain Marchal, seul au deuxième poteau, passer au-dessus de son but (19e ).
Et ce n’était pas fini… Non. Andrada, encore lui, remisait pour Malouda, repris in extremis par Nkoulou (36e ). L’ancien milieu de terrain de Chelsea, lancé par Romain Métanire, se débarrassait de ce même Nkoulou pour s’ouvrir le chemin du but. Une fois encore, Mandanda réalisait un énorme arrêt (39e ).
Malheureusement, sur ce visage si séduisant, les troupes de Bielsa allaient bientôt infliger une vilaine estafilade. Incapables de porter le danger devant le but messin – exception faite de ce duel perdu par Thauvin face à Johann Carrasso (9e ) – les Marseillais ouvraient la marque sur leur un seul tir cadré en première mi-temps. Avec Payet au service et André-Pierre Gignac à la réception. Rageant…
Mais hier soir, les Lorrains avaient dans leurs bagages un sacré paquet de ressources. Physiques mais aussi mentales. Résultat, dès la reprise, Florent Malouda se chargeait de remettre (le plus logiquement du monde) les pendules à l’heure. Servi par Juan Falcon, le milieu messin fusillait Mandanda avec la complicité involontaire de Nkoulou (1-1, 46e ). Ce n’était que justice…
Mais l’OM faisait vite appel de cette décision. Piqués au vif, les Olympiens se faisaient subitement plus pressants et, à la réception d’une frappe de Romao repoussée par le poteau, André Ayew enfonçait le clou (2-1, 59e ). Douloureux ! Et révélateur, aussi, d’une certaine naïveté qui s’accroche encore au basque du promu lorrain.
Pour autant, Metz ne baissait pas les bras et il fallait encore un arrêt impérial de Mandanda pour repousser la frappe pleine de spontanéité signée Yeni Ngbakoto (67e ). Les Lorrains parvenaient même à faire le siège du camp marseillais. En vain. Finalement, Dimitri Payet scellait le sort de la partie sur une ultime contre-attaque (3-1, 90e +2). Rageant, vraiment !
Jean-Sébastien GALLOIS.
Malouda ne s’est pas découragé
Florent Malouda, ici aux prises avec Nicolas Nkoulou et Rod Fanni, a tenté à plusieurs reprises, avant d’être récompensé en début de deuxième période. Photo AFP
Quatre jours après son penalty raté contre Bordeaux, Malouda a plusieurs fois tenté sa chance face à Mandanda. D’abord sans réussite, avant que son volontarisme ne soit récompensé d’un but qui n’a malheureusement pas suffi.
CARRASSO. Sa responsabilité n’est pas engagée sur les réalisations de Gignac, Ayew et Payet, qui le battent à bout portant. Le reste de la partie, le gardien grenat s’est montré à son avantage, comme sur cette sortie dans les pieds de Thauvin (9e ), ses arrêts sur les tirs de Gignac (83e ) ou Ayew (90e +1). Mais à l’arrivée, il prend encore trois buts.
MÉTANIRE. En première période, il a été le Messin le moins en vue, se montrant surtout solide. Et en donnant une passe (presque) décisive à Malouda lorsque ce dernier a vu son tir stoppé par Mandanda (39e ). Dans le second acte, il s’est davantage projeté, créant parfois des différences.
MARCHAL. Le capitaine grenat a réalisé quelques interventions de haut vol (22e , 24e ) qui ont annihilé net des actions de but marseillaises. Et s’est, aussi, montré en attaque, ratant complètement sa reprise, seul au deuxième poteau (19e ), puis tentant plusieurs fois d’apporter le surnombre en fin de rencontre.
CHOPLIN. Pour son retour en tant que titulaire après deux matches d’absence, l’ex-Bastiais a globalement fait le job. Il manque peut-être un peu de réactivité pour empêcher Ayew de marquer le deuxième but de l’OM, quoi que. Sa déviation de la tête sur le coup franc de Lejeune (38e ) aurait pu se transformer en passe décisive.
BUSSMANN. Le Vosgien a obtenu la première occasion du match (4e ) mais a dévissé. Après un premier quart d’heure brouillon, où il a dû gérer un entreprenant Thauvin, il est peu à peu monté en puissance. Au point de monter de plus en plus tout en restant solide derrière.
N’DAW. Il a (encore) remporté un très grand nombre de duels aériens et a (encore) manqué de précision dans ses passes. Mais son abattage, son calme et sa présence ont encore fait du bien aux Grenats, qui peuvent le remercier pour son tacle parfait sur Payet (88e ).
DOUKOURE. Techniquement, l’Ivoirien est vraiment très intéressant dans sa capacité à orienter le jeu proprement. S’il est parfois bougé dans les contacts, il est souvent bien placé. Son association avec N’Daw donne un certain équilibre au jeu messin.
LEJEUNE. Il a été, comme toujours, très généreux dans ses efforts et a plusieurs fois tiré avec justesse les coups de pieds arrêtés de son équipe. Pas son unique tentative face au but, dévissé (31e ). Supplée par Krivets (77e ) qui a tenté d’accélérer, sans grande réussite.
MALOUDA. Si ses deux premières frappes (19e , 39e ) avaient trouvé Mandanda, le Guyanais a fait mouche à sa troisième tentative, certes aidé par la déviation de Nkoulou (46e ). Un but qui est venu récompenser une partition offensive volontaire, à ajouter à un bon investissement défensif.
ANDRADA. Pour sa première titularisation, le jeune argentin n’a pas été impressionné par le contexte. Bon dans ses appels, ses remises, ses prises de balles, le tout avec justesse technique, il a livré une prestation prometteuse. À laquelle il a manqué un but, malgré plusieurs tentatives. Sa glissade (90e +2) est à l’origine du troisième but olympien.
FALCON. Le Vénézuelien s’est souvent contenté de (bien) bouger autour d’Andrada dans le premier acte, avant d’être à l’origine du but messin. C’est lui qui contrôle en pleine surface avant de remiser plein axe pour Malouda. Remplacé par Ngbakoto (66e ) qui s’est, de suite, mis en évidence avec une frappe dangereuse.
Thibaut GAGNEPAIN.
Andrada sans complexe
Federico Andrada a posé beaucoup de soucis aux Marseillais de Rod Fanni et Brice Djadjédjé. Photo AFP
Pour sa première titularisation, l’Argentin a fait preuve de culot et apporté un certain enthousiasme dans les rangs messins.
Débuter pour la première fois un match dans le championnat de France de Ligue 1 sur la pelouse du stade Vélodrome a de quoi, a priori, impressionner. A priori seulement. En tout cas, Federico Andrada n’a pas particulièrement semblé perturbé par ce baptême du feu olympien. Au contraire. Le jeune argentin, prêté par River Plate, a fait preuve d’un certain culot et s’est même payé le luxe de faire trembler, par instants, son désormais fameux compatriote, Marcelo Bielsa. Ce dernier a d’ailleurs rapidement quitté sa toute aussi fameuse glacière tant les Messins ont bien failli refroidir l’ambiance.
À l’origine de l’égalisation
Préféré à Sergeï Krivets dans le rôle de soutien de l’attaquant de pointe, Andrada s’est vite distingué en offrant une première occasion à Gaëtan Bussmann (4e ) puis en se la jouant en solitaire (14e , 41e ). Audacieux, concentré, l’Argentin a fait preuve d’une grosse envie et d’une certaine maîtrise technique, tant dans la conservation du ballon que dans ses transmissions. Ses remises, tout en spontanéité, ont ainsi permis à Florent Malouda de se présenter devant le but marseillais (36e ), avant d’être à l’origine de l’égalisation du Guyanais dès l’entame de la seconde période (46e ).
Un peu moins en vue après l’égalisation et donc lorsque Marseille a sonné la révolte, le milieu de terrain a néanmoins continué à travailler, multipliant les appels et participant activement au repli défensif. Seul ombre de ce (beau) tableau, cette glissade dans le temps additionnel qui a permis à Rod Fanni d’offrir le troisième but olympien à Dimitri Payet. Andrada ? À revoir. Et vite.
J.-S. G.
« Notre match référence à l’extérieur »
Albert Cartier (entraîneur de Metz) : « Nous avons fait un très bon match pour un promu avec de l’enthousiasme, des occasions et une certaine idée de notre football. Mais il nous manque encore des morceaux pour être efficaces et donc récupérer des points. Au final, ce n’est donc pas encore suffisant. (À propos de l’absence de Modibo Maïga) Je ne parle pas des absents. Vous en saurez plus demain (aujourd’hui). »
Guirane N’Daw : « On n’a pas eu le petit truc pour gagner le match, mais on les a fait douter. Eux-mêmes ont reconnu qu’on leur avait posé des problèmes. Il ne faut pas avoir de regrets, il faut s’appuyer sur ce qu’on a montré ce soir (hier). Si on reproduit ce genre de matchs, il n’y a pas de souci à se faire. »
Sylvain Marchal : « Il y a de la frustration car on sentait qu’on n’était pas loin de faire un truc. On a eu des occasions pour marquer et eux, ils y arrivent juste avant la pause. À vitesse réelle, on avait le sentiment que Gignac était hors-jeu… En deuxième mi-temps, on rentre bien mais le deuxième but encaissé est vraiment dommage car si on avait tenu 5-10 minutes de plus, on aurait eu plus de situations de contre. »
Jérémy Choplin : « C’est notre match référence à l’extérieur. Après, on est tombé sur une belle équipe de Marseille qui nous a fait payer cash la moindre petite erreur. Malgré la défaite, il faut retenir le positif. On a joué, on a été moins timoré, il faut qu’on continue en ce sens. Mais il reste des choses à travailler car il y a un ou deux buts qu’on peut éviter ce soir (hier). »
Marcelo Bielsa (entraîneur de Marseille) : « C’est un match au cours duquel on a du mal à bien jouer et à obtenir cette victoire nécessaire. Mais au final, c’est une satisfaction. Pour le résultat plus que la manière. On a eu du mal à bien attaquer en première mi-temps, mais on a su faire la différence. C’était mieux en seconde période après l’égalisation messine. Ensuite, ce fut un match équitable. Metz a même joué dans notre camp et nous avons alors contre-attaqué. Cette manière de jouer n’était pas très claire pour nous. »
Hors jeu
Anciens
Plusieurs anciens Messins ayant également porté les couleurs de l’OM étaient présents, hier, au stade Vélodrome. Ludovic Asuar, Patrice Eyraud, Frédéric Meyrieu et Victor Zvunka ont ainsi été invités à La Table des Légendes que le club phocéen organise à chaque rencontre à domicile. Ces derniers étaient accompagnés du champion du monde Alain Boghossian ou encore de Michel Hidalgo.
Food-trucks
À l’occasion de la réception du FC Metz, hier, le public du Vélodrome a pu copieusement se restaurer sur le parvis du stade. Des food-trucks – service de restauration mobile proposant une nourriture élaborée préparée sur place à base de produits frais – ont, en effet, pris place des deux côtés de l’enceinte marseillaise. Cela change des sandwichs…
Chouchou
Si, comme le veut la (mauvaise) tradition, les noms des joueurs messins ont été sifflés par le public du Vélodrome, ceux des Marseillais ont évidemment été copieusement applaudis et repris en chœur. Mais, chose rare, c’est bien le patronyme de l’entraîneur, le Messie et chouchou Marcelo Bielsa, qui a remporté les suffrages à l’applaudimètre juste devant André-Pierre Gignac. C’est dire…
Figurines
Le FC Metz affiche les visages de ses joueurs sur des gobelets collector, l’OM invite ses supporters à collectionner des figurines. De plus ou moins bon goût, mais qui peuvent être partagées et échangées. Parfait pour les cours de récréation…
Malouda
Sur le programme du match, l’OM avait indiqué, un brin chambreur, qu’il était « l’adversaire que Florent Malouda a affronté le plus souvent en L1 sans jamais parvenir à marquer ». Le milieu messin a répondu à sa manière…
Carrasso
Le gardien du FC Metz, Johann Carrasso, a ressenti une douleur à la cuisse, hier au Vélodrome. Il doit passer des examens ce lundi ou demain afin d’en savoir plus sur cette douleur.
Modibo Maïga pose un lapin
Modibo Maïga. Photo Anthony PICORÉ
La rumeur d’un forfait de Modibo Maïga pour la rencontre face à l’OM a circulé hier après-midi… Une blessure à l’épaule a été évoquée pour justifier cette absence. Or, l’attaquant du FC Metz ne s’est tout simplement pas présenté au rendez-vous fixé à l’aéroport dans la matinée. Les hommes d’Albert Cartier se sont donc envolés vers la Canebière sans leur international malien et avec un groupe composé de… 17 joueurs. Les dirigeants et le staff attendent désormais les explications du joueur…
Metz tend la deuxième joue
Lotta Schelin a encore plombé les Messines. Photo d’archives P. BROCARD
Humiliées à l’aller sur le score sans appel de 0-15, les protégées de Gêrome Henrionnet ont une nouvelle fois courbé l’échine face à l’ogre lyonnais, hier après-mid (11-0).
Venu à Lyon pour résister le plus longtemps, le FC Metz-Algrange repart de Gerland avec les valises un peu moins pleines qu’en Lorraine. Et c’est bien le point positif de cette rencontre terriblement déséquilibrée, qui a viré à l’entrainement pour les Rhodaniennes.
Regroupées à cinq voire à six devant la portière Laar, les Mosellanes ont subi les incessantes vagues lyonnaises, mais n’ont tenu que sept maigres minutes… Le Sommer ouvrait la marque d’un précis pointu, à la réception d’un centre de Schelin. Le festival olympien en marche, les buts s’enchaînaient alors. Huit minutes plus tard, la Norvégienne Hegerberg aggravait la marque à la faveur d’un centre-tir chanceux. A la demi-heure de jeu, Le Sommer bénéficiait du travail parfait de Schelin pour battre Laar d’un froid plat du pied.
Quadruplé de Schelin
Alors que l’internationale suédoise ouvrait enfin son compteur, après un cafouillage dans la surface visiteuse et un tir puissant pas suffisamment détourné par le dernier rempart messin. Enfin, à quelques minutes de la pause, Hegerberg, la serial-buteuse lyonnaise y allait de son doublé, grâce à un tir surpuissant, imparable. Entre les vagues lyonnaises, l’avant-centre Léger avait légèrement inquiété Bouhaddi, qui se couchait parfaitement sur le tir du gauche de la pointe lorraine.
Les joueuses de Gérôme Henrionnet ne pouvaient qu’admirer la maestria locale et cet Olympique lyonnais bien décidé à enfoncer le clou. Renard corsait ainsi l’addition grâce à une tête impeccable à l’heure de jeu. Dans la foulée Schelin initiait son show qui la vit réaliser un terrible quadruplé. Dans l’intervalle la capitaine Oswald voyait rouge suite à un tacle terrible sur l’entrante Pingeon laquelle dut quitter ses partenaires.
A dix contre dix, (les trois changements lyonnais ayant été effectués), Metz rompait définitivement en toute fin de partie à la suite d’un numéro de soliste de l’entrante Majri, pour le… onzième but. Terrible !
