Bernard Serin tire un premier bilan qui « n’est pas satisfaisant ». Photo Anthony PICORÉ.
Le président du FC Metz dresse un bilan après la fin de la phase aller en Ligue 1. Bernard Serin profite aussi de l’occasion pour évoquer le mercato, une subvention à la baisse et son soutien à Albert Cartier.
Quel est votre sentiment à la fin de cette phase aller ? « Le bilan est un peu décevant à mi-parcours. On était dans la première partie de tableau et ce point obtenu en sept matches nous a plongés dans un trou d’air. On passe Noël sans être relégable mais il manque un match (Lille- Evian-T-G). C’est simplement l’épaisseur d’un trait qui nous sépare du gouffre. C’est dommage. Nous avons bien négocié les dix premiers matches et les sept derniers gâchent tout. On a alterné le chaud et le froid. »
INTERVIEW
• Malgré le classement, qu’avez-vous pensé du contenu ? « Je distingue trois catégories de matches. Ceux pour lesquels nous n’avons aucun regret. Ceux qui nous laissent des regrets par rapport au résultat, comme Paris (2-3), Marseille (3-1), Monaco (0-1) ou Bordeaux (0-0). Le contenu et la possibilité de prendre des points étaient réels. Enfin, il y a ceux où les joueurs ne sont pas venus pour jouer un match de L1 mais pour se promener. Comme à Evian (3-0), Lens (2-0), Toulouse (3-0) et Lorient (3-1). Là, j’ai moins de regrets que de frustration. Il aurait au moins fallu être présent physiquement, se battre. Hormis ces quatre matches complètement zappés, j’ai compté 14 ou 15 matches d’hommes. »
• A qui la faute ? « Il y a plusieurs éléments et d’abord une certaine instabilité d’effectif entre les blessures, les retours et les suspensions notamment. Certains, comme Krivets, ont eu du mal à gérer les efforts et l’intensité française aussi. Le point positif, c’est que cette instabilité a permis de mettre dans le circuit des garçons qui n’avaient pas eu de temps de jeu et qui se révèlent de bons compétiteurs. Je pense à Palomino, Rivierez ou Andrada. »
« Un recrutement cohérent »
• Albert Cartier conserve-t-il votre confiance ? « Je n’ai pas à lui renouveler ma confiance. Il l’a. Il ne faut pas oublier qu’il a réussi un parcours exceptionnel sur les deux dernières années. Il redécouvre la L1 lui aussi, une Ligue 1 différente du passé. Comme notre effectif d’ailleurs. Beaucoup de jeunes ont besoin d’apprendre. Je pense que certaines exigences de ce championnat ne sont pas complètement intégrées. Nos anciens doivent les guider et un garçon comme Malouda s’acquitte de mieux en mieux de ce travail. »
• Que pensez-vous aujourd’hui du recrutement ? « Je pense qu’on ne s’est pas trompé. Il est cohérent par rapport à nos moyens. On peut toujours me dire qu’il faudrait de plus grands joueurs mais ils sont hors de portée. »
• Sans transition : comment vivez-vous la baisse de cette subvention municipale de l’association FC Metz ? « Je trouve que c’est faire peu de cas de notre école de football, de nos cinq équipes de niveau national chez les jeunes et de notre centre de formation. Cette association, qui en a la gestion, est au service de la population. Pierre Gillet, son président, s’est exprimé dans vos colonnes et je suis d’accord avec lui. Les réductions, je peux comprendre. Mais cibler le FC Metz à ce point n’est pas compréhensible et pas juste. C’est anormal. »
• Pour finir, souhaitez-vous glisser un mot aux supporters ? « Je leur souhaite de joyeuses fêtes et une bonne année dans l’union. Etre supporter, c’est justement ce qui les rassemble. »
Christian JOUGLEUX.
Un mercato d’avenir
Bernard Serin a reconnu, hier, les pistes menant aux internationaux tunisiens Ferjani Sassi, un milieu de 22 ans, et Fakhreddine Ben Youssef, un attaquant de 23 ans. « Ces pistes sont réelles, dit-il. N ous sommes d’accord avec leur club (Sfax) mais il reste à nous entendre sur les contrats. » Comme le milieu letton Janis Ikaunieks, 19 ans, ces arrivées visent à « anticiper le mercato suivant, avec des jeunes prometteurs ».
Pour le reste, Metz n’agitera pas le marché outre mesure. « I l faudrait trouver l’oiseau rare pour corriger des lacunes criantes mais aucun poste ne mérite d’être corrigé de manière flagrante , poursuit le président. Nous avons déjà de la qualité dans l’effectif ». Evidemment, Metz garde un œil « sur les opportunités »…
En revanche, Bernard Serin « n’exclut pas » d’éventuels départs. « Des clubs cherchent aussi à se renforcer et certaines offres pourraient être difficiles à refuser, pour le joueur comme pour nous. Je ne ferme aucune porte, même si nous n’avons déterminé aucun besoin financier. Et si cela arrive, évidemment, il faudra faire face et compenser ces départs. On reste en alerte. » Un Bussmann, un Sarr ou un Ngbakoto qui s’envole cet hiver ? La possibilité n’est pas à écarter. Ce ne serait pas un cadeau à glisser sous le sapin des supporters…
Ch. J.
FC Metz
Le défenseur Jérémy Choplin et le milieu Florent Malouda ont tous les deux été sanctionnés d’un match ferme par la Commission de Discipline de la LFP suite à un troisième avertissement reçu en dix rencontres. La sanction prendra effet à partir du 30 décembre.
Trois cas à part…
Maxwel Cornet. Photo Anthony PICORÉ
Trois dossiers posent aujourd’hui question au FC Metz. Comme le cas d’ Ali Bamba , un défenseur arrivé en National, prolongé, à la surprise générale, de deux saisons à l’été 2012 mais qui n’a jamais réussi à s’imposer. « Ce garçon avait des difficultés pour obtenir un visa mais il a mis de l’ordre dans sa situation administrative , éclaire Bernard Serin. Il est donc susceptible d’être transféré ou libéré cet hiver. »
Maxwel Cornet paie, lui, son refus de prolonger un contrat qui s’achève l’été prochain. L’attaquant est donc interdit de toute compétition et la donne ne change pas. « Il ne s’inscrit toujours pas dans un projet collectif mais dans un projet individuel , tranche le président. On ne le libérera certainement pas cet hiver. Le transférer ? Pourquoi pas. »
Reste enfin le dossier Modibo Maïga. Sanctionné de deux jours de mise à pied, l’attaquant malien avait boudé un rendez-vous à l’aéroport, alors qu’il était dans le groue pour jouer au Vélodrome. « Il sera bien là à la reprise , conclut Serin. Quand il était arrivé, il a dû refaire toute une préparation et différer ses apparitions. Ensuite, il a alterné le bon et le moyen et son agent n’est aujourd’hui pas très heureux de son temps de jeu. S’il lui trouve un autre projet, nous n’y serons pas forcément opposés mais nous ne sommes pas demandeurs non plus. Il est sous contrat avec nous jusqu’à la fin de la saison. »
Ch. J.
